Michael Moore avait prédit l’élection de Trump dès le mois de juillet

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En brun, les quatre États de la Rust belt, la « ceinture de la rouille »

 

Oui, et voici le début de son article:

Chers amis, chères amies,

Je suis désolé d’être le porteur de mauvaises nouvelles, mais je crois avoir été assez clair l’été dernier lorsque j’ai affirmé que Donald Trump serait le candidat républicain à la présidence des États-Unis. Cette fois, j’ai des nouvelles encore pires à vous annoncer: Donald J. Trump va remporter l’élection du mois de novembre.

Ce clown à temps partiel et sociopathe à temps plein va devenir notre prochain président. Le président Trump. Allez, dites-le tous en chœur, car il faudra bien vous y habituer au cours des quatre prochaines années: « PRESIDENT TRUMP! »

Jamais de toute ma vie n’ai-je autant voulu me tromper. Lire la suite

Le gouvernement Michel va contrôler l’eau et le gaz des chômeurs

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Regardez-le sourire.
Souris, Michel.
Souris, fils Michel!
Ô grandiose mission!
Ô courage de tes réformes.
Répétez, les enfants: fraudeurs chômeurs, fraudeurs chômeurs, fraudeurs chômeurs. Lire la suite

Emmanuel Todd : « Priver le PS de son dernier rempart : les frondeurs »

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Cité par Simon Leys dans « Orwell ou l’horreur de la politique » , 1984, p.12

Bonjour!

 

La réflexion fut britannique, la voici française, et nous pourrons l’étendre à notre pays.

C’est Emmanuel Todd qui déclare: il faut « priver le PS de son dernier rempart : les frondeurs ». Les frondeurs, ce sont les députés du PS qui, sur des positions de gauche, renâclent un peu, s’abstiennent parfois, pour en général finir par s’aligner sur la ligne, ou la discipline, du parti.
« Que le PS soit de droite, poursuit Emmanuel Todd, tout le monde le sait. Mais il faut maintenant les priver de leur dernier rempart : les frondeurs. Ce sont eux qui vont servir d’ultime alibi. Ils sont certes sympathiques à titre individuel, mais ce sont désormais eux les plus nocifs, eux qui empêchent une clarification. Ou alors, qu’ils soient conséquents, et qu’ils fassent tomber le gouvernement. Le reste relève de l’agitation.
Être de gauche c’est ne plus jamais voter PS. Et il ne faut pas regarder ça comme un geste négatif, mais au contraire positif : se débarrasser du Parti socialiste, c’est ouvrir un champ des possibles. » Lire la suite

À chaud

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Internet. Le genre d’images que suscite l’action des (ir)responsables de l’UE

Bonjour!

Wolfgang Schäuble a raté ses tentatives réitérées de pousser la Grèce à la sortie. C’est une victoire du mythe de l’euro dans l’opinion grecque. – Et aussi du recul devant un inconnu redoutable, malgré l’exemple trop peu diffusé de l’Islande.

Tout le reste est sinistre. Est-ce que la scène grecque va encore nous surprendre? Elle a fait des choses extraordinaires et totalement imprévues.

Eric Toussaint pense que le gouvernement Tsipras aurait dû menacer de suspendre le paiement de la dette unilatéralement. Mais il n’y avait pas de soldats pour cette campagne-là. D’accord avec lui qu’ « une restructuration conditionnée par des mesures néo-libérales est un mauvais accord. »

L’UE écoeure même les fonctionnaires européens, dit Le Monde.

Je pense comme d’autres que l’Union commence sa chute. Le roi est nu. L’Union Européenne n’est pas le culte de la paix. Sa désUnion a commencé, et la propagande de guerre de la Bild Zeitung et consorts ne la sauvera pas.

Par ailleurs, le monde, même stupéfait, ne s’arrête pas de tourner.

L’Espagne vote en novembre.

La bulle de la finance globalisée, de cinq fois le PIB mondial, ne peut qu’exploser prochainement. Dans les quatre ans, selon Gaël Giraud. De cela aussi, les intégristes du marché qui gouvernent l’UE ont peur. Ils ont craint que la Grèce ne soit le premier domino, et la peur a nourri leur haine de gens qui n’ont jamais prévu de s’entendre dire non.

Prosit !

Guy

Post scriptum
L’image ci-dessus est plus un symptôme qu’une vérité.
L’UE, soi-disant garante de la paix sur notre continent, nourrit ce genre de productions.
C’est la guerre par d’autres moyens, et c’est terrible.
En faire une opposition entre nations est une confusion et une arnaque. Il y a des « fascistes en col blanc », les économistes ultra-libéraux et leurs maîtres, dans tous les pays!
Une UE qui a la responsabilité de construire pour la paix, le prétend et s’en vante, ne devrait pas donner le flanc à ces critiques. Et encore moins sous cette forme-là. Sa faillite commence.

GR – 5 ! Juncker, Sakellaridis, Stiglitz, Krugman

A protester holds a sign reading "No" in Greek and French during a rally in support of Greece in Paris on June 28, 2015. Greece weighed drastic banking restrictions to stave off a financial collapse as anxious Greeks emptied cash machines amid fears that banks will be closed this week. AFP PHOTO / LOIC VENANCE
Paris, 28 juin 2015. AFP PHOTO / LOIC VENANCE

Bonjour!

Nous sommes dans une semaine grecque, à n’en pas douter, et un moment historique.

1. Juncker

Le Nouvel Obs écrit que Jean-Claude Juncker « peine à masquer sa désillusion » .
C’est bizarre, moi je suppose de la comédie.
Que notre commissaire en chef marque le coup, c’est sûr, et qu’il « peine à masquer », d’accord, mais il veut masquer quoi?
J’entends du paternalisme.
Des notions de morale sont énoncées.
Le grand mot d’Angela Merkel est brandi, le « travail ». (Ailleurs dans de nombreuses interviews, il parle de « jeu », comme Donald Tusk et d’autres.) « Ayant beaucoup travaillé », Juncker dit se sentir « trahi ».
Il le dit.

Il énonçait il y a quelques semaines qu’ « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. » Il l’a dit. Et ça n’est pas près de quitter sa biographie. Une des phrases qui précédaient cet aveu historique, c’était: « Dire que tout va changer parce qu’il y a un nouveau gouvernement à Athènes, c’est prendre ses désirs pour des réalités. »

Ici, en son for intérieur, il fait de son mieux pour « communiquer » un texte soigneusement revu par ses assistants aux dents longues et aux lourds diplômes.
Mais là n’est pas le problème.
Le problème, c’est que ce type est au service de l’Allemagne de Merkel et des banques de partout, et que comme premier ministre il a organisé une évasion fiscale au détriment des pays voisins, au profit de son grand-duché natal et des multinationales impériales. Les gouvernants des pays spoliés, dont le mien, ne lui en veulent pas, et laissent courir.
Je n’appellerais pas ça une union européenne.
Lui, et eux, si. Lire la suite

« Merkel est bête »

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L’aveu involontaire des gouvernants ouiouistes, comme il se dit en France, devant le parlement à Vienne: « Notre Europe, Votre choix » (Photo Leonhard Foeger/ Reuters)

Bonjour!

 

Mon titre est entre guillemets. C’est un des trois slogans de campagne d’un parti allemand candidat à l’élection au parlement neuropénien. Son deuxième slogan: « Non à l’Europe, oui à l’Europe. » Vous trouverez le troisième en fin d’article.

Pour y croire à son logiciel, la Merkel, elle y croit. Avec un peu de mauvaise foi, parce que sans doute elle le sait, ou le sent, qu’elle est crispée sur un credo incertain.
Elle n’est pas la seule en son pays, mais vu sa position, il faut bien qu’elle assume de représenter ce qu’elle prétend représenter. Frédéric Lordon explique très bien comment « l’Allemagne » se raconte des histoires sur son histoire.  La peur allemande sacrée de l’inflation, érigée en absolu de l’ugnion neuropénienne, n’est pas fondée. Ce n’est pas l’hyper-inflation de 1923 qui a mis Hitler au pouvoir, c’est la politique d’austérité qui a suivi la crise de 1929 – et bien sûr, plus avant, le traité de Versailles. Lire la suite

25 mai : pourquoi il faut voter PTB-go

Etienne Issartial, https://blogobic.files.wordpress.com/2010/03/regionales-2010.jpg
Etienne Issartial, blogobic

(Pour les pressés, le creux du propos tient dans le point 2.
J’ai commis ce lundi un billet où j’ai dit que je ne voterais pas PTB mais que je noircirais pour chacun des trois scrutins les cases de la liste PTB-go. Tout le monde n’a pas perçu la nuance, c’est bien normal. Notre temps à tous est compté.
Certaines réactions à ce billet, non qu’elles en fassent le souhait, me poussent à écrire le texte ci-dessous, qui est un appel à voter pour cette liste. J’attire donc l’attention du lecteur sur la nuance qui sépare ‘dire comment je vais voter’ et ‘appeler à voter’.)

*

La liberté d’expression est sacrée, nous sommes à peu près tous d’accord sur ce point.
La liberté d’expression n’a de sens, par définition, que si on la reconnaît à ses contradicteurs, à ses adversaires, aux amis qui se trompent, aux adversaires même de cette liberté. (Il y en a qui l’oublient, comme Manuel Valls qui, en le censurant, assure un supplément de succès à Dieudonné. Dans le cas Valls, « oubli » est façon de dire.)
Voici donc, pour ceux que je vais irriter, un petit test pour mesurer leur degré pratique d’adhésion à la liberté d’expression.

1. Voter le 25 mai. Pourquoi ? Lire la suite

Pourquoi je ne voterai pas PTB

voter contre le bolchevisme

D’abord, est-ce que j’irai voter ?
C’est une vraie question. Souvent, je ne votais pas. Intuitivement, je ne le sentais pas. Et factuellement, voici juste un exemple. Chaque année pendant une décennie, à New York aux Nations-Unies, un type a voté en mon nom et contre l’Irak de Saddam Hussein, un embargo sur les médicaments qui tuait des milliers d’enfants saison après saison, sans rien retirer aux soins dont pouvaient bénéficier Saddam et sa clique. Le type qui votait en mon nom à New York le savait, bien sûr, et, de façon tout aussi banale, on ne m’a jamais demandé mon avis.
Le 25 mai, je ne voterai pas pour que PTB-go me représente. Je voterai pour dire toutes mes réserves sur la représentation telle qu’elle fonctionne. Et le dire autrement qu’en restant chez moi, parce que je commence à avoir des fourmis dans les jambes avec tous ces élus qui agissent sans mandat.

Il y a en Belgique comme dans toute l’Europe, de plus en plus de gens qui vivent mal et qui redoutent le lendemain ou la fin du mois. Et parmi eux, alors que dans leur entourage proche, dans leur famille ou parmi leurs collègues quand ils en ont encore, certains choisissent l’extrême-droite, malgré cela un nombre croissant de ceux qui paient cash l’injustice, voteront pour un parti à la gauche de l’éventail électoral. Chapeau !
Le 25 mai, je ne voterai pas PTB-go. Je voterai avec ces gens-là.

Les élections, c’est comme le football. Lire la suite

Paul Jorion: Faut-il créer un nouveau parti ?

 

De la page d'accueil du site Les débats du blog de Paul Jorion
De la page d’accueil du site  Les débats du blog de Paul Jorion

 

Bonjour !

 

Je transmets un billet de Paul Jorion, paru sur son blog aujourd’hui.

 

Je ne peux que vous recommander de lire absolument son billet « Les causes de la crise » , éléments d’analyse me paraissant constituer un vrai minimum par les temps qui courent, et, pour la plupart, relever de l’évidence. Ils sont largement partagés par les auteurs indépendants.
Lisez tout aussi absolument, même en vous limitant aux têtes de paragraphe, ses « réformes à mettre immédiatement en œuvre ». Lire la suite

Causeries d’après élections

 

HollSarko

Bonjour,

 

Je ne sais pas vous, mais moi, les commentaires d’après élections me pompent l’air.
Et plus ils sont savants, ou apparemment savants, plus ils m’asphyxient.

En juin 2009, je m’énervais sur le site d’Une Autre Gauche, que j’avais erronément supposée représenter Une Autre Autre Gauche, voire Une Outre-Gauche, à propos des commentaires attribuant la qualité de sujets dotés d’un psychisme complexe et dignes de l’homo sapiens sapiens, à des mouvements dans les résultats électoraux censés exprimer le désarroi, la confiance, l’amour et la fidélité, le ras-le bol, des paris plus ou moins audacieux ou plus ou moins machiavéliques, et d’autres états psychiques élaborés motivant « LE » électorat.

Aujourd’hui, que de l’eau a passé sous les ponts de nos apprentissages, je lis le blog de Paul Jorion, et là aussi les attributions de sujet, comme, à d’autres microphones, ceux dont l’on charge « les-marchés » – dont la psychologie raffinée et volontariste ne vous a pas échappé, me hérissent un poil qui ne demande qu’à être caressé dans le bon sens.

Vous trouverez donc ci-dessous le billet que je viens de déposer aux pieds de ces excellents amis de Chez Paul Jorion Le Blog.

Bien à vous ! 

Guy

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Chers amis du discours,

Les élections, c’est comme le football, le football, c’est comme l’économie. Ce sont des occasions de bavarder sur le voile des choses. Ce sont des domaines de commentaire où se déploient des trésors d’observation, de mémoire et d’analyse, mais comme à Byzance finissante, les trésors de l’érudition appliqués à l’illusion en produisent que de l’illusion. Science sans conscience…

Les élections comme l’économie et toutes deux plus que le football, finalement, isolent un champ d’observation qui n’a pas d’autonomie, des tranches de réalité « surdéterminées », comme disaient les structuralistes, par des déterminations de fond, un champ dont l’examen ne semble produire de la pertinence qu’à la condition que le réel qui l’englobe, le fameux « toutes autres choses égales par ailleurs » des économistes, veuille bien s’en tenir à une discrétion absolue. Alors les équations keynésiennes paraissent fonctionner, et, dans les années « glorieuses » d’après-guerre, donner aux gouvernants l’illusion qu’ils maîtrisent l’allure, une petite relance par ici, un petit coup de frein par là, d’une monture qui en soi progresse à vitesse continue ou continûment accélérée, et qui bientôt ne répondra plus à aucune de ces mesures inspirées par le bon John Maynard K. L’économie n’a pas de réelle autonomie sur le long terme, et c’est bien pour cela que les discours d’un anthropologue, Paul Jorion, renvoient la très grande majorité des éconolâtrologues à leur impuissance. L’économie ne devrait pas être laissée aux économistes.

Les courbes électorales comme les statistiques financières sont des illusions du calcul aveugle, et ne peuvent rendre compte des inflexions de leur mouvement, qui par définition ne prennent pas racine dans les chiffres précédemment observables, mais représentent des ruptures de la continuité apparemment, algébriquement ou statistiquement, à l’oeuvre. La foi calculatrice, le sauve-qui-peut numérisateur, des conseillers en spéculation atteignent en ces temps d’autodestruction de la finance, un niveau presque touchant de dérisoire et de vanité.

Pour en revenir au commentaire électorisé, parler de stratégies et de victoires, de défaites et d’analyses, relève de l’inflation du cogito.
Lénine disait manipuler la console de pilotage de l’histoire. Mais c’est l’intérêt du Prussien qui lui a offert par wagon plombé une victoire que la vulgate internationaliste orientée-Moscou a prétendue sienne.
Roosevelt, le sauveur, n’a sauvé que le capitalisme et ses classes dominantes d’une crise auto-produite à la gravité jamais vue, et sa politique était de l’eau tiède en charge d’éloigner le feu de l’insurrection qui flambait dans les grandes villes.
Le Front populaire, lui, n’était pas une victoire électorale, mais la traduction dans les urnes d’un mouvement qui agitait le ventre de la France.
Quant à la tentative légaliste et électoraliste d’Allende, elle avait pour ressort une lame de fond populaire, qu’elle a menée désarmée à la casse.

Cessons de gloser doctement sur le miroir aux alouettes électoral ! Howard Zinn savait le dénoncer durant les vagues d’optimisme de la première campagne présidentielle d’Obama – ainsi son article intitulé Folie électorale à l’américaine.

Et saluons Paul Jorion de n’avoir pas cédé aux sirènes de l’engagement partidaire ou partisan.
Voilà toujours une casse d’évitée!