Noël à Vottem ce 24 décembre, de 16h30 à 18h00 (2013)

Vottem, Centre fermé, d’après sanspapiers.skynetblogs.be

Communiqué
[Liège] Manifestation de solidarité à Vottem
mardi 24 décembre 2013 16:30
lieu : Centre fermé
adresse : Rue Visé-Voie 1, Vottem
La Fédération des Résistances
appelle ses membres et sympathisants à aller éclairer la face honteuse de la politique d’asile de la Belgique
ce mardi 24 décembre 2013, de 16h30 à 18h
sur les trottoirs jouxtant le centre fermé de Vottem sur les hauteurs de Liège,
Rue Visé-Voie 1
à 4041 Vottem
Manifestation de solidarité avec les étrangers enfermés là pour être expulsés, souvent contre leur volonté.
Cette présence citoyenne à Noël existe depuis 1999 et est organisée par le
Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers
(CRACPE-Liège).

 

Allez-y!
Mais je vous préviens: la première fois, le choc est déprimant. Vous éprouvez là toute l’écrasante puissance de la bêtise d’État face à votre petite personne et à votre dérisoire présence. Cependant cette dernière est indispensable.
Pour ne pas pleurer, j’écrivions les mots grinçants ci-dessous en octobre 2008. Il n’y a rien à en retirer, pas plus que de tous les jets d’indignation et de colère que d’autres ont produits depuis, ou, bien avant.
Je ne peux cependant passer sous silence le fait que le parti écologiste au contraire a mangé une de ses paroles fondatrices, selon laquelle il ne participerait au pouvoir que si les centres fermés étaient préalablement supprimés – et cela pour collaborer tristement à la calamiteuse écologie de gouvernement et à sa gestion spéculative capitalistique du greenwashing d’État!

« Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part »
Je suis quand même une fois fier de mon pays !
On a un roi ruisselant de bons sentiments – enfin, çuilà je le compte pas, normalement un monarque ça n’existe pas en démocratie.
On a un pouvoir législatif fondu dans la sagesse, comme le Maredsous dans la graisse, c’est écrit dans tous les livres pour la jeunesse et sur le couvercle du fromage.
On a un gouvernement bourré, comme le précédent, de membres et de membresses tous plus performants les uns que les autres, triés au grill impitoyable du suffrage universel. Le suffrage universel, il se tromper jamais, hein ?
Et bien sûr les électeurs, c’est clair, sont fichtrement à la hauteur. Un vrai gâteau sous la cerise !
Je suis quand même une fois fier de tout ce bazar.

…De temps en temps une nouvelle arrive sur les écrans.
Et alors tu vois un peu que deux mille ans d’écriture et de christianisme, deux cents ans de démocratie et de révolution industrielle, un siècle de conquêtes sociales, cinquante ans d’automobile et vingt ans de société de la connaissance, tu vois un peu que ça te pose une fois fichtrement là la société des Belges, ça te montre une fois comment le goût du compromis, l’amour de la petitesse, la fierté du terroir, la crainte des débats, savent produire, fieu, d’exquises et humaines réponses aux défis de l’époque.
Encore ! Encore !

2 réflexions au sujet de « Noël à Vottem ce 24 décembre, de 16h30 à 18h00 (2013) »

  • 23 décembre 2013 à 14h53
    Permalink

    Ce que je ne comprends pas, c’est que les gens réélisent toujours les mêmes débiles, les mêmes sans-imagination, les mêmes opportunistes, les mêmes parasites. Ne parlons pas de l’Italie, SVP. Ils ont voulu et élu Berlusconi trois fois, mais nous faisons tous pareil, ou a peine mieux. Y’a personne, dans ce pays, pour réféchir plus haut que les pâquerettes? Dormez, braves gens, tout va bien…

    Répondre
  • 23 décembre 2013 à 0h14
    Permalink

    Merci de cette grande colère partagée, même si “il n’y a rien à en tirer”, même que “c’est à ça qu’on les reconnaît”, non ?

    Votre texte m’a fait penser à ce chanteur kabyle : http://www.youtube.com/watch?v=rgAJMneX8uU&feature=player_detailpage
    “Pourquoi, tant de pluie, pourquoi … J’ai froid, mon pays, j’ai froid … As-tu perdu les rayons de ton soleil “
    Nous sommes nombreux, je crois, à avoir froid “à” nos pays respectifs : un voile se déchire soudain entre le mythe et la réalité des faits.

    Difficile après ça de vous souhaiter un bon Noël, là non plus il n’y a rien à en tirer, mais je le fais quand même, ce serait bon à prendre quand même – ne serait ce que pour alléger l’atmosphère pour les autres autour de soi !

    Je suis en train de relire ces jours-ci “Une tombe au creux des nuages” de Georges SEMPRUN, espagnol exilé en France et ensuite rescapé du camp de BIRKENAU. Ce qu’il disait de l’Europe au cours de ses conférences en Allemagne – dont il aimait la culture et la langue – est très intéressant même s’il l’exprimerait sans doute autrement maintenant. Pour moi qui ne connaît pas grand’chose en terme d’histoire, j’y apprends beaucoup, notamment sur les deux totalitarismes de sens opposés : le nazisme et le stalinisme qui ont fait l’histoire de l’Europe depuis une centaine d’années. Mais je ne peux pas m’empêcher de regretter qu’il semble avoir bien trop idéalisé l’Europe et la construction européenne, dite démocratique ; que peut-être même il a contribué, comme diplomate, aux points faibles de cette construction. Bon, je dévie de votre sujet. Mais pas tant que cela au fond ; je crois avoir compris qu’immigration et diversité font partie du sujet au titre des valeurs fondamentales qui nous rassemblent. Par ailleurs, la seule chose dont je sois certaine, c’est qu’il y a bien une identité européenne ; que c’est une réalité et pas une vue de l’esprit : c’est en tout cas ainsi que je l’ai éprouvée alors que je résidais aux USA – une première fois en 1961/1962 puis, plus longuement, dans les années 70 ; nous, les Français, partagions d’emblée des affinités indéfinissables qui faisaient qu’on se comprenait tout de suite bien mieux entre Européens qu’avec les Américains. Alors qu’on ne m’en avait jamais parlé, j’ai compris à vivre un certain temps là-bas que nous étions vraiment très différents d’eux, les Américains, et qu’au contraire, les Européens – de quelques pays connus ou inconnus qu’ils soient – nous étaient d’emblée bien plus proches – bref, une découverte d’autant plus saisissante que je ne m’étais jamais posé la question et à laquelle, donc, je ne m’attendais pas du tout. Du coup, me trouvant pour quelques jours en Autriche à Vienne en 2001 si j’ai bon souvenir (sous réserve donc), je n’ai pas pu me retenir de dire à la personne chez qui j’étais hébergée à quel point je me sentais bien là-bas, bien plus en Europe que quand je me trouvais en France et je ne cachai pas que j’en ressentais comme une exaltation intérieure très profonde. Nous avons eu un échange qui m’a passionnée et m’a bien ouvert les yeux, sur le regard très sévère et très critique que portaient en réalité sur nous les Français, nos voisins européens. De retour en France, j’ai pu observer à quel point ces remarques étaient justes, et je suis devenue alors franchement très pro-européenne, puis le référendum de 2005, puis le reniement unilatéral du “non” Français, puis la crise tous azimuts, et patatras … nous voilà à terre désormais. D’où le lien vers Idir, le Kabyle, qui chante de façon un peu ringarde mais très touchante, je trouve, le malaise emprunt de grande tristesse, voire d’effroi, qu’il éprouve à l’égard du pays dont il reste l’enfant très aimant, même exilé de longue date. “Cet enfant” là ne comprend plus son environnement. Moi non plus, je l’avoue.

    Pardonnez moi, je suis une fois de plus bien trop bavarde !
    Très cordialement,
    egc

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