Bonjour !
Je vous souhaite malgré tous les nuages noirs qui s’amoncellent par-dessus nos têtes, le meilleur pour l’année qui vient.
Condroz belge reçoit à l’instant, venant du futur, la quatrième de couverture d’un nouveau livre :
La première grande syndémie finale avait deux ans. Les sociétés riches commençaient de se déchirer, comme lorsque toute question historique arrivant à maturité pouvait alors déchirer. Quand Israël répétait sa guerre à Gaza, les amis se déchiraient, les familles se déchiraient, Gaza devenait un sujet qui fâche, et même si cela ne durait que deux ou trois semaines, le signe de la maturation de la question israélo-palestinienne était là. Nous parlons ici de maturation dans un périmètre donné, celui de la conscience banalisée de l’Occident riche et dominant au début du deuxième millénaire EC. Pour ce qui est des populations locales, en particulier les dominées, cette maturation était effective depuis longtemps.
Il en allait ainsi en ces temps-là.Pour la syndémie covid-19, numérotée de son année d’apparition en Chine, on en était à la fin de la deuxième année de sa survenance, et le chiffre du variant viral baptisé omicron doublait, en décembre 2021, tous les deux jours et demi. Ce que représente une évolution exponentielle commençait à franchir les bornes protectrices de la pensée spontanée, bornée comme toute pensée, bornée comme les ressources d’une planète donnée, ici la Terre. La parole la plus forte du Bouddha a été, non pas « Tout est impermanence », mais « Tout est borné », et elle fut en conséquence radiée de la pensée universelle, car ce sont les chasseurs qui écrivent l’histoire et tiennent les archives, pas les lapins, et cette déclaration bouddhique des origines, les savants commençaient à peine à l’exhumer.
Que la maturation d’une certaine question historique s’imposait, cela ne faisait pas de doute, la hausse de la conflictualité sociale l’indiquait. Un milliardaire de l’époque se confiait à un journal ami, s’inquiétant que la nervosité monte dans la société. (1)
En effet, la hausse des protestations et la hausse des répressions commençaient de constituer un sujet …fâcheux. Des risques de violences allant jusqu’à la guerre civile se dessinaient. Les plus riches avaient déjà fait sécession (2), tandis que les classes moyennes hautes s’y préparaient en y comptant bien, de s’affranchir du désastre qui allait frapper l’ensemble de la société, ce qui pouvait diviser les générations. Chacun dans l’ordre décroissant des richesses et des sécurités, pays, classes, individus, s’imaginait à l’abri pour autant que de moins favorisés paient le prix des fléaux.
Tout au bout de la ligne du chagrin, les précaires, les pauvres, les sans emploi, les sans papiers, les migrants, étaient appelés à payer la note pour sauver le sommet de la pyramide des inégalités. Mais en vérité, une des plus anciennes arriérations (3) d’homo sapiens voulait que ce soient les femmes qui dans ces catégories, tout au bout de la ligne du chagrin en effet, seraient appelées à payer le poids de l’histoire.L’unité de proto-histoire du Centre Universitaire de la Commune a fixé vers 2022 EC le point d’irréversibilité-du-début-de-la-fin des Civilisations Inégalitaires Naïves, dont la forme finale s’était auto-désignée « Mondialisation » ou « Mondialisation 2.0 » . Le livre que vous tenez en main reprend le double mouvement de la lente montée des consciences post-inégalitaires et de son antonyme, la crispation des classes privilégiées et de leurs inconscients féaux [« fidèles à une autorité supérieure, un suzerain, un souverain » ].
Tandis que le bouleversement climatique anthropique allait balayer la plupart des problématiques alors convenues, les ressources attribuées aux modes de déplacement énergivores et inégalitaires maintenaient comme dans d’autres secteurs, leur part léonine, excessive et illégitime, et les propriétaires d’avions privés ou de voitures trop grandes, trop lourdes, trop puissantes, trop rapides, continuaient fin 2021 à s’échanger d’innombrables messages incantatoires « Bonne année ! » , « Bonne année ! » .
Pendant ce temps, un savant centenaire écrivait : « En embarquant pour 2022 attachez vos ceintures » . (4)
Les conditions d’advenue de l’Ère du Chaos étaient en place.
* * *
Notes
(1) Marc Coucke, lecho.be, 24 décembre 2021
(2) Christopher Lasch, 1995, https://fr.wikipedia.org/wiki/Christopher_Lasch
(3) Françoise Héritier et Pascal Picq, https://condrozbelge.com/2017/03/23/larrieration-profonde-du-male-humain-ancien-moderne-post-moderne/
(4) Edgar Morin, 24 décembre 2021
Illustration: Claude Monet, 1872, Impression, soleil levant.
Merci, Guy, même s’il s’agit de nuages noirs, on ne peut pas refuser de les voir. « Chacun dans l’ordre décroissant des richesses et des sécurités, pays, classes, individus, s’imaginait à l’abri pour autant que de moins favorisés paient le prix des fléaux ». C’est bien comme ça que ça se passe ! Allez, attachons nos ceintures.
Du coup j’ai lu aussi sur ton blog le sort à Rabah Meniker dont je n’avais jamais entendu parler.
[Note CB: Pour Rabah Meniker, voir Entre Fleury-Mérogis et Marche-en-Famenne, la vie brisée de Rabah Menike .]
Bonjour Guy,
2022, une année à découvrir,
aller plus loin, regarder autrement, encore rêver, écrire de nouvelles histoires, changer d’avis, souffler un instant, goûter aux plaisirs simples pour savourer tous les instants….
La solution est certainement dans tous les liens, ceux qui nous captent, et ceux que nous avons tissés. …En y ajoutant une utile dose d’inconscience !
Amicalement,
AM
Bonne année Guy nous avons besoin d’espoir en ces temps de déprimant. J’entends parfois le bruit des bottes.
Bonne apnée !
De la part de Mad Marx.
Ben, borgne année, Guy et borne santé, alors !
Ha ha! Merci mon cher! Je ne t’ai pas reconnu tout de suite, et un instant je me suis demandé si cette réponse était amicale ou pas. :)) Mais je n’ai pas de doute, maintenant !
l’ère du chaos, parfois nous y sommes déjà
mais je voudrais tant que prévalent la sagesse et la solidarité,
maintenant aussi pour ma toute nouvelle petite fille Lucie…
bonne année ?
Bonne année quoi qu’il en soit, et joies et bonheurs avec Lucie ! – Il y a trop d’yeux fermés sur le chaos, c’est pour ça que quelque chose crie en moi…