Bonjour!
J’étais hier à la manifestation pour le climat à Bruxelles.
25.000 personnes semble-t-il, ce qui est beaucoup trop peu pour une population de 11,4 millions. Avant les confinements, la jeunesse avait réuni 70.000 manifestants.
Un homme arrêté à un angle du parcours, de loin le plus photographié par les manifestants, affichait en néerlandais « Je manifeste depuis mes 98 ans pour mes cinq arrière-petits-enfants ».
Je ne peux cependant m’empêcher de penser, dans cette liesse et dans la douceur exceptionnelle de fin octobre, que nous dansons sur le pont du Titanic.
Je m’inquiète plus que les jeunes parents trentenaires de mon entourage et de ma famille, qui vaquent à la profession, à l’éducation de leurs enfants, au devoir de chacun d’être heureux, je les comprends et face à eux je me tais. Ils ne peuvent pas faire autrement.
De plus en plus je me dis que l’on peut, certes, et qu’il faut, continuer à parler, à étudier, à réfléchir, mais qu’il va falloir agir, détruire, saboter.
On ne peut jamais filer la métaphore très loin en lui gardant sa pertinence. Danser sur le pont du Titanic est une image qui s’arrête là, celle de l’inconscience ou du déni. Pourtant, on se souvient de l’indignité du chacun pour soi qui s’ensuivit, nourrie par l’impréparation.
Reporterre.net a consacré deux articles au retour du sabotage et à la montée de la désobéissance: https://reporterre.net/Mouvement-climat-strategie-Radicalite-luttes-locales-criminels.
L’Histoire reconnaîtra peu de dignité aux obéissants.