Les lendemains du 5 décembre – Libre et provisoire synthèse sur le projet macronique de réforme des retraites

 

(Texte écrit les 6-8 décembre)

Bonjour !

Les événements se précipitant, je me suis documenté sur la réforme des retraites que veut imposer Emmanuel Macron. Je livre ici une synthèse provisoire sur la question, que j’appelle « libre » en ce sens que je ne vais pas appuyer dans le texte chacun de mes dires par un lien. Je puise notamment dans des médias sur abonnement, Là-bas si j’y suis, Mediapart, Arrêt sur Images, qui tous mettent néanmoins, notez-le, certains textes ou émissions en accès libre. Je donne en vrac quelques sources parfois référencées au bas de ce billet.
…C’est un destin incontournable, pour les Belges francophones, que de suivre de près ou de trop près l’état de notre voisin du sud. Et non sans raisons. Pour le mouvement social comme pour le nucléaire et d’autres sujets et pratiques, nous sommes sous influence.

Répartition ou capitalisation Lire la suite

En 3 minutes: Gérard Filoche et les retraites

Ce qu’il faut, c’est la retraite à 60 ans pour tous, calculée sur les 10 meilleures années, et indexée sur les prix et sur les salaires. La France est un pays riche!

Les pensions françaises, c’est 300 milliards d’euros par an. Dans la déprime financière post-2008, c’est une montagne à saisir pour les premiers de cordée! Ils n’ont pas pousser à l’installation d’un fondé de pouvoir, d’un pion, à la présidence de la république, c’est déjà largement « documenté ». Dans l’illimitation, par définition, on ne s’arrête jamais …de soi-même. La remplaçante du pion, son remplaçant, sont déjà dans la nursery.
À quand le best-seller d’un insider livrant les conversatoins privées entre grands assureurs privés? (Privés de quoi? demande la fille de mon voisin.)

L’ancien inspecteur du travail (français) Gérard Filoche est militant et auteur.
Ici, avec sa faconde habituelle, pour Là-bas si j’y suis, https://la-bas.org/. Le site donne Lire la suite

Un livre de Murray Bookchin bientôt en français, La Révolution à venir

Bonjour!

Ce livre de Murray Bookchin, un auteur dramatiquement peu traduit en français, est annoncé par les éditions Agone pour début mars 2020. Il est en souscription, un mode d’achat qui fait du bien à la rentabilité de l’éditeur, et on peut, sur la page qui l’indique, lire le chapitre 5 en ligne.
Pour rappel, le municipalisme libertaire de Murray Bookchin est à la source de l’organisation du Rojava, au Kurdistan nord-syrien, et s’est trouvé repris quelques fois déjà sur Condroz belge. Lire la suite

Champs …de bataille – L’agriculture en Wallonie, en Europe et ailleurs

Bonjour!

Voici une belle vidéo de toutvabien.tv (sur youtube : http://youtube.toutvabien.tv), chaîne télévisuelle d’Esperanzah.be. (34 minutes)

Cette vidéo est belle parce que de résistance, dans un monde un rien désespérant.
L’agriculture doit absolument échapper aux logiques du libre-échange et de la financiarisation. Les régions wallonne et flamande ont un vrai pouvoir de refus du Ceta ou du Mercosur, ces traités qui nous tirent vers le bas et vers le mur. Lire la suite

Extinction Rebellion

Brut: C’est quoi Extinction Rebellion ?, 11 minutes

La semaine d’action mondiale de XR, Extinction Rebellion, est en cours.
Emma Thompson, Javier Bardem et Daniel Defoe sont avec eux pour la pub. Un des fondateurs de XR est un ancien chercheur en désobéissance civile du King’s College à Londres, passé aux exercices pratiques. Il veut une révolution « sans guillotines ».
On voit la police de maintien de l’ordre à Londres procéder à des arrestations casque à la ceinture, ça nous change de la police de Macron.

Sur Wikipedia, l’article https://fr.wikipedia.org/wiki/Extinction_Rebellion n’est pas inintéressant. Certaines réactions politiques sont amusantes (Ségolène Royal, menteuse ou ignorante, candidate au ministère de l’intérieur?, politiciens australiens…) mais augurent mal des suites possibles du côté des propriétaires actuels de la politique.

La cohérence et les tartuferies d’Emmanuel Macron selon Romaric Godin

La Guerre sociale en France – Aux sources économiques de la démocratie autoritaire (éd. La Découverte, 245 pages, 18 euros) est le dernier livre de Romaric Godin, journaliste actuellement chez Mediapart, lequel y consacre un large article (ici en PDF).

Romaric Godin étudie un peu finement la position de Macron, avec sa cohérence et sa « tartuferie », qui repose essentiellement sur des axiomes assumés comme non critiquables. C’est donc par la critique des axiomes, comme pour un paranoïaque et comme pour la « science » économique universitaire dite néo-classique, qu’on peut échapper à sa logique. Par exemple, le mantra macronien « progressisme » consiste à favoriser la possibilité de chacun …de se vendre au mieux sur le marché du travail.
Entre parenthèses, Macron a été co-rédacteur du rapport Attali, ce faiseur de rois campant complètement sur une même ligne du « tout ou rien ».

Macron se dit progressiste.
Quel est donc le progressisme de ce « réformateur » qui a donné le titre « Révolution » à son livre d’entrée en politique?
Voici ce qu’en dit Romaric :

Le progressisme se veut social parce qu’il entend donner à ceux qui ne les ont pas les moyens de venir sur le marché du travail, là où le capitalisme manchestérien ne se souciait pas de la capacité des hommes à se vendre. Il les prenait comme ils étaient, pour ce qu’ils étaient. Ici, le « progressisme » ne cesse de parler d’humain, parce qu’il entend donner à chacun cette capacité à se vendre. Il y a cette idée que l’on peut en permanence améliorer sa compétitivité individuelle et mieux réussir sur le marché. Le libéralisme d’antan laissait l’individu se débrouiller avec ce qu’il avait, le néolibéralisme veut améliorer la capacité marchande de chacun. La compétition n’en est pas moins féroce, et le résultat pas forcément différent.
Cette action se fait, d’abord, par une logique de workfare : l’État doit assurer à chacun des revenus minimum permettant de se présenter sur le marché du travail. Mais il ne peut le faire que si ces revenus sont effectivement utilisés pour aller sur le marché du travail. Autrement, il s’agirait d’une rente. Le soutien contre la pauvreté n’est donc pas un humanisme, c’est un soutien au marché qui est conditionné à la participation de l’individu a ce dernier. Deuxième moyen, la formation et l’éducation, qui doivent assurer la capacité marchande permanente de l’individu sur le marché du travail et permettre une adaptation de l’individu aux demandes du marché. Dernier moyen, la lutte contre les discriminations, qui n’est cependant pas une spécificité de ce « progressisme ». Là encore, il ne s’agit pas d’un quelconque humanisme mais d’une logique de marché : toute discrimination est une rente parce qu’elle favorise un acteur de marché plutôt qu’un autre sur des critères non économiques. Mais c’est souvent une tartuferie car les discriminations, raciales et sexuelles, s’enracinent aussi dans des déterminations économiques. L’illégalité formelle de la discrimination ne dit rien des différences sociales qui, souvent, aggravent les discriminations existantes. Si les personnes d’origine étrangère sont moins bien formées en raison des capacités économiques de départ de leur famille, elles seront toujours proportionnellement moins nombreuses à réussir. Surtout si les protections sociales sont affaiblies et renforcent encore les inégalités sociales de départ. Mais, comme la réussite n’est qu’individuelle, ces circonstances sont largement niées. La lutte contre les discriminations est donc un paravent de la libéralisation. On constate, du reste, que ce « progressisme » n’est largement que de façade, la politique migratoire d’Emmanuel Macron étant très peu ouverte et centrée sur les besoins du marché.
(…)
À noter : le progressisme ne discute pas, ou à la marge, le résultat de la loi du marché, puisqu’il estime que la redistribution est trop forte. Toutes les inégalités issues de la justice du marché sont acceptables. Le travail, produit du marché, est un « vecteur de mobilité sociale et d’émancipation » et ceux qui veulent vivre mieux doivent donc mieux répondre aux demandes du marché. C’est là une responsabilité individuelle. Grâce au marché, le progressisme remplace la redistribution par des droits.

Les origines de l’école égalitaire finlandaise

Bonjour!

L’école finlandaise remporte la première place dans les études Pisa de l’Ocde, parmi les pays membres de l’Organisation, que ce soit par l’excellence du niveau moyen ou par le peu de distance entre les élèves finlandais les mieux classés et les moins bien classés.
L’école est publique, entièrement gratuite jusqu’aux transports scolaires et la cantine, décentralisée, l’inspection est inexistante, Lire la suite