« Dans la cité mondiale du futur, société totalement automatisée, le besoin de travailler est remplacé par une vie nomade de jeu créatif, retour moderne au jardin d’Eden. L’ « homo ludens » que sera l’homme libéré du travail ne devra pas s’adonner à une pratique artistique car il sera créatif dans sa vie quotidienne.«
Tel est le texte sur lequel se termine la vidéo promotionnelle d’un projet de robot-barman. On peut la voir et en lire plus sur cette page: http://www.makrshakr.com/.
Si vous ne connaissez pas Daniel Mermet, vous avez bien de la chance, parce que vous allez avoir bien du plaisir et d’intérêt à le découvrir.
Et si vous le connaissez, vous serez heureux d’apprendre qu’il ne va pas disparaître du monde de l’information.
Je dis « Daniel Mermet », mais je parle bien sûr de son émission quotidienne sur France-Inter, « Là-bas si j’y suis ».
Je l’ai découverte il y a quelques années, quand elle passait de 17 à 18 heures, moment où je cuisinais pour ma petite famille, vu que moi, j’aime écouter la radio en cuisinant. Le jour où elle m’est tombée dessus, je ne l’ai plus quittée. Car Daniel Mermet parle aussi bien d’amour que de politique, de riches que de pauvres, de la subjectivité que de la grande Histoire, et son sens rigolard de la solidarité, de l’humanité, ne cesse de ruisseler sur ses reportages, aussi cruelle et révoltante que soit parfois leur matière.
Une fois par mois, il accueille l’équipe du Monde Diplomatique, et presque chaque jour le répondeur de son émission figure comme invité des premières minutes, et quelquefois pour toute l’émission. Ah, le répondeur de « Là-bas si j’y suis »! C’est toute une France d’en bas et des luttes qui s’exprime, une France qu’on entend presque nulle part sur les ondes.
C’est une émission-brûlot incroyable, qui n’existe pas en Belgique et peut-être dans aucun autre pays européen. Et sur une chaîne publique! N’est-ce pas merveilleux? Lire la suite
Il reste quelques jours pour répondre à la consultation organisée par la Commission européenne sur le volet « protection des investissements », ou « RDIE » (Règlement des Différends entre Investisseurs et Etat), du projet de traité transatlantique.
Pour les distraits ou pour vos contacts, j’ai recensé dans mon article précédent, « Tafta-Ttip (1/2), le vilain canard projet », quelques synthèses et avis en BD, textes et document audio.
La commission a fait de la réponse à cette consultation une vraie pénitence : nombreuses questions ouvertes, documents de référence en anglais, et le site vous donne 90 minutes pour y répondre. Traduction: Restons sérieux, ceci n’est pas une élection ! La date limite est le 6 juillet.
Cependant, si vous voulez déposer votre avis, ce que recommandent les ONG actives sur ce dossier, le faire en trois minutes aura le même poids que de s’arracher la tête pendant une heure.
Nous disions bien: restons sérieux!
Voici une marche à suivre pour répondre sans souffrir à cette consultation :
– parcourez d’abord rapidement la suite de ce billet
– ouvrez en ligne le questionnaire de la Commission – répondez à toutes les sous-questions 1. (INFORMATIONS RELATIVES AU RÉPONDANT) pour déposer vos données personnelles
– inutile de lire les pavés de texte (c’est très long), ou de consulter les liens (texte de référence en anglais)
– toutes les cases-réponse portent la mention « obligatoire » en orange
– copiez-collez « Pas de commentaire » à toutes les questions ( à partir de 2. OBSERVATIONS SUR LE TEXTE PROPOSÉ EN TANT QUE BASE DE NÉGOCIATION AVEC LES Etats-Unis), sauf la dernière
– pour la dernière, (C. Appréciation générale – Quelle est votre appréciation générale de l’approche proposée s’agissant des règles de fond en matière de protection et du RDIE comme base de négociation sur les investissements entre l’UE et les États-Unis? ),
répondez en quelques mots de votre plus belle prose, et le tour est joué.
(J’ai personnellement déposé ceci : Je suis totalement opposé à la notion même de RDIE et à ses juridictions spécialisées. Je suis d’une manière générale en désaccord complet avec l’ensemble de ce projet de traité, et notamment avec le secret qui préside à sa préparation.)
Vous avez sans doute fini par entendre parler du projet de « traité transatlantique » entre les Etats-Unis et l’Union européenne, aux appellations aussi variables qu’est grand les secret entourant sa préparation : TAFTA, (Trans-Atlantic Free Trade Agreement), appellation plutôt nord-américaine, à ne pas confondre avec Nafta, pour North-American FTA, qui existe déjà entre le Canada, les USA et le Mexique, TTIP, (Transatlantic Trade and Investment Partnership) – terme en usage sur le site de la Commission européenne, Partenariat transatlantique, GMT, pour Grand Marché Transatlantique.
En français de tous les jours, ça donne :
– baisse des barrières douanières
– risques d’alignement des normes environnementales et de santé publique sur le moins disant,
– négociations secrètes et contournement du suffrage de moins ne moins universel,
– « protection des investissements » contre les États,
– création de cours de justice spéciales.
Voici cinq synthèses et avis : 1. Court et clair, en BD: Lire la suite
C’est dans la synthèse de Noël Mamère au lendemain de l’élection neuropénienne:
« En fin de compte, l’élection du 25 mai n’apparaîtra que comme un épisode de plus de la vague identitaire liée à la mondialisation libérale qui renforce l’ethnicisme, la xénophobie, les racismes et les nationalismes.
(…)
« L’idée européenne est en train de mourir « Notre Europe créée pour conforter la paix est devenue une Europe forteresse, qui se barricade contre de nouveaux « barbares » venus du Sud et de l’Est. Nous avons élargi, sans l’approfondir, une Union sans souffle. Lire la suite
Un moteur de recherche qui n’enregistre rien de vos activités, c’est duckduckgo .
Voici un article de Framasoft:
« Les lecteurs de ce blog savent que Framasoft s’est engagé à se libérer par étapes des outils de Google : Framasoft a déjà dit bye-bye à Gmail, s’est libéré des GoogleGroups, de Google analytics et de la publicité, des polices de caractère Google… Tout cela demande à la fois de la détermination, un travail technique conséquent et des logiciels ou services de substitution fiables. Ce n’est pas forcément à la portée du simple utilisateur. Que peut-il commencer par faire pour se libérer de l’emprise de Google ? Lire la suite
D’abord, est-ce que j’irai voter ?
C’est une vraie question. Souvent, je ne votais pas. Intuitivement, je ne le sentais pas. Et factuellement, voici juste un exemple. Chaque année pendant une décennie, à New York aux Nations-Unies, un type a voté en mon nom et contre l’Irak de Saddam Hussein, un embargo sur les médicaments qui tuait des milliers d’enfants saison après saison, sans rien retirer aux soins dont pouvaient bénéficier Saddam et sa clique. Le type qui votait en mon nom à New York le savait, bien sûr, et, de façon tout aussi banale, on ne m’a jamais demandé mon avis.
Le 25 mai, je ne voterai pas pour que PTB-go me représente. Je voterai pour dire toutes mes réserves sur la représentation telle qu’elle fonctionne. Et le dire autrement qu’en restant chez moi, parce que je commence à avoir des fourmis dans les jambes avec tous ces élus qui agissent sans mandat.
Il y a en Belgique comme dans toute l’Europe, de plus en plus de gens qui vivent mal et qui redoutent le lendemain ou la fin du mois. Et parmi eux, alors que dans leur entourage proche, dans leur famille ou parmi leurs collègues quand ils en ont encore, certains choisissent l’extrême-droite, malgré cela un nombre croissant de ceux qui paient cash l’injustice, voteront pour un parti à la gauche de l’éventail électoral. Chapeau !
Le 25 mai, je ne voterai pas PTB-go. Je voterai avec ces gens-là.
Les élections, c’est comme le football. Lire la suite
Alain Supiot est juriste du travail, théoricien et historien du droit, prof à Nantes, et depuis 2012, au Collège de France, à la chaire « État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités. »
Un de ses cours de cette année est intitulé « Du gouvernement par les lois à la gouvernance par les nombres ». Sa pensée qui plonge dans l’histoire s’intéresse à la crête du mouvement présent. (Il a travaillé aux EU et en Italie et semble lire l’allemand aussi.)
J’ai commencé son avant-dernier livre, « L’esprit de Philadelphie. La justice sociale face au Marché total » , Paris, Seuil, 2010, 182 p., dont voici deux citations approximatives: Lire la suite
C’est ce qu’a déclaré il y a deux jours le secrétaire d’Etat allemand aux Affaires européennes, le SPD Michael Roth, dans un entretien à l’AFP.
Il annnonce une correction.
Ainsi, la vérité des secrétaires d’État varie. En fonction de quoi? On se le demande.
Cette vérité ministérielle d’aujourd’hui, mes bons auteurs la disent depuis des années, et moi je l’écrivais sur ce site dès le 30 mai 2012.
…À quoi donc reconnaît-on un bon auteur?
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* Je multiplie les liens à dessein, car c’est typiquement le genre d’info qui se fait expurger d’Internet à plus ou moins brève échéance. Ben oui, Internet est expurgé, le réseau des réseaux est aussi bigot et prude qu’il se la joue affranchi et audacieux. Il est censuré comme un code de morale puritaine. À chacun sa morale bien sûr, et celle d’Internet est liée à la raison d’État ou des États. Leurs obscénités peuvent être nos vérités. C’est un autre et intéressant sujet à propos duquel j’ai quelques exemples croustillants, vous aussi peut-être, vous pouvez me les signaler, pour une prochaine rigolade – parfois un peu jaune ou dents serrées, je sais.