En Syrie, ce Rojava trop méconnu

Reportage Arte, 25 minutes

[Ceci est une version plus étoffée du récent Les femmes au Rojava

 

Bonjour !

Une réunion du conseil de votre quartier s’est déroulée hier. Le conseil est mixte, composé d’au moins 40 % de femmes et d’au moins 40 % d’hommes, et co-dirigé par une femme et un homme. À l’ordre du jour, un point a suscité bien des discussions : installer des poubelles collectives ou des bancs publics dans un espace disponible, et l’accord s’est finalement porté sur les poubelles.
Cependant, le deuxième conseil de votre quartier s’est réuni aujourd’hui. Composé uniquement de femmes, il a un droit de veto sur le précédent, et les femmes ont dit « Nous avions parlé de bancs ». La décision est donc prise de réaliser ce choix.
Dans votre ville, il n’y a pas un maire ou un bourgmestre, mais deux, une femme et un homme, et un conseil auquel participent des membres des différents quartiers.
Et il en va de même aux niveaux des cantons, des provinces, dans l’armée même. C’est la la loi, et c’est la Constitution.

Êtes-vous donc dans la Belgique ou la France de 2075 ?

Non, nous sommes au Rojava en 2025, et ainsi vont les choses au Rojava depuis 2015.

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« Je suis le cadavre de l’Autre »

Bonjour!

Formidable voix kurde sur le site Kedistan.net.

…Et terrifiant destin de ce peuple de 45 millions d’humains privés d’État, en butte aux maîtres d’Ankara, de Damas, de Téhéran, de Bagdad, dans le silence assourdissant des démocraties libérales, si promptes à s’auto-célébrer et à piétiner leurs chartes pour le commerce des armes et des ressources mondiales.

Voici le texte de Leyla Alp (aussi en plusieurs langues, turc, anglais et castillan, sur le site): Lire la suite

Lendemain d’élections en Turquie: un rappel

Un spectre hante Recep Tayyip Erdoğan, le président turc en exercice.

C’est le Kurdistan de tous pays, turc, irakien, syrien, iranien.
Car en effet le Kurdistan n’existe que dans les rêves de quarante-cinq millions de Kurdes, répartis principalement dans ces quatre pays, et dans une large diaspora au Moyen-Orient et dans le monde. L’autocrate d’Ankara en fait son cauchemar, vous voyez le genre de ce type, sympa et soucieux d’un avenir désirable pour tous.

Recep Tayyip Erdoğan livre aux Kurdes une guerre féroce dans son propre pays, que la presse mondiale passe sous un quasi silence, et les démocraties libérales, qui n’en sont pas à une hypocrisie près, attribuent au principal parti kurde de Turquie la qualité de « terroriste » , comme elles le faisaient sans modération pour les mouvements de libération aux temps lointains de la décolonisation. À plus d’une reprise et toujours dans son obsession anti-kurde, Recep Tayyip Erdoğan n’a pas hésité à envoyer son armée en Syrie, l’Otan dont la Turquie est membre faisant patte de velours à ce phare de l’humanité.

La photo ci-dessus est floutée par mes soins et par le drapeau non officiel du Kurdistan irakien, qui à la faveur de la destruction de l’Irak, autre haut fait de l’Occident, dispose depuis quelques années d’une certaine autonomie. Le soleil à 21 branches, nous dit Wikipedia, est présent dans plusieurs drapeaux kurdes.

 

Un but de ce billet est aussi de vous en rappeler un autre, déposé sur Condroz belge le 8 août 2016. Il fait écho à la sinistre et manipulatoire logomachie du patron turco-turc. N’ayant pas un mot à en retirer, je vous invite à le lire ou à le relire: