Qui sont les « émeutiers », « casseurs », « criminels », « opportunistes », au Royaume Uni?
Beaucoup de jeunes et très jeunes, qui « mettent en péril leur propre avenir » , dit le premier ministre british rentré de sa résidence d’été.
Vu leur âge, la plupart sont en vacances. Pourquoi diable sont-ils si tôt rentrés, eux? Le premier ministre, on comprend, mais eux? Ils sont scolarisés, pour la plupart, non? Qu’est-ce qu’ils fichent en rue pendant les congés? L’enseignement britannique est performant, il fut un des premiers à offrir la gratuité au début du XXème siècle. L’avenir leur appartient, comme à tout jeune, surtout dans une nation riche. Ils ont la chance de vivre dans le pays qui a inventé la sécurité sociale, où circule une police débonnaire de légende. La société de la connaissance leur offre des défis enivrants. Ils sont nés à la période la plus excitante de l’histoire, celle d’Internet, Blackberry, iPhone et Lady Gaga. La publicité des meilleures agences du monde se répand sur les écrans de leurs ordinateurs, télévisions et téléphones portables, et revêt de couleurs chatoyantes leur environnement urbain. Leur pays est une citadelle du monde libre, et la première place financière off-shore du monde. Leur armée est la deuxième en importance à faire respecter le droit en Irak et en Afghanistan, et le mariage de leur prince héritier a été un modèle applaudi par toute la planète.
Dans ces conditions, c’est à n’y rien comprendre! La Libre Belgique, Le Soir, Le Monde, Libération… n’arrivent pas à m’expliquer par quel accès de folie une jeunesse de pays favorisé peut de la sorte détruire son propre avenir. Les lemmings, je savais, mais les Britanniques?
Par désespoir, j’ai cherché sur Internet.
Il y a ce portail français http://rezo.net, qui relaie des infos de toutes sortes d’origines. J’y ai trouvé The Tottenham Outrage – Quelle violence à Tottenham ?, publié sur un site inconnu qui semble avoir beaucoup de choses à dire: http://melanine.org .
Et bon sang, qu’est-ce que je lis:
Il est de notoriété publique que la Metropolitan Police exerce en toute impunité et qu’aucun de ses agents n’est jamais condamné même en cas de faute.
Depuis 1988, selon le Guardian, 333 personnes sont mortes en garde à vue sans qu’aucun policier ne soit jamais condamné.
(…)
Ah, 333… En 23 ans… Mais…
De un. Comment, « de notoriété publique » ?
De deux. Et alors? C’est une raison de s’énerver, ça ?