Le RGPD, Règlement général sur la protection des données personnelles, entre en vigueur dans l’Union Européenne aujourd’hui 25 mai. **
Cette nouvelle réglementation vise à protéger la vie privée des internautes.
(« Vie privée, privée de quoi » , demandaient des situationnistes.)
Ceci ne changera rien à la pratique de Condroz belge en matière de respect des données personnelles. Lire la suite
C’est dans L’Expansion.
Grigory Bakunov, employé chez Yandex, le Google russophone, renonçait en 2017 à commercialiser son algorithme créant et testant …des maquillages. Il pensait à « protéger la vie privée », mais comme cela pourrait servir à déjouer les services de police, il ne le met pas à la portée du grand public.
Il s’avère en effet que des peintures appropriées sur le visage, avec éventuellement des éléments de coiffure adaptés, peuvent empêcher la reconnaissance faciale par un système d’intelligence artificielle.
D’autres travaillent au même objet. Celles et ceux de Cvdazzle annoncent la présentation d’une « boîte à outils reconnaissance faciale » en logiciel libre. Ils expliquent qu’une des ruses principales est d’empêcher le programme de repérer deux yeux. Soit on en cache un. Soit on applique une tache quelque part sur le visage, qui serait candidate à être reconnue comme oeil, et trois yeux, « ça le fait pas ». Au suivant.
Notez une chose.
La police ne vous identifiera pas, mais tout le monde vous remarquera.
« Le problème que je pose en permanence est celui de savoir comment faire entrer dans le débat public cette communauté de savants qui a des choses à dire sur la question arabe, sur les banlieues, le foulard islamique… Car qui parle dans les médias ? Ce sont des sous-philosophes qui ont pour toute compétence de vagues lectures, de vagues textes, des gens comme Alain Finkielkraut. J’appelle ça les pauvres Blancs de la culture. Ce sont des demi-savants pas très cultivés qui se font les défenseurs d’une culture qu’ils n’ont pas, pour marquer la différence d’avec ceux qui l’ont encore moins qu’eux. »
(Entretien dans L’Hebdo, 14 novembre 1991) » Lire la suite
L’État social belge dit ne laisser personne au bord du chemin. Tout résident sur le territoire a droit à une aide inconditionnelle pour sa subsistance, s’il échappe à toute autre allocation.
Typiquement, l’époque a voulu renommer l’ancienne assistance publique en aide sociale, et le minimum de moyens d’existence, ou minimex, est devenu un revenu ‘d’insertion’. Changer le nom est devenu un poncif de l’action managériale, publique comme privée. Un mantra. Vous connaissez le nom de votre distributeur d’électricité?
Ici, le petit problème est que les personnes sans domicile échappent à ce minimum absolu. Vous comprenez, si elles n’ont pas de domicile, comment établir leur dossier, où les contacter, où leur remettre quelques picaillons? L’obstacle est insurmontable pour l’administration et la puissance publique 2.0 du marché total du XXIème siècle.
Il s’agit bien de puissance… L’État social ne laisse personne sur le bord de la route – sauf ceux qui n’ont pas de domicile. C’est aussi grotesque qu’irréel. Je crois rêver.
Mais je suis bien éveillé.
Nous sommes samedi. On sonne à ma porte vers quatorze heures.
Un homme me demande un peu d’argent « pour son pétrole ». Lire la suite
Voici un excellent documentaire: Rojava, une utopie au cœur du chaos syrien, un film de Chris Den Hond et Mireille Court (45 minutes, juillet 2017.) De nombreuses personnes engagées dans le processus sont entendues dans ce reportage. On y perçoit la densité populaire du mouvement, et le pouvoir qu’a eu ce nouveau cours de faire émerger des personnalités improbables ailleurs.
Le reportage montre une critique en actes de l’État-nation. La preuve en est faite dans cette partie du monde: il n’y a pas d’État-nation sans discrimination des minorités. Plutôt que de multiplier les ectoplasmes législatifs pour tenter de corriger cette dérive quasi intrinsèque de la nation, pourquoi ne pas fonder l’État, dès le départ, sur la reconnaissance de la diversité des populations, particulièrement forte dans cette région du monde?
Le Rojava, ou « Fédération démocratique de la Syrie du Nord », Lire la suite
Jean Renoir faisait chanter:
« les escaliers de la Butte
sont durs aux miséreux » ,
et aujourd’hui, la période me paraît bien dure …aux voeux.
Je n’arrive pas à livrer des voeux publics et généraux pour 2018.
Je reste à l’arrêt face à la réflexion, certes franco-française, de Pierre Lemaitre, prix Goncourt 2013 pour son roman Au revoir là-haut. Il adresse, dans l’émission Boomerang de France-Inter, ses voeux pour 2018 …aux riches:
La perfection du capitalisme tient en une phrase:
« Près d’un tiers de la croissance mondiale est captée par le 1 % le plus riche. »
Oui. À quoi sert le capitalisme? À ça!
La parution, jeudi 14 décembre, du premier rapport sur les inégalités mondiales, fruit du travail d’une centaine d’économistes de tous pays, réunis au sein de la World Wealth and Income Database (WID.world), jette une lumière crue sur l’un des thèmes socio-économiques et politiques majeurs de ce début de siècle. (…) Le phénomène, s’il est désormais bien documenté dans les pays développés, l’est assez peu dans les émergents. Certains d’entre eux ont été incontestablement les grands gagnants de deux décennies d’ouverture des marchés. Mais on sait peu de chose des écarts de revenus et de patrimoine de leurs populations. Le mérite du travail présenté aujourd’hui est de s’atteler à cette tâche. Pour l’instant, les seules informations dont on disposait étaient les enquêtes déclaratives auprès des ménages menées par les grandes institutions comme la Banque mondiale, les Nations unies (ONU) ou l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Le travail de fourmi des chercheurs du WID, coordonné par Facundo Alvaredo, Lucas Chancel, Thomas Piketty, Emmanuel Saez et Gabriel Zucman, a consisté à compléter ces informations avec celles du fisc et avec les comptabilités nationales, ce qui n’avait jamais été fait auparavant.