Bierset vaut-il une messe ?

Bonjour à tous,

Je ne suis pas très pratiquant, mais je crois que l’aéroport de Bierset, à notre porte, vaut bien une messe.

L’Association Belgo-Palestinienne appelle à une réunion  le mardi 3 février à 19h au CPCR, 11, rue Jonruelle, pour envisager une manifestation devant l’aéroport de Bierset. Vous lirez ci-dessous son communiqué.

Voici trois articles sur l’importance de Bierset dans de discrets et opaques approvisionnements d’Israël, et la position de l’association Dor HaShalom:

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Bierset, plaque tournante du trafic d’armes en provenance et à destination d’Israël

 Chers amis,

C’est une raison grave qui nous pousse à vous contacter aujourd’hui.
Vous vous êtes tous battus avec acharnement contre la guerre sans merci que le gouvernement israélien vient de mener contre la population palestinienne de Gaza. Et vous savez que la bataille est loin d’être terminée.
Plusieurs articles récents nous indiquent que la région liégeoise est une plaque tournante du commerce des armes vers Israël et donc contre la Palestine. Nous vous transmettons en pièces jointes deux articles particulièrement éclairants.
Nous souhaiterions discuter avec vous de la possibilité d’appeler ensemble à une manifestation devant l’entreprise israélienne CAL-Lachs de Bierset qui, sans pudeur, continue son bisness, et va même l’accélérer à l’approche de la Saint Valentin, puisque ce sont les mêmes avions qui amènent à Bierset les fleurs qui seront ensuite dispatchées dans toute la Région, et qui ramènent là-bas les armes belges.
Les mouvements internationaux qui se sont mobilisés depuis plusieurs années contre des entreprises semblables en Grande-Bretagne, en France, en Suisse, nous invitent à se joindre à eux autour du 14 février pour éclairer les medias et le public sur ce commerce honteux et illégitime, et pour en exiger l’arrêt immédiat.
Nous vous invitons à nous rejoindre le mardi 3 février à 19h au CPCR, rue Jonruelle, pour une réunion de réflexion et de décision sur cette question.
En espérant que nous pourrons vous y rencontrer, vous-même ou un de vos collaborateurs, nous vous envoyons nos fraternelles salutations.

                                                                                             Pour l’ABP
                                                                          Renée Mousset et Isabelle Ponet.

A signer aujourd’hui – Pétition – Centre Social Autogéré « La Chauve Souris »

Leur modestie semble intacte, ils ne se prennent pas encore pour Batman.
Depuis le 3 octobre, ils ont multiplié les activités au service du mouvement social et du quartier. Et un peu aussi, je crois, de leur joie de vivre.

Demain: justice de paix.

Pétition à l’attention des autorités communales et judiciaires liégeoises

Pour que vive le Centre Social Autogéré « La Chauve Souris »

http://petitions.agora.eu.org/chauvesouris/index.html

Vous pouvez aussi visiter leur site.

Complicités belges dans l’armement israélien

Produit par FN Herstal (photo Grip)
Produit par FN Herstal (photo Grip)

Une Carte blanche du MIR-IRG dans Le Soir du 19 janvier donne des précisions sur les complaisances de la Région Wallonne, s’agissant de permis de transit par l’aéroport de Bierset de matériel militaire vers et en provenance d’Israël. De 4 à 5 vols par jour ! À cela s’ajoute la participation d’entreprises belges à des programmes militaires israéliens. Et les régions bruxelloise et flamande ne sont pas en reste.

Pistes d’action et de revendication ?

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Pendant que les bombes tombent sur Gaza, c’est ici que sonne la caisse

jeudi 15 janvier 2009, 09:51   [En rouge, c’est moi qui souligne, G. L.]

Vredeactie MIR-IRG, branche belge du Mouvement International de Réconciliation

Karel De Gucht, le ministre des Affaires étrangères, s’oppose fortement à l’attaque israélienne sur Gaza et demande un armistice. Signal plutôt positif. Néanmoins, il semble que la politique belge excelle dans ses déclarations, mais pas dans ses actes.

En 2008, l’aéroport de Bierset est devenu la plaque tournante du trafic d’armes en provenance et à destination d’Israël. Le transport de fret de la compagnie aérienne El Al est une ligne de vie pour l’armée israélienne et se charge deux à trois fois par jour du transport en provenance ou à destination des Etats-Unis, en s’arrêtant à Bierset. Aussi, l’exportation d’armes belges vers l’Israël a fortement augmenté depuis 2004. Tout comme durant la guerre de 2003 en Irak, il semble que les principes s’arrêtent là où les intérêts financiers commencent.

Il y a peu, El Al passait par Schiphol aux Pays-Bas. En 2005 et 2006, 160 millions d’amorces, 17 millions de munitions et des dizaines de milliers de fumigènes ont notamment été livrés depuis les Etats-Unis à l’armée israélienne via cet aéroport. En ce qui
concerne les permis de transit, le gouvernement régional wallon n’est pas aussi transparent que le gouvernement des Pays-Bas, qui les fournit assez rapidement. Pendant que les bombes tombent sur Gaza, de nouvelles munitions sont livrées à l’armée israélienne, via Bierset.

CAL, une autre compagnie israélienne, fait le même itinéraire avec deux vols par jour.
Elle transporte des produits agricoles israéliens, provenant entre autres des implantations israéliennes situées dans les territoires occupés. Il est rare que le chemin du retour ne se fasse sans chargement d’armes. De 20 à parfois 50 % des vols sur Bierset atterrissent pour le compte de ces sociétés. Il semble vraisemblable qu’il ne faut pas déranger les clients les plus importants avec des législations sur les exportations d’armes.

Il est frappant de voir que les exportations d’armes belges vers Israël ont fortement augmenté depuis 2004. La guerre contre le Liban n’a pas non plus été un obstacle à la poursuite de ces exportations. Le plus scandaleux dans cette politique d’exportation laxiste est que la Région bruxelloise n’a jamais refusé un seul permis. En 2005 et en 2007, Sabca a décroché un contrat de modernisation pour la force aérienne israélienne.
Valeur : 9.928.601 euros. Les conséquences sont ressenties à Gaza et sont visibles quotidiennement à la télévision.

En 2007, la Région wallonne a également accordé des permis d’exportation d’armes pour l’Israël : 210.000 euros de matériel pyrotechnique pour les munitions (probablement PB Clermont) et 270.000 euros pour des pièces de voitures blindées. Il est également vraisemblable qu’une livraison de pièces d’avions en provenance de Sonaca ait été autorisée.

Précisons que cette société travaille avec IAI-MALAT (Israël Aircraft Industries) sur des modèles d’avions sans pilote. Ces UAV sont visibles et opérationnels au-dessus de GAZA. Il y avait en définitive encore quelques permis pour des pièces de renforcement d’appareillage en région bruxelloise et wallonne, avec vraisemblablement comme fournisseur BATS d’Angleur.

En 2007, la Région flamande a accordé sept permis pour une petite somme de 500.000 euros, essentiellement à OIP (propriété de l’Elbit israélien), pour des appareils de vision nocturne avec des systèmes de guidage. Ces permis ont néanmoins été destinés à d’autres destinations (l’exportation d’équipement de précision de tireur vers la Colombie est tout aussi inquiétante que ces mêmes exportations vers le Népal en 2002). Celle-ci n’était donc pas destinée à l’armée israélienne, mais renforce bien l’industrie de défense israélienne et de cette façon lui est une aide indirecte.

La loi sur les armes affirme qu’un permis d’exportation ou un permis de transit est refusé lorsqu’il existe suffisamment d’indications à l’égard d’un pays destinataire donné :
– que l’exportation ou le transit y contribuera à une violation flagrante des droits de l’homme, qu’il existe un risque manifeste que le bien dont l’exportation est envisagée serve à la répression interne ;
– que l’exportation provoque ou prolonge des conflits armés, aggrave des tensions ou des conflits ou en cas de guerre civile dans le pays de destination finale;
– que l’exportation comporte un risque manifeste que le pays destinataire utilise le matériel en cause de manière agressive contre un autre pays ou pour faire valoir par la force une revendication territoriale.

Qu’est ce qui doit encore être fait pour qu’un permis de matériel de guerre destiné à l’Israël soit refusé ? Messieurs les politiciens, merci pour les déclarations vrombissantes, mais la loi devrait primer !

 www.vredesactie.be ; www.wri-irg.org

NDLR : le GRIP vient de publier une note d’analyse : « Les transferts d’armes de l’Union européenne et de la Belgique vers Israël. Quelle conformité avec le Code de conduite en matière d’exportation d’armements ? », par Caroline Pailhe.

La Palestine à la télé et dans les journaux

Écrit par Bernard LANGLOIS dans Politis le 27 juillet 2006 (guerre du Liban), et toujours d’actualité pour quelque temps, semble-t-il.

http://www.politis.fr/article1778.html
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Voici, en exclusivité, ces règles que tout le monde doit avoir à l’esprit lorsqu’il regarde le JT le soir, ou quand il lit son journal le matin.

Tout deviendra simple.

 


Règle numéro 1 : Au Proche-Orient, ce sont toujours les Arabes qui attaquent les premiers, et c’est toujours Israël qui se défend. Cela s’appelle des représailles.

Règle numéro 2 : Les Arabes, Palestiniens ou Libanais n’ont pas le droit de tuer des civils de l’autre camp. Cela s’appelle du terrorisme.

Règle numéro 3 : Israël a le droit de tuer les civils arabes. Cela s’appelle de la légitime défense.

Règle numéro 4 : Quand Israël tue trop de civils, les puissances occidentales l’appellent à la retenue. Cela s’appelle la réaction de la communauté internationale.

Règle numéro 5 : Les Palestiniens et les Libanais n’ont pas le droit de capturer des militaires israéliens, même si leur nombre est très limité et ne dépasse pas trois soldats.

Règle numéro 6 : Les Israéliens ont le droit d’enlever autant de Palestiniens qu’ils le souhaitent (environ 10 000 prisonniers à ce jour, dont près de 300 enfants). Il n’y a aucune limite et ils n’ont besoin d’apporter aucune preuve de la culpabilité des personnes enlevées.
Il suffit juste de dire le mot magique « terroriste ».

Règle numéro 7 : Quand vous dites « Hezbollah », il faut toujours rajouter l’expression « soutenu par la Syrie et l’Iran ».

Règle numéro 8 : Quand vous dites « Israël », il ne faut surtout pas rajouter après : « soutenu par les États-Unis, la France et l’Europe » , car on pourrait croire qu’il s’agit d’un conflit déséquilibré.

Règle numéro 9 : Ne jamais parler de « Territoires occupés », ni de résolutions de l’ONU, ni de violations du droit international, ni des conventions de Genève. Cela risque de perturber le téléspectateur et l’auditeur de France Info.

Règle numéro 10 : Les Israéliens parlent mieux le français que les Arabes. C’est ce qui explique qu’on leur donne, ainsi qu’à leurs partisans, aussi souvent que possible la parole. Ainsi, ils peuvent nous expliquer les règles précédentes (de 1 à 9). Cela s’appelle de la neutralité journalistique.

Règle numéro 11 : Si vous n’êtes pas d’accord avec ces règles ou si vous trouvez qu’elles favorisent une partie dans le conflit contre une autre, c’est que vous êtes un « dangereux antisémite ».

G A Z A    N A U S É E – La terre volée, la niche du chien et quelques premiers de classe

Carte empruntée à Julien Salingue

Bonjour,

Je vous recommande ici quelques textes présents sur Internet, et un témoignage arrivé par courrier.
Il s’agit pour l’essentiel de voix israéliennes minoritaires, et une réflexion sur les médias, selon laquelle ils sont aussi des acteurs dans la guerre qu’ils prétendent seulement observer.
Pour la guerre à Gaza comme sur tous sujets, deux portails sont particulièrement intéressants à consulter: le français www.rezo.net  et son petit frère belge francophone, www.mouvements.be, auquel je collabore modestement. Les consulter, c’est se donner les moyens de mettre en perspective ce qui est bien trop souvent une farce dans les médias, et, anecdotiquement, d’être informé quelques jours avant les lecteurs de la grande presse. Quand l’éditorial du Soir du 12 janvier ose les mots « Gaza : folie collective et crimes de guerre » par exemple, eh bien, il y avait quelques temps déjà que cela n’avait pas échappé aux lecteurs desdits portails.

Bonne lecture!

Guy

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Gilad ATZMON (Israël) – écrivain et musicien, vivant en Grande-Bretagne:

Vivre en sursis sur une terre volée

Où l’on comprend que la base de la conscience fausse qu’ont les Israéliens du conflit depuis 1948 pour le moins, c’est la falsification de leur propre histoire à l’école, à l’université, et dans les médias.
Voici des extraits pour les lecteurs trop pressés:

 

Dans le paysage, les traces de la civilisation palestinienne d’avant 1948 ont été effacées. Non seulement la Nakba, le nettoyage ethnique en 1948 des indigènes palestiniens, ne fait pas partie des programmes scolaires israéliens, elle n’est pas même mentionnée ni discutée par aucun forum officiel ou universitaire israélien. (…)

Israël n’a pas trouvé de réponse militaire. Il peut certes tuer des civils mais ne parvient pas à enrayer les tirs de roquettes. (…)

le contrôle de l’Autorité Palestinienne et du Fatah sur la Cisjordanie est maintenu par l’armée israélienne (…)

Il est évident que le Hamas a fait preuve d’une certaine retenue avec Israël depuis trop longtemps. Le Hamas s’est retenu d’étendre le conflit à l’ensemble du sud d’Israël. (…)

Dès que le Hamas se sera emparé de la Cisjordanie, les plus grands centres urbains israéliens seront à sa merci. Pour ceux qui ne parviennent pas à le voir, ce serait la fin de l’Israël juif. Ça peut arriver dès ce soir, dans trois mois ou dans cinq ans, la question n’est pas de savoir ‘si ça se produira’, mais ‘quand.’ À ce moment-là, l’ensemble d’Israël sera à portée de tir du Hamas et du Hezbollah et la société israélienne s’effondrera, son économie sera ruinée. Le prix d’une maison individuelle de Tel Aviv nord équivaudra à celui d’un cabanon à Kiryat Shmone ou à Sderot. Au moment où une seule roquette touchera Tel Aviv, c’en sera terminé du rêve sioniste.

Les généraux israéliens le savent, les dirigeants Israéliens le savent. C’est pourquoi ils intensifient la guerre d’extermination contre les Palestiniens. Les Israéliens n’envisagent pas d’occuper Gaza. Ils n’ont rien perdu là-bas. Tout ce qu’ils veulent c’est terminer la Nakba. Ils larguent des bombes sur les Palestiniens dans le but de les anéantir. (…)

Tout ce qui reste aux Israéliens c’est de s’accrocher à leurs oeillères et à leur déni de la réalité pour fuir le triste destin qui leur est déjà fixé. Tout au long de leur déchéance, les Israéliens entonneront les divers chants de victimisation dont ils sont coutumiers. Imprégnés d’une réalité faite de suprématie égocentrée, ils seront hypersensibles à leurs propres souffrances tout en restant aveugles à celles qu’ils infligent aux autres.

http://www.alterinfo.net/Vivre-en-sursis-sur-une-terre-volee-Le-destin-ineluctable-d-Israel-est-inscrit-dans-chaque-bombe-qu-il-lache-sur-les_a28065.html

*

Michel Collon (Belgique):

Cher Monsieur Obama,

Vous avez déclaré à propos du conflit entre Israël et les Palestiniens : « Si quelqu’un tirait des roquettes sur ma maison où mes deux filles dorment chaque soir, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour faire cesser cela. »

Protéger vos enfants ? Comme je vous comprends! Mais, pour être tout à fait correct envers vos filles, ne devriez-vous pas leur raconter l’histoire de cette maison ? Dire que vous l’avez volée à ses propriétaires ? Et aussi le jardin, et tous les champs autour ! Et que vous avez obligé l’ancien propriétaire à aller vivre dans la niche du chien ? Car c’est exactement ce qu’Israël a fait en volant leurs maisons et leurs terres aux Palestiniens, et en les forçant à vivre dans des camps de réfugiés (voir les livres d’historiens israéliens comme Benny Morris).

Dès lors, cher Monsieur Obama, pourriez-vous prétendre vivre dans cette maison tranquillement, comme si de rien n’était ? Alors, juste une question : votre « changement » consistera-t-il à répéter ces vieux mensonges sur la maison, déjà ressassés par tous vos prédécesseurs ?

Recevez, cher Monsieur Obama, mes meilleurs sentiments. Et dites à vos amis que, sur cette terre de Palestine, il y a de la place pour tout le monde. A moins qu’une différence de religion ou de couleur de peau pose un problème à quelqu’un ?

Michel Collon
13 janvier 2009

http://www.michelcollon.info

*

Une habitante de Sderot (Israël):

Je parle avec les gens de Sderot

C’est le texte d’une habitante de cette ville frontière où les journalistes sont confinés et ressassent par ennui le point de vue de la puissance dominante, comme on peut s’en faire une idée avec l’article d’Henri Maler et Olivier Poche ci-après .
Elle est membre de Kol-Acher (Une autre voix), une association transfrontalière de dialogue israélo-palestinien.

(En ligne sur http://www.millebabords.org/spip.php?article10028 )

 

*

Henri Maler et  Olivier Poche (France):

Gaza – Médias en guerre

À grands renforts de reportages déséquilibrés et d’informations mal regardantes sur les sources, la plupart des médias ont confirmé qu’ils sont toujours, volontairement ou pas, des acteurs des guerres qu’ils prétendent observer.

Selon les comptages effectués par le site d’Arrêt sur images (lien payant), les 20h de TF1, France 2 et France 3, entre le 27 décembre et le 5 janvier, ont ainsi proposé 6 reportages intégralement consacrés aux civils israéliens, contre 2 aux civils palestiniens. Cette disproportion est encore plus prononcée, si l’on prend en considération les JT de 13h. Selon notre propre relevé, sur TF1 le rapport est de 5 contre 1. Un seul reportage consacré aux civils palestiniens, diffusé seulement au 20h, met en scène, sans le moindre propos politique, une famille relativement aisée de Gaza (comme nous l’apprend un reportage… de France 2 où le même couple franco-palestinien est interrogé [3]) et peu représentative par conséquent de la situation vécue par la majorité des Gazaouis. Et si l’on ajoute France 2, on atteint en tout 9 reportages contre 2 – là encore, le 13h ayant jugé bon d’évoquer Sderot, mais pas Gaza.
Publié le 12 janvier 2009.

Texte complet sur Acrimed (Action – Critique – Médias):
http://www.acrimed.org/article3044.html#nb1

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Michael Warschawski (Israël):

Il s’agit « de punir les Palestiniens du seul fait qu’ils continuent à exister »

Cela fait quarante ans qu’il en est ainsi, que Michael Warschawski a choisi le camp des Justes. En 1967, alors qu’il suivait des études talmudiques à Jérusalem, ce jeune homme né à Strasbourg a rejoint le mouvement trotskiste antisioniste Matzpen, alors le seul groupuscule israélien à s’opposer à l’occupation de la Cisjordanie. Après avoir participé en 1982 à la fondation de Yesh Gvul, un mouvement d’officiers de réserve et de soldats contre la guerre au Liban, il a créé deux ans plus tard le Centre d’information alternative (AIC), qui rassemble plusieurs mouvements pacifistes israéliens et organisations palestiniennes.
(…)

[Il est] l’auteur de Programmer le désastre, la politique israélienne à l’œuvre, livre paru aux éditions La Fabrique et dans lequel il se livre à un « démontage en règle des mystifications sur le Proche-Orient, fabriquées et / ou entretenues par les médias internationaux« 

Dans Politis le 8 janvier, Bernard Langlois replaçait ces bombardements israéliens dans la logique de l’après 11 septembre et de la doctrine néo-conservatrice, écrivant notamment : « Les zélotes d’Israël, là-bas ou ici, ne cessent de nous le rappeler : la vaillante armée de l’État hébreu ne se bat pas seulement pour sauver la patrie en danger, elle est aussi la première ligne de défense de l’Occident et de ses valeurs contre le terrorisme et la barbarie. » Est-ce selon vous la meilleure grille d’analyse pour expliquer la conduite d’Israël ?

(Michael Warschawski:) Je suis entièrement d’accord avec analyse de Bernard Langlois : le cadre de la guerre israélienne est celui de la guerre globale contre les barbares (assimilés aujourd’hui a la civilisation musulmane) et son idéologie celle du choc des civilisations.

Puisque le Hamas n’est qu’un prétexte aux bombardements, quel est l’objectif réel de l’intervention ? Quelles issues et échéances voyez-vous à cette attaque ?

On a beau chercher dans les déclarations des dirigeants israéliens, on n’entend pas de réponse à la question : quel est l’objectif de la guerre ? En fait, il s’agit d’un mélange, fait de guerre punitive (vous avez choisi le Hamas, vous allez le payer), de volonté d’affaiblir au maximum le Hamas (tout en sachant que le succès sera limité), de tenter d’imposer le contrôle d’Abbas sur la Bande de Gaza (ce qui serait la fin définitive de ce qui lui reste de légitimité populaire) et du plus profond de l’inconscient, de punir l’ensemble des Palestiniens du seul fait qu’ils continuent à exister.

En 2005, vous avez expliqué « aimer Israël comme on aime l’enfant d’un viol ». En est-il toujours de même ?

Comme on aime son fils ou son frère qui est a la fois l’enfant d’un viol et un voyou brutal et extrêmement dangereux pour l’environnement et pour lui-même. Vient un moment ou il faut l’arrêter, le traduire devant les tribunaux et le punir.

Article complet: http://www.article11.info/spip/spip.php?article256.
Warschawski est partout en ce moment. Lisez « Carnage à Gaza« , paru sur http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article12577 .
On trouve un beau portrait de cet étonnant israélien d’origine strasbourgeoise, sous la plume de François Xavier.

*

Mads Gilbert et Erik Fosse (Norvège)

Des médecins évoquent l’usage « d’un nouveau type d’arme » à Gaza

Des blessés d’un type nouveau – adultes et enfants dont les jambes ne sont plus que des trognons brûlés et sanguinolents – ont été montrés ces derniers jours par les télévisions arabes émettant de Gaza.
(…)
nous avons vu des victimes de ce que nous avons toutes les raisons de penser être le nouveau type d’armes, expérimenté par les militaires américains, connu sous l’acronyme DIME – pour Dense InertMetal Explosive« 
, ont déclaré les médecins. Petites boules de carbone contenant un alliage de tungstène, cobalt, nickel ou fer, elles ont un énorme pouvoir d’explosion, mais qui se dissipe à 10 mètres. « À deux mètres, le corps est coupé en deux; à 8 mètres, les jambes sont coupées, brûlées comme par des milliers de piqûres d’aiguilles. Nous n’avons pas vu les corps disséqués, mais nous avons vu beaucoup d’amputés. Il y a eu des cas semblables au Liban sud en 2006 et nous en avons vu à Gaza la même année, durant l’opération israélienne Pluie d’été. Des expériences sur des rats ont montré que ces particules qui restent dans le corps sont cancérigènes », ont-ils expliqué.

http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2009/01/12/des-medecins-evoquent-l-usage-d-un-nouveau-type-d-arme-a-gaza_1140545_3218.html#ens_id=1106055

Je ne peux que recommander la lecture de cet article valant son pesant d’horreur et d’héroïsme.

Il illustre le complot des premiers de classe, acharné à faire avancer les industries de la mort.
De bons ou d’excellents élèves, encensés et applaudis par leurs profs, devenus ingénieurs ou scientifiques de haut niveau dans l’armement, mettent leurs talents, et tout leur coeur, à ces entreprises.
Il y a là comme un cuisant échec pour les formateurs, éducateurs, pédagogues…

G A Z A – un article d’Uri Avnery

Gaza- Uri AvneryBonjour,

Je vous écrivais vendredi passé:

Des Juifs du monde s’opposent à la politique de l’État d’Israël et le font savoir. En voici une liste totalement incomplète et arbitraire:
(…)
–  L’immense Uri Avnery, héros de la guerre de 1948 né en 1923, devenu l’opposant pacifiste historique que l’on a encore vu, à l’âge de 84 ans, couché sous le jet d’une auto-pompe. Il parle au micro d’Al Jezira, écrit « Plomb fondu à Gaza » (en anglais), sous-titré « Comment Israël multiplie le Hamas par 1.000 », ou « Israël a manqué un rendez-vous avec l’histoire« … On peut lire un beau portrait d’Avnery sous la plume du blogueur Guy M.

Je reproduis ci-dessous un article daté d’hier de l’ami Uri, sous le titre « Combien de divisions » .
C’est un cri de refus et de lucidité où chaque phrase porte son lot d’évidence, niée quotidiennement par les meneurs de guerre et leurs relais médiatiques.

Je vous souhaite une vivifiante lecture.

Guy

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« Combien de divisions »

par Uri Avnery, de Gush Shalom (mouvement pacifiste israélien)

Un crime effroyable a été commis à Leningrad, il y a soixante-dix ans, pendant la seconde guerre mondiale.

Pendant plus de mille jours, un groupe terroriste, « l’armée rouge » a tenu en otage des millions d’habitants de la ville et a provoqué la réplique de la Wermacht allemande contre des lieux où se trouvait la population. Les Allemands n’ont pas eu d’autre choix que de bombarder et de pilonner la population et d’imposer un blocus total, qui a causé la mort de centaines de milliers de personnes.

Quelque temps auparavant, le même crime a été commis en Angleterre. Le groupe Churchill s’est caché parmi la population de Londres, utilisant des millions de citoyens comme bouclier humain. Les Allemands ont dû envoyer leur aviation, la Luftwaffe, et, à leur corps défendant, ont réduit la cité en cendres. Ils ont appelé cette opération « le Blitz ».

Voilà ce qu’on aurait pu lire dans les livres d’histoire si les Allemands avaient gagné la guerre.

C’est absurde? Pas plus que ce que nos médias écrivent jour après jour, répétant jusqu’à la nausée : les terroristes du Hamas ont pris les habitants de Gaza en otages et se servent des femmes et des enfants comme de boucliers humains, ne nous laissant pas d’autre choix que de lancer des bombardements massifs, lors desquels, à notre grande tristesse, des milliers de femmes, d’enfants et d’hommes sans armes sont tués et blessés.

Dans cette guerre, comme dans toutes les guerres modernes, la propagande joue un rôle primordial. La disparité entre les forces, entre l’armée israélienne – avec ses avions, ses vedettes, ses drones, ses bateaux de guerre, son artillerie, ses tanks – et les quelques milliers de combattants du Hamas dotés d’armes légères, est de l’ordre de 1 pour 1.000, voire de 1 pour 1.000.000. Sur le plan politique, l’écart est peut-être encore plus grand. Mais, pour ce qui est de la propagande, il est presque infini.

Presque tous les médias occidentaux ont d’abord répété la ligne officielle de la propagande israélienne. Ils ont presque entièrement ignoré le versant palestinien de l’histoire, sans parler des manifestations quotidiennes du camp de la paix israélien. Le discours du gouvernement israélien ( « un État doit défendre ses citoyens contre les missiles qassams ») a été accepté comme la vérité vraie. Le point de vue de l’autre camp, que les qassams n’étaient que la réponse au siège qui affamait un million et demi d’habitants de la Bande de Gaza, n’était mentionné nulle part.

Ce ne fut qu’au moment où les images d’horreur venant de Gaza commencèrent à apparaître sur les écrans occidentaux que l’opinion publique mondiale se mit à changer. A dire vrai, les télévisions en Israël et en Occident ne montrèrent qu’au compte goutte les évènements effroyables qu’Aljazeera, la chaîne arabe, diffusait 24 heures sur 24, mais la photo d’un enfant mort dans les bras de son père terrifié a plus de pouvoir de conviction qu’un millier de belles phrases sortant de la bouche du porte- parole de l’armée israélienne. Et finalement, ce fut décisif.

La guerre – toute guerre – est faite de mensonges. Qu’on l’appelle propagande, ou guerre psychologique, on accepte qu’un pays en guerre a le droit de mentir. Quiconque parle vrai peut-être considéré comme un traître.

Le problème est que la propagande convainc d’abord le propagandiste. Et quand l’on s’est convaincu que le mensonge est la vérité et la falsification la réalité, on ne peut plus prendre de décision rationnelle.

Prenons l’exemple de l’atrocité la plus choquante de cette guerre, du moins jusqu’à aujourd’hui : le bombardement de l’école de l’ONU de Fakhura, dans le camp de réfugiés de Jabaliya.

Dès que le monde a connu cet incident, l’armée a «révélé» que les combattants du Hamas avaient lancé des obus de mortier à partir d’une position proche de l’entrée de l’école. Pour preuve, ils ont produit une photo aérienne qui montrait, en effet, l’école et le mortier. Mais il n’a pas fallu longtemps pour que le menteur officiel de l’armée admette que la photo datait d’un an au moins. Bref, une falsification.

Le menteur officiel déclara ensuite que « nos soldats avaient subi des tirs qui venaient de l’intérieur de l’école ». Un jour passa avant que l’armée ne doive admettre devant le personnel de l’ONU que c’était un autre mensonge. Personne n’avait tiré depuis l’école, il n’y avait pas de combattants du Hamas mais des réfugiés terrifiés.

Mais cet aveu fit difficilement la différence. Le public israélien, pendant ce temps, fut totalement convaincu qu’« ils avaient tiré depuis l’intérieur de l’école », et les journalistes de la télévision firent comme si c’était un fait acquis.

Il en fut de même pour les autres atrocités. Tout bébé fut métamorphosé, par sa mort, en terroriste du Hamas. Toute mosquée bombardée devint une base du Hamas, tout appartement une cache d’armes, toute école un poste de commandement, tout bâtiment public «  un symbole du pouvoir du Hamas ». Ainsi l’armée d’Israël préserva la pureté de  « l’armée la plus morale du monde ».

La vérité est que les atrocités sont le résultat direct du plan de guerre. Elles reflètent la personnalité d’Ehud Barak, un homme dont la façon de penser et les actes ressortent à l’évidence de ce qu’on appelle « un désordre moral », un trouble sociopathique.

Le but réel (si l’on exclut le gain de sièges lors des prochaines élections) est d’en finir avec la domination du Hamas sur la Bande de Gaza. Dans l’imagination des concepteurs, le Hamas est un envahisseur qui s’est emparé d’un pays étranger. La réalité, bien sûr, est tout à fait autre.

Le mouvement Hamas a remporté la majorité des votes lors d’élections éminemment démocratiques qui ont eu lieu en Cisjordanie, à Jérusalem Est, et dans la Bande de Gaza. Il a gagné parce que les Palestiniens sont arrivés à la conclusion que la stratégie pacifiste du Fatah n’avait permis d’obtenir rien de tangible d’Israël – ni un gel de la colonisation, ni la libération des prisonniers, ni aucun pas significatif vers la fin de l’occupation et la création d’un état palestinien. Le Hamas est profondément enraciné dans la population palestinienne – pas seulement parce qu’il est un mouvement de résistance combattant l’occupant étranger, comme l’Irgoun et le Groupe Stern l’avaient fait dans le passé – mais aussi parce qu’il est une organisation politique et religieuse qui s’occupe de services au public, sociaux, éducatifs et médicaux.

Pour la population, les combattants du Hamas ne sont pas un corps étranger, mais les enfants de chaque famille de la Bande et d’autres régions de Palestine. Ils ne se “cachent pas dans la population”, mais la population les voit comme ses seuls défenseurs.

Ainsi, toute l’opération est basée sur des présomptions fausses,. Faire de sa vie un enfer n’amène pas la population à se lever contre le Hamas, mais au contraire, la rassemble derrière lui, et renforce sa détermination à ne pas se rendre. La population de Leningrad ne se leva pas contre Staline, pas plus que les Londoniens ne se levèrent contre Churchill.

Celui qui a donné l’ordre de mener une telle guerre, avec de telles méthodes dans une zone si densément peuplée, savait qu’il allait provoquer le massacre épouvantable de civils. Apparemment ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Ou, croyait-il, “ils changeront leurs manières” et “ cela leur fera prendre conscience”, et dans le futur, ils ne résisteront pas à Israël.

La priorité des priorités pour les concepteurs était d’obtenir qu’il y ait le moins de morts possibles parmi les soldats, compte tenu du fait qu’une large partie de l’opinion favorable à la guerre pourraient changer d’avis si elle savait qu’il y avait des pertes. C’est ce qui est arrivé lors des deux guerres du Liban.

Ces considérations ont d’autant plus joué, que la guerre est une pièce maîtresse de la campagne électorale. Ehud Barak, que les sondages donnaient vainqueurs aux premiers jours de la guerre, savait très bien que ses pourcentages pourraient s’effondrer si les écrans se remplissaient de soldats morts.

Donc on a appliqué une nouvelle doctrine :  éviter les pertes parmi nos soldats par la destruction totale de toute chose sur leur route. Les concepteurs étaient prêts à tuer non pas 80 palestiniens pour sauver un soldat israélien, mais 800. Éviter les morts de notre côté est l’ordre suprême, qui cause dans l’autre camps un nombre record de morts de civils.

Cela veut dire la décision consciente d’une guerre particulièrement cruelle – ce qui a été le talon d’Achille.

Une personne dépourvue d’imagination comme Barak (son slogan électoral : “ Pas un type bien, mais un chef ”) ne peut imaginer comment les gens qui ont une conscience partout dans le monde réagissent à des actes comme le massacre de toute une grande famille, la destruction de maisons sur la tête de ceux qui les habitent, les files de garçons et de filles dans leurs linceuls blancs attendant qu’on les enterre, les récits de la mort de gens vidés de leur sang parce que les ambulances ne peuvent arriver jusqu’à eux, la mort de personnels de santé et médecins allant sauver des vies, l’assassinat de chauffeurs de l’ONU lors du transport de vivres. Les photos des hôpitaux, avec les morts, les mourants et les blessés étendus par terre, emmêlés par manque de place ont choqué le monde. Aucun argument n’a la force de l’image d’une petite fille blessée étendue au sol, se tordant de douleur et hurlant “maman, maman !”

Les concepteurs pensaient qu’ils pouvaient empêcher le monde de voir ça en en interdisant de force la couverture par la presse. Les journalistes israéliens, pour leur grande honte, ont accepté de se contenter des rapports et des photos fournies par le porte-parole de l’armée, comme s’il s’agissait d’informations authentiques, tout en restant eux-mêmes à des kilomètres des événements en cours.
La presse étrangère aussi ne fut pas autorisée à pénétrer à Gaza, jusqu’à ce qu’à force de protestations, les journalistes aient droit à de petites excursions par groupe sélectionnés et contrôlés.
Mais dans la guerre moderne, une telle conception aseptisée  ne peut en exclure complètement d’autres – il y avait des caméras dans la Bande, au coeur de l’enfer, incontrôlables. Aljazeera a filmé à toute heure et a été vue dans toutes les maisons.

La bataille des écrans est une des batailles décisives de la guerre.
Des centaines de millions d’Arabes, de la Mauritanie jusqu’en Iraq, plus d’un milliard de musulmans du Nigéria jusqu’en Indonésie, voient ces images et sont horrifiés. Cela a un impact énorme sur la guerre. Beaucoup de ceux qui voient ça considèrent les dirigeants de l’Égypte, de la Jordanie et de l’Autorité Palestinienne comme des collaborateurs d’Israël qui perpètre ces atrocités contre leurs frères palestiniens.

Les services de sécurité des régimes arabes ont enregistré une fermentation dangereuses dans leurs peuples. Hosny Moubarak, le leader arabe le plus menacé à cause de la fermeture du Passage de Rafah devant des réfugies terrorisés, commence à faire pression sur les décideurs à Washington, qui jusqu’alors avaient toujours bloqué les appels à un cessez-le-feu. Ces derniers commencent à comprendre la menace qui pèsent sur les intérêts vitaux américains dans le monde arabe et changent soudainement d’attitude – à la consternation des diplomates israéliens auto-satisfaits.

Les gens qui ont des troubles du sens moral ne peuvent comprendre les motivations des gens normaux et doivent deviner leurs réactions. “Le pape, combien de divisions?”, se moquait Staline.   “Les gens qui ont une conscience, combien de divisions ? », pourrait bien se demander Barak.

A l’évidence, plusieurs. Pas énormément. Pas très réactives. Pas très fortes ni très organisées. Mais, quand les atrocités gonflent le nombre de protestataires et qu’ils se regroupent, cela peut décider du sort de la guerre.

Le manque à comprendre la nature du Hamas a entraîné le manque à comprendre les résultats pourtant prédictibles. Non seulement Israël ne peut pas gagner la guerre, mais le Hamas ne peut pas la perdre.

Même si l’armée israélienne pouvait réussir à tuer tous les combattants du Hamas jusqu’au dernier, le Hamas gagnerait pourtant. Les combattants du Hamas seraient des exemples pour la nation arabe, les héros du peuple palestinien, des modèles qui provoqueraient l’émulation pour chaque jeune du monde arabe. La Cisjordanie tomberait entre les mains du Hamas comme un fruit mûr. Le Fatah sombrerait dans une mer de mépris, les régimes arabes seraient menacés d’effondrement.

Si la guerre se termine avec un Hamas toujours debout, exsangue mais invaincu, face à la toute puissante machine de guerre israélienne, cela sera une victoire fantastique, une victoire de l’esprit sur la matière.

Ce qui marquera la conscience du monde sera l’image d’un monstre assoiffé de sang, Israël, toujours prêt à commettre des crimes de guerre et incapable d’être retenu par quelque considération morale que ce soit. Ceci aura des conséquences graves sur notre avenir à long terme, notre place dans le monde, notre chance de faire la paix et d’obtenir le calme.

En fin de compte, cette guerre est un crime contre nous-mêmes, un crime contre l’État d’Israël.

Le 10 janvier 2009.

Pourquoi tant de détours?
« La faim dans le monde, nul n’y peut rien »

Bonjour,

Cette fois, commençons par les réponses, à savoir les trois infos ci-dessous que l’on obtient en faisant une recherche Google avec les mots-clefs:  eau « 80 milliards » humanité « dix ans »  pnud.

Lectrice, lecteur, trouvez la question.

 

Info 1:  décembre 2008

La faim touche près d’un milliard de personnes.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2008/12/09/la-faim-touche-pres-d-un-milliard-de-personnes_1128610_3244.html

Infos 2:  2004 et 2007

(…) d’autres résultats, provenant cette fois-ci du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), selon lesquels l’éradication de l’extrême pauvreté coûterait 80 milliards [de dollars] par an pendant dix ans (0,2 % du revenu mondial), soit l’équivalent du patrimoine des sept personnes les plus riches du monde(1). Ainsi rapporté à la richesse des nations, le coût de l’éradication de la pauvreté, a fortiori celui de l’élimination de la sous-alimentation, apparaît négligeable. La collectivité des nations du monde pourrait y pourvoir sans trop de difficultés si la nécessité stratégique, politique, économique, ou plus simplement humanitaire s’en faisait sentir.
« Rapport mondial sur le développement humain en 1997 », PNUD, Economica, 1997. Cité par Libération, 13 juin 1997.
http://www.fao.org/docrep/003/x3002f/X3002F08.htm

L’investissement financier nécessaire pour garantir à tout être humain l’accès à l’éducation de base, aux soins de santé de base, à une nourriture adéquate, à l’eau potable et à des infrastructures sanitaires, ainsi que pour les femmes, l’accès aux soins de gynécologie et d’obstétrique serait de 80 milliards de dollars supplémentaires annuellement sur dix ans selon le PNUD, Programme des Nations Unies de Développement, dans son rapport annuel, de 2004.
http://pcq.xooit.com/t661-La-faim-dans-le-monde.htm

Info 3 : 2007

Somme nécessaire à la satisfaction des besoins humains fondamentaux (alimentation, accès  à l’eau potable, éducation primaire, accès aux soins de base) pour toute l’humanité : 80 milliards $ par an, pendant 10 ans. Dépenses publicitaires annuelles : 1.000 milliards $. Dépenses militaires annuelles : 1.000 milliards $. (2004)
http://www.cadtm.org/spip.php?article2580

Le film « Nos enfants nous accuseront »

Repris dans le mensuel du centre culturel Barricade, « Un pavé dans la mare » ,  Liège, mai 2009, p.24

 Images extraites du film de Jean-Paul JAUD, « Nos enfants nous accuseront »

 

Bonjour,

Dans l’école où je travaille, les sandwichs vendus aux enfants et adolescents se composent d’un morceau de pain fendu et d’une couche d’un mélange fourni par l’industrie agro-alimentaire

On n’y voit pas un gramme de crudités, si l’on excepte les quelques « dagoberts » emportés dans les cinq premières minutes du premier service, et disparus depuis  fin octobre en raison, se murmure-t-il, de l’épuisement d’un énigmatique budget. Comme si, et c’est bien possible, la recette de ces sandwichs (on les paie, tout de même) allait dans un tiroir totalement étranger au département « achats », dans la logique des compartiments étanches du Titanic.

On trouve par exemple, sous le nom de filet américain, une pâte ou pâtée contenant 47 % de viande, dont la moitié de porc, d’ordinaire proscrite crue en raison de sa rapide dégradation, et 53 % d’autres choses, huile, huile, huile, « émulgateurs » ou émulsifiants, conservateurs alimentaires, jaune d’oeuf, colorants…

Présenter cette mixture à des gosiers en pleine croissance me paraît nécessiter comme une longue chaîne de paresse intellectuelle, d’empilement des déresponsabilités, de grégarité aveugle. Une petite démonstration en actes de l’impuissance du service public, par ceux-là même qui en vivent et le peuplent.

Pour tout dire, ce dégât collatéral de l’enseignement obligatoire me paraît tenir du crime plus que du délit, et deux fois plutôt qu’une: pour atteinte à la santé de la jeune génération d’une part, pour dégradation du projet collectif d’éducation de l’autre.

Vendre ça à des ados dans une école devrait être illégal et le sera, je l’espère, prochainement.

…À ces remarques peu amènes, un collègue m’a opposé  que l’on avait essayé les crudités, mais qu’on en avait retrouvé à terre dans la cour de récréation – signifiant par là, j’imagine, que d’abord les jeunes n’en veulent pas, et qu’ensuite c’est de leur faute s’ils n’en reçoivent pas.
Que les écoles adoptent donc la tétine automatique de l’élevage industriel !  Enfin une propreté optimale!
Et des petits malins pourront y ajouter en douce du bromure ou des calmants, au goutte à goutte.

Le film dont je vous transfère ici l’annonce, donne à réfléchir sur les conditions modernes de la production alimentaire, et met l’accent sur la responsabilité des adultes à l’égard des générations montantes. Des pathologies lourdes prospèrent sur ce terreau, et la question dépasse bien entendu très largement le périmètre restreint de mon bahut en région liégeoise.
Heureusement, on le voit dans le film, quelques écoles ou pouvoirs locaux s’insurgent, quelques experts aussi.
Il y a même un Monsieur Belpomme dans le mouvement, ça ne s’invente pas.

Bien à vous!

Guy

Lien immédiat pour la bande-annonce (mais vous ratez le site du film) : http://www.dailymotion.com/video/k4xfFdegRczg99P2bC

——– Message original ——–

Sujet: TR: film « Nos enfants nous accuseront »
Date: Tue, 18 Nov 2008 15:11:55 +0100
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« Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part »

 

Centre fermé à Vottem, photo sanspapiers.skynetblogs.be

 

 

Bonjour!

 

Je suis quand même une fois fier de mon pays !

On a un roi ruisselant de bons sentiments – enfin, çuilà je le compte pas, normalement un monarque ça n’existe pas en démocratie.

On a un pouvoir législatif fondu, dans la sagesse, comme le Maredsous, c’est écrit dans tous les livres pour la jeunesse et sur le couvercle du fromage.

On a un gouvernement bourré, comme le précédent, Lire la suite

1929 – 1989 – 2009

(Publié sur Cemab.be)

La crise financière d’aujourd’hui pourrait passer dans l’histoire comme « celle de 2009 », car il se peut que nous n’assistions pour le moment qu’à la mise en place de ses conditions initiales et qu’elle s’aggrave encore pour connaître plus tard, l’an prochain par exemple, son acmé, qui est aussi un gouffre. Cela n’est pas certain, mais n’est pas impossible. Quoi qu’il en soit, me voilà disposer d’un titre, et grâce à Philippe Gibbon (1), qui mettait de côté une coupure de presse il y a dix-neuf ans, en se « doutant qu’elle servirait un jour»,  j’ai aussi une illustration.

Venons-en à notre sujet, qui est l’actualité financière.

Décrire quelques engrenages ne suffit pas.
Il faut comprendre qu’il y a une impasse logique dans le système, et qu’il s’agit d’une crise que l’on peut appeler à bon droit « systémique ».

Nous assistons dans l’ensemble des pays riches à une forte réduction, depuis trente ans, de la part des salaires dans le P.I.B. Au moins 10 pour-cent de la totalité des richesses produites annuellement, qui allaient précédemment à la part des revenus du travail, s’ajoutent désormais à celle qui revenait aux revenus de la propriété.
Cela signifie, humainement parlant, une agression inouïe contre les classes populaires, inouïe au sens propre vu qu’elle est largement inaudible-invisible dans les médias, qui représentent peu ou prou le Moniteur Officiel des Représentations. Les S.D.F. et la pauvreté, le chômage persistant à deux chiffres, la déglingue des budgets sociaux, la stagnation des salaires, l’explosion des loyers d’habitation et du prix des immeubles… sont la traduction sensible de ces chiffres abstraits.
D’un autre côté, sur le plan de la logique économique, cette évolution représente à terme une baisse de la demande et une tendance à la récession, même si provisoirement s’y oppose un « adoucissement » tout involontaire, à savoir le recours de plus en plus massif au crédit, conçu bien entendu au premier chef comme une source de profits, une extension, historiquement toujours nécessaire, de l’aire de jeu du capital, plutôt que comme un soutien à la demande.

S’agissant des États-Unis, dans ce pays le recours à l’endettement ne connaît pas de limite extérieure: le monde entier accepte leur dette. C’est un effet d’empire. Le capitalisme US ne peut gripper que de l’intérieur, comme en 1929, parce que de l’extérieur aucun de ses partenaires et rivaux n’a intérêt à provoquer sa chute, même ceux qui comme la Chine ou les fonds souverains (2) détiennent sur lui une telle quantité de créances qu’ils en ont techniquement les moyens. Il faut bien voir que l’économie étasunienne a un statut unique au monde, annulant les règles de change ou d’équilibre des balances extérieures qui s’imposent à tout autre pays – et à des années-lumières de toute analogie avec la saine gestion d’un budget personnel ou familial.
Il est d’ailleurs vraisemblable que l’un des aspects historiques de la présente crise soit justement une étape vers la fin de ce statut impérial, une fin qui est à long terme tout à fait certaine. (3)
Cela n’empêcherait cependant pas l’étranger, la panique une fois installée, d’aggraver la crise par des retraits massifs.

Dans ce contexte et dans une période historique de capitalisme triomphant, où c’est d’ailleurs le démocrate Clinton et le gouvernement du socialiste Mitterrand qui ont, en leurs territoires respectifs et parmi d’autres, parachevé la dérégulation financière, il faut bien voir que la financiarisation de l’économie n’a connu aucune limite politique ou réglementaire, en particulier aux EU. Il s’ensuit, dans ces conditions, que seule l’implosion des marchés financiers, seul leur plongeon dans le vide d’une société mise à sac, peut ramener au réel la folie de la bulle boursière (4), puisque n’y pourvoit aucune autre limitation : ni la « raison » humaine, ni la « bonne gouvernance » autoproclamée, ni aucune forme du sens de la responsabilité collective, inexistante au gouvernail des États et des institutions internationales, ne se sont manifestées.
Cette impasse logique est certaine, et depuis des décennies ! Simplement, son rythme se déploie sur une ou deux générations humaines. Et tout aussi simplement, le temps qu’elle impose sa loi, certains se sont approprié des montagnes de richesses produites par l’effort commun.

Il faut bien voir que la crise des subprimes et de leur titrisation (5) n’est que l’aspect anecdotique de la limite enfin atteinte, et non une cause, tandis que les revenus et « parachutes » indécents des grands patrons, équivalant à plusieurs siècles de revenus modestes, ne présentent qu’un effet médiatisable, parfois applaudi, de cette dérive aveugle, moralement illégitime, faut-il le dire, et économiquement irresponsable.
On croit rêver ! La caste des « décideurs » se prétend coureuse de risques. Elle se déclare récompensée au mérite. Elle s’invite aux débats de société, pour donner ses leçons à propos du chômage, alors qu’elle y trouve son intérêt puisque les licenciements font monter les cours en bourse, et alors qu’elle ne « donne du travail » ou ne « crée de l’emploi » qu’à condition, par structure (et non par un trait de caractère plus ou moins dévoyé), de faire un bénéfice sur chaque heure payée. Ses représentants viennent à toute occasion dire leur mot sur l’éducation, dont ils entendent tirer profit, soit immédiatement en ouvrant de nouveaux marchés, soit à plus long terme en réduisant l’école à un centre de formation pour soldats de la guerre économique (6). Au bout du compte et par divers chantages proportionnels à sa capacité de nuisance, qui balaie large entre asphyxie de l’activité productive et pièges à l’emploi, cette caste demande l’impunité.
Quant à la face sombre des événements, celle de la souffrance sociale quotidienne, des jeunesses sans emploi, des salaires de la peur et des fins de vie amères, elle reste à sa place dans l’ombre, loin des projecteurs.

La finance qui « par nature » devrait avoir pour fonction de servir l’économie productive, la domine au contraire depuis les années 80. Elle en est devenue un pur prédateur. Inévitablement la proie, dans un premier temps les débiteurs des crédits hypothécaires US, devient exsangue, et le circuit s’assèche.

La crise de 1929 avait poussé les gouvernements du monde capitaliste à dresser des parois étanches entre les banques et la bourse, pour éviter qu’une crise de l’une ne s’étende aux autres. Mais ces cloisons ont fondu dans l’enthousiasme de la « fin de l’histoire » et de la restauration conservatrice à l’œuvre depuis les années 80, survoltée par l’implosion du communisme réel en 1989. On voit bien que la plupart des banques sont aujourd’hui touchées par la « dérive » des produits du même nom, dont la valeur tend irrésistiblement vers zéro. Pour parler simplement : les banques, et les sociétés d’assurance, jouent en bourse. Comme en 1929, l’effondrement boursier s’étend aujourd’hui au secteur bancaire et des assurances, et menace des pans entiers de l’économie dite réelle.

C’est le retour d’une histoire qui n’aurait jamais dû se répéter, et la preuve que l’économie est une chose trop sérieuse pour être confiée aux financiers, aux grands patrons de tout poil, aux libéraux de tous les partis, aux économistes à collier. (7)
Pareillement, dans une démocratie qui ne se paie pas de mots, le pouvoir ne peut être confié à celui qui le brigue – qu’il le brigue est au contraire une raison de ne pas le lui donner. La charge du pouvoir doit être imposée à des gens qui n’en veulent pas, mais l’acceptent par souci du bien commun, par exemple parce que leur nom a été tiré au sort. On verrait alors l’économie devenir servante, ce qui était un souhait de Keynes, et le pouvoir changer de nature.

Où en sommes-nous ce deux octobre ? La crise est certainement historique. L’hypothèse qu’elle passe dans l’histoire comme la « crise de 2009 » et que nous n’en soyons qu’au déploiement de ses conditions initiales n’est pas incompatible avec les avertissements de Nouriel Roubini, de l’université Columbia à New York. Cet ancien conseiller du président Clinton a prévu chaque malheur de la planète Bourse depuis un et demi. Il redoute aujourd’hui une panique internationale qui emporterait le marché des prêts interbancaires à court terme, soit 1.000 milliards de dollars de liquidités prêtes à opter pour l’état gazeux ou solide, « illiquide ». Il qualifie la débâcle de systémique et d’une gravité sans précédent.
Si l’on peut dire que la crise des subprimes est une « anecdote » dans la mécanique en œuvre, c’est dans le sens qu’elle n’est en rien une cause de fond. Elle représente toutefois dans le réel une vraie terreur en son pays d’origine. Pour la low middle class dans un premier temps, pour tous les autres propriétaires moyens ensuite, elle ruine le credo libéral-libertarien, et surtout sa pratique, « ma maison, c’est ma pension », valides seulement si se confirme l’hypothèse d’une éternelle croissance de la valeur des maisons. À supposer que cette crise concerne environ 8 millions d’habitations, et si nous supposons à l’unité un prix moyen de 125.000 dollars, voilà 1.000 milliards de dollars pourris qui ont commencé de tomber en poussière. La dégradation de ces créances atteignant les contrats hypothécaires à la fin des (alléchantes) deux premières années de remboursement à taux fixe, on sait que cette vague initiale agira jusqu’à la mi-2009. Les conséquences dureront …un peu plus longtemps.

En attendant, les défenseurs du marché « nationalisent » les pertes, nous donnant un aperçu sur le rôle que ces amis du genre humain donnent réellement à l’État. On n’a pas fini de rigoler, comme m’écrit Jean Bricmont ! L’usage du mot « nationalisations » pour décrire le sauvetage des financiers sur fonds publics a d’ailleurs tout l’air d’une machine à empêcher de penser. …Vous avez déjà vu une « nationalisation » à 49% ? « Nous vous sauvons de vos propres erreurs, mais bien entendu vous restez maîtres de vos machines à siphonner les richesses.. » Les gouvernements du Benelux sont les auteurs de cette révolution copernicienne. Et les ministres affirmant que cette virile « augmentation de la capacité d’emprunt du gouvernement » n’entraînera « aucun frais pour le contribuable » (8) tentent de prolonger la farce. Certains diront à leur décharge que jusqu’à présent les électeurs se sont laissé télépigeonner comme des c…loches.

Mais la pédagogie « des marchés » pourrait les faire changer de conduite.

Guy Leboutte

Pour la suite

Où chercher son information dans cette tourmente ?

Il y a le blog réellement incontournable, « La pompe à phynance« , tenu par Frédéric Lordon sur le site du Monde Diplomatique: . Le Diplo papier et son site restent bien entendus des sources qui valent le détour.

Il y a Nouriel Roubini cité ci-dessus. Nous trouvons en français : « Retour du risque systémique» (30 septembre). Et son blog , en anglais évidemment.

On ne peut négliger les études édifiantes et toujours d’actualité de Robert Denis, le seul journaliste d’investigation à s’être penché sur Clearstream, caillassé du coup par plus de 60 procès en justice, qu’il a presque tous gagnés, mais qui l’ont moralement épuisé, et dont le dernier pourrait l’endetter pour trois générations. Il faut absolument se souvenir de lui, le lire et le soutenir. On découvre dans cette affaire un monde secret et dangereux, où même l’idyllique Grand-Duché du Luxembourg a ses barbouzes et des manières au besoin très peu catholiques à l’encontre de ceux qui s’en prennent à l’opacité de son réseau bancaire. Voici l’adresse du blog de Denis, volontairement muet depuis juin 2008: http://www.ladominationdumonde.blogspot.com. Et faites un tour, nom de Dieu, sur le site de son comité de soutien: http://lesoutien.blogspot.com.

Il y a encore les textes de Jacques Sapir, de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, comme « Sept jours qui ébranlèrent la finance ».

Et n’oublions pas les précieux portails de référencement, qui font un grand travail de tri et de récolte sur Internet, comme Contre Info, avec beaucoup de traductions de l’anglais, le français Rezo.net et le local de l’épreuve mouvements.be .

Notes

(1) Voir son site et un de ses vieux dessins politiques.
(2) Fonds souverains : actifs financiers détenus par des États. Ils représentant des fonds de pensions (Norvège), des réserve de change (Chine) ou les excédents issus de la production de matières premières, dont le pétrole, qui génère les deux tiers des montants gérés par ces fonds.
(3) La devise « In God we trust » , présente sur chacun des milliards de billets verts qui circulent sur la planète, appartient de plus en plus, dans le sens que les dominants savent lui donner, « In Gold we trust », …à la Chine.
(4) Jacques Sapir cite Shakespeare, « Bien que ce soit de la folie, cela ne manque pas de méthode », dans « Sept jours qui ébranlèrent la finance »
(5) Le mécanisme des subprimes titrisées : « Crise des « subprimes » : Si vous n’avez toujours rien compris… »
(6) Pierre Bourdieu écrivait dans Libération du 4 décembre 1986, sous le titre « À quand un lycée Bernard Tapie ? » : « Proposer en idéal l’entreprise et la concurrence, c’est installer le vide au coeur du système de valeurs. »
(7) Ma mémoire hésite ici entre « Celui qui croit qu’une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste » de Kenneth E. Boulding, qui fut président de l’American Economic Association, et l’inoubliable « Les dinosaures ont vécu 150 millions d’années. Comment envisagez-vous une croissance équilibrée de 150 millions d’années ? »  de Friedrich Dürrenmatt.
(8) Phrase habillée par Benoît Cerexhe, ministre bruxellois de l’Économie et de l’Emploi.