« Israël ne veut pas la paix, et n’a jamais voulu la paix » (Gideon Levy)

Logements en construction à Ma'aleh Adumim, une colonie israélienne en Cisjordanie, 16 décembre 2009 Photo Bloomberg
Logements en construction à Ma’aleh Adumim, une colonie israélienne en Cisjordanie, 16 décembre 2009 – Photo Bloomberg

Bonjour!

Voici, pêle-mêle et dans le désordre, une gerbe d’énervements.
Je n’ai pas réussi à me limiter à ce qui donne son titre à ce billet. Gideon Levy, c’est tout à la fin.

*

La question palestinienne est le lieu de toute une série d’idées fausses, spontanées ou cultivées, colportées par la propagande de nos régimes. C’est un des grands sujets qui illustrent ce fait que la propagande d’État est gigantesque dans les démocraties réelles occidentales, qu’aucun régime n’échappe à la propagande, que bien pauvre est l’art journalistique en ces pays, et peu éclairée l’opinion commune. Aussi le regretté Stéphane Hessel y consacrait-il deux pages sur les 18 de son Indignez-vous! – ce qui n’a pas manqué de motiver nombre de critiques qui s’avancèrent masqués.
En 2006 déjà, pendant la guerre du Liban, Bernard Langlois donnait dans la revue Politis un résumé ironique de la grille de lecture, par nos médias, des événements du Proche-Orient. Les termes-clé de représailles, terrorisme, communauté internationale, antisémite, sont précisés, et les mots interdits aussi. Rien n’a changé sur le fond.
Voyez comme ces deux lascars font avancer la lumière: « Après la manifestation pro-Gaza, Hollande et Valls se dressent contre l’antisémitisme » . Pan! À l’essentiel !

…Israël va me rendre fou.
C’est peut-être déjà fait, mais j’espère qu’écrire cette lettre va ramener la température de mes neurones à un seuil compatible avec la santé mentale.
Certes, je suis optimiste. C’est plus fort que moi.
L’optimisme est une loi de l’espèce.

*

La presse nous dit que dans l’intervention militaire en cours à Gaza, il y a quatre-vingt pour-cent de victimes civiles. Vrai ou faux? Tant que ça? Ou si peu que ça?
Quoi qu’il en soit, la com de l’armée israélienne laisse pantois.

La com, comme ils disent entre eux, c’est la « communication ». Dans le monde entier on me communique, du monde entier on me communique.
Et moi, je cherche le bouton Répondre, et je ne le trouve pas. Ce qui montre bien la supériorité des esprits de la communication. Eux ils savent communiquer, moi pas.

L’armée israélienne, donc, communique.
D’ailleurs, on dit Tsahal. Lire la suite

Et le foot dans tout ça?

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Tutti!

Et le foot dans tout ça?

Je vous parle une fois de plus de deux livres que je n’ai pas lus.

Vous avez déjà entendu parler d’Eduardo Galeano, né en 1940?

Cet écrivain uruguayen, de tendance ou d’esprit communiste, est comme un poisson dans l’eau dans son quartier à Montevideo – ce qui est très maoïste. D’ailleurs, il a signé cet aphorisme: Le petit vol est un délit contre la propriété. Le grand vol est le droit des propriétaires, et il fut sur la liste des condamnés à mort de la dictature militaire.
Il paraît que si vous prenez un taxi à Montevideo, et que vous dites vouloir aller chez Eduardo, le chauffeur vous répond: « L’écrivain? », et il vous y emmène. Un rêve pour BHL, sauf que celui-ci ne veut pas que les chauffeurs de taxis et n’importe qui sachent où il vit.
Galeano a écrit en 1971 un des plus beaux livres en son temps sur le sujet, Les veines ouvertes de l’Amérique Latine, d’après ce que disent des personnes à qui je fais confiance. Un succès mondial. Et des décennies plus tard, Hugo Chavez a pensé qu’il ne serait pas inutile de l’offrir à Barack Obama.

Galeano a aussi écrit le moins connu El fútbol a sol y sombra, « Football, soleil et ombre », comme on appelle les deux catégories de places, au foot là-bas ou à la corrida ailleurs, les plus chères à l’ombre, les moins chères au soleil (1995, édition augmentée depuis): Lire la suite