Gaza alerte rouge

Enfant mort de faim à Gaza - Photo refusée par Facebook
Enfant mort de faim à Gaza – Photo refusée par Facebook

(Billet publié aussi sur le blog d’Attac Liège)

 

Partout sur Terre chacune et chacun vaquent à d’incontournables occupations dans un étau temporel limité au jour le jour, aux fins de mois, ou à un plus large horizon pour les plus chanceux.
En Occident dont nous sommes, des gouvernements qui se veulent démocratiques et défenseurs des droits humains sont aveugles, sourds et muets, passifs et complices face à des drames insoutenables qui se développent au Soudan, au Congo, à Gaza. Pour cette dernière en particulier, celles et ceux qui refusent le déni en Occident souffrent de la double peine. La première peine est celle que tout être humain informé ressent face à l’ignominie du gouvernement de Tel Aviv et au sort de la population palestinienne. La deuxième peine est celle d’appartenir à la partie du monde qui a créé l’impasse colonialiste juive en Palestine et la soutient jusqu’à ses extrémités.
Comment dans ces conditions se limiter à ses occupations ordinaires quand on en a le loisir.

Certains disent que l’Europe, qui a tué six millions de Juifs avant et pendant la seconde guerre mondiale, est prête à laver sa culpabilité jusqu’au dernier Palestinien, né dans une région du monde où on n’a jamais tué six millions de Juifs. Cette vision moralisante est inepte: les États n’ont pas de valeurs, ils ont des intérêts, disait après d’autres le représentant du Brésil à la dernière réunion des Brics, tandis que les populations, elles, ne peuvent être tenues coupables des fautes de leurs grands-parents, et d’ailleurs elles n’en éprouvent pas la culpabilité, sauf pour leurs membres endoctrinés par des pouvoirs religieux ou politiques qui ont des lignes de conduite bien plus terre à terre et utilitaires que morales.

Aujourd’hui, Médecins Sans Frontières nous dit que « Gaza est devenue une fosse commune pour les Palestiniens et ceux qui leur viennent en aide », une phrase énoncée en français que le premier journal francophone de Belgique se permet de travestir, traduire, dans la même langue!, en remplaçant « fosse commune » par « charnier ».

Le nombre d’enfants morts ou amputés, souvent sans anesthésie, à Gaza, défie l’entendement. Les corps déchiquetés sont légion. On a vu des chiens errant avec dans leur gueule une main humaine, on a vu des lambeaux de chair humaine éparpillés parmi les gravats sur le sol bombardé, on ignore le nombre de victimes ensevelies sous les décombres. Nous lisons sous un pseudonyme non genré ce commentaire à un article de Mediapart:

16/04/2025 19:56   Par Pax099
J’ai visionné  hier le film : « From ground zero » qui montre au travers d’une vingtaine de petits films, la vie des Gazaouis, au « ras du sol ». C’est une œuvre remarquable que je conseille d’aller voir. À un moment on voit les enfants qui sont perturbés car leur mère a écrit leur nom sur chaque partie de leur corps de façon à ce qu’on puisse reconstituer leur corps s’ils sont déchiquetés par une bombe israélienne (enfin, américaine). 

Par ailleurs des enfants disent espérer être tués « en un seul morceau ».

…Des dirigeants israéliens et le Néron qui siège à Washington ont menacé les Gazaouis d’un « enfer » si le Hamas n’acceptait pas des exigences formulées pour être inacceptables.
Nous y sommes.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.