Presse et médias mainstream: les types et les typesses qui travaillent pour moi

(Illustration réalisée avec Wordle.net)

 

Bonjour!

Je fuis absolument la télé – l’appareil du même nom n’existe pas chez moi -, et je fuis pas mal la grande presse. Je m’informe ailleurs, en grande partie sur Internet.
Mais tout de même, j’aime savoir ce que je rate, le lavage à grandes eaux que ne ratent pas les foules et qui ne les rate pas. Par exemple, je n’ai jamais vu Pujadas à la télé, mais je connais son nom, ce qui est en soi de la plus grande inutilité. J’ai lu quelques articles sur lui et sur ses manières. Je sais comment il sert la soupe aux puissants. Je sais comment il s’adresse avec condescendance à un politicien qui le dérange. Je sais comment il essaie de faire dire à un syndicaliste en grève, dont les troupes sont excédées, ce que ce dernier n’a aucune raison de dire. J’ai des idées sur ce qu’est BFM TV. Les éditocrates du vide ne me sont pas inconnus. Etc.
J’espère qu’arrivés à ce point de mon propos, vous vous posez la question: mais comment peut-on savoir ce que disent des médias que l’on ne consulte pas et que l’on ne veut pas consulter?
Eh bien, c’est simple : en profitant du travail d’autres, en profitant de ceux qui se tapent le boulot:

Ma vie au poste, le blog télé de Samuel Gontier
Samuel Gontier est un des types que j’aime lire. Un de ceux qui regardent la télé à ma place, pour ma paix de l’esprit. Son genre, c’est la critique ironique et pleine d’humour.
Sur le site de Telerama, il sert à la bêtise ce qu’elle mérite.
Exemple: « Marine Le Pen, Pascal Bruckner et Eric Brunet, ultimes remparts contre l’islamo-gauchisme. »
Il a écrit un livre il n’y a pas longtemps, publié en août 2016 : Ma vie au poste – Huit ans d’enquête (immobile) sur la télé du quotidien.
Ce livre de synthèse porte sur « le tout venant télévisuel », pas sur la télé de qualité – qui existe aussi – . Il n’est pas un recueil de chroniques, et il a reçu pas mal d’éloges. Il présente « un verdict sans appel », nous dit son éditeur. Une bonne idée de cadeau!

Arretsurimage.net
Un autre qui travaille pour moi, se farcissant la presse – l’anglophone aussi – et les médias mainstream qui m’étoufferaient, c’est Daniel Schneidermann, ancien animateur sur France 5, télé du service public, de l’émission du même nom. Sa petite structure indépendante, purement Internet, compte aujourd’hui 9 personnes et accueille trois chroniqueurs réguliers.
Le site est payant et sans publicité, car il « refuse les aides d’Etat à la presse (pour pouvoir être libre d’écrire qu’elles sont mal distribuées) et celles du fonds Google (pour pouvoir être libre d’écrire qu’il achète la paix sociale) ».

Arretsurimages propose une chronique chaque matin, aussi près que possible de 9 heures 15, « Le neuf-quinze », gratuite sur le site rue89 et gratuite sur inscription (ici).
Le neuf-quinze est inégal: Rarement, il parcourt une anecdote. Généralement, il se montre intéressant. Et régulièrement, sa proposition est remarquable.
Exemple: « Tijuana, Monistrol : en mémoire ». (PDF)
[L’histoire poignante de la jeune factrice de Monistrol-sur-Loire est aussi l’objet d’une chronique de Samuel Gontier, et le film réalisé sur elle: Une tournée dans la neige, est visible sur la chaîne LCP de l’Assemblée nationale française. ]

J’ai fini par m’abonner au site de Daniel Schneidermann, qui présente des articles mais aussi des émissions de télévision (maison). J’ai déjà dit sur Condroz belge que 8 euros par mois n’est pas cher payé pour les lumières reçues et que je fais une affaire. Je découvre aujourd’hui qu’arretsurimages regroupe en une page ses contenus gratuits.

Acrimed.org (« Observatoire des médias – Action Critique Médias »)
En quelques mots, Acrimed est un incontournable, que vous ne manquerez pas de rencontrer si vous butinez sur Rezo.net:

Rezo.net
Rezo.net n’est pas spécialisé en critique des médias.
Mais en tant que portail référençant toutes sortes de contenus minoritaires parus sur la toile, y compris des articles de grands supports, la critique des médias y a forcément une part non nulle.
C’est une structure militante et bénévole, au contenu formidable.
Je ne m’en passe pas et le consulte chaque jour. Une consultation rapide me permet d’y faire mon marché quotidien. De la qualité, et à la carte. Rezo.net s’avère une source incessante et incessamment renouvelée de découverte de médias alternatifs.
On y trouve aussi un sous-portail référençant des infos parues en anglais.

…That’s all, folks !

 

Une réflexion au sujet de « Presse et médias mainstream: les types et les typesses qui travaillent pour moi »

  • 26 février 2017 à 15h20
    Permalink
      Bonjour Guy,

      Il y a quinze ans environ que je ne m’informe plus que par internet (sauf un abonnement que je viens de prendre à un mensuel bien connu qui se fait pour souci d’informer réellement ses lecteurs.) Ils sont rares mais ils existent encore que ceux-là.
      J’ai ainsi appris l’a-b-c de la politique, moi qui n’y connaissais rien sur le tas. J’apprends toujours vite pourvu que ça m’intéresse.
      Ainsi il y longtemps que je n’écoute plus la radio et la télé m’apparaît pour ce qu’elle est, quelque chose d’incongru, bizarre, incompréhensible.
      Sur internet il y a des perles, en voici une
      https://www.youtube.com/watch?v=c1TNdHrQKqk [CB: « Le coup de gueule de F. Ruffin lors de la remise du César pour ‘Merci Patron!’ » ]
      De fait je viens de regarder le prix de l’abonnement à Fakir, c’est jouable, pas cher comparé au prix d’un seul numéro d’un grand quotidien même; le problème des abonnements, c’est qu’à la fin du mois, il faut bien les payer et que ça chiffre vite.
      Mais je n’ai pas posté cette vidéo au hasard, parce que si elle parle de la condition du monde ouvrier, elle pourrait aussi bien parler, de la condition que ces ouvriers risquent de rencontrer, sauf reclassement, rapidement, et c’est ici que je me suis reconnu, à savoir celle des allocataires sociaux qui ont des droits aux conditions que le système veut bien leur octroyer, sans plus.
      En bref, tout les allocataires sociaux ne sont pas avachis devant leur tv mais tous ne sont pas non plus capables d’écrire un article concernant leur situation qui peut se révéler fort vite atypique (c’est mon cas) et peu sécure au final.
      Sans doute n’est-ce pas très vendeur, ou a déjà été vendu ou comme dit Ruffin, tout le monde s’en fout. Et de rester là avec ce ressenti d’un chantage institué et institutionnalisé et au fond universel puisque les lois créées doivent être respectées, même si c’est en dépit de votre vie.

      Bon dimanche!

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