ILS vivent au-dessus de NOS moyens

la dette publique

4 minutes 13.  Cliquer sur l’image.

Jouons un peu.
Le titre est une phrase de Paul Jorion.
Le sujet c’est la Belgique et sa dette publique.
La vidéo n’est pas offerte par les sauces V.
Ceci n’est pas une publicité.
Ce n’est pas un exemple à suivre.
C’est la règle pourtant dans l’Union n’Européenne.

=> => =>   Définissez l’Union !   <= <= <=

« Stop Tihange », manifestation ce dimanche 10 mars 14h00 à Huy

 

Inter Environnement Wallonie

 

Bonjour !

Les « responsables » politiques et industriels veulent garder jusqu’à leurs 50 ans des centrales qui ont été construites pour 30 ans.
Où se produira le prochain accident nucléaire en Europe ?
Pas ici? Pas à Tihange? Pas à Doel? Pas à Givet? Chez les autres?
Formidable ! La roulette russe est devenue une politique.

 

On nous a fait cet hiver une campagne médiatique sur le risque de coupures de courant, vous avez remarqué?
Le discours subliminal – ou le but, d’après certains mauvais esprits, étant que « nous » ne pourrions vivre avec la fermeture des centrales à cuves fissurées Tihange 2 et Doel 3.
Etc.

Vous avez donné votre avis, bande d’électeurs de démocratie-représentative ? Lire la suite

Fin d’année ! La pauvreté ressemble parfois à un complot


À lire: cet article de J. K. Galbraith (Harper’s Magazine, 1985)

 

Bonjour!

Je fais totalement confiance à Bernadette dans ses combats. Elle est assistante sociale au CPAS de Liège.
Elle représente une espèce rare, celle des idéaux maintenus durant toute une existence contre l’acquiescement… à la banalisation de l’impuissance (vous vous souvenez?), au glacis de la normalisation (vous n’avez jamais succombé?), à l’effacement des difficultés d’autrui (il faut bien s’occuper de sa famille.) Elle se résume sobrement: « Folie ? Sans doute… Mais folie nécessaire. » Je crois qu’elle en a vu et subi assez pour épuiser trois vies, et c’est la première fois que je la vois solliciter une aide financière. Lire la suite

Un SDF meurt d’hypothermie à Liège-Guillemins

 

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Bonjour!

Une dépêche Belga reprise par Le Soir nous apprend qu’un SDF a été trouvé mort ce matin sur un quai de la gare des Guillemins à Liège. La température était proche de quatre degrés centigrades au-dessus de zéro.

C’est bien !
L’hiver approche, et il est temps que les SDF le sachent: il fait plus froid à la gare des Guillemins que dehors! Elle n’est pas un abri !
Voilà une gare propre en perspective. Lire la suite

C’est un droit !

Photo RTC – Belga

Bonjour,

Il était question chez Eddy Caekelbergs, lors de son émission quotidienne, « Face à l’info », ce mardi 28 février, des événements inédits survenus dimanche au siège de l’entreprise Meister de Sprimont.
Des « malabars » « surentraînés » , dixit Thierry Giet,
venus d’Allemagne où se trouve l’actuelle maison-mère, équipés de gilets pare-balles et de battes de base-ball, sont venus tenter d’emporter des camions et des pièces du stock.
La police, appelée par des salariés du site, se serait contentée de les reconduire à la frontière, sans les désarmer, en ne relevant l’identité que de deux sur une vingtaine, des têtes de cogneurs cinématographiques dont les photos figurent dans la presse.

Ô vertueuse Allemagne à l’angélique timonière: doucement ! – « Vertueuse », pas tueuse !

Le représentant du patronat wallon, présent à l’émission, a tenté, tout en déclarant que pareils actes ne pouvaient être acceptés, de dévier le débat vers les séquestrations de membres du management par des travailleurs. Cela se serait produit à quatre reprises en 2011. Sur ce point, le président faisant fonction du Parti Socialiste, Thierry Giet, l’a mouché fermement, et il n’a pas insisté. Il a été dit que la séquestration du patron chez Meister à Sprimont aurait consisté à le retenir deux heures de plus qu’il n’aurait voulu pour « négocier ».

À la radio, l’éminence patronale s’en est prise à ceux qui se plaisent à parler de violence quand une entreprise licencie, ferme ses portes, ou délocalise. « C’est peut-être dur, mais la vie est dure » , a-t-il ajouté, faisant écho à ce merveilleux aphorisme de la patronne du Medef français: «  Dans la vie, la santé est précaire, le bonheur est précaire, tout est précaire. Je ne vois pas pourquoi le travail ne serait pas précaire. » Le travail doit être précaire, et pas pour tout le monde, inutile de faire bac plus cinq pour le comprendre.
L’on voit à la profondeur de cette philosophie que les chefs d’entreprise méritent amplement leur place dans les débats de société ou sur l’enseignement, où ils ont fini par se faire considérer comme indispensables, sans qu’aucun participant, en particulier aucun journaliste, ne conteste leur participation. (Les démentis seront bienvenus!)

Je passe sur le fait que le patronal intervenant a longuement exprimé cette idée: le manque de docilité des travailleurs nuit à l’image de la région et fera fuir les investisseurs.
Pour le coup, il faut relever La Région! Pour cet objectif unanimiste, consensuel et patriotique, baisser la tête est le seul geste qui convienne à la force de travail.

L’humilité ou l’humiliation consentie des salariés devrait sauver une région où les possédants ont le droit sacré, le droit de « LA » propriété, de casser une entreprise performante sur l’autel de la rentabilité mondialisée.

J’ai surtout noté que l’éminence patronale à l’accent pesant s’est retranchée derrière l’affirmation que délocaliser, pour une entreprise, est un droit.

Intéressant! Nous approchons là d’un aspect central de la question sociale.

Le fait qu’un patron en soit à défendre la crudité de l’argument, montre qu’il a peu d’idéologie en réserve et qu’il approche d’une vérité, l’injustice foncière du régime – qui est aussi, sur un plan logique, la cause de l’enraiement bientôt dramatique de l’économie et de la société (démonstration prochaine en dix lignes, si je n’oublie pas, ou, pour les impatients, chaque jour en deux mille, sur le blog de Paul Jorion, avant la grande démonstration du réel…)

Malheureusement, ni le président Giet, ni la députée écolo bruxelloise, Zoé Genot, ni le secrétaire général de la FGTB wallonne, Thierry Bodson, ni le journaliste hôte de cette assemblée, aucune de ces personnes présentes sur le plateau n’a relevé que la prééminence du droit de propriété des moyens de vie du grand nombre, dévolu à quelques-uns, sur la plupart des autres droits, devrait à tout le moins être mise en débat, questionnée et encadrée juridiquement, sinon jugulée, supprimée, ou mise à cette place de variable d’ajustement que les économistes du sérail attribuent à la « main-d’oeuvre ». …Car, oui, il y a cette chienne de question humaine dans l’entreprise, rétive aux eaux glacées du calcul économique.

Malheureusement, personne n’a évoqué une violence systémique, intrinsèque au salariat, sur la réalité de laquelle les travailleurs en péril de licenciement, et leurs familles, ne se trompent pas une seconde.
Tout observateur pas totalement idiot, moi par exemple, ou vous qui me lisez, sait reconnaître dans l’affaire Meister un scénario mille fois joué depuis dix ou vingt ans, dans la robinetterie allemande, dans le décolletage en Haute-Savoie, sur le terrain de chasse de Bernard Tapie avant la case prison… : une entreprise performante aux métiers pointus se fait racheter, l’âge de la retraite venu pour le fondateur ou propriétaire, par un groupe international ou un fonds de pension, qui va extraire le savoir-faire, les machines éventuellement, les carnets de commande, la marque si elle a une valeur marchande, délocaliser le tout, et abandonner une structure dévitalisée à la faillite et aux plans sociaux plus ou moins à charge des pouvoirs publics du pays d’origine.

La banalité et la systématicité de ce processus sont parfaitement connues de chacun des intervenants dans cette émission – sauf peut-être du représentant patronal qui est bien obligé, pour survivre moralement, de cultiver l’art d’ignorer les pauvres (J. K. Galbraith), qui est l’art d’ignorer les causes de la pauvreté. Mais aucun n’en parle!


Que la liquidation de Meister soit légale, qu’elle soit « un droit », montre bien l’arriération de la démocratie représentative à bout de souffle et l’arriération de son droit napo-léonin.

Et que, malgré les invectives de « musculation » jetées par chaque camp à l’autre, la concertation sociale semble rester l’horizon indépassable, l’impératif catégorique et l’invariant anthropologique des gauches représentées par madame Genot et messieurs Giet et Bodson, laisse songeur.

Enfin, « songeur », c’est une façon de parler.
Nous ne le sommes guère
en ce point, il me semble. Nous savons faire deux plus deux.
« Ils vont regretter de nous avoir appris à lire! » , me dit un optimiste de mes amis.

…Eh bien, bonne journée!

Le journalisme de révérence dans « Le Soir », et les dinosaures

(Première mise en ligne sur http://bxl.indymedia.org/articles/2184 )

Les dinosaures ont vécu cent cinquante millions d’années. Comment envisagez-vous une gouvernance économique de cent cinquante millions d’années?

 

Bonjour!

 

J’ai soigneusement étudié à l’époque, sur papier, la double page consacrée par Le Soir à la ratification du traité de Lisbonne. Elle était coordonnée par Maroun Labaki, alors envoyé dans la capitale portugaise au titre de, si je ne me trompe, rédacteur plus ou moins en chef plus ou moins adjoint.
C’était en tout point absolument creux et anecdotique, dans la veine « Le congrès s’amuse », mais sans le talent d’un film qui savait divertir et prendre des distances avec son sujet.

Le même signe aujourd’hui la mâle apostrophe ci-dessous [texte au bas de ce billet], tout empreinte des recommandations du gratin financier et eurocrate, et d’une morgue de donneur de leçon.
Où l’on voit que la presse peut être loin du « contrepouvoir » ou  du « quatrième pouvoir » que les optimistes  aimeraient qu’elle soit.

La démocratie représentative est une démocratie sévèrement limitée par le triomphe de l’oligarchie, c’est ce qu’affirme au moins un rédacteur en chef adjoint au monde, Hervé Kempf, du …Monde. (Voir son livre L’oligarchie, ça suffit, vive la démocratie)

Comme certains syndicalistes, Labaki ramène à lui la couverture labélisée des Indignés, alors que ceux-ci affirment avec force que les élus ne les représentent pas, que les syndicats ne les représentent pas.
Il recommande de « s’indigner » pour enfin « terminer le chantier de la gouvernance économique » Goldman Sachs-compatible…
Le propre de la récupération, et son impératif catégorique, c’est d’oser le plus grand contresens, et le plus vite!

Les chiffres et l’obsession économique sont en fait le vrai sujet de l’article.
Pour qui roule Maroun Labaki?

Eh bien… Le discours économique est la formulation de la nécessité telle qu’il est efficace aujourd’hui, pour  le maintien des privilèges, de la répandre dans l’opinion.

Si les gouvernants évoquaient jadis la religion ou la patrie, aujourd’hui la religion d’État s’exprime en jargon économique, lequel est une mise en abime d’une superposition de silences et de mystifications sémantiques. Ainsi, quand John Kenneth Galbraith*, qui a connu en tant qu’économiste tous les honneurs, rédige à plus de nonante ans son testament intellectuel, il le nomme Les Mensonges de l’économie. C’est,  pour 10 euros, une heure de vivifiante remise en place des fondamentaux du mensonge des haut-parleurs.

Ben oui… « l’économie n’est pas une activité née de la prégnance du règne des besoins et de la nécessité de la lutte pour la survie. Si c’était vrai, sa place serait décisive dans les sociétés primitives, et secondaire dans les sociétés matériellement développées. Or, c’est le contraire qui s’est produit » , ainsi que l’écrit Patrick Viveret dans Transversales en avril 2001.

Ce qui rend optimiste dans cette écœurante sujétion du prétendu « destin commun » aux « chiffres » (citations empruntées à l’avant-dernier paragraphe), c’est qu’avec des pilotes ou des cerveaux comme celui-là, l’Europe de la gouvernance économique sera, le jour venu, aussi aveugle à sa fin imminente que Louis XVI, écrivant dans son journal le 14 juillet 1789: « Aujourd’hui, rien » , que le communisme de Berlin-Est la veille de la chute du mur, que la Tunisie de Ben Ali le jour où un jeune marchand de quatre saisons s’est immolé par le feu…
À suivre!

…Les dinosaures ont vécu cent cinquante millions d’années. Comment envisagez-vous une croissance équilibrée de cent cinquante millions d’années?, raillait l’écrivain suisse Friedrich Dürrenmatt. « Croissance équilibrée » n’est bien sûr ici qu’un avatar transitoire, périssable, à remplacer par la sornette idéologique du moment.

Bonne lecture!

Guy

* J.K. Galbraith est aussi l’auteur d’un article indispensable, « L’art d’ignorer les pauvres ».

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(sur le site du journal Le Soir: ici)

Indignons-nous et débloquons l’Europe !
MAROUN LABAKI

samedi 18 juin 2011, 11:30

 Crise de l’euro, divisions sur le Printemps arabe, retour des contrôles à certaines frontières intérieures, montée de l’euroscepticisme : l’Europe fait grise mine ces derniers temps, alors que l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, fin 2009, devait la rendre plus efficace et plus séduisante.

De toutes parts, des voix inquiètes s’élèvent. Mercredi dernier, Jan Tombinski, le représentant permanent de la Pologne auprès de l’UE, déclarait : « La crise des finances publiques a un impact sur tout, y compris sur la confiance entre les partenaires dans l’Union. » En tant qu’ambassadeur du pays appelé à assumer la prochaine présidence tournante, il s’exprimait lors d’un colloque organisé à Bruxelles par Notre Europe et quinze autres think tanks – qui prévenaient : « L’Europe en tant que telle subit des niveaux jamais égalés de division et de contrainte, qui amènent à s’interroger sur la détermination des Européens à rester unis. » Le lendemain, un de ces think tanks, le European Policy Centre, se montrait presque alarmiste : « L’UE paraît fragile et fatiguée, et certains dirigeants semblent ignorer que l’intégration peut encore échouer par manque de confiance et par négligence. »

 Voilà donc l’Europe au milieu du gué ! Et chacun, dans les capitales, de sortir son boulier compteur, comme si les effets de la construction européenne étaient tous quantifiables !

A ces états d’âme, une seule réponse s’impose : aller de l’avant, avec la certitude que le point de non-retour est depuis longtemps franchi.

 Il ne s’agit pas que de belles formules. Toute monnaie est accoudée à une politique économique. Sauf l’euro ! Depuis les débuts de la monnaie unique, les plus lucides répètent inlassablement qu’il convient de corriger cette lacune.

 Il a fallu la secousse de Lehman Brothers et toutes ses répliques pour qu’enfin le chantier de la gouvernance économique européenne soit réellement lancé. Indignons-nous et terminons-le !

 Bien sûr, comme pour le financement futur de l’Union, il est question de chiffres, mais davantage encore de politique, de dessein historique, de transferts de souveraineté, de confiance, de destin commun. Libre à ceux qui n’en veulent pas de faire demi-tour…

Une mise en perspective de la grève de l’hiver 1960

Grève de 60
Bonjour,

Voici un entretien utile pour ceux qui n’ont pas trop de temps ni d’envie à consacrer à cette question, à l’heure où toutes sortes d’interprétations plus ou moins idéologiques se répandent.

(Signalons au passage que La fonderie, à Molenbeek, près du canal, est un endroit à la fois agréable et intéressant, dont on sort plus cultivé et, peut-être, plus intelligent.)

Bonne lecture!

Guy

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Hiver 60-61 : « Il ne s’agissait pas d’une grève pré-révolutionnaire »

La « Grande grève » était-elle vraiment été la « Grève du siècle » ? Quels contextes économiques, social et communautaire expliquent un tel phénomène ? En 2010, un tel événement peut-il encore surgir ?

 Entretien avec Jean Puissant, historien, président de la Fonderie (musée de l’industrie et du travail de Bruxelles)

https://www.revuepolitique.be/hiver-60-61-il-ne-sagissait-pas-dune-greve-pre-revolutionnaire/  ou PDF ici.

Complicités belges dans l’armement israélien

Produit par FN Herstal (photo Grip)
Produit par FN Herstal (photo Grip)

Une Carte blanche du MIR-IRG dans Le Soir du 19 janvier donne des précisions sur les complaisances de la Région Wallonne, s’agissant de permis de transit par l’aéroport de Bierset de matériel militaire vers et en provenance d’Israël. De 4 à 5 vols par jour ! À cela s’ajoute la participation d’entreprises belges à des programmes militaires israéliens. Et les régions bruxelloise et flamande ne sont pas en reste.

Pistes d’action et de revendication ?

*    *    *

Pendant que les bombes tombent sur Gaza, c’est ici que sonne la caisse

jeudi 15 janvier 2009, 09:51   [En rouge, c’est moi qui souligne, G. L.]

Vredeactie MIR-IRG, branche belge du Mouvement International de Réconciliation

Karel De Gucht, le ministre des Affaires étrangères, s’oppose fortement à l’attaque israélienne sur Gaza et demande un armistice. Signal plutôt positif. Néanmoins, il semble que la politique belge excelle dans ses déclarations, mais pas dans ses actes.

En 2008, l’aéroport de Bierset est devenu la plaque tournante du trafic d’armes en provenance et à destination d’Israël. Le transport de fret de la compagnie aérienne El Al est une ligne de vie pour l’armée israélienne et se charge deux à trois fois par jour du transport en provenance ou à destination des Etats-Unis, en s’arrêtant à Bierset. Aussi, l’exportation d’armes belges vers l’Israël a fortement augmenté depuis 2004. Tout comme durant la guerre de 2003 en Irak, il semble que les principes s’arrêtent là où les intérêts financiers commencent.

Il y a peu, El Al passait par Schiphol aux Pays-Bas. En 2005 et 2006, 160 millions d’amorces, 17 millions de munitions et des dizaines de milliers de fumigènes ont notamment été livrés depuis les Etats-Unis à l’armée israélienne via cet aéroport. En ce qui
concerne les permis de transit, le gouvernement régional wallon n’est pas aussi transparent que le gouvernement des Pays-Bas, qui les fournit assez rapidement. Pendant que les bombes tombent sur Gaza, de nouvelles munitions sont livrées à l’armée israélienne, via Bierset.

CAL, une autre compagnie israélienne, fait le même itinéraire avec deux vols par jour.
Elle transporte des produits agricoles israéliens, provenant entre autres des implantations israéliennes situées dans les territoires occupés. Il est rare que le chemin du retour ne se fasse sans chargement d’armes. De 20 à parfois 50 % des vols sur Bierset atterrissent pour le compte de ces sociétés. Il semble vraisemblable qu’il ne faut pas déranger les clients les plus importants avec des législations sur les exportations d’armes.

Il est frappant de voir que les exportations d’armes belges vers Israël ont fortement augmenté depuis 2004. La guerre contre le Liban n’a pas non plus été un obstacle à la poursuite de ces exportations. Le plus scandaleux dans cette politique d’exportation laxiste est que la Région bruxelloise n’a jamais refusé un seul permis. En 2005 et en 2007, Sabca a décroché un contrat de modernisation pour la force aérienne israélienne.
Valeur : 9.928.601 euros. Les conséquences sont ressenties à Gaza et sont visibles quotidiennement à la télévision.

En 2007, la Région wallonne a également accordé des permis d’exportation d’armes pour l’Israël : 210.000 euros de matériel pyrotechnique pour les munitions (probablement PB Clermont) et 270.000 euros pour des pièces de voitures blindées. Il est également vraisemblable qu’une livraison de pièces d’avions en provenance de Sonaca ait été autorisée.

Précisons que cette société travaille avec IAI-MALAT (Israël Aircraft Industries) sur des modèles d’avions sans pilote. Ces UAV sont visibles et opérationnels au-dessus de GAZA. Il y avait en définitive encore quelques permis pour des pièces de renforcement d’appareillage en région bruxelloise et wallonne, avec vraisemblablement comme fournisseur BATS d’Angleur.

En 2007, la Région flamande a accordé sept permis pour une petite somme de 500.000 euros, essentiellement à OIP (propriété de l’Elbit israélien), pour des appareils de vision nocturne avec des systèmes de guidage. Ces permis ont néanmoins été destinés à d’autres destinations (l’exportation d’équipement de précision de tireur vers la Colombie est tout aussi inquiétante que ces mêmes exportations vers le Népal en 2002). Celle-ci n’était donc pas destinée à l’armée israélienne, mais renforce bien l’industrie de défense israélienne et de cette façon lui est une aide indirecte.

La loi sur les armes affirme qu’un permis d’exportation ou un permis de transit est refusé lorsqu’il existe suffisamment d’indications à l’égard d’un pays destinataire donné :
– que l’exportation ou le transit y contribuera à une violation flagrante des droits de l’homme, qu’il existe un risque manifeste que le bien dont l’exportation est envisagée serve à la répression interne ;
– que l’exportation provoque ou prolonge des conflits armés, aggrave des tensions ou des conflits ou en cas de guerre civile dans le pays de destination finale;
– que l’exportation comporte un risque manifeste que le pays destinataire utilise le matériel en cause de manière agressive contre un autre pays ou pour faire valoir par la force une revendication territoriale.

Qu’est ce qui doit encore être fait pour qu’un permis de matériel de guerre destiné à l’Israël soit refusé ? Messieurs les politiciens, merci pour les déclarations vrombissantes, mais la loi devrait primer !

 www.vredesactie.be ; www.wri-irg.org

NDLR : le GRIP vient de publier une note d’analyse : « Les transferts d’armes de l’Union européenne et de la Belgique vers Israël. Quelle conformité avec le Code de conduite en matière d’exportation d’armements ? », par Caroline Pailhe.

« Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part »

 

Centre fermé à Vottem, photo sanspapiers.skynetblogs.be

 

 

Bonjour!

 

Je suis quand même une fois fier de mon pays !

On a un roi ruisselant de bons sentiments – enfin, çuilà je le compte pas, normalement un monarque ça n’existe pas en démocratie.

On a un pouvoir législatif fondu, dans la sagesse, comme le Maredsous, c’est écrit dans tous les livres pour la jeunesse et sur le couvercle du fromage.

On a un gouvernement bourré, comme le précédent, Lire la suite

Sang et CO2 à Bierset

(Article publié originellement sur acontrecourant.be)

 

« Un rapport réalisé il y a peu par un groupe d’ONG des Pays-Bas (United Civilians for Peace, UCP) indique que 90% des fleurs exportées par Israël sont exportées vers les Pays Bas avant d’être vendues au reste du monde. Selon ce même rapport, on compte environ deux vols de nuit par semaine vers le Luxembourg et dix vols de nuit par semaine vers l’aéroport de Liège, centre principal de transport aéronautique des produits d’Israël vers l’UE. »« La compagnie aérienne israélienne Cargo Air Line (CAL) ainsi que TNT (compagnie hollandaise qui, selon le rapport cité plus haut, entretient des liens avec les entreprises installées dans les colonies d’Israël) se sont installées très tôt à Bierset, où elles ont pu profiter de normes moins sévères qu’à Schiphol aux Pays-Bas. »(in Le commerce fructueux de l’exploitation, de l’expropriation et du vol http://www.radioairlibre.be//infos/Agrexco-Israel.htm)

*

Le directeur de Liège-Bierset adore son boulot. Dans un organe de la presse gratuite (la mal nommée), son sourire en couverture, il dit sa fierté de « travailler pour l’avenir de sa région ».

Il n’est pas le premier à confondre le court terme avec l’avenir, ni ses fins de mois personnelles avec la prospérité collective.

Vous avez remarqué comme les hommes d’affaires aiment se prendre pour des visionnaires, alors que la négation, qui se dit en leur langue « externalisation », celle des coûts, des problèmes et des concepts, est au coeur de leur pratique quotidienne et de leurs relations avec l’environnement, qu’il soit naturel ou social ?

Pendant combien d’années croyez-vous que de leur côté les affairistes publics wallons, maîtres d’oeuvre à Bierset, vont réussir à favoriser et imposer cette hérésie économique, politique, éthique et environnementale : avions chaque nuit pour les fleurs et fruits d’Israël, produits là-bas dans un des derniers États coloniaux de la planète, en une économie de rapine guerrière et théocratique, et en violation du droit international ?

*

« Agrexco appartient pour 50% à l’État israélien et tous les produits exportés [des colonies] de la Vallée du Jourdain sont emballés et vendus par eux. »

« (…) certains produits israéliens sont emballés en France ou en Suisse par Delhaize, Carrefour, Auchan, Monoprix, Intermarché ou Leclerc (jus de fruits Jaffaden), etc. avec un code barre français. »

« (…) L’exportation par Agrexco de marchandises provenant des colonies de Cisjordanie sont illégalement vendues en tant que « Produits d’Israël », tirant ainsi bénéfice des termes de l’échange préférentiel que l’Europe accorde aux importations israéliennes. »

« Les produits sont labellisés CARMEL, JAFFA ou STAR RUBY »

(Dans Apartheid et Agrexco dans la Vallée du Jourdain http://www.ism-suisse.org/news/article.php ?id=3769&type=campagne)

*

Les mains humiliées des cueilleurs sont couvertes de sang et le circuit de livraison est opaque : les participants à ce commerce d’avenir n’ont pas le courage d’afficher l’origine des produits. Au Delhaize, les avocats Carmel sont présentés dans des cartons espagnols, comme nombre de produits Agrexco en Europe. La traçabilité est brouillée et les fleurs seront en général vendues comme provenant des Pays-Bas : après la fable des Israéliens faisant pousser des oranges dans le désert, voici celle des Hollandais produisant des oeillets sous la neige.

À Bierset, une débauche d’aides publiques pas très regardantes pousse haut le coût public de l’emploi privé. Luc Misson, avocat des riverains, l’évaluait en 2004 et au bas mot, à 11.357.183 francs (281.500 euros) par unité. Mais le double est probable !

« – Le 20 juillet 2000, le Gouvernement wallon déclarait évaluer les dépenses à 18,5 milliards de francs belges. »

« – En mars 2003, la SOWAER qui assume cette mission actuellement, évalue les dépenses à 27 milliards de francs belges. »

« – L’évaluation a donc augmenté de 46 % en 3 ans. Il est généralement avancé par les autorités wallonnes que le développement et l’équipement de l’aéroport de Bierset coûtera 20 milliards de francs belges. 10 fois le budget annoncé en 1996 ! Pourtant nombreux sont ceux qui pensent qu’au total l’équipement de l’aéroport, les rachats et les insonorisations coûteront plus de 40 milliards de francs belges. »

« Nous pensons qu’on sera en bout de course plus près des 40 milliards que des 20 milliards annoncés mais le démontrer demanderait trop de développements. »

« Si même l’investissement public devait se limiter à 20 milliards, il faudrait de toute manière en conclure qu’à Bierset pour créer 1.761 emplois (souvent de mauvaise qualité), on dépenserait 11.357.183 francs par emploi créé. »

Et encore faut-il y ajouter un coût, qui n’est pas seulement économique, infligé aux riverains eux-mêmes.

Résumé:

1, 2, 3
* Cologne ne voulait plus de TNT.
* Schiphol est trop exigeant.
* Bierset accueille les nuisances, à l’unanimité de trois vieux partis, par l’odeur alléchés.

4, 5
* Des chômeurs acceptent des temps partiels de nuit, pour les fuir dès que possible : un tiers des ouvriers quittent TNT chaque année. (rapport Misson ci-dessus)
* En provenance de colonies d’Israël, illégal, camouflé, nocturne, honteux, polluant, bruyant, s’ensuit un transport de produits valant leur poids de sang, d’humiliation et de CO2.

et 6
* Ce que les électeurs n’auront pas la sagesse de refuser dans une saine prévoyance, le tarissement du pétrole à bon marché et la panique climatique l’imposeront dans la douleur.