Les éléments qui suivent sont extraits, sauf mention contraire, d’un article signé par Yann Pouzols dans Mediapart, intitulé « La Turquie profite de la chute d’Alep pour combattre les forces kurdes » (1).
Il n’y a pas que les suprématistes israéliens qui parlent d’« animaux humains ».
La formule « vermine à figure humaine » est de Devlet Bahçeli, « leader de l’extrême droite du MHP et indispensable allié d’Erdoğan ». Lire la suite
Étienne Balibar est un philosophe marxiste ou néo-marxiste né en 1942, très lu après mai 68 pour sa co-écriture, avec Louis Althusser, Pierre Macherey, Jacques Rancière et Roger Establet, de Lire le Capital (1965). Il a depuis lors écrit nombre d’ouvrages et articles.
Son texte récent, « Géométries de l’impérialisme au XXIe siècle (1/2) », paru dans aoc.media, montre qu’à 82 ans, il est toujours agile intellectuellement et productif, très stimulant.
Pour l’anecdote, il est le père de l’actrice Jeanne Balibar.
Voici des extraits utiles proposés en guise de résumé, qui certes n’est pas court (c’est selon), mais (ne) représente (qu’)un tiers du texte original :
L’impérialisme et la guerre
l’empire en tant que forme politique possède un lien institutionnel avec la guerre et avec la fonction politique qu’elle remplit. Je l’exprimerai en forgeant un axiome « romain » qui vaut toujours à l’époque moderne : les empires sont toujours en train de faire la guerre à leurs « frontières » (qu’ils déplacent sans cesse) pour créer l’espace du commerce, de la législation et de la culture, autrement dit de la « paix », mais l’inverse est vrai aussi : ils font la paix et en élaborent les institutions pour pouvoir préparer et faire la guerre. Lire la suite
C’est sous le titre « Écocide, urbicide, technologie : nouvelles leçons guerrières au Proche-Orient », que Stéphanie Dadour, historienne de l’architecture, livre sur AOC.media un article remarquable, où à propos de la destruction de Gaza elle tente d’atteindre « le lectorat qui ne semble pas concerné par la complexité d’une situation géopolitique trop lointaine, [pour] ne plus parler de la guerre comme d’une injustice trop souvent abstraite, mais aborder le sujet depuis l’actualité et les intérêts de l’Ouest: écologie, construction et technologie ».
Écologie-construction-technologie, une trilogie permettant de sortir des aspects géopolitiques qui peuvent nous sembler incompréhensibles ou sur lesquels nous n’avons aucun contrôle à l’échelle individuelle ou collective.
Hélas cependant, nous savons par ailleurs Lire la suite
Soirée organisée par les Veillées pour la Palestine, qui se rassemblent depuis plus d’un an chaque mercredi et chaque samedi à 18 heures (jusqu’à environ 19 heures) devant la gare des Guillemins à Liège.
Le massacre hors de proportion de civils palestiniens à Gaza, dont de trop nombreux enfants, dure depuis plus d’un an. Nous donnons la possibilité à des artistes ainsi qu’au public d’exprimer leur solidarité avec la population gazaouite.
Les artistes se produisent gracieusement et les bénéfices seront versés comme antérieurement à l’ONG médicale française PalMed, active depuis longtemps à Gaza.
Chorale féminine À tantôt à vélo, poèmes et textes Sarah Graetz, trompettiste Maximus Proximus, rappeurs Toxca et Division Ruina, groupe latino Contratiempo, humoriste Angel Ramos, chansons populaires internationales Grup Yarum, oud et rap Yasser et Escobar, guitare et chant Juan Valderrama, Groupe des Veillées pour la Palestine. (Le groupe des Veillées pour la Palestine se réunit chaque mercredi et chaque samedi de 18 à 19 heures devant la gare des Guillemins.)
Où : Espace Marexhe, rue Haute Marexhe 142, 4040 Herstal
Dans son dernier livre, Jacques Généreux – qui porte bien son nom -, ancien économiste de référence de La France Insoumise, professeur à Science Po Paris, déploie comme à son habitude une réflexion puisant dans de nombreuses disciplines comme les sciences cognitives et la psychologie sociale.
Le titre capitalisme punitif est emprunté à un article de Mediapart signé Mickaël Correia. (1) Formidable et définitif, merci Mickaël.
…Condroz belge adopte ! Et rappelle que le langage appartient à tous. Emprunter une formule à autrui ne lui coûte rien, et enrichit le monde : …il faut « juste » reconnaître ces dettes-là, en permanence.
La non-pensée de droite, répandue jusque sous des étiquettes « gauche », se plaît à incriminer les écologistes de toutes tendances comme des empêcheurs de consommer en rond. Lire la suite
Voici un riche et dense entretien publié par Blast-info, avec Ilan Pappé, « nouvel historien » israélien et auteur de Le nettoyage ethnique en Palestine(1)
Ilan Pappé énonce trois mythes du narratif d’État israélien, dont l’étude historique démontre la fausseté:
1. Israël face aux Arabes et Palestiniens, c’est David et Goliath.
2. Le plus important à ses yeux: Les leaders arabes et palestiniens ont demandé aux Palestiniens de quitter leur terre, et c’est pour cette raison qu’ils sont devenus des réfugiés. Israël n’y a aucune responsabilité.
Dans cette affaire du covid-19, j’aime considérer les débats et faux débats comme une « guerre des peurs ».
Peur d’une maladie d’abord inconnue et méconnue encore, d’une part, et peurs de la nouveauté (ARNm), de la piqure (10 à 15 % des adultes!), des pouvoirs de l’argent, d’autre part. Cette vision ne rend pas compte de tous les éléments crispateurs, mais elle m’amuse. Une des leçons que je tire, c’est la formidable prééminence des aspects subjectifs et irrationnels Lire la suite
Je crois que Kamala entretient une santé olympique en riant. Cela n’engage que moi, mais l’on sait qu’un enfant rit en moyenne pas mal de fois plus souvent, chaque jour, qu’un adulte, et moi je répète de temps en temps que nous disposons tous d’une médecine puissante, inépuisable et gratuite, que j’exerce aussi: le rire. Les médecins ont fini par s’en apercevoir et ouvrent des « cliniques du rire ».
Une critique que je fais à cet article, c’est le rire que, reprenant quelques grands auteurs, il appelle ordinaire, Lire la suite
Le 19 juin, la revue médicale The Lancet a publié avec quelque discrétion une contribution intitulée « Compter les morts à Gaza : difficile mais essentiel » (1), qui a néanmoins circulé dans de nombreux médias. Les trois auteurs sont Rasha Khatib et Salim Yusuf, qui déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêt, et Martin McKee, membre du comité de rédaction de l’Israel Journal of Health Policy Research et du comité consultatif international de l’institut national israélien dont relève cette revue.
Le seul organisme qui compte les morts gazaouites dans cette triste histoire est le ministère de la santé de Gaza. Comme le gouvernement américain, le gouvernement israélien conteste les chiffres, mais ses propres services de renseignement les considèrent comme fiables (2), de même que l’ONU, l’OMS et les ONG présentes sur le terrain ou à l’extérieur. Un article du The Lancet de janvier 2024 est intitulé « Pas de preuves d’exagération des chiffres de mortalité par le Ministère de la Santé de Gaza » (3).
Pourquoi est-il important de compter les morts?
L’histoire des conflits montre que cette difficile et macabre comptabilité est source de confusions et désaccords dans les plans, consécutifs à la guerre, d’indemnisation ou de réparations, ou devant les tribunaux. « Un suivi solide et vérifiable de la mortalité sera essentiel pour éclairer les décisions humanitaires et politiques et documenter leurs conséquences ultimes. » Les institutions internationales ont besoin de ces relèvements, les historiens et universitaires aussi, et des ONG y travaillent depuis des années sur différents « théâtres d’opération », comme airwars.org qui s’y attache avec une extrême précision, pour « faire pleinement reconnaître aux gouvernements et aux acteurs militaires leur responsabilité dans le bilan humain complet de leurs actions. »
Compter les morts de la guerre actuelle à Gaza
Le ministère de la santé à Gaza a dû, à mesure des destructions, ajouter des décès mentionnés par des sources fiables et recoupées, à ses chiffres d’abord relevés dans les hôpitaux. Sa statistique indique désormais le nombre de corps non identifiés parmi les personnes décédées, soit, au 10 mai 2024, 30 % du total de 35.091 décès documentés. Diverses officines ont tenu à considérer le nombre de morts non identifiés comme abusif, mais l’unanimité des observateurs sur place et à l’extérieur considère qu’il y a une sous-estimation du total, les décombres non déblayés concernant selon l’ONU 35 % des bâtiments de Gaza fin février, et aujourd’hui (fin juillet) 70 %.
On appelle indirectes les morts provoquées par un conflit, mais survenant après, liées aux maladies, aux blessures soignées tardivement, à la destruction des infrastructures de santé, aux manques d’abris, aux pénuries de nourriture et d’eau… Elles peuvent survenir dans les mois et les années qui suivent.
Or dans les conflits récents, les morts indirectes vont de 3 à 15 fois le nombre de morts directes selon le commissariat aux réfugiés des Nations-Unies à Genève.
En adoptant un « prudent » rapport de 4 morts indirectes par mort directe, un cessez-le-feu définitif au 19 juin se serait potentiellement soldé par un chiffre total de 186.000 basé sur les 37.396 recensés à cette date. (37.396 x 5)
En attendant, l’ancien militaire français Guillaume Ancel évalue le nombre de morts directes au 15 juillet, « en hypothèse basse », à 80.000… (4)