Tirage au sort / Élection

(mai 2024)

Bonjour!

À partir de l’essai Contre les élections de David Van Reybrouck (2013/2014) :
Quelles places peuvent occuper le tirage au sort, d’une part, et l’élection, d’autre part, pour assurer le caractère démocratique d’un régime politique ?

  • Notes de lecture (provisoires) : fichier Word.
  • Notes sur la présentation théâtrale « Démocratie! 2500 ans, recherche public(s) désespérément »: fichier Word.

Bibliographie spécifique

Autres titres recommandés (non consultés)

Événements, 2-5 avril 2024:

  • Barbara Stiegler & Christophe Pébarthe : « Démocratie! 2500 ans, recherche public(s) désespérément » (théâtre)  –  Rêve Général, campus Sart Tilman, jeudi 04/04 – 10:00 et vendredi 05/04 – 18:00, https://revegeneral.be/democratie-2500-ans-recherche-publics-desesperement/
  • Barbara Stiegler & Christophe Pébarthe, « Néolibéralisme et démocratie : l’impossible adaptation ? » (conférence)  –  Rêve Général, campus Sart Tilman, jeudi 4 avril, 18h30, https://revegeneral.be/neoliberalisme-et-democratie-limpossible-adaptation/
    (On nous dit que « l’évolution » réclame des « mutations », afin de « survivre » à un nouvel « environnement ». Depuis plusieurs années, une certaine pensée politique, devenue dominante, s’applique à nous convaincre que l’espèce humaine serait en retard sur son évolution, et que celle-ci doit d’urgence se « réadapter »… )

Post-scriptum du 17 juillet 2025

Je m’interroge désormais sur le demos athénien démocratique, et en particulier sur l’exclusion de ceux qui n’en font pas partie: les femmes, les esclaves, les étrangers établis sur le territoire (sans compter les sociétés voisines et ce qu’on en fait ou comment on les considère), et sur la sur-militarisation des sociétés de l’époque, la république athénienne comprise. Une république de ce type ne serait pas comprise aujourd’hui comme démocratique! Elle ne concernait au maximum que 20 % de la population du territoire, ne s’est constituée que par les armes, à la faveur d’un avantage technique des trirèmes athéniennes sur les armées étrangères, et elle a disparu de même lorsqu’elle a perdu sa supériorité militaire. Les aspects démocratiques dans l’histoire ont toujours (sauf de rares exceptions?) concerné une partie seulement de la population, par exemple 1 % de la population dans la « république » de Venise, dite « république oligarchique » par David Van Reybrouk. (République signifie bien chose commune.)

Une question majeure est donc de savoir si et comment on pourrait étendre ces dispositifs fascinants à l’ensemble du corps social. Je dirais même que créer une démocratie qui exclut les femmes, pour se limiter à elles, c’est bien trop facile en fait. Il suffit de voir les débats d’aujourd’hui sur le patriarcat et le rejet qu’ils suscitent pour avoir le début de l’ombre d’une petite idée de la difficulté.

En rapport avec la problématique civilisationnelle de destruction du vivant et de déréglementation climatique d’aujourd’hui, la question du demos rejoint l’opposition « nous » et « eux » propre à toute identité, ou les ruptures de continuité que formule Philippe Descola dans son examen des sociétés humaines et leur auto-définition au sein du réel. Notre civilisation mondialisée (qui a commencé sa fin) repose caricaturalement sur une rupture de continuité entre l’humain et le monde animal, entre l’humain et ce qu’elle appelle « nature », un concept inexistant dans certaines cultures amazoniennes.