4 septembre 2015
Bonjour!
J’écrivais ici, le 1er août, mon billet Une heure du mat’ – C’était hier, dont les derniers mots sont « Aujourd’hui, déjà, est hier. »
Or voilà qu’à une heure dix du matin, je regarde Pluie noire, ce merveilleux film en noir et blanc d’Imamura, Shōhei Imamura (avec un ō), l’auteur de l’immortelle Ballade de Narayama, qui reçut la palme d’or à Cannes en 1983, avant que L’Anguille ne se la voie décerner à son tour en 1997.
Et à l’heure une et zéro minute de ce film Pluie noire, l’oncle de l’héroïne lit, lors d’un enterrement, un texte sacré auquel il ne croit pas, et prononce ces mots: Aujourd’hui est déjà hier. – Sursaut.
Pluie noire est un film japonais sur des gens que le souffle d’Hiroshima a bousculés, dont ils ont réchappé incertainement, peut-être indemnes, et qui, n’étant pas encore morts, poursuivent la vie ordinaire et passionnante parfois, passionnée souvent, qui est celle des humains sur Terre.
Ce film fait partie de la bibliothèque de référence de notre prochain comité, avec d’autres documents, comme ce recueil invraisemblable et si tristement véridique sur quelques victimes, entre irradiés de base et « liquidateurs » désignés volontaires, de cette autre tragédie: La Supplication – Tchernobyl, chronique du monde après l’apocalypse, par Svetlana Aleksievitch, toute récente prix Nobel de littérature.
Il faut créer un comité qui appelle à fermer la centrale nucléaire voisine tout de suite, et toutes les autres, et à réfléchir et débattre après.
Il faut de toute urgence arrêter ces machines du diable, un diable trop humain, et nous débrouiller ensuite, avant la prochaine catastrophe. Car « débattre d’abord » est la meilleure façon de ne rien décider et de laisser les agitateurs de la menace de « black-out » faire la loi.
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