La perfection du capitalisme tient en une phrase:
« Près d’un tiers de la croissance mondiale est captée par le 1 % le plus riche. »
Oui. À quoi sert le capitalisme? À ça!
La parution, jeudi 14 décembre, du premier rapport sur les inégalités mondiales, fruit du travail d’une centaine d’économistes de tous pays, réunis au sein de la World Wealth and Income Database (WID.world), jette une lumière crue sur l’un des thèmes socio-économiques et politiques majeurs de ce début de siècle. (…) Le phénomène, s’il est désormais bien documenté dans les pays développés, l’est assez peu dans les émergents. Certains d’entre eux ont été incontestablement les grands gagnants de deux décennies d’ouverture des marchés. Mais on sait peu de chose des écarts de revenus et de patrimoine de leurs populations. Le mérite du travail présenté aujourd’hui est de s’atteler à cette tâche. Pour l’instant, les seules informations dont on disposait étaient les enquêtes déclaratives auprès des ménages menées par les grandes institutions comme la Banque mondiale, les Nations unies (ONU) ou l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Le travail de fourmi des chercheurs du WID, coordonné par Facundo Alvaredo, Lucas Chancel, Thomas Piketty, Emmanuel Saez et Gabriel Zucman, a consisté à compléter ces informations avec celles du fisc et avec les comptabilités nationales, ce qui n’avait jamais été fait auparavant.
Je suis né en Belgique de parents belges.
Je possède une carte d’identité « de Belge » , comme c’était écrit sur un carton avant que l’UE ne standardise ça en plastique.
Je vis en Belgique.
J’ai un passeport belge.
Mon site s’appelle « Condroz belge » (bon, ici, c’est de moi, pas du gouvernement, et c’est une blague, hein, une « antiphrase »).
Cependant, malgré ces prémisses, d’après la presse je ne suis pas belge.
En effet, la presse titre: « Les Belges souhaitent que la présence des militaires en rue se prolonge » .
« Les Belges » , mais pas moi!
Donc, je ne suis pas belge.
Cqfd.
Les socialistes belges francophones méritent bien ce qui leur arrive. Ils en méritent plus, et il leur en arrivera plus.
En attendant, la nouvelle majorité wallonne ouvre la porte à ses proches, qui font leur marché.
…C’est ça qui est terrible avec la droite d’origine, et bien sûr avec la copie socialiste aussi: la société et le bien commun paient les frais. C’est leur raison d’être en démocratie réelle.
Personne ne vend une source de revenus pour un petit gain à court terme, sauf les désespérés. Et sauf les politiciens avec l’argent des autres.
Albert Frère négocie le rachat de 25 à 30% de la Sonaca
Le groupe d’Albert Frère, à travers son fonds Ergon Capital, a entamé des discussions avec la Région wallonne pour racheter entre 25 et 30% du capital de la Sonaca. L’opération pourrait rapporter 75 millions d’euros à la Région.
La suite en ligne sur le site de L’Écho, et ici en PDF.
Vous avez remarqué que je fais du Germany bashing? Mon dossier à charge chez les bien-pensants s’alourdit donc ici, après mon dernier billet, le précédent, et quelques autres!
Je me suis toujours méfié des vertus officielles et claironnées par les pouvoirs, et dans le cas de la vertueuse Allemagne, disons celle d’Angela Merkel pour faire image, et tueuse de quoi me demande mon cerveau droit, il faut dire que la vertu est bien mal vêtue. La vertu allemande me donne bien des arguments.
Une autre raison de jeter un regard critique sur la Deutschland GmbH, comme on dit les USA Limited, et là mon cerveau droit me demande: limité en quoi, une autre raison d’ouvrir les yeux avec circonspection réside dans, outre le fait premier que nous aimons l’intelligence, ce deuxième fait qu’en ce moment la politique d’Emmanuel Macron concrétise en les épanouissant ses promesses de campagne, et ce troisième fait qu’avec quelques autres la législation allemande du marché du travail est un modèle pour Emmanuel. Vous avez demandé du Macron? Vous aurez du Merkel.
Le modèle allemand mérite un examen très sérieux. Il fige une construction européenne mortifère pour les peuples, ce qui est déjà fort clair pour les pays en difficulté, et va le devenir de plus en plus pour les autres, en priorité pour ceux qui se donneront des dirigeants plus conformes à la modernité, hein Macron, …des affaires. (**)
En attendant que les crispations Deutschland GmbH rendent impossible la continuation de l’euro et de la dite Union.
…Le sujet du jour, c’est un court extrait, de 33 secondes, du passage de la sociologue française Dominique Méda sur les ondes de France Inter:
– Le taux de pauvreté des salariés en Allemagne est de 23 %, contre 8 par exemple en France. C’est énorme, c’est tragique, et bien entendu c’est très largement « pas vu à la télé » . Rappelons que les sociologues avaient dû créer la catégorie de « travailleurs pauvres » pour désigner des gens qui, bien qu’ayant du travail à temps plein (souvent deux ou trois temps partiels) n’échappaient néanmoins pas à la pauvreté, par exemple en n’arrivant pas à un logement correct et logeant dans une voiture ou une caravane. Au début, la notion servait essentiellement, parmi les pays riches, aux États-Unis, et c’était un scandale qui ne s’ébruitait guère au-delà des murs des universités. Depuis quelques décennies, les travailleurs pauvres existent aussi dans les pays européens même riches. Je n’ai pas sous la main les résultats d’une enquête qui chiffre en Allemagne la proportion d’enfants pauvres, ne disposant pas, soit d’un repas chaud par jour, soit de deux paires de chaussures, mais je peux vous assurer que le chiffre est horrible, et que c’est à se demander à quoi sert, et à qui sert, le formidable enrichissement matériel de nos sociétés.
– L’Allemagne a-t-elle créé des emplois? Oui. Quatre millions, entre 1994 et 2014. Mais, précise Dominique: avec une masse inchangée de 58 milliards d’heures de travail par an.
Comment on fait ça? …Forcément, avec des emplois partiels.
Les employés à temps partiel échappent donc à la statistique des chômeurs, alors qu’ils sont chômeurs à temps partiel.
100 % des travailleurs à 50% de travail partiel, qui font 50 % de chômage arithmétique, feraient 0 % de chômage dans les statistiques officielles et dans votre journal préféré. N’est-ce pas merveilleux?
À demi-vide, ce verre-là est toujours plein. Nous sommes dans la propagande.
* * *
Note
(**) A contrario le Portugal a rompu avec les prescriptions austéritaires de l’UE, tout en recevant un accessit de la Commission, grâce à une croissance remarquable et surtout (du point de vue des troïkards) en satisfaisant à la norme des traités sur le déficit budgétaire.
Le Portugal est dirigé par un gouvernement socialiste minoritaire, appuyé au coup par coup par une opposition de gauche en mesure de lui donner la majorité. Les communistes et le bloc de gauche, au final, pilotent le navire vers leurs objectifs prioritaires: relèvement des minima sociaux et des retraites, préservation de l’emploi public, préservation du système de santé…
Le Portugal est sans exemple dans l’Union. Et bien entendu, pas « vu à la télévision »!
Une piste pour le PTB, Paul Magnette?
Mère Teresa disait que les pauvres (en acceptant leur sort) nous donnent une grande et salutaire leçon d’humilité.
L’économiste canadien devenu étasunien, John Kenneth Galbraith, écrivait en 1985 un bref article sur les idéologies de la richesse, intitulé « L’art d’ignorer les pauvres ».
Cet « art » est immémorial. Aussi vieux que la pauvreté.
Aujourd’hui, quand vous entendez « responsabilité individuelle », vous gagnerez du temps dans votre compréhension du monde en traduisant sans barguigner par: « les miséreux sont responsables de leur misère ».
Exemple.
En Allemagne, la casse sociale des lois Hartz a été opérée par le SPD et les Verts, deux partis supposés à gauche de celui d’Angela Merkel. Ça passe mieux avec ces gens-là au pouvoir.
Ci-dessous un florilège bien représentatif de l’idéologie des élites allemandes.
Mais pas que des élites, car la domination est aussi dans la tête des dominés.
Et pas qu’allemandes, car les lois Harz font rêver les élites françaises et Macron s’en inspire dans son détricotage du code du travail.
Ces citations sont extraites du Monde Diplomatique qui, dans son édition du mois de septembre, propose un voyage au pays du chômage germanique, sous le titre « L’enfer du miracle allemand »:
«Celui qui peut travailler, mais ne veut pas, n’a aucun droit à la solidarité. Il n’y a pas de droit à la paresse dans notre société. »
Le chancelier Gerhard Schröder interviewé par Bild, 6 avril 2001
« Les coûts salariaux ont atteint un niveau qui n’est plus supportable pour les salariés et qui empêche les employeurs de créer de l’activité. (…) Nous allons devoir couper dans les dépenses de l’État, encourager la responsabilité individuelle et exiger plus d’efforts de la part de chacun. »
Gerhard Schröder, discours au Bundestag, 14 mars 2003
« La misère, ce n’est pas la pauvreté du porte-monnaie, mais la pauvreté de l’esprit. Les classes inférieures ne manquent pas d’argent, elles manquent de culture. (…) La pauvreté découle de leur comportement, c’est une conséquence de la sous-culture. »
Walter Wüllenweber, éditorialiste, Stern, 16 décembre 2004
« La pauvreté n’est pas qu’une question d’argent. ( ) Ce qui compte pour une famille, c’est de bien savoir dépenser son argent. (…) Un repas dans un fast-food est non seulement moins bon pour la santé, mais aussi plus coûteux qu’un ragoût avec des légumes de saison. »
Renate Schmidt, ministre fédérale de la famille (Parti social-démocrate, SPD), Bild am Sonntag, 27 février 2005 Lire la suite
Le ministère des Finances allemand affirme avoir réalisé 1,3 milliard d’euros de bénéfices en prêtant à la Grèce. Les profits réalisés via la BCE sont les plus importants.
C’est un sujet qui sème la zizanie en Allemagne. En effet, la posture du gouvernement d’Angela Merkel sur le dossier grec soulève des critiques. Notamment de la part des Verts, qui regrettent un manque de solidarité avec Athènes. C’est à leur demande que le ministère des Finances a dû dévoiler les profits réalisés sur les prêts accordés à la Grèce. Selon le quotidien Süddeutsche Zeitung, les bénéfices s’élèvent à 1,34 milliard d’euros au total.
Chantal Mouffe est une théoricienne incontournable pour le mouvement social d’aujourd’hui.
Elle poursuit l’oeuvre commencée avec son mari argentin Ernesto Laclau, décédé en 2014. Elle enseigne à Londres, a l’oreille de Podemos, et l’on peut reconnaître ses thèmes dans les aperçus de Mélenchon sur la démocratie et dans sa stratégie politique.
Figurez-vous qu’elle donne une conférence publique à Liège, jeudi prochain.