La guérilla     (Destruction de la maison Rigo à Liège) (2/4)

Projection réalisée par les opposants: la maison Rigo est sur le côté, et pas au milieu de la saignée future esplanade

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Bonjour!

La contestation du projet de destruction de la maison Rigo à Liège est une guérilla, dans la presse et dans les prétoires.
La guérilla, c’est la guerre de harcèlement, les embuscades et les guet-apens, et ici les deux camps s’y livrent: la ville de Liège au sens large, sous la forme juridique de l’intercommunale Ecetia, un sacré montage à tiroirs impitoyablement légal, et des opposants, asbl et citoyens.
Une guérilla juridique et médiatique, c’est l’entourloupe, l’intox et la chicane, et ça n’est pas toujours très amusant pour le public.
Mais présenté par Bouli Lanners, ça roule!

«En tant que citoyen, je suis ulcéré de voir grignoté petit à petit tout ce patrimoine», lance-t-il. «C’est d’abord une maison du XIXe, puis la porterie d’une abbaye cistercienne qui est menacée (au Val Benoit, NDLR), maintenant une maison néo-mosane. Vraiment, je suis ulcéré!»
«Liège a plus été détruite après la guerre qu’en 14-18 et en 40-45, à cause de choix liés à des bureaux d’architecture et des urbanistes. On pensait en avoir fini avec ces pratiques, mais j’ai le sentiment qu’il y a une nouvelle génération de promoteurs immobiliers encore plus agressifs…»
Et Bouli Lanners d’être en opposition totale avec l’argument du «faux vieux». «Cette maison a un siècle, c’est déjà du vieux… et c’est beau. Elle raconte une histoire, cette maison. Doit-on la démolir parce que les papiers ont déjà été signés? Parce qu’’elle n’est pas classée? Avec cette logique-là, on peut tout détruire… ou tout classer. On ouvre la porte au grand n’importe quoi.»

(Article complet dans L’Avenir)

 

*   *   *   *

 

Quelques extraits de presse:

10/10/2017  (mise à jour)  Todayinliege « La Maison Rigo discrètement vidée de ses éléments de valeur »

Les opérations ne se sont pas déroulées en secret, mais elles n’ont toutefois pas été ébruitées.
(La suite ici.)

7 avril 2017,  Rtbf: rejet de la demande de suspension du permis de démolir par le conseil d’Etat

Plus rien ne s’oppose à la démolition de la maison Rigo
Le Conseil d’Etat vient de rejeter la demande de suspension du permis de démolir la maison Rigo, dans le quartier des Guillemins, à Liège.
(…)
Pour les uns, c’est du faux-vieux. Pour les autres, cet hôtel particulier a été construit, effectivement, au début du siècle dernier, mais il intègre des éléments d’architecture anciens et authentiques, et il est représentatif de la période où il a été érigé.
(…)
Un choix de sauvegarde arbitraire et saugrenu
Sur le fond, la ville a prévu non pas de casser, mais de démonter les éléments les plus précieux. Mais pas tous. Des cheminées et lambris, des portes, des linteaux ne sont pas repris sur cet inventaire. Des macarons en pierre de sable, qui datent du XVIème siècle non plus. Les plaignants ont évoqué une erreur manifeste d’appréciation, voire un choix arbitraire des fonctionnaires. Mais ils n’ont pas été suivis sur ce point. Le conseil d’état note que l’arrêté ministériel qui, voici vingt mois, a placé la maison Rigo temporairement sur une liste de sauvegarde, ne les mentionne pas, non plus, comme pièces à protéger. Et qu’à l’époque, personne n’a introduit de recours sur ce point.
L’intercommunale Ecétia, propriétaire du bien, peut donc commencer les travaux. Il reste toujours une requête en annulation qui n’est pas encore tranchée. Mais le temps qu’une décision tombe, la maison Rigo aura été abattue.
(…)

…Une requête en annulation peut être recevable et instruite sans que les travaux soient interrompus.
Elle pourrait donc donner droit aux requérants après la destruction… Bizarre!
Cette logique étrange n’a pas cours en-dehors des cours…

11/11/2016, table ronde à la revue Dérivations

– Alain Lebrun, avocat, conseil de l’asbl Le Vieux-Liège,
– Claudine Houbart, professeure ULg, membre de la Commission des Monuments et Sites,
– Madeleine Mairlot, présidente de l’asbl SOS Mémoire de Liège, administratrice du Vieux-Liège asbl, rédactrice de la revue La Chronique,
– Daniel Dethier, ingénieur architecte et urbaniste, professeur à l’ULB, membre de l’Académie Royale de Belgique, directeur du Master plan des Guillemins, auteur de la nouvelle place des Guillemins,
– Thomas Moor, historien, co-directeur du Guide d’architecture moderne et contemporaine de Liège (éd. Mardaga / FWB), membre d’urbAgora.

12/09/2016, Rtbf:

10/08/2016, Rtbf: Démolition de la maison Rigo à Liège: pas avant octobre

19/07/2016, Rtbf:

16 mars 2016, Le Soir,  Non à la démolition de la maison Rigo à Liège

La maison a été retirée de la liste de sauvegarde avant terme. La Ville, propriétaire, veut la démolir. Les ASBL ont déjà récolté 3.000 signatures pour la sauver.
Depuis un an et demi, les ASBL « SOS Mémoire de Liège » et « le Vieux-Liège » unissent leurs forces pour sauvegarder la maison Rigo, située dans le nouveau quartier de l’Esplanade des Guillemins, juste à côté de la tour des Finances.
Il s’agit, selon les défenseurs, d’une maison chargée d’histoire. «  La maison Rigo s’inspire du style mosan traditionnel et constitue un témoin architectural exceptionnel datant des années 1916-1918 , explique Bruno Dumont, docteur en histoire. La démolir signifie aussi démolir à nouveau une partie du patrimoine liégeois » .
De son côté, le ministre wallon des Travaux, Maxime Prévot (CDH) avait mis la maison sur une liste de sauvegarde expirant le 31 mai prochain. «  Nous avions encore du temps pour analyser le dossier mais la maison a été retirée de cette liste le 10 mars dernier suite à une décision du Collège , explique Madeleine Mairlot, présidente de l’ASBL « SOS Mémoire de Liège ». Nous voudrions avoir un délai supplémentaire pour faire un état des lieux, trouver une affectation et si possible, un montage financier pour un aménagement ». (…La suite en ligne)

 

3 réflexions au sujet de « La guérilla     (Destruction de la maison Rigo à Liège) (2/4) »

  • 11 octobre 2017 à 15h34
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    D’accord bien entendu avec Bouli Lanners, et le souhait de voir planter de beaux grands arbres feuillus, mais je n’appelerais pas l’esplanade une saignée.
    (J’attends avec impatience que soient enlevées les bêtes barrières qui en interdisent actuellement l’accès.)

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  • 11 octobre 2017 à 7h56
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    Quand je vois cette photo, comme bien d’autres photos, je me dis que les arbres annoncés sont riquiqui. Et je pose une question:
    Comment se fait-il que des gens qui mettent tant de fric dans du béton, à nos frais d’ailleurs, et sans nous consulter, car ils sont zélus n’est-ce pas, pourquoi ne nous offrent-ils pas, avec notre argent, de beaux grands arbres à planter de quatre ou cinq mètres, dont le commerce existe désormais?
    Non mais regardez ces photos, même en dessin ils ne mettent que des arbres petits.

    Répondre

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