Bonjour!
Question.
Voici une lettre de Chris Van den Abeele, journaliste à la VRT (radio-télévision flamande de service public) :
Cher lecteur,
J’ai un cancer. Le cancer de la prostate. On me l’a diagnostiqué il y a trois semaines. Cela peut arriver, surtout à un homme qui a déjà (ou seulement) 57 ans. J’essaie de vivre avec. Certains jours, je m’en sors mieux que d’autres. C’est comme ça, c’est la vie.
Après divers examens, un « plan de traitement » a été établi. La prostate et les ganglions lymphatiques environnants doivent être retirés.
Je m’estime heureux de vivre en Belgique et non en Inde ou en Amérique. Nos soins de santé sont de classe mondiale et les coûts des soins ne provoqueront pas ma faillite. Le gouvernement a donné beaucoup d’argent pour ma santé et je lui en suis extrêmement reconnaissant.
Concernant les médecins qui me traitent, je n’ai que des expériences extrêmement positives avec eux.
L’opération est urgente, c’est comme ça que ça se passe pour les maladies mortelles.
Aujourd’hui, on m’a annoncé que l’opération pourrait avoir lieu en janvier au plus tôt. Depuis la dernière vague de corona, il y a encore beaucoup de rattrapage à faire. Les agendas sont remplis, sans doute avec des patients pour lesquels c’est encore plus urgent. J’exprime toute ma compréhension. Je ne suis pas plus important que les autres patients qui attendent leur tour.
La quatrième vague rend la situation encore plus délicate.
J’ai entendu dire que la moitié des patients du covid en soins intensifs ne sont pas vaccinés. 50% des lits de soins intensifs disponibles sont donc occupés par une minorité de 10% de la population. C’est un fait qui a été objectivement et statistiquement établi.
J’ai donc une question pour tous ceux qui n’ont pas été vaccinés, ou qui n’ont pas l’intention de l’être : savez-vous que vous faites partie d’un groupe qui est responsable du retard de mon traitement et de celui d’innombrables autres patients ? Et avez-vous conscience – désolé pour le drame – que cela pourrait être une question de vie ou de mort pour moi et pour eux ?
Salutations amicales,
Chris Van den Abeele