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Bonjour !
Nous assistons depuis fin mars au lancement d’une banque coopérative en Belgique dénommée New B, dont le site Internet est http://www.newb.coop/fr/.
75 associations, syndicats, ONG (Greenpeace, Médecins du Monde, Oxfam…), institutions culturelles (cinémas Les Grignoux) et groupes divers (les scouts, Caritas, l’Association belge des professionnels musulmans, la Ligue des familles, …) ont appuyé ce projet dès le départ, et y réunissent du capital. Leur liste est sur http://www.newb.coop/fr/aandeelhouders.aspx
Aujourd’hui, elles sont au nombre de 89.
Le but est de mettre sur pied une banque de dépôts généraliste, « citoyenne, transparente et éthique ». Les salaires ne pourront diverger de plus de 1 à 5 entre le directeur général et le salarié le moins payé. Contrairement à Triodos, qui n’offre que des comptes d’épargne, New B proposera toutes les opérations de paiement ordinaires à ses clients. Et les opérations de crédit seront orientées vers les activités locales.
L’assemblée des coopérateurs devrait avoir un large pouvoir de décision.
Les particuliers peuvent se faire coopérateurs moyennant virement de 20 euros, jusqu’à fin juin. Je l’ai fait, et j’ai inscrit mon fils sans lui demander son avis (je l’en ai néanmoins averti…) Les auteurs du projet comptaient sur 10.000 inscriptions la première semaine, ils en ont recueilli 30.000 ! Et plus de 39.000 à ce jour.
D’après les initiateurs, des professionnels de la banque de toutes fonctions leur envoient des CV. Intéressant et peut-être dangereux…
Le capital minimum légal de 6,2 millions d’euros sera dépassé, les perspectives tournant autour de plusieurs dizaines de millions. Les trois Régions appuient le projet « au niveau de l’étude » et pourraient aussi participer au tour de table.
De nombreux articles de presse évoquent le projet. Par exemple, celui-ci dans La Libre du 3 avril, et l’intéressant entretien avec l’actuel pilote du projet, Bernard Bayot, dans Moustique du 4 avril.
Ah! Je découvre que le gouverneur de la Banque nationale de Belgique n’a pas attendu quatre jours pour émettre des réserves, reprises ici sur le site du Soir. « Penser qu’un nouveau marché est à prendre » déclare-t-il notamment, « ne correspond pas à la situation réelle » .
Il a bien compris que toutes ces associations et tous ces coopérateurs individuels, comme peut-être vous et sûrement moi, voulons « prendre un marché ». Capté? Comme on dit militairement « prendre une ville » ou « prendre une citadelle » – ou pensez-vous que sa formule a la douceur de « prendre un café », voire « prendre un verre de champagne »? Ce n’est pas pour rien que l’État rémunère cet expert du réel au salaire brut annuel, hors avantages complémentaires, de cinq cent mille euros. (Si, si… voyez son « barême » en 2007.) Le bien public est en de bonnes mains!
Cette réaction me paraît bon signe, car quand une initiative déplaît à ce genre de gardien des privilèges serviteur de l’État, ou déplaît à la Bourse, ce qui est encore mieux, c’est toujours bon signe.
Ce devrait être un des premiers critères à prendre en compte pour juger des projets politiques, ou citoyens, par les temps qui courent: si la Bourse ne trouve rien à y redire, c’est qu’on a raté quelque chose d’essentiel.
Bonne nuit, bonne journée !
Guy
Voilà une excellente initiative… Je cours voir le site web!