Je ne suis pas allé à la foire du livre cette année. Trop de livres, trop de gens, trop de bruit, et trop d’ions positifs.
Je suis très sensible aux ions positifs, répandus dans l’air par les appareils électriques de toutes sortes – en particuliers les moteurs -, produisant cette ambiance qui est le contraire de l’air extérieur après orage, ou de l’air vivifiant des forêts de sapins, dont les aiguilles exercent ce qu’en électricité on appelle le « pouvoir des pointes », et chargent l’atmosphère, ainsi que la foudre, en ions négatifs, qui produisent eux une sensation de bien-être. Vous me suivez? L’ambiance électrique déplaisante est inévitable dans tous les locaux plus ou moins vastes où fonctionnent des dizaines ou centaines d’ordinateurs, ventilateurs et autres merveilles électrifiées. Lire la suite
C’est ce qu’a déclaré il y a deux jours le secrétaire d’Etat allemand aux Affaires européennes, le SPD Michael Roth, dans un entretien à l’AFP.
Il annnonce une correction.
Ainsi, la vérité des secrétaires d’État varie. En fonction de quoi? On se le demande.
Cette vérité ministérielle d’aujourd’hui, mes bons auteurs la disent depuis des années, et moi je l’écrivais sur ce site dès le 30 mai 2012.
…À quoi donc reconnaît-on un bon auteur?
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* Je multiplie les liens à dessein, car c’est typiquement le genre d’info qui se fait expurger d’Internet à plus ou moins brève échéance. Ben oui, Internet est expurgé, le réseau des réseaux est aussi bigot et prude qu’il se la joue affranchi et audacieux. Il est censuré comme un code de morale puritaine. À chacun sa morale bien sûr, et celle d’Internet est liée à la raison d’État ou des États. Leurs obscénités peuvent être nos vérités. C’est un autre et intéressant sujet à propos duquel j’ai quelques exemples croustillants, vous aussi peut-être, vous pouvez me les signaler, pour une prochaine rigolade – parfois un peu jaune ou dents serrées, je sais.
J’ai souvent écrit « pianon ». Mes doigts ont souvent écrit « pianon ».
Je suis l’heureux propriétaire d’un piano neuf depuis hier midi.
Il est européen, un vrai Européen, puisque allemand de bout en bout, de la marque Rönisch (aujourd’hui petite soeur de Blüthner), laquelle fut, grâce au communisme réel, préservée de la disparition capitalistique concurrentielle à Dresde puis à Leipzig pendant quelques décennies.
Je l’ai acheté chez l’excellente maison Esther à Liège, « La plus ancienne maison de pianos de Wallonie – Agence Rönisch » , de père en fils depuis trois générations, au site Internet très documenté. Lire la suite
Mes courriers non sollicités se multiplient et celui-ci est un peu long, mais que voulez-vous.
Si vous le lisez jusqu’au bout, vous verrez et comprendrez que c’est ma peau.
Si non, euh… Ce n’est pas pour me vanter, mais je ne sais pas toujours ce que je dis. (Voir plus bas.)
Un de mes proches rétorque, à chaque fois que je mets mon coeur ou mes tripes dans la conversation: « Quand tu en auras fini avec tes platitudes… »
Il s’agit de cela, et du reste.
Quand un auteur me ravit, ma fonction critique est abolie, et c’est ça que j’aime. Philip Roth, La Tache. Ça prend parfois cinquante pages – c’est un maximum, La Fête au bouc, Mario Vargas Llosa, pour enclencher, mais quand ça enclenche, Laurent Gaudé, tous ses romans, quand ça déclenche, c’est définitif et ça roule comme l’océan jusqu’à la dernière page. Inapprochable Le silence de la mer de Vercors. Et s’il y a de la métaphore, Henri Bauchau, Oedipe sur la route, elle s’impose comme des ronds dans l’eau, par associations d’idées, de sentiments, de souvenirs…, sans que j’agisse intentionnellement. L’amour au temps du choléra, Gabriel Garcia Marquez. Lire la suite
[Erratum et drame de l’ignorance, tant pour ma lettre de diffusion que pour la reproduction ci-dessous de celle de World Citizens Music: les liens ne fonctionnent pas. Vous les trouverez en ligne ici.]
Bonjour !
Gris dehors, gris dans les temps qui viennent, bleu dedans, éclairs bleus dans l’hiver.
Je transmets ici de quoi réjouir vos âmes mélomanes.
Garrett List est un merveilleux musicien américain, venu du jazz et tromboniste à l’origine, ex professeur au conservatoire de Liège, où Henri Pousseur avait eu le flair et l’intelligence de l’engager. Sa classe d’impro a vu passer en plus de trente ans la plupart des musiciens connus et non connus de la scène créative belge et d’un peu au-delà, et les concerts de fin d’année de son cours ont fait frissonner bien des épidermes, dont le mien. Lire la suite
La nature est magnifique en ce moment.
À Rostock aussi.
Les moissons lèvent, les forêts prospèrent.
Le vert des frondaisons est inimitablement pur et profond au mois de juin.
Avec cela, policier n’est décidément pas un métier comme les autres.
Mais combien utile! Pensez que sans eux, Poutine, Bush et consorts [dans leur G8] entendraient des cris à leurs fenêtres, ce serait évidemment inacceptable.
J’ai reçu un courrier du CADTM: « Les autorités allemandes ont utilisé des dispositions légales prises contre les hooligans au cours des dernières années (suite aux violences lors de matchs de football) et les ont appliquées à des manifestants politiques et pacifiques. » (On ne parle pas ici des deux mille membres de « black blocks » venus jusque du Japon pour en découdre.) « Sur les 1.100 arrestations auxquelles les autorités ont procédé, il semblerait que moins de 10 débouchent sur des poursuites. Cela paraît montrer que les autorités ont adopté une politique visant à empêcher un exercice normal des droits démocratiques. »
À Rostock donc, des milliers de flics en tenue mi-moyenâgeuse, mi-futuriste, tentent par leur nombre et leurs équipements de contenir la foule bigarrée des contestataires. C’est plein de jeunes, il y en a donc encore qui font autre chose que soldat dans la guerre économique, et il y a aussi quelques vieux de mon âge. J’ai vu ça dans un reportage photographique sur le blocage de la porte 2 de la zone dite « rouge ». Les policiers et les militaires, comme les politiciens belges, aiment bien l’usage des couleurs pour simplifier l’étiquetage. Ça repose.
Je ne suis pas mécontent que des anonymes bravent le manque de sommeil et les intempéries, parfois les auto-pompes, pour défendre pacifiquement une démocratie d’en-bas en laquelle je me reconnais. Je me souviens qu’à Seattle en 1999 ces gens-là, que la société bien-pensante ne prend pas au sérieux, ont mis en échec le Millenium Round de l’OMC, Organisation Commerciale du Monde, aujourd’hui dirigée par un socialiste français, Pascal Lamy. Un socialiste qui dirige l’OMC, ça devrait convaincre les protestataires qu’ils sont ringards, et que la modernité, c’est la fin de l’histoire, pour ne rien dire de la fin de la lutte des classes. Las, le slogan « Tous humains, tous copains », surtout lorsqu’il est asséné de ces tribunes-là, est une pédagogie qui ne réussit pas avec tout le monde.
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Voter le 10 juin ne suffit pas vraiment au citoyen que je suis, dans un pays où la politique-spectacle et la marchandisation ont tout gangrené.
J’exagère? Voici un exemple entre mille. Dans l’école où je travaille, l’argent public finance l’éclairage des faces avant des distributeurs frigorifiques Coca-Cola et Danone, présents à l’intérieur de l’établissement (une présence qui en soi pose déjà une sacrée question). Deux tubes néon de 60 watts n’y servent à rien d’autre qu’assurer la publicité de ces multinationales, et à alourdir un peu la facture du refroidissement des précieux berlingots et canettes, puisque même des néons, ça chauffe. Ça coûtait 2.500 francs, soit 60 euros, par an et par distributeur en 1995, quand j’étais trésorier-adjoint de l’amicale (qui court après l’argent), et que je les avais débranchés. Comptez cent aujourd’hui.
Le monde progresse vers sa vérité marchande.
De temps en temps je vote donc avec mes pieds: une manif, ou avec mes mains: écrire un texte. Et par un achat: made in dignity, ou par un refus: fini les fraises espagnoles. D’autres fois, par un don.
Je préférerais m’occuper de mon jardin, mais le monde ne me laisse pas le choix.
L’arrestation sans explication ni poursuite, pour plusieurs jours, de quelques Belges à Rostock, m’a encore obligé d’écrire une lettre à l’ambassadeur de Belgique à Berlin. Réponse: « L’ambassade est en contact constant avec les autorités allemandes à Rostock ».
Chouette.
J’ai quand même versé un peu d’argent à Indymedia Deutschland, affilié allemand d’un large réseau de presse militante, présent aussi à Liège, à Bruxelles et un peu partout dans le monde. La presse « moyenne » (« main-stream ») n’est plus vraiment un contre-pouvoir.
Il leur manquait 11.000 euros au 21 mai pour assurer les activités du Mediacenter à Rostock. Je ne sais s’ils les ont récoltés, mais je ne crois pas qu’ils aient budgétisé les menus objets cassés par la police. Ici bien tranquillement, on peut débrancher un néon inutile ou nuisible et leur verser une obole.