Salik entre Grès de Bouffioux et Le balai libéré, autogestions en Belgique

Émission L’Histoire continue, Radio-Première, du 25 juillet, 46 minutes.
Extraits du texte de présentation:

Salik est un cas emblématique d’une vague d’expériences autogestionnaires en Belgique. Dès 1973 le Grès de Bouffioux à Charleroi, le Val Saint Lambert en 1975, les poêleries Somy, les capsuleries de Chaudfontaine, les textiles Daphica à Tournai, les sablières de Wauthier-Braine, Le Balai libéré*** à Louvain-La-Neuve.

(*** Contenu Trois étoiles.)

C’est dans la série de l’été: Lire la suite

L’indexation ou échelle mobile des salaires en Belgique

Illustration Journal.lutte-ouvriere.org, fournie par DuckDuckGo

 

Bonjour!

L’indexation des salaires, appelée échelle mobile en France, est un trésor d’après-guerre de la sécurité sociale en Belgique. Le principe est simple: d’une façon automatique prévue par la loi, les salaires sont adaptés à la hausse des prix à la consommation. Voyons en pratique.
Le journal Le Soir donne ici (en ligne ou PDF), sous la signature de Cécile Danjou, une synthèse de la situation actuelle, qui verra les salaires de centaines de milliers d’ouvriers et employés augmenter autour de 11 % en janvier, en conséquence de l’inflation. Lire la suite

La rentrée des luttes sera-t-elle chaude ?

À venir fin du mois.

François Sarano : « La loi de la jungle est la loi de la paresse »

 

Bonjour!

Pendant des années, j’étais accablé par la liste infinie des raisons de désespérer de l’humanité. Puis, j’ai pris conscience que la liste des raisons d’espérer était tout aussi énorme, frappé notamment par la myriade d’actes héroïques posés au quotidien par des amis inconnus et anonymes.
Aujourd’hui, je viens de regarder les 48 minutes de cet entretien de reporterre.net avec François Sarano, docteur en océanographie devenu chercheur plongeur ou plongeur chercheur, intitulé « François Sarano : ‘La loi de la jungle est la loi de la paresse’. » Un régal d’humanisme et de confiance en l’avenir, malgré le désastre en cours.
François Sarano est aussi co-scénariste du film Océans de 2009.

PS: rappelons que Reporterre.net est un journal en ligne consacré aux questions environnementales et donc sociétales, sans actionnaires ni publicité, vivant uniquement de dons. Comme dans les vrais restaurants, on peut consommer d’abord et payer, verser une obole, après, à la différence de la restauration rapide, où l’on paie d’abord.

CoronaViral, 24 – Et la 5G dans tout ça ?

Illustration de l’article de lundimatin

 

Bonjour!

Proximus, l’opérateur historique de téléphonie en Belgique, a voulu profiter de la pandémie pour installer la 5G dans quelques communes du pays, que la plupart des bourgmestres concernés ont interdite. À Bruxelles, les normes régionales d’exposition aux ondes excluent cette extension de l’Internet « sans fil » (…pour l’utilisateur final). En Suisse, la construction des infrastructures nécessaires à la 5G, qui a commencé, se trouve interrompue suite à un puissant mouvement de mécontentement dans la population. On a vu çà et là des antennes 5G incendiées, surtout en Angleterre. Mais partout sur terre, la 5G progresse, tandis que dans l’espace, il est prévu de répandre 30.000 satellites en orbite basse pour connecter l’ensemble de la planète. Lire la suite

Il faut nuire aux grands actionnaires pour qu’un gouvernement recule


Bonjour!

Quelques nouvelles de chez les salauds.
Il y a une leçon derrière l’événement raconté ci-dessous, qu’il n’est pas inutile de rappeler: il faut nuire au Medef, l’organisation patronale des grandes entreprises cotées en bourse, pour que le gouvernement français recule sur un projet. En 1995, c’est le Medef qui a dit au premier ministre Juppé de retirer son projet sur les retraites, après quinze jours de grève qui lui coûtaient trop cher. Et la leçon vaut pour les autres pays.
En France, l’avocat François Boulo (ça ne s’invente pas), porte-parole des gilets jaunes de Rouen, recommande depuis plus d’un an le blocage de l’économie. Il a appelé à la grève générale dès début 2019. Aujourd’hui, l’idée qui monte, c’est de bloquer les raffineries de pétrole, et il y a des débuts. Un appel à la cotisation générale pour financer les grèves dans ce secteur a déjà été lancé au moins une fois.

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Macron, exfiltré du Théâtre des Bouffes du Nord à Paris

Photo : NnoMan – Collectif OEIL

 

Bonjour!

Le couple Macron a connu une petite mésaventure hier soir au théâtre. La voici narrée sur le média Là-bas si j’y suis de Daniel Mermet (site sur abonnement, avec quelques articles en accès libre.) https://la-bas.org/la-bas-magazine/au-fil-de-la-bas/macron-l-exfiltre  :

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Au théâtre des Bouffes du Nord

Macron, l’exfiltré

Le Quand le théâtre est dans la rue

Comment faire sortir le théâtre du cercle étroit des initiés ? Comment atteindre le grand public avec des pièces qui le concernent et des mises en scènes qui le touchent ? À ces questions mille fois posées dans le monde de la culture, le spectacle donné hier soir au théâtre des Bouffes du Nord a apporté une réponse éclatante.

En voici le déroulement. Lire la suite

France: pour soutenir les grèves

 

Bonjour!

Des dizaines de milliers de gens se battent par la grève, en France, contre le projet de réforme des retraites. Or une grève, ça met à mal les budgets des ménages !

Dans un appel publié par Mediapart, les artistes et intellectuels suivants appellent à un soutien financier. (Précisions bancaires en fin de billet)

Étienne Balibar, philosophe ; Patrick Bard, romancier, photographe ;
Jean-Marie Bigard, humuriste ; Laurent Binet, romancier ; Fred Le Bolloc’h, auteur ; Jordi Le Bolloc’h, comédien ; Livio Le Bolloc’h, réalisateur ;Yvan Le Bolloc’h, comédien ; Mathieu Bourgasser, Président de la Film(e) équipe ; Michel Broué, mathématicien.
Dominique Cabrera, cinéaste ; Maxime Carsel, réalisateur ; Stéphanie Chevrier, éditrice ; Yves Cohen, historien ; Antoine Comte, avocat ; Fanny Cottençon, actrice ; Alexis Cukier, philosophe.
Didier Daeninckx, romancier ; Leyla Dakhli, historienne ; Vikash Dhorasoo, ancien footballeur, consultant media ;
Didier Éribon, philosophe ; Annie Ernaux, écrivaine.
Pascale Fautrier, romancière ; Geneviève Fraisse, philosophe ; Dan Franck, écrivain, scénariste.
Bruno Gaccio, auteur ; Dominique Grange, chanteuse ; Nedim Gürsel, écrivain.
Sam Karmann, comédien, réalisateur.
Geoffroy de Lagasnerie, philosophe ; Jean-Marie Laclavetine, écrivain, éditeur ; Édouard Louis, écrivain ; Matthieu Longatte, réalisateur ;
Didier Maïsto, PDG de Sud Radio ; Corinne Masiero, comédienne ; Gérard Mordillat, romancier, cinéaste.
Toni Negri, philosophe. 
Roland Pfefferkorn, sociologue ;
Patrick Raynal, romancier ; Emmanuel Reich, conseil aux CE.
Emmanuel Renault, philosophe ; Judith Revel, philosophe.
Christian Salmon, écrivain et chercheur ; Jean-Marc Salmon, chercheur en sciences sociales ; Alain Serres, écrivain pour la jeunesse, éditeur ; Shirley et Dino, humouristes.
Tardi, dessinateur ; Emmanuel Tugny, écrivain et compositeur.
Éric Vuillard, écrivain. Lire la suite

Les lendemains du 5 décembre – Libre et provisoire synthèse sur le projet macronique de réforme des retraites

 

(Texte écrit les 6-8 décembre)

Bonjour !

Les événements se précipitant, je me suis documenté sur la réforme des retraites que veut imposer Emmanuel Macron. Je livre ici une synthèse provisoire sur la question, que j’appelle « libre » en ce sens que je ne vais pas appuyer dans le texte chacun de mes dires par un lien. Je puise notamment dans des médias sur abonnement, Là-bas si j’y suis, Mediapart, Arrêt sur Images, qui tous mettent néanmoins, notez-le, certains textes ou émissions en accès libre. Je donne en vrac quelques sources parfois référencées au bas de ce billet.
…C’est un destin incontournable, pour les Belges francophones, que de suivre de près ou de trop près l’état de notre voisin du sud. Et non sans raisons. Pour le mouvement social comme pour le nucléaire et d’autres sujets et pratiques, nous sommes sous influence.

Répartition ou capitalisation Lire la suite

La cohérence et les tartuferies d’Emmanuel Macron selon Romaric Godin

La Guerre sociale en France – Aux sources économiques de la démocratie autoritaire (éd. La Découverte, 245 pages, 18 euros) est le dernier livre de Romaric Godin, journaliste actuellement chez Mediapart, lequel y consacre un large article (ici en PDF).

Romaric Godin étudie un peu finement la position de Macron, avec sa cohérence et sa « tartuferie », qui repose essentiellement sur des axiomes assumés comme non critiquables. C’est donc par la critique des axiomes, comme pour un paranoïaque et comme pour la « science » économique universitaire dite néo-classique, qu’on peut échapper à sa logique. Par exemple, le mantra macronien « progressisme » consiste à favoriser la possibilité de chacun …de se vendre au mieux sur le marché du travail.
Entre parenthèses, Macron a été co-rédacteur du rapport Attali, ce faiseur de rois campant complètement sur une même ligne du « tout ou rien ».

Macron se dit progressiste.
Quel est donc le progressisme de ce « réformateur » qui a donné le titre « Révolution » à son livre d’entrée en politique?
Voici ce qu’en dit Romaric :

Le progressisme se veut social parce qu’il entend donner à ceux qui ne les ont pas les moyens de venir sur le marché du travail, là où le capitalisme manchestérien ne se souciait pas de la capacité des hommes à se vendre. Il les prenait comme ils étaient, pour ce qu’ils étaient. Ici, le « progressisme » ne cesse de parler d’humain, parce qu’il entend donner à chacun cette capacité à se vendre. Il y a cette idée que l’on peut en permanence améliorer sa compétitivité individuelle et mieux réussir sur le marché. Le libéralisme d’antan laissait l’individu se débrouiller avec ce qu’il avait, le néolibéralisme veut améliorer la capacité marchande de chacun. La compétition n’en est pas moins féroce, et le résultat pas forcément différent.
Cette action se fait, d’abord, par une logique de workfare : l’État doit assurer à chacun des revenus minimum permettant de se présenter sur le marché du travail. Mais il ne peut le faire que si ces revenus sont effectivement utilisés pour aller sur le marché du travail. Autrement, il s’agirait d’une rente. Le soutien contre la pauvreté n’est donc pas un humanisme, c’est un soutien au marché qui est conditionné à la participation de l’individu a ce dernier. Deuxième moyen, la formation et l’éducation, qui doivent assurer la capacité marchande permanente de l’individu sur le marché du travail et permettre une adaptation de l’individu aux demandes du marché. Dernier moyen, la lutte contre les discriminations, qui n’est cependant pas une spécificité de ce « progressisme ». Là encore, il ne s’agit pas d’un quelconque humanisme mais d’une logique de marché : toute discrimination est une rente parce qu’elle favorise un acteur de marché plutôt qu’un autre sur des critères non économiques. Mais c’est souvent une tartuferie car les discriminations, raciales et sexuelles, s’enracinent aussi dans des déterminations économiques. L’illégalité formelle de la discrimination ne dit rien des différences sociales qui, souvent, aggravent les discriminations existantes. Si les personnes d’origine étrangère sont moins bien formées en raison des capacités économiques de départ de leur famille, elles seront toujours proportionnellement moins nombreuses à réussir. Surtout si les protections sociales sont affaiblies et renforcent encore les inégalités sociales de départ. Mais, comme la réussite n’est qu’individuelle, ces circonstances sont largement niées. La lutte contre les discriminations est donc un paravent de la libéralisation. On constate, du reste, que ce « progressisme » n’est largement que de façade, la politique migratoire d’Emmanuel Macron étant très peu ouverte et centrée sur les besoins du marché.
(…)
À noter : le progressisme ne discute pas, ou à la marge, le résultat de la loi du marché, puisqu’il estime que la redistribution est trop forte. Toutes les inégalités issues de la justice du marché sont acceptables. Le travail, produit du marché, est un « vecteur de mobilité sociale et d’émancipation » et ceux qui veulent vivre mieux doivent donc mieux répondre aux demandes du marché. C’est là une responsabilité individuelle. Grâce au marché, le progressisme remplace la redistribution par des droits.