« L’idée européenne est en train de mourir »

UnSchtroumpf
Schtroumph peureux, par tredok sur flickr.com

C’est dans la synthèse de Noël Mamère au lendemain de l’élection neuropénienne:

« En fin de compte, l’élection du 25 mai n’apparaîtra que comme un épisode de plus de la vague identitaire liée à la mondialisation libérale qui renforce l’ethnicisme, la xénophobie, les racismes et les nationalismes.
(…)
« 
L’idée européenne est en train de mourir
« Notre Europe créée pour conforter la paix est devenue une Europe forteresse, qui se barricade contre de nouveaux « barbares » venus du Sud et de l’Est. Nous avons élargi, sans l’approfondir, une Union sans souffle. Lire la suite

« Merkel est bête »

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L’aveu involontaire des gouvernants ouiouistes, comme il se dit en France, devant le parlement à Vienne: « Notre Europe, Votre choix » (Photo Leonhard Foeger/ Reuters)

Bonjour!

 

Mon titre est entre guillemets. C’est un des trois slogans de campagne d’un parti allemand candidat à l’élection au parlement neuropénien. Son deuxième slogan: « Non à l’Europe, oui à l’Europe. » Vous trouverez le troisième en fin d’article.

Pour y croire à son logiciel, la Merkel, elle y croit. Avec un peu de mauvaise foi, parce que sans doute elle le sait, ou le sent, qu’elle est crispée sur un credo incertain.
Elle n’est pas la seule en son pays, mais vu sa position, il faut bien qu’elle assume de représenter ce qu’elle prétend représenter. Frédéric Lordon explique très bien comment « l’Allemagne » se raconte des histoires sur son histoire.  La peur allemande sacrée de l’inflation, érigée en absolu de l’ugnion neuropénienne, n’est pas fondée. Ce n’est pas l’hyper-inflation de 1923 qui a mis Hitler au pouvoir, c’est la politique d’austérité qui a suivi la crise de 1929 – et bien sûr, plus avant, le traité de Versailles. Lire la suite

« Se libérer de Google ? Chiche ! — Si on commençait par la recherche ? »

DuckDuckGo

Un moteur de recherche qui n’enregistre rien de vos activités, c’est duckduckgo .
Voici un article de Framasoft:

« Les lecteurs de ce blog savent que Framasoft s’est engagé à se libérer par étapes des outils de Google : Framasoft a déjà dit bye-bye à Gmail, s’est libéré des GoogleGroups, de Google analytics et de la publicité, des polices de caractère Google… Tout cela demande à la fois de la détermination, un travail technique conséquent et des logiciels ou services de substitution fiables. Ce n’est pas forcément à la portée du simple utilisateur. Que peut-il commencer par faire pour se libérer de l’emprise de Google ? Lire la suite

25 mai : pourquoi il faut voter PTB-go

Etienne Issartial, https://blogobic.files.wordpress.com/2010/03/regionales-2010.jpg
Etienne Issartial, blogobic

(Pour les pressés, le creux du propos tient dans le point 2.
J’ai commis ce lundi un billet où j’ai dit que je ne voterais pas PTB mais que je noircirais pour chacun des trois scrutins les cases de la liste PTB-go. Tout le monde n’a pas perçu la nuance, c’est bien normal. Notre temps à tous est compté.
Certaines réactions à ce billet, non qu’elles en fassent le souhait, me poussent à écrire le texte ci-dessous, qui est un appel à voter pour cette liste. J’attire donc l’attention du lecteur sur la nuance qui sépare ‘dire comment je vais voter’ et ‘appeler à voter’.)

*

La liberté d’expression est sacrée, nous sommes à peu près tous d’accord sur ce point.
La liberté d’expression n’a de sens, par définition, que si on la reconnaît à ses contradicteurs, à ses adversaires, aux amis qui se trompent, aux adversaires même de cette liberté. (Il y en a qui l’oublient, comme Manuel Valls qui, en le censurant, assure un supplément de succès à Dieudonné. Dans le cas Valls, « oubli » est façon de dire.)
Voici donc, pour ceux que je vais irriter, un petit test pour mesurer leur degré pratique d’adhésion à la liberté d’expression.

1. Voter le 25 mai. Pourquoi ? Lire la suite

Pourquoi je ne voterai pas PTB

voter contre le bolchevisme

D’abord, est-ce que j’irai voter ?
C’est une vraie question. Souvent, je ne votais pas. Intuitivement, je ne le sentais pas. Et factuellement, voici juste un exemple. Chaque année pendant une décennie, à New York aux Nations-Unies, un type a voté en mon nom et contre l’Irak de Saddam Hussein, un embargo sur les médicaments qui tuait des milliers d’enfants saison après saison, sans rien retirer aux soins dont pouvaient bénéficier Saddam et sa clique. Le type qui votait en mon nom à New York le savait, bien sûr, et, de façon tout aussi banale, on ne m’a jamais demandé mon avis.
Le 25 mai, je ne voterai pas pour que PTB-go me représente. Je voterai pour dire toutes mes réserves sur la représentation telle qu’elle fonctionne. Et le dire autrement qu’en restant chez moi, parce que je commence à avoir des fourmis dans les jambes avec tous ces élus qui agissent sans mandat.

Il y a en Belgique comme dans toute l’Europe, de plus en plus de gens qui vivent mal et qui redoutent le lendemain ou la fin du mois. Et parmi eux, alors que dans leur entourage proche, dans leur famille ou parmi leurs collègues quand ils en ont encore, certains choisissent l’extrême-droite, malgré cela un nombre croissant de ceux qui paient cash l’injustice, voteront pour un parti à la gauche de l’éventail électoral. Chapeau !
Le 25 mai, je ne voterai pas PTB-go. Je voterai avec ces gens-là.

Les élections, c’est comme le football. Lire la suite

Alain Supiot, des outils pour le temps présent

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Bonjour!

Alain Supiot est juriste du travail, théoricien et historien du droit, prof à Nantes, et depuis 2012, au Collège de France, à la chaire « État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités. »
Un de ses cours de cette année est intitulé « Du gouvernement par les lois à la gouvernance par les nombres ». Sa pensée qui plonge dans l’histoire s’intéresse à la crête du mouvement présent. (Il a travaillé aux EU et en Italie et semble lire l’allemand aussi.)

J’ai commencé son avant-dernier livre, « L’esprit de Philadelphie. La justice sociale face au Marché total » , Paris, Seuil, 2010, 182 p., dont voici deux citations approximatives: Lire la suite

La gauche radicale et ses tabous: entretien avec Aurélien Bernier

 

Le propos est certes ici franco-français – mais pourrait concerner d’autres pays dans l’hypothèse d’une montée de l’extrême-droite, et douteuse est la majuscule à « Nation ». Mais le propos est clair, sur l’essentiel: il ne faut pas craindre d’avoir un argument qui peut paraître, hors perspective, celui du Front national. C’est se censurer soi-même et laisser à l’extrême-droite le monopole de certaines réflexions, ce qui est plutôt grave, surtout pour une gauche qui se veut de gauche (de gauche.) Frédéric Lordon ne cesse de le répéter pour son compte propre. (Moi je veux contester ces thèmes, et je veux contester la monopolisation qu’en fait le Front National. (…) Le corps électoral cherche frénétiquement une différence. (…) Si la seule différence significative est portée par le Front National, alors le Front National connaîtra des succès électoraux.)
Et en effet, s’extraire du corsetage europénien à la Lordon ou quitter l’euro avec la fille Le Pen, ça n’a rien à voir.

Voici la présentation de cet entretien avec Aurélien Bernier  par Les Mutins de Pangée, qui le publient: Lire la suite

Qui est Robert Spitzhacke?

sceauAcFrançaise

Demain aura lieu l’élection d’un nouveau pensionnaire, au siège laissé vacant par Félicien Marceau à l’Académie française.

Alain Finkielkraut devait être élu « dans un fauteuil », mais il y a une polémique, résumée ici sur la page d’infos culturelles de france tv info. L’impétrant suscite quelques fortes oppositions parmi les immortels: trop à droite, trop « clivant ».

Un candidat mystère s’oppose au favori. Il se fait appeler Robert Spitzhacke (« pioche », en allemand) et parle de lui, mais sans tout dire, bien sûr, dans cette auto-présentation, sur le blog créé pour l’occasion.

Il a promis d’ôter tout demain.