« Le pire »… et nos amis japonais

(Écrit cinq jours après le tsunami à Fukushima)

Fukushima_bp34Photo: http://inapcache.boston.com/universal/site_graphics/blogs/bigpicture/japan_031411/bp34.jpg



Fukushima.

Nos amis japonais vont prendre le pire en pleine figure.
En pleine poire, en pleine tronche… En pleine gueule!

Le langage a de ces manières de détourner la douleur, de viriliser le détournement, qui ne trompent pas toujours.

Cette fois, la chose va dépasser le mot, le réel va enfoncer les discours ubiquitaires, savants, reçus, admis, responsables.
Le réel est en passe de nous dire que les haut-parleurs nous débitent du débile et du bidon, de l’insignifiant trop signifiant.

Et nos amis japonais vont prendre le pire en plein rêve, le pire en pleine croissance, en pleins projets, en plein bonheur, le pire en plein espoir de jours meilleurs.
Nos amis japonais ont eu la primeur du nucléaire militaire, voici qu’ils vont se farcir la totale du nucléaire civil.

Les petits camarades et voisins du réacteur numéro quatre, sagement alignés à sa portée, vont multiplier la fête.
Puissance quatre, exponentielle quatre, méga quatre, quatre à la douzaine, ça pleure déjà et c’est hélas à peine un début.
Du coup, l’empereur prie.
Non seulement il prie, mais il le dit devant les caméras. Peut-être qu’il ne prie pas, d’ailleurs. Enfin, il le dit.

Juste un détail.
Vous vous rendez compte? Ils ont un EMPEREUR.
Et même, la moitié de l’Europe a un ROI ou une REINE.
Les Japonais ont un EMPEREUR.
Les enfants sont parqués le long du passage annoncé des monarques, ils agitent de petits drapeaux en papier et crient avec l’instit: Vive le Roi! Ou: Vive la Reine! Ou: Vive l’Empereur!
Il paraît que c’est une variété de démocratie…
Ce sont des détails de rien du tout, n’est-ce pas. Des détails qui n’ont rien à voir avec rien.
Certains voudraient qu’il y ait une « décence » à se taire devant la douleur, une décence à ne pas en « profiter » pour étayer sa critique de l’ordre régnant.

Dormons.

Nous sommes toujours « à l’âge de fer planétaire ».
C’est une expression que j’emprunte à Edgar Morin et Samir Naïr, dans leur livre plutôt fûté, Pour une politique de civilisation, que je cite pour ne pas paraître complètement idiot après les lignes qui précèdent.
Car bien que vous apparteniez à mon fichier d’adresses soigneusement choisies, on ne sait jamais, vous pourriez me prendre pour ce que je ne suis pas.
C’est le moment de vous dire fièrement que
les désabonnements à mes courriers non sollicités sont désormais totalement automatisés. N’hésitez donc pas si vous ne voulez plus me lire, cela n’a rien de personnel.

Allons!

Quand les amis de Charles Mingus entendaient Ray Brown à la radio, en direct à l’époque, ils croyaient écouter leur pote.
C’est dans les mémoires du premier, Moins qu’un chien.
Il y a un lien, mais j’ai oublié lequel.

Bonne nuit ou bonne journée, et à bientôt.

Guy

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