Groogle for ever, cherchez l’erreur

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En kiosque, Trends-Tendances du 27 novembre 2014 – Photo G. L.

Bonjour!

 Faut-il être sémiologue ou spécialiste du langage des signes, doté d’un talent de traducteur de la pierre de Rosette, pour décoder cette couverture?

Tout d’un coup, la presse du capital nous dit que les gens qui travaillent « doivent travailler ». Ah! Ils doivent, les pauvres? N’ai-je pas mille fois entendu qu’ils le choisissaient, de travailler ou pas? Eh bien, la presse de l’entreprise peut le dire, qu’ils doivent travailler, et elle le dit! …Mais uniquement dans l’hypothèse où ils ne devraient plus le faire.
…Glâce à Groogle! Lire la suite

« L’Allemagne s’est créé un avantage compétitif déloyal envers ses partenaires…

bratwurst lederhosen un minijobs
Tradition et boulots précaires

… avec l’essor des bas salaires. »

C’est ce qu’a déclaré il y a deux jours le secrétaire d’Etat allemand aux Affaires européennes, le SPD Michael Roth, dans un entretien à l’AFP.
Il annnonce une correction.

Cette dépêche AFP se trouve sur le site de Libération*, et en fichier joint*.
Aussi sur rtl.fr*,  rtl.be*.

Ainsi, la vérité des secrétaires d’État varie. En fonction de quoi? On se le demande.

Cette vérité ministérielle d’aujourd’hui, mes bons auteurs la disent depuis des années, et moi je l’écrivais sur ce site dès le 30 mai 2012.

…À quoi donc reconnaît-on un bon auteur?

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 * Je multiplie les liens à dessein, car c’est typiquement le genre d’info qui se fait expurger d’Internet à plus ou moins brève échéance. Ben oui, Internet est expurgé, le réseau des réseaux est aussi bigot et prude qu’il se la joue affranchi et audacieux. Il est censuré comme un code de morale puritaine. À chacun sa morale bien sûr, et celle d’Internet est liée à la raison d’État ou des États. Leurs obscénités peuvent être nos vérités. C’est un autre et intéressant sujet à propos duquel j’ai quelques exemples croustillants, vous aussi peut-être, vous pouvez me les signaler, pour une prochaine rigolade – parfois un peu jaune ou dents serrées, je sais.

Une Allemagne s’il-vous-plaît, et sans modèle

 

 

François Mauriac, dont la rumeur disait qu’il n’aimait pas l’Allemagne, s’en défendait perfidement en affirmant, peu après la seconde guerre mondiale : « Mais si, j’aime l’Allemagne ! La preuve, c’est que je suis très heureux qu’il y en ait deux ! »

 

ENVOI

Disons une chose brutalement : le « modèle allemand » est celui d’un pays où la droite chrétienne est au pouvoir, et où malheureusement les pires réformes du marché du travail d’Europe, les lois Hartz, ont été le fait des sociaux-démocrates, qui sont ainsi un des partis de droite les plus cohérents d’Europe, avec le parti travailliste de Tony Blair. Le monde est devenu fou, je l’ai entendu hier dans la bouche d’un policier.

En soi, la notion de modèle est un argument à la logique douteuse, pour tout dire c’est une  notion logiquement intransposable, le modèle disparaissant quand il devient la norme.
Il n’y a ici, pas de souci désincarné ou désintéressé du progrès de l’espèce ou de la civilisation. En général, dans le tintamarre médiatique, la notion de modèle est une machine à faire suer la bête humaine.

Il y a donc d’emblée un problème sémantique. Modèle est inapproprié ! C’est le mot « régime » qui peuple la presse.
Puisqu’il y a « régime chinois », « régime russe » et « régime tchadien », pourquoi se priver de « régime allemand » ou de « régime français » ? Il y a même un régime belge.

Quelles seraient les vertus du régime allemand ?

L’Allemagne est riche et prospère.
L’Allemagne est nombreuse, avec des  riches très riches et des pauvres muets.
Ses voitures font rêver les acheteurs de voitures autant que les voleurs. Les mafieux du monde entier et les ministres de tous les pays qui ne produisent pas d’automobiles, roulent dans de coûteuses voitures allemandes.
Ses machines sont sur tous les chantiers et dans toutes les usines de la terre.

L’Allemagne est un pays propre et organisé, la paix sociale y règne. On n’y voit pas les jeunes manifester, on est loin du spectacle de la rue française ou canadienne. L’Allemagne est un pays où la jeunesse n’a pas d’histoire et ne fait pas d’histoires.

Il y a peu de grèves allemandes, en tout cas dans les médias. Les syndicats allemands ont un taux d’affiliation formidable, ils sont riches, possèdent des journaux, des bureaux juridiques et d’études, des radios, des agences de voyage et des banques.

Il n’est pas jusqu’au climat et aux tremblements de terre qui ne soient discrets en Allemagne.

L’Allemagne est la patrie de Karl Marx, né à Trèves, ville autour de laquelle la campagne est d’une propreté telle, aujourd’hui encore, qu’elle enseigne au voyageur de passage l’humanité profonde du désir de, excusez-moi, je cite un routard : l’envie de foutre la merde.

L’Allemagne a un grand passé. Elle a eu des grands savants, des grands philosophes et des grands musiciens, et quelques grands écrivains, dont pas un seul comique.

La gastronomie allemande est inexistante. Cependant, il y a une vraie culture de la vigne et  du vin en Allemagne, et des grands crus. Dans les bistrots spécialisés où on le boit debout, le café allemand répand un parfum à nul autre pareil.
La bière pils, inventée en Bohême, nom de la Tchéquie quand elle était allemande, ainsi que le cochon, qui représente l’absolu alimentaire de la chrétienté, n’ont pas de secrets pour les Allemands. La saucisse de Francfort peut s’appeler viennoise à Frankfurt am Main, et la meilleure francfort à mon goût est servie avec un petit pain et une moutarde, pas terrible, comme toujours, sur une assiette en carton, mais non verni, de sorte que son goût, oui, le goût du carton, contribue au résultat final.

L’Allemagne est peuplée de frères et sœurs humains, dont quelques allochtones et des Turcs, ces derniers faisant exploser de mille étoiles le cinéma et la littérature allemands. Les Rhénans ont un patois accumulant les racines latines dont on se moque à Hambourg ou Munich. Les Allemands sont honnêtes et joviaux, en tout cas les catholiques – les Allemands protestants sont nombreux aussi.

Dans toute l’Allemagne, les gens instruits adorent placer « à propos » en français dans leur conversation, mais seuls les habitants d’Aix-la-Chapelle, et ils en sont fiers, disent « merci » en français dans leur langue.

Les Allemandes, souvent grandes, sont souvent blondes.

Il y a plein d’autres choses à dire sur l’Allemagne.
En un mot comme en cent, l’Allemagne est formidable.
J’aime l’Allemagne, et d’ailleurs – ou parce que – j’y suis né, non, pas né, quasi né – ce qui est une autre histoire.

 *

 Retour au réel, nous sommes le 30 mai 2012.

Angela Merkel n’est pas l’Allemagne.

Angela Merkel est, provisoirement, la chancelière de droite de la République Fédérale Allemande.

 *

Haro sur le modèle allemand !

Premièrement, un « modèle » national est par essence inexportable, même pour une nation championne du commerce international comme l’Allemagne, car un régime socio-économique, de quelque pays qu’il soit, est largement tributaire de déterminations historiques et géostratégiques elles-mêmes intransposables.
La discipline des travailleurs pauvres et précaires en Allemagne, qui représentent un emploi sur trois, la discipline des salariés allemands en général, la discipline des chômeurs allemands relevant de l’assurance-chômage, et la discipline des chômeurs allemands virés de l’assurance-chômage, cette inexorable discipline allemande est inexportable en France et dans quelques autres pays, et c’est très bien ainsi.

Ensuite, il ne nous a pas échappé que dans l’Europe des marchands, comme dans le monde libéral en général, on ne tire argument du « modèle » des pays concurrents ou partenaires que dans le sens du moins-disant social, jamais dans l’autre sens.
C’est un processus qui, en soi, n’a pas de fin, mettant en péril toute notion de contrat social ou de démocratie, on le voit un peu partout, et jusqu’à l’absurde et à la cruauté dans l’exemple grec. C’est un processus qui n’aura de fin qu’imposée de l’extérieur, par un gouvernement réformateur lui-même en général poussé dans le dos par un mouvement social.
S’agissant du marché du travail, son « autorégulation », maître mot de la propagande et obsession des maîtres de la propagande, est une telle impossibilité ontologique, qu’aucun idéologue n’a encore osé s’en prévaloir (un peu de patience, ils oseront tout jusqu’au suicide.) Il n’empêche que sur ce marché comme sur les autres, l’idéal libéral reste bien sûr la dérégulation débridée ou « décomplexée ». En Allemagne, la réforme du marché du travail opérée par les sociaux‑démocrates avec l’appui de la droite chrétienne, principalement les lois Hartz, a pour argument officiel de « renforcer la lutte contre le chômage volontaire et améliorer le retour en activité des bénéficiaires d’allocations ». Car plus il y a crise, plus est grand le nombre de gens souhaitant chômer volontairement, n’est-ce pas? Moins il y a d’argent et de travail, plus les pauvres veulent chômer. C’est connu, et cela va de soi. Les salariés allemands ont donc accepté quatre heures de travail hebdomadaire supplémentaire sans augmentation de salaire, et des réductions drastiques des allocations de chômage, tant dans la durée que dans leurs montants. Ce rêve libéral, devenu réalité dans la nation où est né le romantisme, ferait exploser la scène sociale de la plupart des pays indisciplinés civilisés. Encore ici, de l’inexportable, rien que de l’inexportable.

Troisièmement, comme le concevait Keynes, l’excédent extérieur structurel est un dysfonctionnement, tout autant que le déficit chronique, et le grand économiste britannique proposait de le sanctionner. Dans une Union européenne qui réalise 60 pour cent de  l’excédent commercial allemand, la position exportatrice de l’un postule les importations des autres. Encore une fois, le recours à l’impératif vertueux allemand a pour principal objectif d’imposer aux classes travailleuses des restrictions acceptées là-bas, pas de produire un renversement inatteignable du rapport commercial. Les grands patrons allemands qui s’expriment dans la presse à propos des pays du sud de l’Europe, utilisent d’ailleurs le mot « discipline » et ne parlent pas de « vertu ». On se doute que ce n’est pas à leurs pairs étrangers, mais aux peuples, qu’ils demandent ce supplément de retenue…
L’aspect dysfonctionnel de l’excédent commercial allemand s’observe aussi par ses effets financiers: « en contrepartie des excédents commerciaux et de la faible croissance allemande, des flux de capitaux importants sont allés nourrir l’endettement excessif en Grèce, en Espagne ou en Irlande. » (Arnaud Lechevalier)

 

Bon. J’abrège et je résume, je condense en huit lignes des liens à quatre-vingts pages, j’en oublie quarante, je multiplie par zéro virgule trente-huit, j’oublie de citer mes sources et je reporte trois :
À la modération salariale (voilà une expression modérée! un euphémisme, quoi), qui facilite l’excédent commercial extérieur (d’accord? on vend plus à l’étranger si les salaires nationaux sont bas), s’ajoutent comme autres caractéristiques du régime allemand l’atonie du marché intérieur, qui en résulte (vous suivez? salaires bas égale peu de consommation), et, ce qui y contribue (à l’excédent), un
large délocalisation dans les pays d’Europe centrale (où les salaires sont un tiers des salaires belges: les entreprises allemandes concurrencent celles de l’UE, sur les marchés internationaux, avec des salaires slovaques, polonais et autres.) Merveilleux ! (Pour qui, l’excédent? Pour les poches de qui, et pour faire la morale à qui?)

Tels sont les traits au nom desquels le gouvernement et le patronat allemands, ainsi que des élites diverses dans divers pays, donnent des leçons de conduite en Union Européenne. Il est  difficile de voir dans ces caractéristiques autre chose qu’un concours de circonstances historiques, où la notion de projet conscient et construit a peu de place.
Mais comme d’habitude en capitalisme, les haut-parleurs de la parole conforme nous assènent que le plus prospère est aussi le plus intelligent, le plus sage, le plus méritant.
Un « modèle ».

C’est un droit !

Photo RTC – Belga

Bonjour,

Il était question chez Eddy Caekelbergs, lors de son émission quotidienne, « Face à l’info », ce mardi 28 février, des événements inédits survenus dimanche au siège de l’entreprise Meister de Sprimont.
Des « malabars » « surentraînés » , dixit Thierry Giet,
venus d’Allemagne où se trouve l’actuelle maison-mère, équipés de gilets pare-balles et de battes de base-ball, sont venus tenter d’emporter des camions et des pièces du stock.
La police, appelée par des salariés du site, se serait contentée de les reconduire à la frontière, sans les désarmer, en ne relevant l’identité que de deux sur une vingtaine, des têtes de cogneurs cinématographiques dont les photos figurent dans la presse.

Ô vertueuse Allemagne à l’angélique timonière: doucement ! – « Vertueuse », pas tueuse !

Le représentant du patronat wallon, présent à l’émission, a tenté, tout en déclarant que pareils actes ne pouvaient être acceptés, de dévier le débat vers les séquestrations de membres du management par des travailleurs. Cela se serait produit à quatre reprises en 2011. Sur ce point, le président faisant fonction du Parti Socialiste, Thierry Giet, l’a mouché fermement, et il n’a pas insisté. Il a été dit que la séquestration du patron chez Meister à Sprimont aurait consisté à le retenir deux heures de plus qu’il n’aurait voulu pour « négocier ».

À la radio, l’éminence patronale s’en est prise à ceux qui se plaisent à parler de violence quand une entreprise licencie, ferme ses portes, ou délocalise. « C’est peut-être dur, mais la vie est dure » , a-t-il ajouté, faisant écho à ce merveilleux aphorisme de la patronne du Medef français: «  Dans la vie, la santé est précaire, le bonheur est précaire, tout est précaire. Je ne vois pas pourquoi le travail ne serait pas précaire. » Le travail doit être précaire, et pas pour tout le monde, inutile de faire bac plus cinq pour le comprendre.
L’on voit à la profondeur de cette philosophie que les chefs d’entreprise méritent amplement leur place dans les débats de société ou sur l’enseignement, où ils ont fini par se faire considérer comme indispensables, sans qu’aucun participant, en particulier aucun journaliste, ne conteste leur participation. (Les démentis seront bienvenus!)

Je passe sur le fait que le patronal intervenant a longuement exprimé cette idée: le manque de docilité des travailleurs nuit à l’image de la région et fera fuir les investisseurs.
Pour le coup, il faut relever La Région! Pour cet objectif unanimiste, consensuel et patriotique, baisser la tête est le seul geste qui convienne à la force de travail.

L’humilité ou l’humiliation consentie des salariés devrait sauver une région où les possédants ont le droit sacré, le droit de « LA » propriété, de casser une entreprise performante sur l’autel de la rentabilité mondialisée.

J’ai surtout noté que l’éminence patronale à l’accent pesant s’est retranchée derrière l’affirmation que délocaliser, pour une entreprise, est un droit.

Intéressant! Nous approchons là d’un aspect central de la question sociale.

Le fait qu’un patron en soit à défendre la crudité de l’argument, montre qu’il a peu d’idéologie en réserve et qu’il approche d’une vérité, l’injustice foncière du régime – qui est aussi, sur un plan logique, la cause de l’enraiement bientôt dramatique de l’économie et de la société (démonstration prochaine en dix lignes, si je n’oublie pas, ou, pour les impatients, chaque jour en deux mille, sur le blog de Paul Jorion, avant la grande démonstration du réel…)

Malheureusement, ni le président Giet, ni la députée écolo bruxelloise, Zoé Genot, ni le secrétaire général de la FGTB wallonne, Thierry Bodson, ni le journaliste hôte de cette assemblée, aucune de ces personnes présentes sur le plateau n’a relevé que la prééminence du droit de propriété des moyens de vie du grand nombre, dévolu à quelques-uns, sur la plupart des autres droits, devrait à tout le moins être mise en débat, questionnée et encadrée juridiquement, sinon jugulée, supprimée, ou mise à cette place de variable d’ajustement que les économistes du sérail attribuent à la « main-d’oeuvre ». …Car, oui, il y a cette chienne de question humaine dans l’entreprise, rétive aux eaux glacées du calcul économique.

Malheureusement, personne n’a évoqué une violence systémique, intrinsèque au salariat, sur la réalité de laquelle les travailleurs en péril de licenciement, et leurs familles, ne se trompent pas une seconde.
Tout observateur pas totalement idiot, moi par exemple, ou vous qui me lisez, sait reconnaître dans l’affaire Meister un scénario mille fois joué depuis dix ou vingt ans, dans la robinetterie allemande, dans le décolletage en Haute-Savoie, sur le terrain de chasse de Bernard Tapie avant la case prison… : une entreprise performante aux métiers pointus se fait racheter, l’âge de la retraite venu pour le fondateur ou propriétaire, par un groupe international ou un fonds de pension, qui va extraire le savoir-faire, les machines éventuellement, les carnets de commande, la marque si elle a une valeur marchande, délocaliser le tout, et abandonner une structure dévitalisée à la faillite et aux plans sociaux plus ou moins à charge des pouvoirs publics du pays d’origine.

La banalité et la systématicité de ce processus sont parfaitement connues de chacun des intervenants dans cette émission – sauf peut-être du représentant patronal qui est bien obligé, pour survivre moralement, de cultiver l’art d’ignorer les pauvres (J. K. Galbraith), qui est l’art d’ignorer les causes de la pauvreté. Mais aucun n’en parle!


Que la liquidation de Meister soit légale, qu’elle soit « un droit », montre bien l’arriération de la démocratie représentative à bout de souffle et l’arriération de son droit napo-léonin.

Et que, malgré les invectives de « musculation » jetées par chaque camp à l’autre, la concertation sociale semble rester l’horizon indépassable, l’impératif catégorique et l’invariant anthropologique des gauches représentées par madame Genot et messieurs Giet et Bodson, laisse songeur.

Enfin, « songeur », c’est une façon de parler.
Nous ne le sommes guère
en ce point, il me semble. Nous savons faire deux plus deux.
« Ils vont regretter de nous avoir appris à lire! » , me dit un optimiste de mes amis.

…Eh bien, bonne journée!

Pourquoi la crise de l’Euro ne sera pas résolue

Photo Reuters – John KOLESIDIS (Le Monde)

…ni celle de la dette, ni celle de la finance.
(Ni celles de la faim dans le monde, de l’environnement, du climat, de la santé publique…?)

La raison en est donnée dans les deux  premières minutes de cette vidéo de Paul Jorion, parue aujourd’hui sur son blog, au titre d’une apparente grandiloquence dans laquelle il ne faut voir qu’un trait de son humour favori:  « Le grand mystère des choses enfin révélé. »

Le reste, ce sont les détails, certes intéressants, voire passionnants, peut-être vitaux, mais attachons-nous ici à la cause de nos embêtements financiers, qui sont loin d’être théoriques, ainsi que nous pouvons l’observer en Grèce. Cette cause peut être décrite en trois mots: la concentration des richesses.

Il s’ensuit une grille d’analyse pratique très simple: tant que les plans gouvernementaux ne s’adressent pas à cette cause, ils n’auront aucun effet curatif.
Au prix d’une minute d’attention par jour, vous pourrez désormais vous faire une idée pertinente de l’actualité Sarko, Merkel, UE, FMI et consorts, libérer votre temps pour d’autres activités et choisir votre prochain  bulletin de vote ou de non-vote.

Cela dit, chacun se pose ou s’est posé la question: qu’est-ce qui empêche des professionnels instruits  de repérer une cause aussi voyante et massive, et d’y remédier?
La réponse tient en deux choses toutes simples et intimement liées: l’intérêt personnel et l’idéologie.
Oui, nos gouvernements, leurs conseillers, les économistes d’université (pour la plupart), sont la proie d’un biais idéologique absolu. (Les financiers, banquiers et affidés aussi, mais chez eux c’est normal et professionnel – il faudrait juste s’en souvenir et cesser de les inviter aux débats sur l’emploi ou l’enseignement par exemple.)
Encore une fois, voyez la Grèce: le remède imposé par la troïka, dont les émissaires en costume trois pièces  dînent avec le gouvernement grec à 300 euros le couvert, accroît le mal au lieu de le soulager. Mais ces gens-là, Monsieur, ces gens-là, ne peuvent envisager d’autre action que d’alourdir la potion qui tue.

Si vous avez lu ce courrier jusqu’ici, et si vous avez un peu de temps ou de curiosité, la suite de la vidéo de Paul Jorion pourrait vous intéresser. Elle présente la réflexion d’un homme qui, depuis des années, réfléchit , débat et écrit en liberté sur ces questions.
Vous ne courrez qu’un risque: sentir la confusion reculer et votre intelligence stimulée.

Bonne fin de journée !

Guy

PS: pour ceux qui ne me connaissent pas ou ne sont pas sûrs de me remettre, et tant que j’y suis à répandre des vidéos, en voici une autre où  l’on peut me voir à la minute 1’10. Il s’agit du Prix Première (2012) de la RTBF, pour lequel j’ai été retenu comme membre du jury.

 

Une mise en perspective de la grève de l’hiver 1960

Grève de 60
Bonjour,

Voici un entretien utile pour ceux qui n’ont pas trop de temps ni d’envie à consacrer à cette question, à l’heure où toutes sortes d’interprétations plus ou moins idéologiques se répandent.

(Signalons au passage que La fonderie, à Molenbeek, près du canal, est un endroit à la fois agréable et intéressant, dont on sort plus cultivé et, peut-être, plus intelligent.)

Bonne lecture!

Guy

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Hiver 60-61 : « Il ne s’agissait pas d’une grève pré-révolutionnaire »

La « Grande grève » était-elle vraiment été la « Grève du siècle » ? Quels contextes économiques, social et communautaire expliquent un tel phénomène ? En 2010, un tel événement peut-il encore surgir ?

 Entretien avec Jean Puissant, historien, président de la Fonderie (musée de l’industrie et du travail de Bruxelles)

https://www.revuepolitique.be/hiver-60-61-il-ne-sagissait-pas-dune-greve-pre-revolutionnaire/  ou PDF ici.