Le nucléaire en Belgique et ces imbéciles qui n’ont pas peur

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Tour de refroidissement à Tihange – Photo G. L.

 

Bonjour!

Les réacteurs de Doel et Tihange, qui ont déjà bien dépassé l’âge pour lequel ils ont été construits, n’arrêtent pas de défrayer la chronique. Après la découverte de bulles et de microfissures dans les cuves, après pannes et interruptions diverses, à nouveau des arrêts viennent de survenir dans les jours qui ont suivi un redémarrage de ces vieilleries.

Entre lobby du nucléaire et copinages politiques, entre corruption intellectuelle et complaisance affairiste, les irresponsables aux commandes affichent une confiance intéressée. Ces imbéciles n’ont pas peur.

Le seul ministre en exercice ayant exprimé des réserves sur le maintien en activité des centrales micro-fissurées était …le premier ministre luxembourgeois de passage devant nos micro-phones.
Aujourd’hui, c’est le maire d’Aix-la-Chapelle et diverses autorités allemandes qui expriment leurs craintes. Le premier parle de « bricolage ».

Jusqu’où nos fédéraux donneurs de leçons (au gouvernement grec, aux cheminots, aux chômeurs, aux pauvres en général…) garderont-ils leur posture d’héroïques soutiens du capital internationalisé?
Jusqu’où ira leur refus de considérer la menace de niveau six, que fait peser leur manque de vision sur la vie des populations?

Pluie noire et Supplication – La peur du nucléaire est un devoir

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Cinquième explosion nucléaire de l’histoire, « Baker » , 25 juillet 1946, sur l’atoll de Bikini

4 septembre 2015

Bonjour!

J’écrivais ici,  le 1er août, mon billet Une heure du mat’ – C’était hier, dont les derniers mots sont « Aujourd’hui, déjà, est hier. »
Or voilà qu’à une heure dix du matin, je regarde Pluie noire, ce merveilleux film en noir et blanc d’Imamura, Shōhei Imamura (avec un ō), l’auteur de l’immortelle Ballade de Narayama, qui reçut la palme d’or à Cannes en 1983, avant que L’Anguille ne se la voie décerner à son tour en 1997.
Et à l’heure une et zéro minute de ce film Pluie noire, l’oncle de l’héroïne lit, lors d’un enterrement, un texte sacré auquel il ne croit pas, et prononce ces mots: Aujourd’hui est déjà hier. – Sursaut.

Pluie noire est un film japonais sur des gens que le souffle d’Hiroshima a bousculés, dont ils ont réchappé incertainement, peut-être indemnes, et qui, n’étant pas encore morts, poursuivent la vie ordinaire et passionnante parfois, passionnée souvent, qui est celle des humains sur Terre.

Ce film fait partie de la bibliothèque de référence de notre prochain comité, avec d’autres documents, comme ce recueil invraisemblable et si tristement véridique sur quelques victimes, entre irradiés de base et « liquidateurs » désignés volontaires, de cette autre tragédie: La Supplication – Tchernobyl, chronique du monde après l’apocalypse, par Svetlana Aleksievitch, toute récente prix Nobel de littérature.

 

Vyacheslav Gryzunov, liquidateur survivant de Tchernobyl, décoré par Dimitri Medvedev
Vyacheslav Gryzunov, liquidateur survivant de Tchernobyl, décoré par Dimitri Medvedev (…Cliquer sur la photo pour le coup d’oeil!)

Il faut créer un comité qui appelle à fermer la centrale nucléaire voisine tout de suite, et toutes les autres, et à réfléchir et débattre après.
Il faut de toute urgence arrêter ces machines du diable, un diable trop humain, et nous débrouiller ensuite, avant la prochaine catastrophe. Car « débattre d’abord » est la meilleure façon de ne rien décider et de laisser les agitateurs de la menace de « black-out » faire la loi.
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Quel optimisme après la victoire du « non » en Grèce ?

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International Herald Tribune, avec l’autorisation de © Chappatte, www.globecartoon.com

Bonjour !

 

La Grèce n’est certainement pas sortie de graves difficultés.

Mais le résultat de ce référendum va contribuer à la montée de la contestation dans l’Union européenne, une perspective qui a très certainement fondé l’engagement pour le « oui » d’une série de personnalités européennes, lesquelles se révèlent avoir raté une grande occasion de se taire. Bravo!
La contestation est en marche, et elle paraît aussi inévitable que nécessaire.

Avec ça, une course de fait est engagée entre deux camps.
Il y a la contestation crispée sur les fondamentaux du conservatisme et les fausses évidences du bon sens, qui se prétend anti-système mais en cas de succès mènera inévitablement à un accord avec le grand capital, pour qui « à droite rien n’a jamais été trop à droite« , rappelle Frédéric Lordon. Le FN français en est un représentant éminent, qui se félicite de la victoire du « non » grec.
Et il y a une contestation à visée égalitariste, qui récuse l’inégalité et la domination de l’économie et de la finance, et une fois au pouvoir pourrait trouver légitime d’exproprier les « un pour-cent ». Ceux-ci le savent et tiennent fermement les rênes de leurs journaux! Lire la suite

Les zélus agissent sans mandat

 

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Bonjour!

Notre démocratie représentative est censitaire et cooptatrice.
Censitaire, de cens: le pognon. Et cooptatrice, de cooptation: l’élection des copains, par les copains.

Captatrice.

Censitrice et cooptataire.
Censurataire, corruptatrice.
Cooptotruque.
Coropto, crocoptro, copro, copro.
Coprocratie. Voilà le mot que je cherchais. Il me palît celui-là, il me plaît!

Et cooptataire.
Il y a du coléoptère là-dessous et les humains n’ont pas encore fait la preuve qu’ils valaient mieux que les termites ou les fourmis, autres espèces non pas sociales mais vivant en colonies, auto-colonisées. Selon l’avertissement que Jean-Paul Sartre nous donnait: Si nous voulons être autre chose que des fourmis ou des termites…

Le coléoptère en chef Elio Di Rupo vient de signer une prolongation de la centrale de Tihange. Vu que vous avez voté, ou, vu que vous auriez dû voter vu que le vote est obligatoire, vu que, vu que, vous n’avez rien à dire, c’est démocratique et c’est tout vu, et vous êtes vu. Ah! Nous vivons à l’époque de l’image-reine, donc nous sommes vus. Nous sommes vus ! Et rassurons-nous, ou inquiétons-nous, là où le vote n’est pas obligatoire, c’est pareil et ils font pareil.

Il a fallu une question parlementaire pour que l’élu Elio, l’Elio élu, le dise, qu’il avait fait ça, prolonger une centrale conçue pour être morte il y a déjà des années. De son propre mouvement il n’en disait rien. Cette décision assure, malgré certes un petit aspect très affirmé « je vide les tiroirs avant la faillite générale » ou  « à fond devant, après nous les mouches » , qui n’échappe à personne (qui me lise), un gigantesque paquet de profits à venir grâce à une installation sur-amortie, c’est à dire gratuite. Avec en prime les vrais frais (attendez le démantèlement pendant quelques décennies et la maintenance du chancre post-nucléaire pendant quelques siècles) et les vrais risques (n’importe quelle surprise n’importe quand, pendant et après l’exploitation), avec donc les vrais frais et les vrais risques pour la population, ce qui va sans dire, et c’est bien normal, le capitalisme étant le privé qui prend les bénéfices quand il y en a, faut pas déconner, et la population entretenant le public quand le public doit payer. Bon. Nous voyons ici que le zélu en chef ne se vante pas de tout ce qu’il fait, même si sans cesse il se vante de ce qu’il a commis, commet et commettra, comme font tous les zélus petits et grands du régime. En effet, sachant que le plus vanté sera le mieux élu, il ne leur échappe pas que la première règle à suivre pour un zélu ou futur zélu se conçoit bien et s’énonce clairement: Vante-toi, le ciel ne te vantera pas. Lire la suite