On s’amuse et on devient plus intelligent en écoutant la Parisienne Libérée. C’est doux, et c’est acide. C’est du bout des doigts, avec le sourire, et c’est comme un uppercut.
Nous avons au menu de ce numéro de 7 minutes 36 secondes, « le projet d’aérodrome à Notre-Dame-des-Landes (1974), une envoyée très spéciale en direct de Calais, du numérique féerique et la météo nucléaire d’Astrid, toujours au beau fixe ! »
Comme pour tout JT, les sujets retenus dressent le baromètre citoyen de la chaîne, son sens des priorités et des responsabilités.
Et pour ceux à qui ça n’échapperait pas: on ne voit pas les mains de la Parisienne.
Elles sont aux claviers.
Je parcours chaque jour les titres de cet indispensable portail, rezo.net, qui contient aussi une revue de la presse Internet en anglais. Un monument!
Voici à titre d’exemple mon bouquet des trois dernières semaines, qui doit représenter à peu près un cinquième des sources mentionnées. Je lis inégalement ces articles: un peu, beaucoup, passionnément. Parfois, le titre seul suffit à m’informer. Chacun peut y faire son marché.
Sur le site lui-même, le curseur placé sur une référence ouvre un bref résumé du texte.
Une monarchie, l’ « archie » d’un seul, et héréditaire en plus… Au secours les neurones!
En démocratie, ça n’existe pas !
La Libre, appellation auto-proclamée, est un journal de droite et monarchiste, démocrate et libéré quand rien ne se passe, mais de droite et monarchiste dès que la contestation monte.
Le Soir est son rival socialiste-de-droite, comme sont les socialistes aujourd’hui.
En période normale ou dormante, Le Soir refuse les chroniques « trop » à gauche ou trop libertaires, que La Libre alors se fait un plaisir de publier. Le manifeste d’Une autre gauche a été publié par La Libre, Jean Bricmont, que je salue, est publié par La Libre, mon articulet contre Nicolas Hulot quand il a prétendu faire de la politique, a été publié par La Libre et négligé par Le Soir, et tant d’autres.
Mais quand la conflictualité s’éveille, La Libre redevient un média de la droite rabique.
Il va sans dire que critiquer La Libre n’est pas louer Le Soir. Le Soir a des éditorialistes d’une droite affligeante, que je ne veux même pas nommer. Et je ne parle pas de son éditorialiste en chef, qui n’est pas la pire.
La droite qui s’appelle socialiste a quelque chose de pire que la droite historique, puisqu’elle se travestit, et qu’elle a trahi.
Si vous ne connaissez pas Daniel Mermet, vous avez bien de la chance, parce que vous allez avoir bien du plaisir et d’intérêt à le découvrir.
Et si vous le connaissez, vous serez heureux d’apprendre qu’il ne va pas disparaître du monde de l’information.
Je dis « Daniel Mermet », mais je parle bien sûr de son émission quotidienne sur France-Inter, « Là-bas si j’y suis ».
Je l’ai découverte il y a quelques années, quand elle passait de 17 à 18 heures, moment où je cuisinais pour ma petite famille, vu que moi, j’aime écouter la radio en cuisinant. Le jour où elle m’est tombée dessus, je ne l’ai plus quittée. Car Daniel Mermet parle aussi bien d’amour que de politique, de riches que de pauvres, de la subjectivité que de la grande Histoire, et son sens rigolard de la solidarité, de l’humanité, ne cesse de ruisseler sur ses reportages, aussi cruelle et révoltante que soit parfois leur matière.
Une fois par mois, il accueille l’équipe du Monde Diplomatique, et presque chaque jour le répondeur de son émission figure comme invité des premières minutes, et quelquefois pour toute l’émission. Ah, le répondeur de « Là-bas si j’y suis »! C’est toute une France d’en bas et des luttes qui s’exprime, une France qu’on entend presque nulle part sur les ondes.
C’est une émission-brûlot incroyable, qui n’existe pas en Belgique et peut-être dans aucun autre pays européen. Et sur une chaîne publique! N’est-ce pas merveilleux? Lire la suite
Logements en construction à Ma’aleh Adumim, une colonie israélienne en Cisjordanie, 16 décembre 2009 – Photo Bloomberg
Bonjour!
Voici, pêle-mêle et dans le désordre, une gerbe d’énervements.
Je n’ai pas réussi à me limiter à ce qui donne son titre à ce billet. Gideon Levy, c’est tout à la fin.
*
La question palestinienne est le lieu de toute une série d’idées fausses, spontanées ou cultivées, colportées par la propagande de nos régimes. C’est un des grands sujets qui illustrent ce fait que la propagande d’État est gigantesque dans les démocraties réelles occidentales, qu’aucun régime n’échappe à la propagande, que bien pauvre est l’art journalistique en ces pays, et peu éclairée l’opinion commune. Aussi le regretté Stéphane Hessel y consacrait-il deux pages sur les 18 de son Indignez-vous! – ce qui n’a pas manqué de motiver nombre de critiques qui s’avancèrent masqués.
En 2006 déjà, pendant la guerre du Liban, Bernard Langlois donnait dans la revue Politis un résumé ironique de la grille de lecture, par nos médias, des événements du Proche-Orient. Les termes-clé de représailles, terrorisme, communauté internationale, antisémite, sont précisés, et les mots interdits aussi. Rien n’a changé sur le fond.
Voyez comme ces deux lascars font avancer la lumière: « Après la manifestation pro-Gaza, Hollande et Valls se dressent contre l’antisémitisme » . Pan! À l’essentiel !
…Israël va me rendre fou.
C’est peut-être déjà fait, mais j’espère qu’écrire cette lettre va ramener la température de mes neurones à un seuil compatible avec la santé mentale.
Certes, je suis optimiste. C’est plus fort que moi.
L’optimisme est une loi de l’espèce.
*
La presse nous dit que dans l’intervention militaire en cours à Gaza, il y a quatre-vingt pour-cent de victimes civiles. Vrai ou faux? Tant que ça? Ou si peu que ça?
Quoi qu’il en soit, la com de l’armée israélienne laisse pantois.
La com, comme ils disent entre eux, c’est la « communication ». Dans le monde entier on me communique, du monde entier on me communique.
Et moi, je cherche le bouton Répondre, et je ne le trouve pas. Ce qui montre bien la supériorité des esprits de la communication. Eux ils savent communiquer, moi pas.
L’armée israélienne, donc, communique. D’ailleurs, on dit Tsahal. Lire la suite
D’abord, est-ce que j’irai voter ?
C’est une vraie question. Souvent, je ne votais pas. Intuitivement, je ne le sentais pas. Et factuellement, voici juste un exemple. Chaque année pendant une décennie, à New York aux Nations-Unies, un type a voté en mon nom et contre l’Irak de Saddam Hussein, un embargo sur les médicaments qui tuait des milliers d’enfants saison après saison, sans rien retirer aux soins dont pouvaient bénéficier Saddam et sa clique. Le type qui votait en mon nom à New York le savait, bien sûr, et, de façon tout aussi banale, on ne m’a jamais demandé mon avis.
Le 25 mai, je ne voterai pas pour que PTB-go me représente. Je voterai pour dire toutes mes réserves sur la représentation telle qu’elle fonctionne. Et le dire autrement qu’en restant chez moi, parce que je commence à avoir des fourmis dans les jambes avec tous ces élus qui agissent sans mandat.
Il y a en Belgique comme dans toute l’Europe, de plus en plus de gens qui vivent mal et qui redoutent le lendemain ou la fin du mois. Et parmi eux, alors que dans leur entourage proche, dans leur famille ou parmi leurs collègues quand ils en ont encore, certains choisissent l’extrême-droite, malgré cela un nombre croissant de ceux qui paient cash l’injustice, voteront pour un parti à la gauche de l’éventail électoral. Chapeau !
Le 25 mai, je ne voterai pas PTB-go. Je voterai avec ces gens-là.
Les élections, c’est comme le football. Lire la suite
Je n’ai plus rien écrit ici depuis le 31 décembre.
Mes courriers non sollicités étant les seules nouvelles de moi que reçoivent certains de mes destinataires, à partir de deux mois de silence sur ce canal, d’aucuns (d’aucuns… génie des langues humaines!) me demandent si je suis toujours là, et dans quel état. Première raison de donner signe de survie.
Pourtant, j’aurais pu sortir plus tôt de ce relatif silence. On ne peut pas dire qu’il ne s’est rien passé encore, en 2013, en événements propres à faire parler. Mais y a-t-il du neuf ou du surprenant?
La décomposition de la royauté belge, par exemple, nous met en verve, mais elle n’a pas besoin d’aide. L’affaire est entre de bonnes mains, au plus haut niveau. Lire la suite
Cela fait quelque temps que couve ce dossier, qui n’a rien d’un être de papier.
Il s’agit d’un projet de construction d’un nouvel aéroport régional en zone humide, sur les terres agricoles de Notre-Dame-des-Landes, pas loin de Nantes dont l’ancien maire et député socialiste, Jean-Marc Ayrault, l’actuel premier ministre de François Hollande, se fait le promoteur intransigeant. Avec à la clef des expropriations qui déracineront un certain nombre de ruraux, et des atteintes à l’environnement qui n’ont rien de joli.
Et last but not least, avec l’inénarrable Manuel Valls aux commandes de la police nationale, dont j’ai déjà ici annoncé qu’il nous ferait rire jaune. Lire la suite
Paul Jorion est de plus en plus souriant.
Je crois que sa cohérence ne rencontre plus beaucoup de vraies surprises depuis quelque temps.
Un de ses entretiens récents est d’ailleurs titré: « Il y a toujours une alternative. » (Allô, les distraits, ça vous rappelle quelque chose? Le célèbre TINA, « There is no alternative » ? De…, de… Voilà, vous y êtes !)
Voici une liste dressée par un certain Alex Banbury :
« Spain is not Greece » – Elena Salgado, Spanish Finance minister, February 2010.
« Portugal is not Greece » – The Economist, April 2010.
« Greece is not Ireland » – George Papaconstantinou, Greek Finance minister, November 2010.
« Spain is neither Ireland nor Portugal » – Elena Salgado, Spanish Finance minister, November 2010.
« Ireland is not in ‘Greek Territory’ » – Irish Finance Minister Brian Lenihan. November 2010.
« Neither Spain nor Portugal is Ireland » – Angel Gurria, Secretary-general OECD, November 2010.
« Italy is not Spain » – Ed Parker, Fitch MD, June 12, 2012.
« Spain is not Uganda » – Spanish PM Mariano Rajoy, June 2012.
« Uganda does not want to be Spain » – Ugandan foreign minister, June 13, 2012.