Bonjour !
La prohibition ouvre un marché à la criminalité organisée et l’enrichit.
Elle coûte aussi d’inutiles frais de police et de justice, invalidants et absurdes.
Le cas de la prohibition de l’alcool au États-Unis dans les années 1920-1933 a été exemplaire et sur-documenté. Pour le cannabis, comme pour d’autres produits, ces derniers autrement dangereux, les acteurs de terrain plaident depuis des décennies pour une légalisation variable selon les cas, large pour le chanvre indien (le cannabis), et très contrôlée pour l’héroïne, mais les gouvernants montrent ici une funeste rigidité et un respect hors de proportion autant qu’irresponsable, de la morale obtuse et conservatrice la plus surannée. Ils exercent le pouvoir, mais surtout pas celui de questionner, informer, éduquer leurs publics.
Cela tombe pourtant sous le sens ! Si les démocraties électorales étaient conséquentes avec leur théorie officielle du peuple souverain, ce sujet ne serait plus qu’un objet historique.
Heureusement, ça bouge ça et là, notamment dans quelques États de l’Union nord-américaine et au Canada. La logique comptable y trouve son …compte, tandis que le néolibéralisme ne s’y oppose pas, à la différence de la paresse et de la corruption.
Le site newsweed.fr donne ici une information sur la légalisation du cannabis au Canada, sur base d’un rapport de Deloitte, une entreprise qui n’est pas spécialement suspecte de radicalisme hippie: elle est la première des quatre grandes sociétés mondiales (les « Big Four » ) de cabinets d’audit, ces espèces de, ou prétendus, chevaliers blancs de la rigueur comptable.
Entre 2018, année de la légalisation, et 2021, la mesure a généré au Canada une contribution de 43,5 milliards de dollars (canadiens) à l’économie officielle et légale du pays (10,2 milliards d’euros par an), avec 15 milliards (3,5 milliards d’euros par an) de taxes directes et indirectes, et créé 151.000 emplois.
Si à la louche et au doigt mouillé, l’on rapporte ces chiffres à ceux des populations, la légalisation du cannabis en Wallonie créerait 0,9 milliard de PIB annuel avec 310 millions de rentrées fiscales et 13.400 emplois.
Pour la Belgique, 2,9 milliards de PIB, 1,0 milliard de taxes chaque année, et 43.500 emplois.
Pour la France, 17,1 milliards de PIB, 5,9 milliards de taxes, chaque année, et 253.200 emplois.
On s’en fiche !
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PS: Que dis-tu, René? Pour l’Italie? Euh… Environ 10 % de moins qu’en France, soit 14,7 milliards de PIB (annuel), 5,1 milliards de rentrées fiscales (annuelles), et 218.000 emplois.
PPS: Ces estimations sont très approximatives, bien entendu.