Homo sapiens industrialis : quoi de neuf depuis 2018 ?

Bonjour !

Je reproduis ci-dessous in extenso mon billet Homo sapiens industrialis : Où en sommes-nous? du 25 août 2018.

De ce point de vue, rien de significatif n’a changé.

Néanmoins, et quoi qu’il en soit, bonne journée à toutes et tous !

 

Guy


(À ma connaissance, à peu près tout tout dans cette vidéo est établi,
sauf le scénario sur le Gulf Stream)

 

 

Bonjour!

On voit ce qui nous attend dans les (…dizaines, centaines, milliers, millions d’)années à venir.

Aujourd’hui chacune de nos saisons est une aventure. L’humanité est en état de prendre conscience que la planète Terre n’est pas une donnée figée et que l’impermanence des temps géologiques n’est pas une considération abstraite sur le passé abyssal, ni un avis désincarné sur un avenir insondable, mais un processus qui agite le ventre du présent, où chacun de nous est un grain de sable dans la benne du réel.
La condition humaine fait qu’il y a un gouffre entre le savoir mental et son épreuve vécue, et çà et là ce gouffre s’obture.

Nous y sommes. Notre civilisation a commencé sa fin, aucun signe n’indiquant un crédible mouvement de redéfinition en actes de notre paradigme, qui pourrait seulement reporter l’effondrement. Lorsque les expériences isolées d’un « autre » monde troublent les consciences et réussissent, souvent provisoirement, des paris improbables, les fusils et les chars surgissent. Quand c’est Pierre Rabbhi, l’unanimité des haut-parleurs montre qu’il ne gêne personne et cela suffit à indiquer une erreur système dans son message. Quand c’est Notre-Dame-des-Landes, le Rojava ou le Chiapas, les fusils sortent: la civilisation comme tout organisme veut mourir de sa belle mort, c’est à dire de son mouvement interne et non d’agressions hétéronomes, et la violence d’État est le bras ultime de sa persévérance dans l’être, c’est sa médecine. Tout être humain est potentiellement un de ses microbes, et nous sommes nus. Nus devant les chars, nus devant le défi paradigmatique.

Le cours présent est, à hauteur d’homo sapiens industrialis individuel, à la fois fascinant et terrifiant.
Que les historiens du futur diront que le chaos à venir fut à hauteur de l’hybris industrialiste, pire que la dévastation des Amérindiens et des peuples colonisés par la poudre et le fusil, pire que les pestes du Moyen-Âge chrétien ou les guerres de religion européennes, n’est pas certain, car l’existence même des historiens du futur n’est pas assurée.
Comme toujours – un tout petit toujours -, les ressources aveugles du psychisme humain sont convoquées pour tenter de bricoler des illusions protectrices dans les limites temporelles étroites de l’existence humaine individuelle.
Cette performance de l’aveuglement rencontrant de plus en plus d’obstacles, car la pédagogie du réel est sans appel, nous entrons dans un temps de crispations délétères et de violences butées.

*

Post-scriptum
Je garde incidemment toute ma joie. Certes, avec les prédispositions de tout être vivant, mais aussi avec l’appui déterminant, livré par Jean Ziegler, d’Antonio Machado: « Tant que mon pied fait un pas en avant, il y a un chemin. »
Le poète est mort dans les jours qui ont suivi cette profession de foi.

Crédit vidéo: Maxime Lamy

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