Covid-19 : L’état actuel des performances des vaccins en phase 3

En rouge: « OMS – Seuil d’efficacité pour recommander l’utilisation »

 

Bonjour!

Ce tableau est publié dans un article de The Economist du 15 avril, consacré pour l’essentiel au vaccin chinois Sinovac, le seul vaccin du tableau à virus inactivé, à l’instar de deux autres chinois de Sinopharm ainsi que du vaccin indien Covaxin. Cette façon ancienne de fabriquer un vaccin n’est plus très courue aujourd’hui.

Mesure de l’efficacité d’un vaccin

Rappelons que la « phase 3 » est la dernière étape des observations pouvant mener à l’autorisation d’un vaccin.

Elle concerne un large échantillon de volontaires, dont la moitié reçoivent un placebo et l’autre moitié le vaccin testé. L’efficacité du vaccin mesure le pourcentage des contaminations auxquelles échappent les personnes vaccinées par rapport au nombre de cas observé en l’absence de vaccin, cela dans le temps imparti à l’étude ou lorsque se trouve atteint un nombre, fixé arbitrairement (avec quelques arguments statistiques), de malades observés au total. Si 95% des maladies observées sont apparues dans le groupe placebo, mais 5 % dans le groupe vaccin, ce dernier a échappé à la différence, soit à 90%.
En pratique, comme l’explique François M dans le blog de Paul Jorion:

Les fabricants se définissent un total de positifs symptomatiques qui déclenchera l’arrêt de la phase 3. Ainsi Pfizer a arrêté à 170 cas. Sur ces 170 cas, 8 appartenaient au groupe vacciné, et le reste (162) au groupe témoin. Sans vaccin, on suppose que le groupe vacciné aurait eu lui aussi 162 positifs symptomatiques. Au lieu de cela, il y en a eu que 8, donc 162-8 ont évité la situation d’être positif symptomatique (certains ont peut-être été quand même positifs, mais de manière asymptomatique). 154 / 162 = 95%. Il y a bien eu là 95% de personnes positives asymptomatiques en moins par rapport au groupe témoin.

Cette efficacité se modifie dans le temps, à mesure que plus de maladies apparaîtront dans l’ensemble des deux groupes de phase 3, car l’immunité conférée par le vaccin peut se réduire ou augmenter, et parce qu’inévitablement avec le temps plus de personnes seront touchées, pas nécessairement dans les mêmes proportions.
Dans le contexte d’urgence de la syndémie, les chiffres sont calculés sur une période courte, autour de 3 mois, alors que traditionnellement l’étude se faisait sur un an ou plus.
Une compensation de la brièveté des études de phase 3 est obtenue dans le cas du covid-19 avec une large extension du groupe testé, couramment supérieur à 20.000 personnes, et souvent 30 ou 40.000, alors que jusqu’ici les études de phase 3 se limitaient en général à 2 ou 3.000 volontaires. Cette compensation ne peut parfaitement atténuer les risques liés au manque de recul temporel, qui donne à la vaccination anti-covid actuelle un aspect expérimental plus ou moins infinitésimal s’agissant des chiffres, et plus ou moins satanique selon le sensibilités de cette époque confuse.

Les deux logiques distinctes en matière de protection vaccinale

C’est le moment d’introduire une deuxième remarque. Il y a deux logiques distinctes en matière de protection par un vaccin. La logique de santé publique, qui vise à ralentir la diffusion du virus dans une population. Et la logique de protection individuelle, qui s’attachera à comparer le risque de maladie ou de décès d’une personne selon qu’elle sera vaccinée avec un certain vaccin, ou pas.
Les aventures du vaccin d’AstraZeneca, aujourd’hui banni au Danemark et en Afrique du Sud, ont produit un nouvel « élément de langage » omniprésent dans la communication des frimes, pardon, des firmes, et des gouvernements: les avantages continuent à l’emporter sur les inconvénients.
Mais jamais n’est précisé si cette balance est faite du point de vue de la santé publique ou du point de vue de la protection individuelle. Or, si une efficacité à 50% est considérée comme acceptable par l’OMS (« WHO » dans le tableau), que penser individuellement d’un vaccin qui me protège à 50% ? C’est une question qui taraude aussi nombre de médecins de terrain, lesquels ne traitent pas la problématique collective, mais s’engagent face à des patients en chair et en os.

 

Guy

*    *    *

Crédit pêche anglo-saxonne: du Guerny.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.