C’est sous le titre « Écocide, urbicide, technologie : nouvelles leçons guerrières au Proche-Orient », que Stéphanie Dadour, historienne de l’architecture, livre sur AOC.media un article remarquable, où à propos de la destruction de Gaza elle tente d’atteindre « le lectorat qui ne semble pas concerné par la complexité d’une situation géopolitique trop lointaine, [pour] ne plus parler de la guerre comme d’une injustice trop souvent abstraite, mais aborder le sujet depuis l’actualité et les intérêts de l’Ouest: écologie, construction et technologie ».
Écologie-construction-technologie, une trilogie permettant de sortir des aspects géopolitiques qui peuvent nous sembler incompréhensibles ou sur lesquels nous n’avons aucun contrôle à l’échelle individuelle ou collective.
Hélas cependant, nous savons par ailleurs Lire la suite
Le 19 juin, la revue médicale The Lancet a publié avec quelque discrétion une contribution intitulée « Compter les morts à Gaza : difficile mais essentiel » (1), qui a néanmoins circulé dans de nombreux médias. Les trois auteurs sont Rasha Khatib et Salim Yusuf, qui déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêt, et Martin McKee, membre du comité de rédaction de l’Israel Journal of Health Policy Research et du comité consultatif international de l’institut national israélien dont relève cette revue.
Le seul organisme qui compte les morts gazaouites dans cette triste histoire est le ministère de la santé de Gaza. Comme le gouvernement américain, le gouvernement israélien conteste les chiffres, mais ses propres services de renseignement les considèrent comme fiables (2), de même que l’ONU, l’OMS et les ONG présentes sur le terrain ou à l’extérieur. Un article du The Lancet de janvier 2024 est intitulé « Pas de preuves d’exagération des chiffres de mortalité par le Ministère de la Santé de Gaza » (3).
Pourquoi est-il important de compter les morts?
L’histoire des conflits montre que cette difficile et macabre comptabilité est source de confusions et désaccords dans les plans, consécutifs à la guerre, d’indemnisation ou de réparations, ou devant les tribunaux. « Un suivi solide et vérifiable de la mortalité sera essentiel pour éclairer les décisions humanitaires et politiques et documenter leurs conséquences ultimes. » Les institutions internationales ont besoin de ces relèvements, les historiens et universitaires aussi, et des ONG y travaillent depuis des années sur différents « théâtres d’opération », comme airwars.org qui s’y attache avec une extrême précision, pour « faire pleinement reconnaître aux gouvernements et aux acteurs militaires leur responsabilité dans le bilan humain complet de leurs actions. »
Compter les morts de la guerre actuelle à Gaza
Le ministère de la santé à Gaza a dû, à mesure des destructions, ajouter des décès mentionnés par des sources fiables et recoupées, à ses chiffres d’abord relevés dans les hôpitaux. Sa statistique indique désormais le nombre de corps non identifiés parmi les personnes décédées, soit, au 10 mai 2024, 30 % du total de 35.091 décès documentés. Diverses officines ont tenu à considérer le nombre de morts non identifiés comme abusif, mais l’unanimité des observateurs sur place et à l’extérieur considère qu’il y a une sous-estimation du total, les décombres non déblayés concernant selon l’ONU 35 % des bâtiments de Gaza fin février, et aujourd’hui (fin juillet) 70 %.
On appelle indirectes les morts provoquées par un conflit, mais survenant après, liées aux maladies, aux blessures soignées tardivement, à la destruction des infrastructures de santé, aux manques d’abris, aux pénuries de nourriture et d’eau… Elles peuvent survenir dans les mois et les années qui suivent.
Or dans les conflits récents, les morts indirectes vont de 3 à 15 fois le nombre de morts directes selon le commissariat aux réfugiés des Nations-Unies à Genève.
En adoptant un « prudent » rapport de 4 morts indirectes par mort directe, un cessez-le-feu définitif au 19 juin se serait potentiellement soldé par un chiffre total de 186.000 basé sur les 37.396 recensés à cette date. (37.396 x 5)
En attendant, l’ancien militaire français Guillaume Ancel évalue le nombre de morts directes au 15 juillet, « en hypothèse basse », à 80.000… (4)
Amalek, comme on l’écrit aujourd’hui en Israël, désigne dans la Bible le chef des Amaléchites, décrits comme ennemis mortels des Juifs.
Le Créateur parle dans ce livre, que nombre d’Israéliens prennent pour un livre d’histoire (Shlomo Sand), et Il nous dit (c’est miraculeux, il daigne nous parler), dans Samuel, premier livre (1S 15, 2-3) :
Tu frapperas Amalec ; et vous devrez vouer à l’anathème tout ce qui lui appartient. Tu ne l’épargneras pas. Tu mettras tout à mort : l’homme comme la femme, l’enfant comme le nourrisson, le bœuf comme le mouton, le chameau comme l’âne.
Plutôt sympa et an-historique – c’est à dire éternel! N’est-il pas? Lire la suite
Dans la nuit des dimanche 17 et lundi 18 mars, un groupe d’activistes a peint aux couleurs du drapeau palestinien les 374 marches de la Montagne de Bueren, rue en escaliers à Liège et première recherche des visiteurs étrangers.
Le bourgmestre Willy Demeyer (PS) s’est exprimé sur le nettoyage de la rue engagé dès le lundi par les services de la ville:
« le bourgmestre parle d’une procédure normale par rapport à un lieu patrimonial et souligne que des problématiques internationales ne doivent pas altérer la cohésion sociale à Liège, avec des risques d’affrontements. » (Todayinliège, 19 mars – aussi en PDF)
La première échevine, chef de file du deuxième parti de la majorité communale (Mouvement Réformateur, libéral), a repris à son tour les mêmes éléments de langage, Lire la suite
Je me suis fait expliquer cette pancarte écrite en allemand.
Un mantra célèbre, dans l’Allemagne de 1945, était: « Wir haben es nicht gewusst », nous ne le savions pas, en piètre et peu convaincante excuse ou défense de ceux qui étaient restés passifs sous le nazisme.
S’ils avaient dit: « Nous avions peur », ou « trop peur » , cela aurait pu s’entendre.
Aujourd’hui, 78 ans plus tard, de jeunes Allemands retournent la phrase en soutien à Gaza, à l’encontre d’un gouvernement pétrifié qui ne peut s’extraire d’un soutien inconditionnel et lobotomisé, aveugle, à Israël.
Plus les quarts d’heure passent, et plus cette phrase me paraît forte. Et pas que pour nos amis allemands !
Bonjour!
21 janvier 2024.
Combien de fois ne me suis-je pas demandé si cela « valait la peine » de participer à une manifestation quelle quelle soit.
Eh bien, je n’ai plus aucun doute aujourd’hui. Lire la suite
« La solution à deux États n’est pas durable » ?
Non.
Elle n’est simplement pas envisageable.
Les colons sont 800.000 en Cisjordanie et à Jérusalem. Tous les parallèles avec la décolonisation ailleurs et dans le passé (très européen) ne sont pas valables: il n’y a ici qu’un seul territoire entre le colonisateur et le colonisé. Que le colonisateur cesse de coloniser, et retourne chez lui? Mais où?
La seule issue historique est un État pour tous, d’une forme à construire, et d’abord par les intéressés. Cela risque de prendre des décennies, et comme le dit Shlomo Sand, il faudra une ou deux grandes catastrophes, au moins. L’autre option, du genre statu quo, serait mortelle pour Israël – elle l’est déjà pour les Palestiniens -, et source de formidables embrasements. Lire la suite
La plupart de nos équipes incluent des Israéliens et des Palestiniens; ainsi, certains d’entre nous ont des proches et des collègues à Gaza, vivant actuellement sous l’assaut en cours de l’armée israélienne. Les enfants, les femmes, les personnes âgées sont attaquées de manière indiscriminée sans lieu pour se mettre à l’abri.
Même maintenant – surtout maintenant – nous devons devons tenir notre position morale et humaine et refuser de céder au désespoir ou au désir de vengeance. Garder sa foi en l’esprit humain et en sa bonté intrinsèque est plus vital que jamais. Une chose est claire: Nous n’abandonnerons jamais notre foi en l’humanité – même aujourd’hui, quand cette position est plus que jamais un défi.
Bonjour
Pour la énième fois aujourd’hui, un titre de presse (lesoir.be) nous dit: « Nouveaux bombardements sur Gaza, où Israël intensifie encore son offensive » . Lire la suite
J’en suis au chapitre 7, particulièrement terrifiant. Il y a 14 chapitres.
Chapitre 11, on ne peut pas dire que ça empire, car on n’imagine pas que ça puisse être pire.
À la fin, … mais quelle fin?
Ne vous attendez pas à garder les yeux secs.
(On sait qu’Israël, non content de déployer une armée de trolls sur Internet, veille aussi à ce qu’aussi peu d’informations que possible sortent de Gaza. La doctrine officielle de la puissance occupante est, depuis plusieurs années, d’exercer son « droit de riposter » d’une manière « disproportionnelle », tels sont explicitement les mots. Et qu’ont fait nos gouvernements en Occident « démocratique ».
Pendant ce temps, Lire la suite
« La bande de Gaza » , disons simplement « Gaza » , est une horreur.
De nombreux commentateurs l’appellent une prison à ciel ouvert.
Certains experts prédisent, au rythme des actions militaires d’Israël, qui certes tuent humains et animaux (un zoo a été bombardé, en plus des animaux domestiques), mais polluent aussi gravement le territoire, que cette terre de 365 kilomètres carré, comme les jours d’une année, et peuplée par deux millions d’habitants, sera « inhabitable » en 2025. En attendant, sa densité de population est 54 fois celle de la France ou 15 fois celle de la Belgique. Lire la suite