Poutine en Syrie

Source: Le Monde. Mozdok est en Ossétie du Nord, une république russe dont la langue, l'ossète, appartient au groupe iranien.
Source Le Monde – Mozdok est en Ossétie du Nord, république russe, dont la langue, l’ossète, appartient au groupe iranien.

 

Bonjour!

Poutine en Syrie n’est pas un mets québecois* à la carte du petit déjeuner.
Poutine en Syrie n’est pas une pochade sur le thème « Martine en Syrie ».
Poutine en Syrie est un jeu très sérieux.
Un jeu d’egos et de légos par et pour des gogos.
Un jeu de forfanteries, de fiertés et d’humiliations mal placées.
Un jeu de prédation et de cupidité, de meurtre et de sang dans un monde de brutes.

Poutine en Syrie s’allie à trois États, Irak, Iran, Syrie. Collabore avec un quatrième, Israël. Obtient le soutien d’un cinquième, l’Égypte.

Poutine en Syrie met l’Otan le nez dans son caca: Lire la suite

Nous, on dit, à Ankara : « Si vous êtes malades, si vous êtes amoureux de votre drapeau, nous on vous dit, vous pouvez le garder, c’est cadeau ! Mais laissez-nous tranquilles. »

Soldate_kurde
Soldate kurde

 

Bonjour!

Ce titre est une des phrases de Zeki, réfugié kurde vivant en France depuis des années, après un périple qui l’a posé successivement en Irak et au Liban. Elle est extraite d’un intéressant entretien paru sur le site limousin lundimatin: https://lundi.am/La-resistance-kurde-la-Turquie-et-l-Etat-Islamique.

Qu’est-ce qu’un réfugié, pourquoi s’exile-t-on, qu’est-ce qu’un étranger, la cruauté du régime turc, de ses militaires et de ses policiers, la paix, la guerre, l’égalité d’âme de ce vieux militant, ce qu’il dit de la jeune génération kurde… Lire la suite

Encore les robots. La peur des robots

 

Bonjour!

Robot est un mot qui nous vient du tchèque « robota ».
Le terme signifie « travail, besogne, corvée ». Paré d’un exotisme en noir et blanc qui est celui de Kafka et du Golem, il porte son lot de fantasmagories inquiétantes.
Qu’y a-t-il en français pour le dire autrement? Automate, déjà utilisé au XVIIIème siècle, qui ferait se dégonfler bien des soufflés, est interdit.

Dans la vidéo ci-dessus figure un robot japonais très habile au iaijutsu, un des arts traditionnels du sabre nippon.
On y voit que les lames des sabres sont damassées ! L’acier damassé aussi, comme l’art du samouraï, a demandé quelques siècles de méditation.

robot japonais 3

La grande inquiétude, ou la grande anticipation, est aujourd’hui, dans certains milieux par ailleurs ou prétendument éclairés, qu’un jour les robots seront autonomes et se passeront de nous, les humains.

Un scientifique américain a même nommé ce moment. Lire la suite

Le miracle de l’ail contre les piqûres de guêpes, abeilles et frelons

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Image Association Chlorophylle

Cher Romaric Perrocheau,

Je viens de lire cet article du Monde qui parle de vous et de votre découverte: Une plante tueuse de frelons asiatiques découverte à Nantes (http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/08/09/une-plante-tueuse-de-frelons-asiatiques-decouverte-a-nantes_4718069_3244.html#AMOffYvLi0vGQJFY.99)

Je voudrais vous faire part des vertus « miraculeuses » du jus d’une gousse d’ail fraîchement coupée, que l’on frotte sur le point de piqûre de frelon, de guêpe ou d’abeille, fait à nous autres pauvres humains.

Je connais cela depuis ma tendre enfance, suis aujourd’hui grand-père, et j’ai eu l’occasion de le vérifier et d’en bénéficier, ainsi que ma famille, à de nombreuses reprises.
Je ne sais pas ce que ce remède aurait pu faire pour cet homme qui vient de mourir par choc anaphylactique consécutif à la piqûre d’un frelon qui se trouvait dans sa chaussure au moment où il y a mis le pied, mais, sans même poser cette question, je suis triste de voir comment une médication simple et quasi gratuite est à peu près autant ignorée qu’elle est efficace. Lire la suite

Jacques Généreux: « Il faut violer les traités européens »

 (Émission Mediapart)
(Émission Mediapart)

http://www.dailymotion.com/video/x28h4z8_jacques-genereux-parti-de-gauche-il-faut-violer-les-traites-europeens_news&start=1345 (minute 22:30)

Bonjour,

Jacques Généreux (1) a prononcé cette phrase résolue en octobre 2014. Il n’a pas attendu le drame grec pour réfléchir.
C’est un plan crédible de réforme démocratique de l’Union européenne et de la zone euro, engoncées dans des traités irréformables et corsetées par une règle de l’unanimité. L’idée en est de créer une crise majeure, qui obligera à débattre des impasses de l’UE et de la BCE.
Jacques Généreux ne veut pas abattre l’Europe des institutions, il veut la réformer. Lire la suite

Frédéric Lordon après l’accord arraché à Tsipras: « Lexit ! »

( Photo Martin Leissl / Bloomberg )
( Photo Martin Leissl / Bloomberg )

Bonjour!

Frédéric Lordon vient de s’exprimer dans son blog, pour la première fois depuis l’accord arraché à Alexis Tsipras.

En préambule, une première lecture me paraît cependant parfaitement à propos et, même, indispensable.

Matt O’Brien, dans son blog hébergé par le Washington Post, nous dit, sous le titre « The euro is a disaster even for the countries that do everything right » , comment deux pays gouvernés par des intégristes de l’Euroland, la Finlande et les Pays-Bas, ont réussi à se retrouver en 2014 avec un PIB inférieur de 5,1 et 0,3% à celui de 2007, avant l’effondrement financier de 2008.
Sur la même période, l’Islande (dont j’ai déjà parlé ici), qui a connu une dépréciation monétaire allant jusqu’à 60 pour-cent, des mesures d’austérité draconiennes, doubles des néerlandaises et de douze fois celles de la Finlande, se retrouve avec un PIB supérieur de 1,14 point à 2007. La raison de ces différences? Appartenir ou pas à la zone euro. L’article est en anglais (merci de me signaler une traduction française), court et clair:
http://www.washingtonpost.com/blogs/wonkblog/wp/2015/07/17/the-euro-is-a-disaster-even-for-the-countries-that-do-everything-right/?tid=sm_tw

Venons-en maintenant à la prose annoncée: « La gauche et l’euro : liquider, reconstruire ».

Je fais un résumé par extraits qui me paraissent significatifs ou plaisants.

Les citations qui suivent sont dans l’ordre où elles apparaissent dans l’article. Si l’une ou l’autre fait problème pour le lecteur, ou l’intéresse particulièrement, il lui suffira d’aller au texte de Frédéric, où elle est déployée et mise en contexte. Idem pour la lectrice.

…Attachez-vous!

questionner le rapport de la société allemande à la chose monétaire n’est pas plus germanophobe que questionner le rapport de la société américaine aux armes à feu n’est américanophobe

 On reconnaît l’indigence d’une pensée à son incapacité à traiter aucun problème autrement que dans des coordonnées morales.

 formulations néo-éclairées d’une naïveté touchante : l’Allemagne est « le nouveau problème de l’Europe », écrit ainsi François Bonnet [Mediapart]. Le nouveau problème… C’est juste le problème constitutionnel de la monnaie unique, et il est consigné depuis 1991 dans le texte des traités.

 Tous les pays vivent avec les obsessions de leur roman national, c’est bien leur droit, en tout cas à court et même moyen terme il n’y a rien à y faire.   

 il faut redire que l’Allemagne dans cette affaire n’a jamais poursuivi de projet positif de domination, et que ses comportements n’ont jamais été gouvernés que par la peur panique de souffrir, dans le partage communautaire, l’altération de principes qui lui sont plus chers que tout Lire la suite

SCHÄUBLEXIT !!!

Post-scriptum:
Wolfgang Schäuble, né en 1942, serait à la place d’Angela Merkel (1954) s’il n’avait été compromis dans le scandale et les procès des financements illégaux de la CDU, dans les années 1990 sous le mandat du chancelier Kohl.
Il y eut, outre d’autres versements occultes, les commissions versées par un marchand d’armes, Karlheinz Schreiber: 1.000.000 de DM au trésorier de la CDU, pour le compte de Thyssen, et 100.000 DM à Schäuble.
Ce dernier a été condamné pour parjure devant la justice, et Schreiber lui a remboursé l’amende.
La CDU a dû renoncer à Wolfgang Schäuble comme successeur de Kohl à la présidence du parti, qui a été remise en 2000 à la jeune Angela Merkel, alors âgée de 46 ans.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_des_caisses_noires_de_la_CDU

« Burnoutte », de l’anglo-américain burn-out, subst. masc., lecture provisoire

Théodore_Géricault_-_L'Aliéné
Théodore Géricault, L’Aliéné

L’expression « burn-out » a tout du langage des motoristes et des artificiers. Elle indique l’épuisement complet du carburant. La fusée ou le pétard ont fait long feu.
Voilà un premier point.
Cet anglicisme recouvre un état proche de la notion psychologique plus ancienne de « décompensation » : épuisement, perte de repères, perte même du sens de l’identité. Pendant quelques jours le burn‑outé ou la burn‑outée ne savent plus vraiment qui ils sont.
Or voici que le burn-out a cessé d’être rare ou anglophone. Abandonnons les guillemets et les italiques, car chacun connaît désormais, et dans sa langue !, un cas de burn-out ou deux, rien n’indiquant la fin prochaine de cette extension du domaine de la chute.
Comme je suis fier de parler l’idiome dans lequel je suis tombé à la naissance, ce qui ne me donne aucun droit et n’a rien à voir avec la raison d’état, qu’elle soit de Hollanboma ou de Merkeloutine, comme je suis fier que 20.000 personnes au monde parlent le routoul
J’écris ton nom, burnoutte.
Le burnoutte.

Essayons une lecture provisoire.
Le burnoutte résulterait de deux réalités.

D’abord, il y la pression sur les travailleurs de tout niveau.
Par­ leur mise en concurrence, par les modes d’évaluation permanente et chiffrée, le ranking, par la modélisation des objectifs et des performances, par la normalisation des « compétences » qui exclut toute notion de savoir ou de savoir-faire (exclusion merveilleuse aussi dans le domaine des formations). Il y a tout ce processus, devenu omniprésent dans le monde du travail salarié, qu’Alain Supiot dissèque magistralement dans son livre L’esprit de Philadelphie.
Supiot nous dit que nous sommes passés du gouvernement par des lois à l’administration des choses. Les salariés de tout niveau sont traités comme des choses (et pas dans leur seule dimension de salariés !), et nous en sommes arrivés au « marché total » (d’autres parlent de la « marchandisation » de tous les aspects de la vie humaine et naturelle), dont le germe éclot d’après lui dès la campagne de Verdun. Du droit, il a une conception idéaliste et irénique (« qui croit en la paix universelle » ) qui me laisse sur ma faim, mais son analyse de l’évolution de la législation et des relations du travail me paraît tenir du scalpel autant que de l’orfèvrerie.

Deuxièmement.
Pour que les salariés en arrivent au burnoutte, qui signifie que l’effort porté contre soi-même a dépassé une limite très haute de dangerosité, il faut aussi que les enrichisseurs d’employeurs estiment ne pas pouvoir se soustraire à l’exigence qui leur est faite. Lire la suite