Pourquoi je ne voterai pas PTB

voter contre le bolchevisme

D’abord, est-ce que j’irai voter ?
C’est une vraie question. Souvent, je ne votais pas. Intuitivement, je ne le sentais pas. Et factuellement, voici juste un exemple. Chaque année pendant une décennie, à New York aux Nations-Unies, un type a voté en mon nom et contre l’Irak de Saddam Hussein, un embargo sur les médicaments qui tuait des milliers d’enfants saison après saison, sans rien retirer aux soins dont pouvaient bénéficier Saddam et sa clique. Le type qui votait en mon nom à New York le savait, bien sûr, et, de façon tout aussi banale, on ne m’a jamais demandé mon avis.
Le 25 mai, je ne voterai pas pour que PTB-go me représente. Je voterai pour dire toutes mes réserves sur la représentation telle qu’elle fonctionne. Et le dire autrement qu’en restant chez moi, parce que je commence à avoir des fourmis dans les jambes avec tous ces élus qui agissent sans mandat.

Il y a en Belgique comme dans toute l’Europe, de plus en plus de gens qui vivent mal et qui redoutent le lendemain ou la fin du mois. Et parmi eux, alors que dans leur entourage proche, dans leur famille ou parmi leurs collègues quand ils en ont encore, certains choisissent l’extrême-droite, malgré cela un nombre croissant de ceux qui paient cash l’injustice, voteront pour un parti à la gauche de l’éventail électoral. Chapeau !
Le 25 mai, je ne voterai pas PTB-go. Je voterai avec ces gens-là.

Les élections, c’est comme le football. Lire la suite

Alain Supiot, des outils pour le temps présent

Alain SUPIOT 22222

Bonjour!

Alain Supiot est juriste du travail, théoricien et historien du droit, prof à Nantes, et depuis 2012, au Collège de France, à la chaire « État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités. »
Un de ses cours de cette année est intitulé « Du gouvernement par les lois à la gouvernance par les nombres ». Sa pensée qui plonge dans l’histoire s’intéresse à la crête du mouvement présent. (Il a travaillé aux EU et en Italie et semble lire l’allemand aussi.)

J’ai commencé son avant-dernier livre, « L’esprit de Philadelphie. La justice sociale face au Marché total » , Paris, Seuil, 2010, 182 p., dont voici deux citations approximatives: Lire la suite

La gauche radicale et ses tabous: entretien avec Aurélien Bernier

 

Le propos est certes ici franco-français – mais pourrait concerner d’autres pays dans l’hypothèse d’une montée de l’extrême-droite, et douteuse est la majuscule à « Nation ». Mais le propos est clair, sur l’essentiel: il ne faut pas craindre d’avoir un argument qui peut paraître, hors perspective, celui du Front national. C’est se censurer soi-même et laisser à l’extrême-droite le monopole de certaines réflexions, ce qui est plutôt grave, surtout pour une gauche qui se veut de gauche (de gauche.) Frédéric Lordon ne cesse de le répéter pour son compte propre. (Moi je veux contester ces thèmes, et je veux contester la monopolisation qu’en fait le Front National. (…) Le corps électoral cherche frénétiquement une différence. (…) Si la seule différence significative est portée par le Front National, alors le Front National connaîtra des succès électoraux.)
Et en effet, s’extraire du corsetage europénien à la Lordon ou quitter l’euro avec la fille Le Pen, ça n’a rien à voir.

Voici la présentation de cet entretien avec Aurélien Bernier  par Les Mutins de Pangée, qui le publient: Lire la suite

Qui est Robert Spitzhacke?

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Demain aura lieu l’élection d’un nouveau pensionnaire, au siège laissé vacant par Félicien Marceau à l’Académie française.

Alain Finkielkraut devait être élu « dans un fauteuil », mais il y a une polémique, résumée ici sur la page d’infos culturelles de france tv info. L’impétrant suscite quelques fortes oppositions parmi les immortels: trop à droite, trop « clivant ».

Un candidat mystère s’oppose au favori. Il se fait appeler Robert Spitzhacke (« pioche », en allemand) et parle de lui, mais sans tout dire, bien sûr, dans cette auto-présentation, sur le blog créé pour l’occasion.

Il a promis d’ôter tout demain.

Madame Belgique nous dit: Ne cédez rien!

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 (En PDF)

– Bonjour madame Belgique!
– Bonjour monsieur!
– …Ce n’est pas tous les jours que l’on peut parler avec madame Belgique tranquillement, sans hâte ni tension, les yeux dans les yeux dirais-je, comme au coin du feu.
– En effet, pas du tout !
– C’est donc un grand plaisir pour moi, un privilège même!
– Que je partage entièrement!
– Vous n’êtes cependant ni très accorte, ni amène, ni, comment dire? – Au vrai, vous n’êtes pas très charnelle…
– Pas du tout charnelle en effet!
– De l’ordre plutôt symbolique…
– …Ce qui vaut mieux qu’hyperbolique, ah ah ah, tout à fait !
– Peut-on dès lors dire que vous êtes un fantasme, madame Belgique, un être imaginaire, un… Lire la suite

Catherine Deneuve et le nez juif


Avec son compagnon de l’époque, en 1987.
Un jour, le couple se rend dans un salon de thé parisien. A la table d’à côté, deux vieilles dames évoquent le « nez juif » de l’homme. Deneuve ne dit rien.
Au moment de quitter l’établissement, elle s’approche des deux femmes et leur lance : « Je voulais vous dire, mesdames, son nez pourrait être juif, il m’irait très bien. En l’occurrence, il est bourbonien et je vous emmerde. »

(Anecdote rapportée par l’Agence France Presse.)

Les zélus agissent sans mandat

 

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Bonjour!

Notre démocratie représentative est censitaire et cooptatrice.
Censitaire, de cens: le pognon. Et cooptatrice, de cooptation: l’élection des copains, par les copains.

Captatrice.

Censitrice et cooptataire.
Censurataire, corruptatrice.
Cooptotruque.
Coropto, crocoptro, copro, copro.
Coprocratie. Voilà le mot que je cherchais. Il me palît celui-là, il me plaît!

Et cooptataire.
Il y a du coléoptère là-dessous et les humains n’ont pas encore fait la preuve qu’ils valaient mieux que les termites ou les fourmis, autres espèces non pas sociales mais vivant en colonies, auto-colonisées. Selon l’avertissement que Jean-Paul Sartre nous donnait: Si nous voulons être autre chose que des fourmis ou des termites…

Le coléoptère en chef Elio Di Rupo vient de signer une prolongation de la centrale de Tihange. Vu que vous avez voté, ou, vu que vous auriez dû voter vu que le vote est obligatoire, vu que, vu que, vous n’avez rien à dire, c’est démocratique et c’est tout vu, et vous êtes vu. Ah! Nous vivons à l’époque de l’image-reine, donc nous sommes vus. Nous sommes vus ! Et rassurons-nous, ou inquiétons-nous, là où le vote n’est pas obligatoire, c’est pareil et ils font pareil.

Il a fallu une question parlementaire pour que l’élu Elio, l’Elio élu, le dise, qu’il avait fait ça, prolonger une centrale conçue pour être morte il y a déjà des années. De son propre mouvement il n’en disait rien. Cette décision assure, malgré certes un petit aspect très affirmé « je vide les tiroirs avant la faillite générale » ou  « à fond devant, après nous les mouches » , qui n’échappe à personne (qui me lise), un gigantesque paquet de profits à venir grâce à une installation sur-amortie, c’est à dire gratuite. Avec en prime les vrais frais (attendez le démantèlement pendant quelques décennies et la maintenance du chancre post-nucléaire pendant quelques siècles) et les vrais risques (n’importe quelle surprise n’importe quand, pendant et après l’exploitation), avec donc les vrais frais et les vrais risques pour la population, ce qui va sans dire, et c’est bien normal, le capitalisme étant le privé qui prend les bénéfices quand il y en a, faut pas déconner, et la population entretenant le public quand le public doit payer. Bon. Nous voyons ici que le zélu en chef ne se vante pas de tout ce qu’il fait, même si sans cesse il se vante de ce qu’il a commis, commet et commettra, comme font tous les zélus petits et grands du régime. En effet, sachant que le plus vanté sera le mieux élu, il ne leur échappe pas que la première règle à suivre pour un zélu ou futur zélu se conçoit bien et s’énonce clairement: Vante-toi, le ciel ne te vantera pas. Lire la suite

99 centimètres et géant du piano

Tout le monde connaît Caravan, ce standard des standards de jazz enregistré pour la première fois en 1936, que nous devons à  Duke Ellington et à deux artistes moins connus, Juan Tizol, pour le thème, et Irving Mills pour les paroles. Ce thème, nous dit Wikipedia FR, « habile fusion du style jungle et d’exotisme moyen-oriental, rencontrera un grand succès international et connaîtra pléthore d’adaptations et reprises dans tous styles et genres de musique confondus. » (Et cette anecdote: Tout juste après l’enregistrement, Juan Tizol vendit immédiatement les droits liés au thème à Irving Mills pour la somme de 25 $, n’anticipant pas le succès à venir. Ce dernier lui rendit les droits dès que le thème devint un succès.)

Caravan a été interprété à plusieurs reprises par Michel Petrucciani, dont la version présentée ici, sans doute la plus époustouflante. (Cliquer sur l’image.)

 

PS du 4/9/2017
Allons, une autre facétie du grand Michel.

Prenez quelques secondes pour Satin Doll: 15 secondes pour vous mettre ou remettre le thème en mémoire, puis entendez, à partir de 4:20 disons, la fin de sa longue impro où fait irruption tout d’un coup (4:28)  le thème de Tea for Two.
Le temps que le public, bercé, réagisse, Petrucciani continue brièvement puis met fin à l’intrusion… (4:44)