(Billet écrit aussi pour le blog d’Attac Liège)
Bonjour!
C’est la rentrée citoyenne nationale ce dimanche à Bruxelles, à 14 heures à la gare du Nord à Bruxelles.
En cause, le génocide à Gaza qui ne cesse de se développer, et les autorités de notre pays qui tout simplement ne répondent pas à leurs engagements pris solennellement aux Nations-Unies le 9 décembre 1948 par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.
Michel Gevers, professeur émérite à l’université de Louvain, nous dit en trois minutes pourquoi il faut y être :
De nombreuses observations tout à fait essentielles y sont citées. Les inversions du discours sont nombreuses en effet, qui commencent par l’affirmation qu’un envahisseur a « le droit de se défendre ». Ajoutons quelques remarques.
La guerre en Palestine, son invasion par l’État israélien et la résistance tour à tour pacifique ou armée ne datent pas du 7 octobre 2023 ? – Oui!
L’année mentionnée cependant, 1967, ne représente que l’une des étapes de l’extension de l’occupation, par Israël, de territoires au-delà des frontières dessinées aux Nations-Unies en 1947. Ce partage de 1947 lui-même avait été décidé sans l’accord des pays arabes, et sans consultation des populations. Tandis qu’en 1917 déjà, la déclaration Balfour du gouvernement britannique, qui garantissait un « Foyer national juif » en Palestine, avait permis à Arthur Koestler de dire sobrement : « En Palestine, une nation a solennellement promis à une seconde le territoire d’une troisième. »
Michel Gevers mentionne 5.000 détenus palestiniens en Israël, mais le chiffre de 11.000 circule, avancé notamment par l’ONG israélienne de défense des droits humains HaMoked. Parmi ces 11.000, les éventuels combattants sont des prisonniers de guerre, et tous les autres sont des civils, autrement dit des otages.
Le récent accord entre partis de la coalition Arizona n’est ni suffisant, ni digne de confiance.
Il n’est pas suffisant car il n’exploite pas l’ensemble des moyens de rétorsion dont disposent l’Etat et les Régions belges: se limiter à interdire les produits des colonies illégales par exemple, c’est juste se mettre en accord avec ses propres lois et avec le droit international, ce n’est donc même pas une « sanction ». (On en avait fait bien plus dans le boycott de l’Afrique du Sud, qui pratiquait l’apartheid, mais pas le génocide.)
Pour ce qui est de la confiance qu’on peut lui accorder, restons simples: une première remarque est que si cet accord satisfait Bart De Wever et Georges-Louis Bouchez, il y a de quoi y regarder de plus près.
Reconnaître l’Etat palestinien sous conditions ouvrira la porte à des reports et des obstructions, d’autant que ces conditions ne paraissent pas réalistes: désarmer le Hamas? Michel Gevers pose très bien la question. Ces conditions ne nous chantent-elles pas « On te reconnaît, à condition que tu votes et agisses comme nous le souhaitons » ? Les juristes nous expliquent abondamment que reconnaître l’Etat afghan n’est pas légitimer les Talibans, pas plus que reconnaître l’Etat israélien ne donne un blanc-seing au gouvernement Netanyahou. Nos cheffaillons belges n’en ont pas fini avec la morgue et la condescendance colonialistes.
Tout cela nous crée beaucoup de diversions, alors que l’urgence n’est pas là. L’urgence est absolue, commandée par l’humanité et par le droit international: la prévention et la répression du génocide.
Aujourd’hui, chaque jour qui passe tue autour de 30 enfants à Gaza.
28 en moyenne depuis le 7 octobre selon l’Unicef, qui commente « une classe par jour » . 28 enfants pour chacun des 699 jours qui nous séparent du 7 octobre 2023. (Nous nous souvenons… Fabian, le 2 juin à Ganshoren, c’était UN enfant.)
Et, oui, de plus en plus d’enfants meurent des conséquences de la faim, une famine organisée en passe d’atteindre un « point de rupture » pour la population de Gaza tout entière, selon Cindy McCain, cheffe du Programme alimentaire mondial, de retour de l’enclave.
There is no alternative : on sera dimanche à Bruxelles, gare du Nord, 14 heures.