(Ce texte paraît aujourd’hui sur le site du journal lalibre.be. Repris aussi par La chronique de la nouvelle normalité, rannemarie.wordpress.com, …)
Bonjour!
« Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde », écrivait Albert Camus.
Les usagers de l’expression selon laquelle nous sommes en « dictature sanitaire » se trompent au moins doublement.
Ils se trompent d’abord parce qu’il faut réserver le mot de dictature à des réalités plus spécifiques et sanglantes que l’état de choses actuel. Dans une dictature, ces dénonciateurs n’auraient pas eu l’occasion de répéter une seule fois leur philippique avant l’emprisonnement ou la torture. À force de recourir à des outrances, les mots se vident de leur sens et deviennent manquants.
Les usagers de l’expression « dictature sanitaire » se trompent ensuite parce que cette supposée dictature n’est pas « sanitaire ».
La syndémie en cours, terme qui met l’accent sur les conditions géopolitiques et sociopolitiques les plus larges d’une pandémie, expose davantage à la vue, et à la conscience, des évolutions déjà bien en place dans les différents États. Cette notion ancienne et peu diffusée a été reprise avec force par Richard Horton, rédacteur en chef de la revue The Lancet. (Original ici en anglais, traduction française ici.) Elle permet d’intégrer la vision du covid-19 dans les problématiques globales sociales et environnementales.
Ce n’est pas la syndémie qui crée l’État policier chinois, c’est ce dernier qui en développe les prérogatives à la faveur de l’événement. Que Viktor Orban suspende le parlement n’est pas un hiatus non plus. Les rodomontades opaques de Vladimir Poutine, l’erratisme de Trump ou Bolsonaro, il n’y a là rien de créé par la situation sanitaire, qui simplement ouvre un nouveau champ à l’action ou à l’inaction, et à la continuation. Chaque régime répond à la pandémie selon son propre mode de gouvernement: comment voudrions-nous qu’il en soit autrement?
Aussi chez nous, en démocraties libérales, à quoi pouvions-nous nous attendre de la part de nos gouvernements?
En gros, et très simplement, à ce qui s’est produit un peu partout, avec des variantes nationales selon la prospérité (Allemagne), l’autoritarisme (France, Cinquième République), le niveau de méfiance envers l’action publique (Royaume-Uni, Pays-Bas, Suède).
La France s’est particulièrement illustrée dans le mensonge d’État et la poursuite de son durcissement policier et judiciaire bien antérieur à la syndémie, la Belgique dans un folklore d’ignorance et d’impréparation avant un second gouvernement plus technique sans être toujours plus compréhensible pour la population, et bien sûr ne rompant pas avec les évolutions évoquées ci-dessous.
Ce qui est préoccupant sans être nouveau, et commun à tous nos pays de démocratie représentative de moins en moins représentante de l’intérêt général, c’est le perfectionnement d’une société de contrôle déjà bien engagée et dénoncée depuis quelques décennies (Gilles Deleuze en 1990, à la suite de Michel Foucault), les atteintes aux libertés fondamentales, la minoration du jeu parlementaire pourtant constitutionnel. Le tout sur un fond d’une gravité considérable, lui aussi bien étudié et dénoncé depuis au moins les mêmes années 1990, un fond non pris en compte d’inégalités croissantes, ne pouvant que s’aggraver dans la spontanéité systémique du néolibéralisme. Les populations précarisées paient en toutes choses le prix fort – comme le montrent aussi les récentes inondations en Belgique.
Il n’y a rien ici de « sanitaire ». Mettre ce terme en exergue dans l’analyse ou pseudo-analyse est inexact et réducteur, éloignant de la sorte la réflexion des dynamiques fondamentales de la stratification sociale et de ses injustices.
La crise du covid-19 est éminemment politique, au sens large et fort du mot: comment vivent ensemble sur un certain territoire, des humains mieux caractérisés comme membres de groupes et sous-groupes sociaux que comme individus supposément atomisés.
Il était temps que ce soit publié quelque-part, merci !
Bonjour Monsieur Guy,
Le paragraphe 4 de votre article trouve un écho ( qui a lancé le premier cri? » ) dans le tracts Gallimard N°23 de Barbara STIEGLER » DE LA DEMOCRATIE EN PANDEMIE » – Janvier 2021
Bien à Vous,
Michel Evrard
Bonjour Monsieur Michel !
Je reconnais toujours mes dettes, et Barbara Stiegler m’a nourri. Tapez « Barbara Stiegler » dans le bouton « recherche » de mon blog et vous vous en convaincrez aisément. Je reconnais largement sa supériorité en beaucoup de points, voire en tout point, sur mon zèle de commentateur intermittent.
Mais je n’arrive pas à compter comme vous jusqu’à 4 et à trouver l’écho dont vous me parlez…
Ah, j’ai trouvé ! Je cherchais dans un autre billet… :((
Oui, tout à fait. En réalité, je connaissais « syndémie » avant de lire le Tract de Barbara, qui elle-même s’en remet au rédacteur en chef du Lancet.
Un ami qui a travaillé longuement aux Nations-Unies avait lui-même écrit sur le sujet dès 2004 et m’en avait averti.
https://condrozbelge.com/2021/08/05/ceci-nest-pas-une-dictature-sanitaire/#comment-45625
Bien d’accord avec vous, Guy. Attention au sens des mots. Voyez-vous, ici en France, je ne suis pas obligée de m’encarter, on ne m’impose aucune religion, je peux trouver tous les livres sur tous les sujets, les bibliothèques sont libres d’accès sans condition, aucun film n’est censuré, on ne coupe pas Internet, etc….
Ce n’est pas que tout soit pour le mieux dans le meilleur des mondes. Nos élus mentent honteusement, la presse déforme les faits selon les exigences de ses financeurs, la police abuse de plus en plus de ses pouvoirs, les syndicats récupèrent, la pub aliène, etc… mais c’est à nous (et c’est même notre devoir) d’y voir clair et personne ne nous empêche de le faire. Un de mes voeux serait que ceux qui se disent lucides, au lieu de se contenter de le dire, agissent de manière tout aussi lucide. On pourrait rêver (ce n’est qu’un exemple) d’un grand boycott national des 9/10èmes des émissions télé, ce serait déjà un bon pas pour l’humanité. Ou trouver d’autres formes….
Pour ce qui est du sanitaire, je me suis fait vacciner parce que ce serait trop bête de mourir de la Covid comme mon voisin qui ne l’était pas, vacciné, et qu’il faut bien tenter de bloquer la syndémie, on n’a pas d’autre moyen pour l’instant.
Le pass n’a rien de sanitaire. C’est un chantage de l’État qui n’a pas eu le courage de rendre la vaccination obligatoire, comme sont obligatoires les vaccins pour les enfants qui, au moins, peuvent grandir plus tranquillement qu’il y a ne serait-ce que 150 ans. La dernière victime de la polyo que j’ai pu rencontrer était un pauvre pantin désarticulé d’une trentaine d’années, c’était en 1970. Comme sont obligatoires encore les vaccins pour se rendre dans certains pays.
Bonjour à tous ceux qui liront, et à Guy qui le permit.
La maladie, politique ou sociale comme vous préférez, associée au vaccin n’est probablement pas encore une dictature, et certainement pas « sanitaire ». Mais il est certain que l’urgence sanitaire a été gérée d’une manière qui dénote une énorme ignorance et un peu de mauvaise volonté.
Ces deux défauts ensemble pourraient être dangereux pour la démocratie à l’avenir, disons-le ainsi, par euphémisme. J’essaie de résumer (pour l’Italie) :
1. Mensonges répétés, comme « Enfermons-nous à la maison, nous arrêterons la pandémie » qui est comme guérir les symptômes et laisser progresser la maladie. Ou « La Suède paie pour avoir laissé tout ouvert », quand les Suédois, qui sont plus habitués à s’autogérer que d’autres peuples, ont mieux répondu à de simples recommandations.
2. Organisation déficiente, surtout par internet. C’était dur pour moi d’avoir un rendez-vous pour le vaccin à un endroit accessible par une personne âgée, seule, et qui ne conduit pas facilement sur de longues distances.
3. Le problème des « étrangers », comme René, qui résident en Italie depuis des années, mais qui pour diverses raisons n’ont pas de carte de santé, et donc ont eu des difficultés à se vacciner. J’ai été impressionnée quand j’ai appris ça. Si c’est une pandémie, il ne devrait pas être important d’avoir payé le Système National de Santé ou une autre assurance, ou – je veux être extrême – n’avoir rien payé. La vaccination protège la société, donc la société devrait prendre en charge les quelques exceptions à la règle; le contraire est de se ridiculiser.
Mais avant de conclure, je voudrais dire que j’ai trouvé les groupes de soins à domicile de COVID et l’organisation pour l’administration de vaccins remarquablement efficaces, au moins ici à Varèse. Si l’Italie fonctionnait de la même manière dans d’autres domaines…
Bon dimanche, excusez-moi d’être si longue.
Merci, docteur !
Imaginons que « syndémie » remplace « pandémie » dans chaque article de presse, dans chaque billet télévisé.
…Ça ferait jaser !
Bonjour à vous tous qui laissez un message et à toi aussi Guy,
Comment comprenez vous que n’étant pas obligatoire, le gouvernement français pousse le bon peuple à quand même se faire vacciner, d’abord c’était pour pouvoir voyager, maintenant pour aller au restau etcccc, et concernant les grandes surfaces, cela dépendra des préfectures…Étonnant quand même car je trouve que ce sont dans ces espaces clos que le virus se propage le plus.
Mais Macron a été placé par la finance, IL ne peut donc pas les décevoir… Les policiers et les militaires ne doivent pas se faire vacciner …pq ? IlS sont en contact direct avec les gens… Il ne doit pas se les mettre à dos, ils sont son bras armé, on l’a vu lors des manifs des gilets jaunes…
Je vous conseille de lire, sur internet gratuit je pense, l’excellent livre de Juan Branco sur Crépuscule…édifiant…vous serez alors convaincu que peu importe qu’on parle de dictature sanitaire ou autoritarisme, Macron n’en a rien à foutre de la santé des gens… Allez, bon sang, avez-vous déjà oublié comme cette crise a été gérée ? Et créer la peur, ils y ont bien réussi..
Un autre livre de Xavier Bazin va vous faire tomber de votre chaise « Big pharma démasqué » et ce ne sont pas des complotistes… Bien sûr on peut manifester mais le peuple n’est pas écouté…
S’agissant de créer la peur, il me paraît qu’un peu tout le monde s’y met. La peur de la nouveauté, contre les vaccins à ARNm, est largement activée à tout niveau de compétence et de carrière (au XIXème siècle, des professeurs de médecine « prouvaient » que les passagers allaient mourir lorsque les trains allaient atteindre la vitesse extravagante de 35 kilomètres à l’heure: rien de neuf aujourd’hui, et aucune raison que cela s’arrête.). La peur d’une supposée toute-puissance des toutes grandes fortunes, résumée par la peur des pouvoirs de Bill Gates, aussi. Le côté néfaste et toxique du Big Pharma n’a pas attendu le covid-19 pour être relevé…
Il faut réfléchir à « la spontanéité systémique du néo-libéralisme » et bien désigner l’ennemi public numéro un, ne pas se tromper de cible.
Ce blog accepte les anecdotes comme commentaires? En voici une, avec un peu d’enrobage…
En Italie, les vaccins anti-COVID sont, comme le tabac, un monopole d’état. Pour se faire vacciner, il faut être membre du Sistema Sanitario Nazionale SSN. Tous les Italiens sont membres et ont une Tessera (carte) sanitaria. Bien que 100% résident en Italie, je ne suis pas membre de ce Système pour des raisons que je n’explicite pas ici. C’est probablement contraire aux accords Européens, et je vois ça comme un symptôme de plus du désir d’une certaine Italie de se détacher de l’Europe.
Or donc, contre toute attente, il y a quelques semaines je reçois une lettre circulaire de l’Azienda Sanitaria Locale (ASL) de ma province, signée du directeur de l’ASL en personne, le docteur Orazio Francesco Barresi (Directeur f.f. S.C SISP). C’est donc que le SSN me connaît. Le bon docteur Barresi m’explique que je suis un vieux mec vulnérable, me menace un peu en me promettant quelques misères si je ne suis pas vacciné, et me dit que c’est vraiment facile de se mettre en règle. Il m’explique qu’il suffit que je me rende dans un des nombreux points de vaccination et m’informe que, si j’ai des problèmes, je peux lui écrire un mot à l’adresse urp@aslal. it.
Quelques jours plus tard, je me pointe dans une espèce d’énorme hangar à Casale Monferrato, où on a monté quelques tentes, avec des barrières pour canaliser la foule, des gardes, des vaccinateurs, des gens qui font la file, et aussi, évidemment, des gens qui entrent sans faire la queue parce qu’ils connaissent quelqu’un à l’intérieur… l’Italie, quoi!
Donc, je finis par arriver au premier contrôle. Voici comment s’est passé le dialogue entre l’employé E et moi-même (G); (je traduis):
E: Votre carte sanitaire, SVP
G: Je n’en ai pas
E: Comment se fait-il que vous n’ayez pas de carte sanitaire
G: (J’explique)
E: Vous êtes étranger?
G: Je suis belge
E: Comment tu t’appelles?
G: « G… »
E: Écoute-moi bien, G…! Nous pouvons te vacciner uniquement et exclusivement si tu es en possession d’une Carte sanitaire. Bonne journée!
Me voilà non vacciné comme devant. Franchement, ça ne me dérange pas plus que ça, et ce n’est pas par hasard si j’ai attendu aussi longtemps. Mais me faire jeter par un débile, je le digère plus difficilement…
Attendez, c’est pas tout… Rentré chez moi, j’ai envoyé le 27 juillet un message à mon ami le docteur Barresi. Il s’agissait d’un email recommandé, avec accusé de réception. Le message a bien été reçu, mais j’attends encore la réponse.
Cette anecdote est acceptée. Condrozbelge considère que les anecdotes sont à l’histoire, et même à la grande avec un grand H, ce que sont les os uniques aux paléologues : ils permettent de définir des inférences certaines même si limitées (cet animal est un bipède), comme elles permettent de révéler des conditions environnementales nécessaires à leur existence (Vous êtes étranger ? Je te tutoie.) « Anecdote » est donc un terme sur la pertinence et l’usage duquel je m’interroge.
Cela dit je ne connais pas assez l’Italie pour avoir compris la spécificité locale des politiques de gestion de la syndémie en cours.
Je suis donc heureux d’apprendre que la vaccination (ou la santé ?) est une régie d’État, comme celle du tabac, et que dès lors la bureaucratie y est prospère, comme un peu partout en capitalisme (David Graeber pour les intimes, call-centers pour tous). Dame, au pays de la combinazione (selon la rumeur), il FAUT que la bureaucratie soit à la hauteur. Et réciproquement
Il paraît que personne en Italie ni au monde ne connaît le nombre des instituts d’Etat, avec au moins un directeur (toujours), et quelques employés ou secrétaires (variable). De temps en temps, on en sort un du chapeau du silence, qu’aucun journaliste n’a jamais connu.
Ce qui est plaisant, c’est que personne au monde ne connaît non plus le nombre de bases militaires étasuniennes sur la planète, qui tournerait autour de 1.100, de même qu’en Israël, il y a des sociétés de cyber-ingénierie dont personne ne connaît le nom.
Quel était le sujet ?
Merci, Guy ! Encore une mise au point très clair, qui recoupe me semble-t-il le propos de Barbara Stiegler.
On ne peut rien te cacher! :))
Autant je puis vous suivre sur la question de la syndémie, autant je ne puis le faire sur votre refus de qualifier la situation politique de « dictature ». Vous avez à mon sens une vision restrictive de la dictature, une société de contrôle comme nous commençons à la subir est une forme de la dictature. Des lois sont votées qui vont permettre l’institution de contraintes sociales et même pénales pour des raisons « sanitaires » parfaitement arbitraires. Des limites aux déplacements, des lieux interdits, les manifestations interdites ou « encadrées », l’interdiction professionnelle, les menaces sur les soins, etc … me font penser à la situation de l’Union soviétique.
Oui. Il manque juste les camps de travail, les arrestations arbitraires, la torture institutionnalisée, le musèlement de la presse et les monopoles des médias d’Etat, le syndicat unique, l’enrégimentement des enfants à l’école, y compris contre leurs parents, et quand ce n’est pas du socialisme réel, les milices en rue.
Le musèlement de la presse est bien avancé (non par l’Etat mais par ses commanditaires), la torture on n’y est pas systématiquement mais les actes de violences policières en rue comme dans les commissariats se multiplient, le syndicat unique en Belgique, il existe sous deux formes le front commun syndical et la Confédération européenne des syndicats, l’enregimentement des enfants à l’école pour la vaccination obligatoire et le respect des « gestes sanitaires » et l’isolement est parfaitement en oeuvre, …
Quant aux milices en rue, pour l’instant se marque par la transformation de la police en milice, voir entre autres les fameux CRS 8 casernés à Nantes.
Cerise sur le gâteau : l’interconnexion des bases de données de toutes sortes sans contrôle démocratique, qui permet un contrôle de la population que n’a jamais vraiment obtenu la Stasi.
Il est temps de revoir votre définition de la dictature.
Vous oubliez l’obligation de rouler à droite sur les routes et autoroutes, qui me rend très malheureux.
Je propose donc l’expression « dictature autoroutière » .
Dictature autoroutière? Bien essayé! J’attends par contre le tout électrique. Là, nous aurons des petites autos avec une autonomie de quelques centaines de km. Mon copain Hervé a dû faire escale chez moi, parce que sa nouvelle auto électrique n’a pas assez de jus pour faire Nice-Milan d’une traite. Faudra faire gaffe quand on volera une voiture! Les longues cavales dans le Wild West, c’est fini. On mangera de plus en plus dans la main des fournisseurs d’énergie. Nos petites vies seront de plus en plus locales. Les ponts sur les autoroutes pourront s’écrouler en toute sécurité: plus personne ne passera plus par là. Sauf l’armée, évidemment, parce que (tu veux parier?) ils ne passeront pas à l’électrique, eux. Les émissions de CO2 militaires ne sont pas reprises dans les Communications Nationales à UNFCCC*. La dictature autoroutière ne fait que commencer!
* Ndlr: NFCCC, acronyme anglais de Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques
Bon texte ! Bravo !
Il y a bien longtemps, j’ai utilisé le concept de syndémie… Il est fort utile, mais ne semble pas prendre en France.
Toute pandémie n’est-elle pas une syndémie? De même, ne faudrait-il pas inventer un nouveau terme pour l’état disons coercitif, mis en place?
Oui, je suis assez d’accord avec vos deux remarques.
Que toute pandémie soit un syndémie, cela va de soi. Voyez le commentaire de JdG qui en parlait en 2004. Le terme de pandémie est trop descriptif, certains auteurs parlant d’épidémie sur plusieurs pays, d’autres sur au moins deux continents. Syndémie, qui date d’environ 1990 (Wikipedia), appelle à des questionnements plus utiles que jamais auparavant. On n’a jamais vu une espèce ouvrir un boulevard planétaire à un virus et ses variants en deux ou trois mois.
Pour caractériser la phase actuelle, je n’ai pas de réponse. La montée de l’autoritarisme et de la digitalisation (avec ses fractures) sont vraisemblablement des éléments notables, avec le creusement pas nouveau des inégalités.
Presque 10 mois plus tard, j’ai la réponse de Barbara Stiegler, une chercheuse en qui j’ai confiance: elle appelle notre régime « nouveau libéralisme autoritaire » .
Barbara Stiegler, nouveau libéralisme autoritaire et retraites 25 mai 2022