Le rire de Kamala

 

Bonjour!

Je réagis à cet article sur le rire de Kamala Harris, dont les trumpistes ont choisi de se moquer, sans doute à leurs dépens : https://theconversation.com/tourner-en-ridicule-le-rire-de-kamala-harris-une-strategie-risquee-selon-baudelaire-236164

Je crois que Kamala entretient une santé olympique en riant. Cela n’engage que moi, mais l’on sait qu’un enfant rit en moyenne pas mal de fois plus souvent, chaque jour, qu’un adulte, et moi je répète de temps en temps que nous disposons tous d’une médecine puissante, inépuisable et gratuite, que j’exerce aussi: le rire. Les médecins ont fini par s’en apercevoir et ouvrent des « cliniques du rire ».

Une critique que je fais à cet article, c’est le rire que, reprenant quelques grands auteurs, il appelle ordinaire, Lire la suite

Essayez Éric Vuillard

 

Bonjour !

 

Il faut lire Éric Vuillard. Pour moi, je l’ai déjà écrit, un auteur que l’on aime, est un auteur dans la lecture duquel on abandonne ses réserves, formes attentistes et raisonnables de l’esprit critique.

Je l’ai découvert il y a quelques semaines, et dans une frénésie de lectures j’en suis à mon quatrième de ses livres, deux attendant d’être parcourus sur ma table.

Il a surtout écrit des récits, historiques et érudits, cinglants et détendus, comme Congo, celui de Léopold Deux, Tristesse de la terre, une histoire « à l’endroit » de Buffalo Bill, dont le vrai premier personnage sont les habitants, dits premiers justement, de l’Amérique du Nord, qu’on a appelés Indiens, La guerre des pauvres, Lire la suite

CoronaViral, 19 – On disait qu’il s’en sortait

 

Bonjour!

Deux heures du matin.
Nous lisons dans Le Monde : « Coronavirus : Luis Sepulveda, écrivain chilien, est mort du Covid-19 » . Oui, il est décédé ce 16 avril en Espagne, à l’âge de septante ans. Ou même, ce qui le rajeunirait, à l’âge de soixante-dix ans.
Diagnostiqué le 29 février, son épouse le déclarait dans un état stable à la mi-mars.
…Six semaines pour mourir. Lire la suite

Journée des droits de la femme: « Homo sapiens est la seule espèce dont les mâles tuent les femelles »

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http://seenthis.net/tag/feminicide

Bonjour!

Le 8 mars est la journée, non pas de la femme, mais des droits de la femme. Nuance.
Et vaste sujet!
Ici mon grain de sel, ici mon penny comme disent les Britiches.

1.    Intro

Le conseil d’administration réuni, un administrateur prend la parole:
– Le président aimerait que nous ayons une femme à la tête du groupe.
Première réponse:
– Ah bon? La femme de qui?

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Mustapha Ourrad

Mustapha Ourad

 

Bonjour!

 

Nous pouvons lire dans Le Monde:

Mustapha Ourrad était correcteur à Charlie Hebdo après avoir longtemps travaillé pour Viva, le magazine des fédérations des mutuelles de France. Il était né en Algérie, mais se revendiquait «kabyle». Orphelin, il était arrivé en France à vingt ans au terme d’un voyage payé par ses amis.

Après un parcours chaotique, il avait intégré une maison d’édition puis divers journaux où il était apprécié pour ses qualités de correcteur, son érudition, mais aussi son sens aigu de l’autodérision.  Autodidacte, cet homme discret impressionnait ses amis par sa culture, notamment des philosophes et de Nietzsche en particulier. Il avait pour livre de chevet le livre d’Albert Cossery, Mendiants et orgueilleux. Ses amis se disent «anéantis» par la perte d’un «homme très aimé».

*

Albert Cossery (Google, Wikipedia) est un formidable, iconoclaste et singulier écrivain égyptien de langue française, que j’ai découvert il y a peu. Ses oeuvres complètes (onze courts romans) sont publiées en deux tomes chez Joëlle Losfeld, maison qui présente aussi les titres un par un. Cossery met en scène les pauvres parmi les pauvres de l’Égypte du XXe siècle, et comment une culture de la dignité et de la dérision peut tenir les hommes debout dans un dénuement extrême et sans perspectives.

Son opus La violence et le dérision ouvre même, me semble-t-il, une réelle méditation aux alternatives à la violence que les révolutionnaires ont traditionnellement assumée, non sans arguments, mais qui ne représente qu’une impasse historique et, à y bien regarder, conceptuelle.

Révolution sans violence, voilà le plus grand et inévitable défi pour ceux qui aspirent au changement social.
Sur ce point, la pensée et la pratique sont encore dans les limbes.

*

PS:  Mustapha Ourrad, l’érudition discrète de «Charlie » , par Elsa Maudet, Libération, 15 janvier 2015.

Qui est Robert Spitzhacke?

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Demain aura lieu l’élection d’un nouveau pensionnaire, au siège laissé vacant par Félicien Marceau à l’Académie française.

Alain Finkielkraut devait être élu « dans un fauteuil », mais il y a une polémique, résumée ici sur la page d’infos culturelles de france tv info. L’impétrant suscite quelques fortes oppositions parmi les immortels: trop à droite, trop « clivant ».

Un candidat mystère s’oppose au favori. Il se fait appeler Robert Spitzhacke (« pioche », en allemand) et parle de lui, mais sans tout dire, bien sûr, dans cette auto-présentation, sur le blog créé pour l’occasion.

Il a promis d’ôter tout demain.

Ma foire du livre avec Lola Lafon

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http://lolalafon.t15.org/

(Courrier à mon club de lecture)

Tutti,

Je ne suis pas allé à la foire du livre cette année. Trop de livres, trop de gens, trop de bruit, et trop d’ions positifs.

Je suis très sensible aux ions positifs, répandus dans l’air par les appareils électriques de toutes sortes – en particuliers les moteurs -, produisant cette ambiance qui est le contraire de l’air extérieur après orage, ou de l’air vivifiant des forêts de sapins, dont les aiguilles exercent ce qu’en électricité on appelle le « pouvoir des pointes », et chargent l’atmosphère, ainsi que la foudre, en ions négatifs, qui produisent eux une sensation de bien-être. Vous me suivez? L’ambiance électrique déplaisante est inévitable dans tous les locaux plus ou moins vastes où fonctionnent des dizaines ou centaines d’ordinateurs, ventilateurs et autres merveilles électrifiées. Lire la suite

Littérature. Les bons auteurs, le premier choix, le deuxième choix…

À droite, Jeanette Winterson, d’après http://www.twoshortdays.com  –  À gauche, François Rabelais

Bonjour !

Mes courriers non sollicités se multiplient et celui-ci est un peu long, mais que voulez-vous.
Si vous le lisez jusqu’au bout, vous verrez et comprendrez que c’est ma peau.
Si non, euh… Ce n’est pas pour me vanter, mais je ne sais pas toujours ce que je dis. (Voir plus bas.)
Un de mes proches rétorque, à chaque fois que je mets mon coeur ou mes tripes dans la conversation: « Quand tu en auras fini avec tes platitudes… »
Il s’agit de cela, et du reste.


Quand un auteur me ravit, ma fonction critique est abolie, et c’est ça que j’aime. Philip Roth, La Tache. Ça prend parfois cinquante pages – c’est un maximum, La Fête au bouc, Mario Vargas Llosa, pour enclencher, mais quand ça enclenche, Laurent Gaudé, tous ses romans, quand ça déclenche, c’est définitif et ça roule comme l’océan jusqu’à la dernière page. Inapprochable Le silence de la mer de Vercors. Et
s’il y a de la métaphore, Henri Bauchau, Oedipe sur la route, elle s’impose comme des ronds dans l’eau, par associations d’idées, de sentiments, de souvenirs…, sans que j’agisse intentionnellement. L’amour au temps du choléra, Gabriel Garcia Marquez. Lire la suite