Journal de Gaza sous les bombes, par Hossam al-Madhoun, acteur et metteur en scène palestinien

Gaza – AFP / Le Soir

 

Tristes jours,
Bonjour,

 

J’en suis au chapitre 7, particulièrement terrifiant. Il y a 14 chapitres.
Chapitre 11, on ne peut pas dire que ça empire, car on n’imagine pas que ça puisse être pire.
À la fin, … mais quelle fin?
Ne vous attendez pas à garder les yeux secs.

(On sait qu’Israël, non content de déployer une armée de trolls sur Internet, veille aussi à ce qu’aussi peu d’informations que possible sortent de Gaza. La doctrine officielle de la puissance occupante est, depuis plusieurs années, d’exercer son « droit de riposter » d’une manière « disproportionnelle », tels sont explicitement les mots. Et qu’ont fait nos gouvernements en Occident « démocratique ».
Pendant ce temps, Dominique de Villepin dans le même journal, déclare après d’autres : « L’éradication du Hamas est illusoire, Israël doit adapter ses buts » (1). La folie guerrière du fort au faible recrutera, parmi ceux qui survivront, dans les rangs des résistants de tous bords.)

Il s’agit d’un document AFP rare, relatant le vécu de Hossam al-Madhoun, acteur et metteur en scène gazaouite et membre d’une ONG palestinienne, publié par lesoir.be. Ici en ligne et PDF joint.
Le PDF compte 39 pages, pour 61 minutes de lecture annoncées.

Présentation du document par Le Soir, sous le titre Guerre Israël-Hamas : journal de bord d’une guerre à Gaza :

AFP. Hossam al-Madhoun, acteur et metteur en scène palestinien, habitant de la bande de Gaza, écrit tous les jours (ou presque) ses pensées et ses journées. Il nous transmet son témoignage brut que « Le Soir » a décidé de publier.

Par Pauline Hofmann , Cheffe du pôle International.
Publié le 11/11/2023 à 07:30

A quoi ressemble un quotidien de bombes, de déplacement, de mort ? Hossam al-Madhoun couche par écrit ses jours, ses pensées depuis le début de la guerre. Ce Palestinien de la ville de Gaza recharge difficilement les batteries de son ordinateur pour pouvoir tenir un journal de bord bouleversant que Le Soir a décidé de publier. « Je n’écris pas pour changer quoi que ce soit. J’écris parce que ça me fait sentir vivant. Et si mes mots émeuvent des gens, j’en serais enchanté », nous explique Hossam al-Madhoun au téléphone. « Ce que le Hamas a fait est un crime contre l’humanité. Ils doivent être traînés devant la justice », s’émeut-il depuis la ville où il a trouvé refuge, au centre de l’enclave. « Mais peut-on parler de l’autre côté aussi ? Nous sommes exposés à des crimes contre l’humanité depuis 1948 ! Et les Israéliens ne doivent rendre des comptes devant personne ! »

Alors qu’il purgeait une peine de prison pendant la première Intifada, Hossam al-Madhoun s’est passionné pour le théâtre et a monté la compagnie Theater for Everybody, qui a notamment joué en Belgique : « Je veux amener des messages aux gens, les questionner sur le bien et le mal. Notre dernier travail était sur l’immigration. De nombreux Gazaouis quittaient le territoire avant la guerre. Et 5.000 d’entre eux sont en Belgique. Mais leur vie, c’est la rue ! » « Entre 1996 et 2007, je venais presque tous les ans en Belgique », nous explique-t-il. Mais les années passant, les conditions de vie à Gaza se sont dégradées, rendant la pratique du théâtre plus compliquée. S’il continue à utiliser l’art dramatique comme exutoire pour les enfants de Gaza, Hossam al-Madhoun s’est tourné vers un travail pour des ONG internationales. Il y a quelques mois encore, il participait à Anvers à un échange organisé par Enabel, l’agence belge de coopération et développement. « C’est une belle personne, drôle, intéressante, chaleureuse », décrit Jonathan Chadwick, qui publie depuis des années les textes de Hossam al-Madhoun avec sa compagnie Az Theatre à Londres.

 

 

  1. lesoir.be ou PDF.[]

5 réflexions au sujet de « Journal de Gaza sous les bombes, par Hossam al-Madhoun, acteur et metteur en scène palestinien »

  • 12 novembre 2023 à 21h51
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    Sachant que vous préparez un billet sur la question de Gaza, annoncé ailleurs ( 🙂 ), je souhaite proposer les idées suivantes :

    1/ l’aventure israélienne (qui date de 120 ans à peu près) est la dernière expédition colonialiste de l’Occident. (J’ai lu cette idée récemment développée, je ne sais plus où). En ce sens, nous sommes tous responsables (et devant donc prendre position) sur cette aventure qui s’inscrit d’abord comme un tour de passe passe de l’United Kingdom qui abandonne ses colonies contre et au profit d’une colonisation occidentale. Peut-être que l’abandon de cette aventure de colonisation, dont on perçoit aujourd’hui clairement les excès, (et que donc la proposition d’un autre statut respectueux des juifs, tel qu’il se continue dans nos sociétés depuis 1945) est de notre responsabilité occidentale collective. En tous cas, considérer que la question d’Israel est une question exotique qui ne nous concerne que indirectement n’est plus tenable. Et il faut remarquer les manifestations étasuniennes actuellement développées sur le thème « Not in our name ».

    2/ L’attitude des autorités françaises est exemplaire de l’impossibilité d’échapper à cette responsabilité. Dans un premier temps, elles interdisent toute manifestation de solidarité avec le peuple palestinien (ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays européens). Dans un deuxième temps, elles mettent l’accent sur le caractère ‘antisémite’ des marques (parfaitement non palestiniennes, et soignées) de l’étoile bleue du drapeau israélien, et insistent sur la montée d’un ‘antisémitisme » en France. Or il est apparu qu’il s’agit de l’initiative d’un oligocrate (?) russe réfugié en Moldavie, qui a payé des personnes pour réaliser ces marques en appui à Israël ; mais jamais les autorités françaises n’ont rectifié leur appréciation.

    3/ La politique française, en relais aveugle de la politique israélienne de « défense », ne peut que laisser les populations juives de France à se défendre elle-même et donc à se désolidariser des actes de génocide de l’armée colonisatrice en Israël, ce qui est trop lui demander, et ce qui revient à l’enfermer dans un piège qu’elle n’a pas souhaité.

    4/ En ce sens l’initiative des autorités parlementaires (Président du Sénat et Présidente de l’Assemblée) d’organiser une manifestation nationale « contre l’antisémitisme et pour la République » est un pas de plus dans la politique française aveugle et un déni du racisme anti-arabe qui circule (pour diverses raisons historiques) dans la société, et notablement dans les positions de l’extrême-droite. Cette manifestation ne va aucunement protéger les juifs et refréner les actes antisémites. Au contraire, elle va convaincre des citoyens français d’origine arabe (ils sont nombreux) que toutes les souffrances qu’ils endurent n’ouvrent pas la conscience de la communauté de la France et ne seront pas reconnues de longtemps par la République. Des actions anti-juives en France (et ailleurs) sont certainement odieuses; elles n’auraient sans doute aucun effet sur la politique des autorités de la France de de celles d’Israël. Il y a là un piège, et il faut se demander si la responsabilité ne revient pas à notre aveuglément sur l’imposture du projet « retour à Jérusalem » des sionistes. Tel qu’il apparait aujourd’hui.

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  • 12 novembre 2023 à 18h32
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    le pdf sous votre billet ne parait pas le bon…

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    • 12 novembre 2023 à 21h07
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      Ciel ! Il est le bon, concerne de Villepin, mais le PDF du « document rare » objet et cause de ce billet manquait!
      J’ai corrigé, après « Il s’agit d’un document AFP rare » en gras, et j’ai ajouté le pdf aussi à l’image.
      Merci.

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  • 11 novembre 2023 à 15h48
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    l’insupportable quotidien de la terreur

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