Un algorithme d’économistes calcule le juste prix du vin

Chai Les Carmes Haut-Brion, Philippe Starck (photo batirama.com)

 

Bonjour!

 

Nous découvrons l’article « À quel prix devriez-vous acheter vos vins ? Demandez à l’algorithme !  » , par Philippe Masset, professeur associé, Haute école spécialisée de Suisse occidentale, Jean-Marie Cardebat, professeur d’économie à l’Université de Bordeaux et Prof. affilié à l’INSEEC Grande Ecole, Université de Bordeaux, et Jean-Philippe Weisskopf, Associate Professor of Finance, École hôtelière de Lausanne, Haute école spécialisée de Suisse occidentale, publié par theconversation.com.

Cet article annonce la publication d’une étude plus fouillée portant sur l’établissement d’un algorithme chargé de définir « le juste prix » des vins.
Le sujet est intéressant, mais, sans surprise vu les qualités des auteurs, le papier présente typiquement un gros biais économisticoforme néo-classique standard. Quelle est la méthode ?
« Décomposer le prix d’un vin en fonction de l’ensemble de ses caractéristiques, tout en prenant en compte les cycles du marché et les déterminants économiques de la demande, permet d’évaluer précisément le juste prix d’un vin » (je souligne).
Aucune distance par rapport aux vertus supposées du marché ou aux déterminants de ladite demande… En conséquence de quoi la vie est belle, et l’algorithme présente une variance de 2% entre son « juste prix » et celui du commerce. La tautologie règne sur la « science » économique universitaire.

Autrement dit, à partir du moment où la demande des ultra-riches, parmi lesquels des milliardaires de tous pays, la plupart voleurs en col blanc quand ils n’ont pas les mains couvertes de sang, il n’y a pas de limite haute au prix d’un vin.

S’agissant des voleurs en col blanc, voir Albert Frère, qui fut copropriétaire de Rieussec à Sauternes avec Rothschild, grand actionnaire de Taittinger et Rothschild (pour ces derniers, trois domaines prestigieux) et connu surtout en tant que copropriétaire de Cheval-Blanc avec Bernard Arnault (qui le vaut bien, vous vous souvenez, la vedette invisible du film Merci patron !  de François Ruffin), acheté à eux deux au prix de 120 millions d’euros. Ces deux lascars ont aussi acheté ensemble d’autres crus, dont la liste serait ici trop longue, et Robert Denis a établi le vol des États par Albert Frère avec la complicité des élites politiques dans son livre Les Prédateurs – Des milliardaires contre les États (zéro procès ! )
Petite citation de l’autoritaire oligarque: « Et la loi Évin en France ?
Albert Frère : Aucune étude n’a prouvé l’efficacité de ce type de lois qui sont des obstacles étatiques au développement d’une des industries du plaisir capitales pour la France. Ces lois reposent sur la confusion hygiéniste entre une consommation d’alcool excessive entraînant la dépendance, bien évidemment néfaste pour la santé, et la boisson culturelle bienfaisante qu’est le vin
 » .

Chai Château-Figeac, Caroline Marly et Guy-Y Troprès (photo Le Monde)

Personnellement, à côté des labels « bio » et « biodynamie », j’attends un label « made in dignity » pour le vin. Au moins une association y travaille dans le Bordelais. On observe en effet beaucoup de maltraitance dans la viticulture, avec l’emploi de saisonniers sous-payés et abandonnés en-dehors de la saison, comme pour le maraîchage dans le sud de l’Espagne. Dans le Bordelais (deux fois la surface de la Bourgogne viticole, et deux fois moins d’exploitants), les inégalités sont horribles et les grands châteaux s’offrent en guise de « chais », des cathédrales modernes (ou des sous-marins !) dessinés par des architectes ou désigneurs internationaux, jaillissant des vignes à la campagne.

Chai Cheval Blanc – Christian de Portzamparc (photo christiandeportzamparc.com)

 

Toutes ces questions sont bien sûr in‑vi‑si‑bi‑li‑sées dans le monde du vin:

La Revue des Vins de France, Albert Frère : « Les bordeaux, les vins de ma vie »

Terre de Vins: Disparition d’Albert Frère

Vinwineowine.com, Nouveau chai de Château-Figeac, modernité au service de la tradition #visite guidée.

Etc !

2 réflexions au sujet de « Un algorithme d’économistes calcule le juste prix du vin »

  • 19 juin 2022 à 9h32
    Permalink

    Ces grands architectes et désigneurs sont donc des mercenaires !

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.