Les dirigeants de la centrale de Tihange, je ne veux pas les voir, mais mon frangin Francis, et Bouli Lanners, y sont allés, les voir, suite à la chaîne humaine qui a mis en juin 50.000 personnes dans les rues pour la fermeture de Tihange 2 et Doel 3, entre Tihange, Huy, Liège, Maastricht et Aix-la-Chapelle.
Un responsable allemand de l’organisation de cette manif était là aussi.
Engie Electrabel… Tihange… Ces cols blancs technozekniks, mercenaires du conformisme militaro-financio-productiviste, ils… Lire la suite
J’aime la moitié de ce qu’il dit ici: un minimum. Un quart m’ahurit, ce qui est beaucoup, et le reste m’irrite, comme le tout. C’est trop, beaucoup trop!
Sa politique d’ « entrisme » vis-à-vis de l’UE me paraît sans autre fondement qu’un présupposé consensuel purement non argumenté. – Ça recommence. Et bien!
Selon monsieur Varoufakis, il faut garder l’UE, il faut garder l’euro. Point. Cela ne se discute pas et ne s’argumente pas. Ce type né en Grèce, formé au Royaume-Uni, est passé par l’Australie et nous arrive du Texas. Il sait ce qu’il dit. Lire la suite
« Vladimiro Giacchè est un économiste italien, actuellement président du Centre de recherche européenne de Rome. Fin connaisseur de l’Europe et de l’Allemagne, il est l’auteur d’un ouvrage original et riche sur la réunification allemande, Le second Anschluss – l’annexion de la RDA(édition Delga, 2015). Alors que l’Allemagne vient de voter dans le cadre d’élections législatives dont les résultats fragilisent Angela Merkel et quelques jour après le vingt-septième anniversaire de l’unité du pays, il a bien voulu répondre aux questions de L’arène nue. »
Vous avez remarqué que je fais du Germany bashing? Mon dossier à charge chez les bien-pensants s’alourdit donc ici, après mon dernier billet, le précédent, et quelques autres!
Je me suis toujours méfié des vertus officielles et claironnées par les pouvoirs, et dans le cas de la vertueuse Allemagne, disons celle d’Angela Merkel pour faire image, et tueuse de quoi me demande mon cerveau droit, il faut dire que la vertu est bien mal vêtue. La vertu allemande me donne bien des arguments.
Une autre raison de jeter un regard critique sur la Deutschland GmbH, comme on dit les USA Limited, et là mon cerveau droit me demande: limité en quoi, une autre raison d’ouvrir les yeux avec circonspection réside dans, outre le fait premier que nous aimons l’intelligence, ce deuxième fait qu’en ce moment la politique d’Emmanuel Macron concrétise en les épanouissant ses promesses de campagne, et ce troisième fait qu’avec quelques autres la législation allemande du marché du travail est un modèle pour Emmanuel. Vous avez demandé du Macron? Vous aurez du Merkel.
Le modèle allemand mérite un examen très sérieux. Il fige une construction européenne mortifère pour les peuples, ce qui est déjà fort clair pour les pays en difficulté, et va le devenir de plus en plus pour les autres, en priorité pour ceux qui se donneront des dirigeants plus conformes à la modernité, hein Macron, …des affaires. (**)
En attendant que les crispations Deutschland GmbH rendent impossible la continuation de l’euro et de la dite Union.
…Le sujet du jour, c’est un court extrait, de 33 secondes, du passage de la sociologue française Dominique Méda sur les ondes de France Inter:
– Le taux de pauvreté des salariés en Allemagne est de 23 %, contre 8 par exemple en France. C’est énorme, c’est tragique, et bien entendu c’est très largement « pas vu à la télé » . Rappelons que les sociologues avaient dû créer la catégorie de « travailleurs pauvres » pour désigner des gens qui, bien qu’ayant du travail à temps plein (souvent deux ou trois temps partiels) n’échappaient néanmoins pas à la pauvreté, par exemple en n’arrivant pas à un logement correct et logeant dans une voiture ou une caravane. Au début, la notion servait essentiellement, parmi les pays riches, aux États-Unis, et c’était un scandale qui ne s’ébruitait guère au-delà des murs des universités. Depuis quelques décennies, les travailleurs pauvres existent aussi dans les pays européens même riches. Je n’ai pas sous la main les résultats d’une enquête qui chiffre en Allemagne la proportion d’enfants pauvres, ne disposant pas, soit d’un repas chaud par jour, soit de deux paires de chaussures, mais je peux vous assurer que le chiffre est horrible, et que c’est à se demander à quoi sert, et à qui sert, le formidable enrichissement matériel de nos sociétés.
– L’Allemagne a-t-elle créé des emplois? Oui. Quatre millions, entre 1994 et 2014. Mais, précise Dominique: avec une masse inchangée de 58 milliards d’heures de travail par an.
Comment on fait ça? …Forcément, avec des emplois partiels.
Les employés à temps partiel échappent donc à la statistique des chômeurs, alors qu’ils sont chômeurs à temps partiel.
100 % des travailleurs à 50% de travail partiel, qui font 50 % de chômage arithmétique, feraient 0 % de chômage dans les statistiques officielles et dans votre journal préféré. N’est-ce pas merveilleux?
À demi-vide, ce verre-là est toujours plein. Nous sommes dans la propagande.
* * *
Note
(**) A contrario le Portugal a rompu avec les prescriptions austéritaires de l’UE, tout en recevant un accessit de la Commission, grâce à une croissance remarquable et surtout (du point de vue des troïkards) en satisfaisant à la norme des traités sur le déficit budgétaire.
Le Portugal est dirigé par un gouvernement socialiste minoritaire, appuyé au coup par coup par une opposition de gauche en mesure de lui donner la majorité. Les communistes et le bloc de gauche, au final, pilotent le navire vers leurs objectifs prioritaires: relèvement des minima sociaux et des retraites, préservation de l’emploi public, préservation du système de santé…
Le Portugal est sans exemple dans l’Union. Et bien entendu, pas « vu à la télévision »!
Une piste pour le PTB, Paul Magnette?
Mère Teresa disait que les pauvres (en acceptant leur sort) nous donnent une grande et salutaire leçon d’humilité.
L’économiste canadien devenu étasunien, John Kenneth Galbraith, écrivait en 1985 un bref article sur les idéologies de la richesse, intitulé « L’art d’ignorer les pauvres ».
Cet « art » est immémorial. Aussi vieux que la pauvreté.
Aujourd’hui, quand vous entendez « responsabilité individuelle », vous gagnerez du temps dans votre compréhension du monde en traduisant sans barguigner par: « les miséreux sont responsables de leur misère ».
Exemple.
En Allemagne, la casse sociale des lois Hartz a été opérée par le SPD et les Verts, deux partis supposés à gauche de celui d’Angela Merkel. Ça passe mieux avec ces gens-là au pouvoir.
Ci-dessous un florilège bien représentatif de l’idéologie des élites allemandes.
Mais pas que des élites, car la domination est aussi dans la tête des dominés.
Et pas qu’allemandes, car les lois Harz font rêver les élites françaises et Macron s’en inspire dans son détricotage du code du travail.
Ces citations sont extraites du Monde Diplomatique qui, dans son édition du mois de septembre, propose un voyage au pays du chômage germanique, sous le titre « L’enfer du miracle allemand »:
«Celui qui peut travailler, mais ne veut pas, n’a aucun droit à la solidarité. Il n’y a pas de droit à la paresse dans notre société. »
Le chancelier Gerhard Schröder interviewé par Bild, 6 avril 2001
« Les coûts salariaux ont atteint un niveau qui n’est plus supportable pour les salariés et qui empêche les employeurs de créer de l’activité. (…) Nous allons devoir couper dans les dépenses de l’État, encourager la responsabilité individuelle et exiger plus d’efforts de la part de chacun. »
Gerhard Schröder, discours au Bundestag, 14 mars 2003
« La misère, ce n’est pas la pauvreté du porte-monnaie, mais la pauvreté de l’esprit. Les classes inférieures ne manquent pas d’argent, elles manquent de culture. (…) La pauvreté découle de leur comportement, c’est une conséquence de la sous-culture. »
Walter Wüllenweber, éditorialiste, Stern, 16 décembre 2004
« La pauvreté n’est pas qu’une question d’argent. ( ) Ce qui compte pour une famille, c’est de bien savoir dépenser son argent. (…) Un repas dans un fast-food est non seulement moins bon pour la santé, mais aussi plus coûteux qu’un ragoût avec des légumes de saison. »
Renate Schmidt, ministre fédérale de la famille (Parti social-démocrate, SPD), Bild am Sonntag, 27 février 2005 Lire la suite
À l’heure où pleuvent les discours de convenance du soir d’élections, révélant sans fard le conformisme et la souplesse de genoux des commentateurs, il apparaît que le vote des insoumis au second tour peut être, et doit être, un vote blanc.
Midi. C’est le jour J du premier tour des élections présidentielles en France, une occasion de me livrer ici à un petit jeu en ligne.
Un pote matheux a établi le graphique ci-dessus, montrant une évolution remarquablement linéaire des intentions de vote selon les sondages, vers un second tour Mélenchon-Le Pen.
Je fais la remarque que s’en tenir à cela serait naïf, en écartant même l’étroitesse des écarts. Car il y a premièrement l’objection générale, selon laquelle ce qui est linéaire l’est jusqu’à ce qu’il ne le soit plus… et que par essence aucune projection, linéaire ou pas, ne peut annoncer sa fin, la fin de son espace de définition.
Deuxièmement et plus concrètement, nous sommes dans le cas d’une élection. Lire la suite
Le conflit d’intérêt, c’est simple.
Si un juge au pénal ou au civil était aussi commerçant, il est clair que son intérêt dans cette deuxième profession s’opposerait dans certaines affaires à son devoir de juge.
La loi interdit donc ce cumul pour les magistrats.
Mais dans les lois de la démocratie libérale, et pas qu’en France bien sûr, il y a un silence assourdissant sur les rapports entre la richesse et la vie publique.
Un silence magistral sur les conditions économiques de la liberté.
Un silence abyssal sur le gouffre qui sépare l’égalité de principe et l’inégalité réelle, par surcroît croissante et galopante aujourd’hui.
Un ministre, un maire, un président, un commissaire européen, peuvent donc aussi travailler pour leurs intérêts personnels, qu’ils soient passés, souvent théoriquement, ou actuels, ou futurs (futurs, oui, oui, ça se négocie chaque jour), dans l’industrie du pétrole, dans la finance, dans n’importe quelle source d’enrichissement privé et effréné.
La loi est ici rabougrie ou inexistante. Nous sommes dans une démocratie bourgeoise et capitaliste, ô les gros mots indécents, qui affiche des règles de principe tout en omettant d’énoncer et de garantir les conditions pratiques de leur réalisation. Lire la suite
– Bonjour monsieur Pujadas, je vous remercie de m’avoir invité.
Cependant, permettez-moi de faire d’abord une remarque. Il y a que je vous trouve désobligeant lorsque vous dites « mélenchoniste ». …Oui, je vous trouve subrepticement et fermement désobligeant lorsque vous dites « mélenchoniste ». Bien sûr, je peux me tromper. Mais si « mélenchoniste » n’a rien de désobligeant, tant mieux ! Je pourrai alors vous nommer pujadiste, ce qui se prononce poujadiste. Merci donc, monsieur le poujadiste, je vous remercie de m’avoir invité. …Quelle est la question ?
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Voici, d’après mon voisin Claudy, le meilleur clip officiel de Jean-Luc Mélenchon (1 minute 32):
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Et voici celui après lequel ma mère a décidé de voter pour lui:
Dans une tribune en forme de pétition, Mark Ruffalo, Danny Glover, Noam Chomsky, Eve Ensler (Les Monologues du vagin), Nancy Fraser et Oliver Stone expliquent pourquoi il faut voter pour Jean-Luc Mélenchon: Lire la suite