La peur

 

 Bonjour!

 

La peur se répand dans l’opinion, dans l’électorat, parmi les salariés, chez les indépendants, les précaires, les étudiants, les agriculteurs, les chômeurs, la peur étreint les ‘petits’, et même les ‘moyens’.
Nos sociétés suintent la peur. Les peurs sont manipulées par la propagande, les médias, les démagogues. Sur un fond de large dépossession des moyens d’existence et de destruction de l’avenir, qui est une peur fondamentale, la haine de l’autre, l’amour des frontières, des murs et des barbelés, sont des peurs réactionnelles et réactionnaires qui montent, et se revendiquent pignon sur rue.

Cependant il y a des peurs salutaires.
La peur est, comme la surprise, une émotion qui prépare à l’action.
Mais voilà que nombre de peurs légitimes et raisonnables sont anesthésiées.

Ainsi, la peur du nucléaire est non seulement salutaire, elle est un devoir!
Le dossier à charge du nucléaire est instruit et sur-instruit, les campagnes militantes de contre-information se multiplient, les gestionnaires politiques et industriels, main dans la main, vont au-delà du raisonnable, et rien n’y fait, ça ne secoue pas l’opinion: nous touchons ici les limites du pouvoir de la raison en terre humaine. Car la raison est petite est les passions sont grandes, a dit je ne sais plus quel philosophe. Les gens bougeront quand ils auront peur, lors du prochain accident nucléaire, dans le désordre et peut-être dans le chaos et jusqu’à la panique. Alors, n’est-il pas souhaitable d’agiter l’imagination et de produire cette peur anticipativement, puisque de toute façon elle agira un jour ?

Partout où il y a déni, il y a la négation d’une peur légitime.

Regardez ces gouvernants.
Ils courent et concourent au creusement des inégalités, sans avoir peur. Ils persévèrent dans des recettes de prédation économique qui ont font faillite et nous mènent à l’abîme, sans avoir peur. Ils prolongent la durée de vie de centrales nucléaires au-delà des limites de leur conception et de leur fiabilité, sans avoir peur. Ils courent au tout sécuritaire dans leur sauve-qui-peut électoraliste, avec un horizon rétréci aux législatures, sans avoir peur. …Ils piétinent les principes auto-proclamés des démocraties pour des calculs géopolitiques e

8 réflexions au sujet de « La peur »

  • 18 mars 2016 à 11h10
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    Merci Guy.
    Il y aussi les peurs de celles ( surtout) et de ceux pour qui le présent et le demain sont angoissants faute de pain et d’argent, l’angoisse aussi que leur enfant tombe malade sans pouvoir être soigné!

    Je râle sur les infos de nos JT (RTL ou RTBF) qui, durant 30 minutes et plus, rapportent les événements (?) de Forest. Pendant ce temps-là, le gouvernement concocte les régressions en Sécurité Sociale, en droit de grève… Nous sommes dans le registre de la manipulation… et pas de l’information!

  • 16 mars 2016 à 20h27
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    En fait les « élites » sont des trouillards, les plus grands trouillards qui soient peut-être. La Richesse et le pouvoir en sont bien les preuves. Ce sont des citadelles où ils se vautrent à l’abri derrière des murailles d’or, de fusils et de haine. Ils ont une forte propension à vouloir « persévérer dans leur être ». C’est pourquoi la (leur) Sécurité est le gilet pare-balle dont s’affuble leurs peurs.

  • 16 mars 2016 à 18h58
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    The fear is the best’man friend
    La peur aussi une bête rampante qui fait honte
    Ne pas avoir peur d’avoir peur

  • 16 mars 2016 à 16h30
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    Les dirigeants n’ont pas besoin d’ avoir peur puisqu’ils ont le pouvoir qui dispense de ce sentiment, en tout cas qui en atténue le ressenti.
    Mais c’est une illusion.
    J’ avais un professeur qui me disait que tout être humain, tôt ou tard dans sa vie, rencontrerait la souffrance. Le propre de la souffrance c’est qu’elle n’est pas mesurable ; on souffre ou pas.
    Ce qui n’est pas acceptable, c’est que des gens, soi-disant éduqués, instruits, pour se maintenir à leur place distillent à leurs semblables ce sentiment, par tout les moyens dont ils sont les possédants ; j’ appelle ceci de la perversion, comprenez quelque chose chose qui ne devrait pas être mais qui pourtant à la fin l’est.

    Thomas Piketty dit dans cette vidéo à propos de François Hollande, qu’il vienne s’expliquer. S’expliquer quant au fait d’avoir agi au contraire de pourquoi il avait été élu.
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=4&v=8DQ4o6QDJRo

    Ceci pourrait être appliqué à d’ autres dirigeants, par exemple en Belgique,leur demander pourquoi il faudra vraiment un accident nucléaire que pour fermer des centrales présentant des risques qui peuvent se transformer en « accident » nucléaire avec les conséquences qu’ on imagine dans un pays si densément peuplé.
    Ou pourquoi un allocataire social doit supporter que régulièrement on lui rappelle qu’ on surveille sa consommation d’ électricité alors que sur les paradis fiscaux, rien ou si peu.

    Pour conclure, boycotter l’ ensemble des médias, peut-être pas, mais les sélectionner avec rigueur, afin de ne plus subir ce qui relève à la fin de la plus basse propagande, … et en arriver à ne plus dormir la nuit.

  • 16 mars 2016 à 16h18
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    Il y a très bizarrement une peur, pourtant omniprésente depuis déjà quelques années, sourdement d’abord mais de moins en moins, dont vous ne dites pas un mot, comme si vous vous censuriez. Peut-être cette peur-là – peur des gens qui n’ayant pas de voiture, sont obligés de prendre tous les jours le bus pour se déplacer, peur de ce genre de gens qui se sont trouvés ce jour funeste de 2011 Place Saint-Lambert à Liège, sous le feu de Nordine Amrani, n’est-elle pas convenable ?

  • 16 mars 2016 à 9h10
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    Contrairement à
    ce que l’on croit
    un homme qui a peur
    est opérant
    et opérationnel
    s’il sait se servir
    de sa peur

  • 16 mars 2016 à 8h33
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    Bonjour Guy,
    Naturellement. On ne peut rien trouver à redire à ce texte. J’ajouterai une autre de mes peurs : celle des mouvements d’extrême-droite qui gonflent dans presque tous les pays d’Europe. Et le résultat des élections de dimanche dernier en Allemagne, le succès de Pegida, n’est pas sans rapport avec la politique d’austérité menée par Madame Merkel, politique dont on nous a tant vanté le modèle.
    Cette peur-là, ne fait pas la une de la presse. De gros titres sur le sujet ne seraient pas très « vendeurs ». L’électeur s’en fout. Je suis bien d’accord avec ce « merci l’électeur ».

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