Bonjour,
Je n’ai pas tout regardé de ce ‘mur de vidéos’ consacré par Mediapart aux violences policières qui honorent l’équipe Hollande-Valls. Cette collection provisoire de 21 séquences sera complétée selon les envois des lecteurs.
La vidéo d’Amiens montre bien comment les autorités font faire le ménage.
Car si les policiers travaillent avec zèle, qui donne les ordres? Qui s’abstient de les cadrer, recadrer, débriefer, éduquer? Des gens qui s’appellent eux-mêmes les « responsables », non?
Un pote me dit:
« À ma connaissance, la violence de la police a presque toujours été fonction des ordres, elle n’a rien de spontané et c’est d’ailleurs ainsi que ce doit être.
La responsabilité première incombe donc aux ministres de l’intérieur et en fin de compte aux présidents qui sanctionnent ou non. »
Il y a des pays où cette scène provoquerait la démission du ministre de l’intérieur, voire du gouvernement, et une stupeur générale. Pensons a contrario à quel type de régime la banalisation de ces images fait penser.
La vidéo d’Amiens présente aussi l’intérêt, à mes yeux, de montrer quelques visages de policiers pendant de longues secondes. Je me perds en méditation à l’idée de me représenter l’espace mental de ces fonctionnaires. Et de me demander quel cinéaste de talent nous exposerait ça.
Policier est en France une des deux ou trois professions qui comptent le plus de suicides.
Ils ont eu le désespoir, dans ce pays, ou l’inconséquence, de manifester contre « la haine de la police ».
* * *
Pour appuyer ces considérations d’un peu d’analyse, il y a un intéressant entretien des Inrocks avec Pierre Douillard-Lefevre, sociologue lui-même éborgné par un flash-ball en 2007, auteur de L’Arme à l’œil, Violences d’Etat et militarisation de la police.
On y trouve au passage quelques détails sur la perversité des flashs-balls, sous le titre « Violences policières : L’objectif n’est plus de repousser un groupe, mais de blesser des individus” .
G.
En accès libre sur Mediapart : ces images qui attisent la colère |
On ne compte plus les vidéos — amateurs ou semi-professionnelles — qui documentent les violences policières en marge des manifestations contre la loi sur le travail. Mediapart a sélectionné et regroupé vingt-et-une séquences édifiantes dans un article en accès libre : |
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Reporterre publie un rapport de 83 pages sur les violences policières:
La situation devenait insupportable : manifestation après manifestation, nous observions des violences de plus en plus nombreuses de la part des forces de police, bien au-delà de ce que pourrait exiger le maintien de l’ordre. C’est pourquoi, fin avril, avec l’appui initial de plusieurs députés, nous avons lancé une Mission civile d’information sur les actions de maintien de l’ordre menées depuis le début, en mars 2016, des manifestations d’opposition à la loi sur le travail.
https://reporterre.net/Violences-policieres-le-rapport-qui-dit-les-faits
Quand on a encouragé un système politique-économique trouvant ses racines dans le Chili d’Augusto Pinochet, il ne faut pas ensuite s’étonner de ces images.
C’est tout le système qui est violent, pas seulement quelques escadrons de flics.
Mais ça, le nombre de ceux s’en rendant compte restera encore longtemps insuffisant, tout étant fait pour qu’il en soit ainsi.
Je trouve mes mots bien faibles face à ces images. Tant pis!
Bien sûr, Guy.
Mais moi qui suis un vil réac, j’ai en tête plein de dictons comme « qui sème le vent récolte la tempête ».
Hélas pour mes théories rétrogrades, je dois reconnaître que ces dictons, c’était bon avant l’avènement de l’Homme Nouveau. Le Bon, le Généreux, l’Altruiste.
C’est con quand-même qu’il ait tant attendu avant de paraître, cet Homme Nouveau, il aurait suffit qu’il se magne un peu le cul pour que les merveilleuses révoltes égalitaristes se passent dans la douceur de la relation tellement naturelle du partage de l’aisance et de l’abolition du pouvoir. Malheureusement, ce couillon d’Homme Nouveau s’est fait attendre obligeant le pouvoir du peuple à la répression des individus.
Par bonheur, Médiapart est là pour répandre son discours d’amour et de bonté, discours tellement neutre que je serais tenté de le qualifier de désorienté.
Avec bien moins d’humour que toi et sans rancune 😉