Grand jeu au Haut-Karabakh : et l’UE dans tout ça ?

Bonjour!

 

Il me semble qu’après cette vidéo Arte de deux minutes 30 (2022), deux courts articles du site The Conversation donnent une bonne information de base sur cette région de peuplement arménien, envahie par l’Azerbaïdjan voisin le 20 septembre:

1.

La position de l’UE est sordide dans cette affaire.
Visite à Bakou de Van der Leyen comprise, on fait semblant d’acheter du gaz azerbaïdjanais qui, en fait, est russe, …pour prétendre réduire la dépendance de l’UE à Moscou:
« Le Haut-Karabakh condamné à la famine dans l’indifférence de la communauté internationale », 28 août 2023.

2.

Il y a un Grand jeu (1) aux dépens des Arméniens, avec Israël, Turquie et Azerbaïdjan, Russie en position officielle de gardienne de la paix, mais occupée ailleurs, et l’Iran qui paradoxalement a un intérêt à garder une frontière commune avec l’Arménie chrétienne pour contenir les tentations séparatistes de sa province qu’on appelle l’Azerbaïdjan iranien. Province par ailleurs la plus réprimée, avec le Kurdistan iranien, par le régime des mollahs.

Entretien avec Taline Ter Minassian, une historienne spécialiste de la région :
« Le Haut-Karabakh livré à lui-même », 22 septembre 2023.

 

 

  1. Expression popularisée par Rudyard Kipling, le « Grand jeu » fut, au XIXème siècle, la rivalité pour le contrôle de l’Asie centrale entre l’Angleterre victorienne, installée aux Indes, et la Russie tsariste. (…) Il n’est pas un géopolitologue qui ne parle à présent d’un « nouveau Grand jeu » en Eurasie‘,  Chroniques du grand jeu[]

3 réflexions au sujet de « Grand jeu au Haut-Karabakh : et l’UE dans tout ça ? »

  • 25 septembre 2023 à 10h26
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    On peut imaginer de nombreux scénarios où les souris de la région décident de remettre en ordre leurs frontières pendant que le chat (Putin) est occupé ailleurs. Par exemple en Géorgie (Ossétie du nord, Abkhazie), les Kurdistans, et surtout la poudrière de la vallée du Fergana (et, dans une moindre mesure, la vallée de l’Isfara) avec des enclaves Uzbèques au Kyrgyzsttan et vice versa, et tadjiques en Uzbekistan. Et même la Tchétchénie. Et même au nord du Kazakhstan où ça coince un peu entre Moscou et Astana! Tout ça sous-tendu par les amitiés turques ou iraniennes que mentionne Taline Ter Minassian, mais qui s’étendent bien plus loin à l’est.

    Pour la valléee du Fergana, je renvoie à un vieil article (2010) de Alexandre Guérin (https://www.paperblog.fr/3136909/la-vallee-du-ferghana-une-poudriere-au-pays-de-tamerlan-par-alexandre-guerin). Je n'ai pas lu qu'il y ait eu des manoeuvres politiques ou autres dans la région récemment.

    Mais nous sommes en plein dans la nouvelle route de la soie de Xi, dans une région qui reste très russophile, jusqu'au chauffeur de taxi de Bishkek qui m'explique par gestes que Putin, c' est un type avec des c… comme ça! Les Chinois ont réglé unilatéralement leur problèmes de tracé des frontière avec ces pays, ce qui est un peu plus facile à faire qu'avec l'Inde, mais également difficile à digérer pour les pays .

    Bref: surveillez les nouvelles d' Asie centrale!

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    • 1 octobre 2023 à 18h57
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      Ah, salut Wergo !
      Je sais que tu lis plus de la moitié de ton temps de lecture en anglais, plus un tiers en allemand, un tiers en italien et un autre tiers en français, avec des miettes en espéranto et même en latin. Oui, je sais, ça fait beaucoup, ça doit être des tiers et moitié de mon temps de lecture à moi.
      Et donc tu écris « Putin » comme les anglographes.
      Un ami belgo-belge fait pareil. Je lui ai demandé si c’était parce qu’il s’informerait en anglais. Non, m’a-t-il répondu. Il ne sait pas pourquoi. Peut-être, a-t-il ajouté, parce qu’en un temps où il n’était pas encore respectueux de l’orthographe, il abusait d’une interjection homonyme, et qu’il l’écrivait sans a.

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      • 2 octobre 2023 à 10h51
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        Il y a toute une série de réponses possibles. Putin, c’est la version anglaise, italienne et allemande (j’ai vérifié). En français, il y a le risque de confondre avec la poutine Québecquoise (https://fr.wikipedia.org/wiki/Poutine_(plat)). Mais comme la rubrique Putin (Vladimir Vladimirovitch) existe en 221 langues, il n’y a que l’embarras du choix. J’exclus formellement que ma version puisse être le résultat d’une influence germanique: je n’ai jamais compris comment les Allemands translitèrent le russe: Wladimir Wladimirowitsch Putin, Pjotr Iljitsch Tschaikowski, Alexei Jelissejewitsch Krutschonych, Nikita Sergejewitsch Chruschtschow… A propos de Nikita Khrushchev (lire: Nikita Khrouchtchev en français et Nikita Sergeevič Chruščëv en italien), sache qu’il n’existe que dans 121 langues, exactement 100 de moins que Putin!

        Pour revenir au côté un peu plus sérieux de mon commentaire: il n’y a pas que le Caucase et l’Asie centrale, il y a aussi les Serbes qui ont concentré des troupes le long de la frontière de cette incongruité qu’est le Kosovo… On nous dit (https://www.theguardian.com/world/2023/sep/29/kosovo-serbian-troops-buildup-us-uk) qu’il y a une certaine désescalade après des commentaires US… C’est que les Serbes savent par expérience qu’il est facile de prendre des bombes ou des sanctions US sur le râble.

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