Poutine en Syrie

Source: Le Monde. Mozdok est en Ossétie du Nord, une république russe dont la langue, l'ossète, appartient au groupe iranien.
Source Le Monde – Mozdok est en Ossétie du Nord, république russe, dont la langue, l’ossète, appartient au groupe iranien.

 

Bonjour!

Poutine en Syrie n’est pas un mets québecois* à la carte du petit déjeuner.
Poutine en Syrie n’est pas une pochade sur le thème « Martine en Syrie ».
Poutine en Syrie est un jeu très sérieux.
Un jeu d’egos et de légos par et pour des gogos.
Un jeu de forfanteries, de fiertés et d’humiliations mal placées.
Un jeu de prédation et de cupidité, de meurtre et de sang dans un monde de brutes.

Poutine en Syrie s’allie à trois États, Irak, Iran, Syrie. Collabore avec un quatrième, Israël. Obtient le soutien d’un cinquième, l’Égypte.

Poutine en Syrie met l’Otan le nez dans son caca:

l’accord conclu il y a trois semaines, et à la grande surprise des États-Unis, avec l’Iran, l’Irak et Damas sur la création d’un centre de renseignement commun basé à Bagdad. Et c’est aussi une coordination étroite avec les Israéliens, en termes d’échange d’informations, pour éviter tout incident entre avions russes et avions israéliens, coordination décidée lors d’une récente visite de Benyamin Netanyahou à Moscou.

Que la Russie apparaisse capable de construire une coalition – même a minima – et d’avoir le soutien d’un pays comme l’Égypte, dont le régime est par ailleurs sous perfusion financière de l’Arabie saoudite et des États-Unis

http://www.mediapart.fr/journal/international/091015/syrie-les-quatre-raisons-de-l-escalade-russe?page_article=3

*  *  *

La bêtise de l’Otan est telle qu’elle permet à Poutine de dire un paquet de choses justes aux NU-NU à NY-NY.

Du genre, s’agissant de la Lybie:

« Si je vous propose les deux scénarios suivants, lequel choisissez-vous ? Renverser un dirigeant qui n’était certainement pas un ange, ou préserver un pays et un peuple, empêcher un État de devenir un trou noir du terrorisme ? »

Poutine a continué:

« L’intervention extérieure agressive a entraîné, au lieu de réformes, la destruction pure et simple des institutions étatiques et du mode de vie lui-même. En lieu et place du triomphe de la démocratie et du progrès, règnent la violence, la misère et les catastrophes sociales, tandis que les droits de l’homme, y compris le droit à la vie, ne sont appliqués nulle part. J’aimerais demander aux responsables de cette situation : « Avez-vous au moins conscience de ce que vous avez fait ? » Mais je crains que cette question ne reste en suspens. »

Ben oui. Trop facile!
C’est comme la bêtise des élites françaises, qui permet à Marine Le Pen d’en aligner aussi, des choses justes, à côté des choses insanes qui font son fond, fond, fond, de commerce.
La bêtise de l’Allemagne de Merkel, elle, n’a pas encore épuisé son pouvoir d’illusion. Mais on peut fonder sur elle de grands espoirs. La bêtise de l’Allemagne de Merkel a un très grand potentiel! Pour le moment, il y avait juste l’exclusivité d’une affaire de doctorats d’université vendus et achetés. Tout récemment, il y a cette exclusivité peut-être provisoire des bonnes combines VW. Ah, Kombi Deutschland. Et pientôt un peu de férité marchante à propos des réfuchiés: ça ne saurait tarder.**

Les uns et les autres donnent des arguments à leurs adversaires. C’est basique et bien connu.
Quand tu mens, un jour tes mensonges servent tes ennemis, et qu’ils mentent autant que toi n’y change rien.
Et si tu persévères, un jour tu meurs plus vite.

Toujours dans le même article de Mediapart, les extraits (en anglais) des infos de la chaîne télé de propagande russe pour l’étranger, Russia Today, sont assez drôles.
Les uniformes russes pour pays chauds sont roses, c’est un peu bizarre, le rose étant la couleur gay mondiale alors que la propagande d’État russe est du genre machiste et suprématiste mâle. Le retour du refoulé fonctionnerait-il encore, malgré l’atomisation de Freud par Michel Onfray?
La propagande russe singe l’américaine avec une fierté mêlée de naïveté. « Nous aussi savons faire du Barnum et du Disney, et bientôt du Vietnam » , semble nous livrer le présentateur.
On voit un vrai camp militaire en Syrie, loin de la mère Russie, avec tout dedans made in Russia. https://www.youtube.com/watch?v=7trSk4mh7-o C’est aussi beau que les patates US, pelées et en conserve, présentes dans les bases US du monde (presque) entier.
Et les avions sont cent pour-cent russes, forts, rapides, armés, des vrais de vrai: https://www.youtube.com/watch?v=smG_2cww8hU

L’Amérike*** ne dirige plus seule le théâtre globalisé de l’armement à outrance.
La Russie revient.
Voilà le scandale.

—————————-
* Wikipedia français: La poutine est un mets d’origine québécoise constitué de frites et de fromage en grains (cheddar frais) que l’on recouvre généralement d’une sauce brune.
** Je précise, pour ceux qui n’ont pas lu mon billet Une Allemagne s’il-vous-plaît, et sans modèle, que j’aime l’Allemagne! Mais pas « l’Allemagne de Merkel », une formule qui ne vise pas une personne, mais une coalition d’intérêts.
*** Amérike: il faut bien distinguer les orthographes du pays et du continent.

3 réflexions au sujet de « Poutine en Syrie »

  • 10 octobre 2015 à 6h06
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    Comme d’habitude, pour les lendemains qui chantent, on rase gratis, rase Poutine, rase. (Pff)…Pendant que l’AmériK, oui, c’est bien comme ça que ça s’est crie, va « sketter l’Barak »
    Sinon oui, bien sûr, jeu d’égo, mon dieu Ego, et les bombes à tout va.
    Le principal, c’est qu’il ne reste rien et surtout pas des ruines.
    Depuis Birkenau, les ruines, c’est mauvais genre.

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  • 10 octobre 2015 à 3h37
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    « Poutine en Syrie »?
    Si c’était la France, on dirait « Pastis en Libye »? La Belgique: « Friture au Congo »? Ou peut-être: « Balancez la purée »? L’Espagne: « Tortilla en République sahraouie »? L’Allemagne: « Choucroute en Grèce »? La Suisse: « Müsli sur les marchés financiers »?
    Et puis toutes les spécialités internationales (oeufs brouillés), les plats qui se mangent chauds ou froids, les mélanges plus ou moins douteux (ragoûts, fricassées, ratatouilles, ratas), sans oublier de pédaler dans le couscous pendant que la cuisine de nos politiciens, grands et moins grands, continue à alimenter les conjectures sur les intentions réelles des uns et des autres et la sincérité des alliances.

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