Bonjour!
Quel désastre que celui de la presse, quel désastre que celui de la gauche de gouvernement, l’abandonneuse des classes populaires.
Tandis que Libération, fondé en 1973 « sous l’égide de » Jean-Paul Sartre, ô j’hallucine, qui connut de remarquables conflits sociaux, est devenu le journal d’un milliardaire (Patrick Drahi) de l’argent roi, et se trouve dirigé par l’enfumeur Laurent Joffrin, petit marquis ayatollesque et mercenaire du cirage de pompes oligarchiques, avec quelques journalistes acquis à cette cause et d’autres qui vaille que vaille tentent de maintenir une ligne progressiste, pendant ce temps dis-je, que devient le Nouvel Obs co-fondé en 1950 par le lumineux et visionnaire André Gorz, né Gerhart Horst et se faisant alors appeler Michel Bosquet, par francisation de son nom de naissance, qu’est devenu le Nouvel Obs, nom familier du Nouvel Observateur?
Le Nouvel Obs a sombré avec la gauche de pacotille, de gouvernement, de paillettes et de mirages. Il s’appelle depuis 2014 L’Obs, et son surnom L’Obsolète s’est répandu jusqu’à moi.
Je n’aimais déjà pas sa tendance à cultiver la bonne conscience des nantis dès les années 1970, et je n’ai jamais pu le lire. Le ci-dessus cité et qualifié Laurent Joffrin l’a dirigé, l’impayable gobergeur Franz-Olivier Giesbert l’a dirigé, arrêtons là. Ses propriétaires, car la presse est, dans ce monde que nous espérons finissant, une propriété privée (privée de quoi?, demandaient les situationnistes), les propriétaires de L’Obsolète sont un quarteron de financiers proches du PS qui s’effondre, ils sont deux anciens et deux modernistes. On ne touche pas à la propriété, droit « sacré » de l’article 17 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789: vive la confusion.
Aujourd’hui, L’Obsolète tente de faire du tirage avec Emmanuel Macron.
Il n’y a pas de doute. Le verbe qui désigne l’action de passer d’André Gorz à Emmanuel Macron, c’est bien ‘sombrer’.
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À C. V.
Crédit Frédéric Lordon.