J’aime la moitié de ce qu’il dit ici: un minimum. Un quart m’ahurit, ce qui est beaucoup, et le reste m’irrite, comme le tout. C’est trop, beaucoup trop!
Sa politique d’ « entrisme » vis-à-vis de l’UE me paraît sans autre fondement qu’un présupposé consensuel purement non argumenté. – Ça recommence. Et bien!
Selon monsieur Varoufakis, il faut garder l’UE, il faut garder l’euro. Point. Cela ne se discute pas et ne s’argumente pas. Ce type né en Grèce, formé au Royaume-Uni, est passé par l’Australie et nous arrive du Texas. Il sait ce qu’il dit. Lire la suite
Je suis né en Belgique de parents belges.
Je possède une carte d’identité « de Belge » , comme c’était écrit sur un carton avant que l’UE ne standardise ça en plastique.
Je vis en Belgique.
J’ai un passeport belge.
Mon site s’appelle « Condroz belge » (bon, ici, c’est de moi, pas du gouvernement, et c’est une blague, hein, une « antiphrase »).
Cependant, malgré ces prémisses, d’après la presse je ne suis pas belge.
En effet, la presse titre: « Les Belges souhaitent que la présence des militaires en rue se prolonge » .
« Les Belges » , mais pas moi!
Donc, je ne suis pas belge.
Cqfd.
Les associations qui défendent la maison Rigo contre sa destruction, programmée par la Ville de Liège sous les espèces de la société Ecetia, organisent ce vendredi une manifestation conviviale pour la préservation de la dite maison.
Où? Devant la maison Rigo, au pied de la tour des finances.
Avec bar et animation musicale.
Les défenseurs de la maison Rigo livrent une guérilla juridique et citoyenne au projet de sa destruction.
La guérilla des arguments de détail et des arguments de procédure est inévitable devant les tribunaux. Pour autant, il ne faut pas s’abandonner à l’esprit de système ou à un jusqu’auboutisme selon lequel les arguments du bourgmestre seraient tous faux.
Ce serait trop simple!
« Il y a quelque chose de vrai dans chaque phrase de mon adversaire », disait Wilhelm Reich.
Ce serait trop simple, oui, et dans cette course aux détails, un argument majeur de perspective générale peut disparaître ou être négligé. En d’autres termes, il faut aussi faire un procès en rupture aux décideurs. (Ce qui est bien la position de Bouli Lanners dans mon billet précédent, « La guérilla« .) Lire la suite
La contestation du projet de destruction de la maison Rigo à Liège est une guérilla, dans la presse et dans les prétoires.
La guérilla, c’est la guerre de harcèlement, les embuscades et les guet-apens, et ici les deux camps s’y livrent: la ville de Liège au sens large, sous la forme juridique de l’intercommunale Ecetia, un sacré montage à tiroirs impitoyablement légal, et des opposants, asbl et citoyens.
Une guérilla juridique et médiatique, c’est l’entourloupe, l’intox et la chicane, et ça n’est pas toujours très amusant pour le public.
Mais présenté par Bouli Lanners, ça roule! Lire la suite
Comme le disait en 1492 le chef espagnol qui a arrêté la destruction de Grenade fraîchement reconquise,
« Arrêtez! Vous démolissez ce qui n’existe plus nulle part, pour construire ce qu’on fait partout! ».
Vous avez remarqué que je fais du Germany bashing? Mon dossier à charge chez les bien-pensants s’alourdit donc ici, après mon dernier billet, le précédent, et quelques autres!
Je me suis toujours méfié des vertus officielles et claironnées par les pouvoirs, et dans le cas de la vertueuse Allemagne, disons celle d’Angela Merkel pour faire image, et tueuse de quoi me demande mon cerveau droit, il faut dire que la vertu est bien mal vêtue. La vertu allemande me donne bien des arguments.
Une autre raison de jeter un regard critique sur la Deutschland GmbH, comme on dit les USA Limited, et là mon cerveau droit me demande: limité en quoi, une autre raison d’ouvrir les yeux avec circonspection réside dans, outre le fait premier que nous aimons l’intelligence, ce deuxième fait qu’en ce moment la politique d’Emmanuel Macron concrétise en les épanouissant ses promesses de campagne, et ce troisième fait qu’avec quelques autres la législation allemande du marché du travail est un modèle pour Emmanuel. Vous avez demandé du Macron? Vous aurez du Merkel.
Le modèle allemand mérite un examen très sérieux. Il fige une construction européenne mortifère pour les peuples, ce qui est déjà fort clair pour les pays en difficulté, et va le devenir de plus en plus pour les autres, en priorité pour ceux qui se donneront des dirigeants plus conformes à la modernité, hein Macron, …des affaires. (**)
En attendant que les crispations Deutschland GmbH rendent impossible la continuation de l’euro et de la dite Union.
…Le sujet du jour, c’est un court extrait, de 33 secondes, du passage de la sociologue française Dominique Méda sur les ondes de France Inter:
– Le taux de pauvreté des salariés en Allemagne est de 23 %, contre 8 par exemple en France. C’est énorme, c’est tragique, et bien entendu c’est très largement « pas vu à la télé » . Rappelons que les sociologues avaient dû créer la catégorie de « travailleurs pauvres » pour désigner des gens qui, bien qu’ayant du travail à temps plein (souvent deux ou trois temps partiels) n’échappaient néanmoins pas à la pauvreté, par exemple en n’arrivant pas à un logement correct et logeant dans une voiture ou une caravane. Au début, la notion servait essentiellement, parmi les pays riches, aux États-Unis, et c’était un scandale qui ne s’ébruitait guère au-delà des murs des universités. Depuis quelques décennies, les travailleurs pauvres existent aussi dans les pays européens même riches. Je n’ai pas sous la main les résultats d’une enquête qui chiffre en Allemagne la proportion d’enfants pauvres, ne disposant pas, soit d’un repas chaud par jour, soit de deux paires de chaussures, mais je peux vous assurer que le chiffre est horrible, et que c’est à se demander à quoi sert, et à qui sert, le formidable enrichissement matériel de nos sociétés.
– L’Allemagne a-t-elle créé des emplois? Oui. Quatre millions, entre 1994 et 2014. Mais, précise Dominique: avec une masse inchangée de 58 milliards d’heures de travail par an.
Comment on fait ça? …Forcément, avec des emplois partiels.
Les employés à temps partiel échappent donc à la statistique des chômeurs, alors qu’ils sont chômeurs à temps partiel.
100 % des travailleurs à 50% de travail partiel, qui font 50 % de chômage arithmétique, feraient 0 % de chômage dans les statistiques officielles et dans votre journal préféré. N’est-ce pas merveilleux?
À demi-vide, ce verre-là est toujours plein. Nous sommes dans la propagande.
* * *
Note
(**) A contrario le Portugal a rompu avec les prescriptions austéritaires de l’UE, tout en recevant un accessit de la Commission, grâce à une croissance remarquable et surtout (du point de vue des troïkards) en satisfaisant à la norme des traités sur le déficit budgétaire.
Le Portugal est dirigé par un gouvernement socialiste minoritaire, appuyé au coup par coup par une opposition de gauche en mesure de lui donner la majorité. Les communistes et le bloc de gauche, au final, pilotent le navire vers leurs objectifs prioritaires: relèvement des minima sociaux et des retraites, préservation de l’emploi public, préservation du système de santé…
Le Portugal est sans exemple dans l’Union. Et bien entendu, pas « vu à la télévision »!
Une piste pour le PTB, Paul Magnette?
Mère Teresa disait que les pauvres (en acceptant leur sort) nous donnent une grande et salutaire leçon d’humilité.
L’économiste canadien devenu étasunien, John Kenneth Galbraith, écrivait en 1985 un bref article sur les idéologies de la richesse, intitulé « L’art d’ignorer les pauvres ».
Cet « art » est immémorial. Aussi vieux que la pauvreté.
Aujourd’hui, quand vous entendez « responsabilité individuelle », vous gagnerez du temps dans votre compréhension du monde en traduisant sans barguigner par: « les miséreux sont responsables de leur misère ».
Exemple.
En Allemagne, la casse sociale des lois Hartz a été opérée par le SPD et les Verts, deux partis supposés à gauche de celui d’Angela Merkel. Ça passe mieux avec ces gens-là au pouvoir.
Ci-dessous un florilège bien représentatif de l’idéologie des élites allemandes.
Mais pas que des élites, car la domination est aussi dans la tête des dominés.
Et pas qu’allemandes, car les lois Harz font rêver les élites françaises et Macron s’en inspire dans son détricotage du code du travail.
Ces citations sont extraites du Monde Diplomatique qui, dans son édition du mois de septembre, propose un voyage au pays du chômage germanique, sous le titre « L’enfer du miracle allemand »:
«Celui qui peut travailler, mais ne veut pas, n’a aucun droit à la solidarité. Il n’y a pas de droit à la paresse dans notre société. »
Le chancelier Gerhard Schröder interviewé par Bild, 6 avril 2001
« Les coûts salariaux ont atteint un niveau qui n’est plus supportable pour les salariés et qui empêche les employeurs de créer de l’activité. (…) Nous allons devoir couper dans les dépenses de l’État, encourager la responsabilité individuelle et exiger plus d’efforts de la part de chacun. »
Gerhard Schröder, discours au Bundestag, 14 mars 2003
« La misère, ce n’est pas la pauvreté du porte-monnaie, mais la pauvreté de l’esprit. Les classes inférieures ne manquent pas d’argent, elles manquent de culture. (…) La pauvreté découle de leur comportement, c’est une conséquence de la sous-culture. »
Walter Wüllenweber, éditorialiste, Stern, 16 décembre 2004
« La pauvreté n’est pas qu’une question d’argent. ( ) Ce qui compte pour une famille, c’est de bien savoir dépenser son argent. (…) Un repas dans un fast-food est non seulement moins bon pour la santé, mais aussi plus coûteux qu’un ragoût avec des légumes de saison. »
Renate Schmidt, ministre fédérale de la famille (Parti social-démocrate, SPD), Bild am Sonntag, 27 février 2005 Lire la suite
Le ministère des Finances allemand affirme avoir réalisé 1,3 milliard d’euros de bénéfices en prêtant à la Grèce. Les profits réalisés via la BCE sont les plus importants.
C’est un sujet qui sème la zizanie en Allemagne. En effet, la posture du gouvernement d’Angela Merkel sur le dossier grec soulève des critiques. Notamment de la part des Verts, qui regrettent un manque de solidarité avec Athènes. C’est à leur demande que le ministère des Finances a dû dévoiler les profits réalisés sur les prêts accordés à la Grèce. Selon le quotidien Süddeutsche Zeitung, les bénéfices s’élèvent à 1,34 milliard d’euros au total.
…L’art du contretemps?
Ou le plaisir du contretemps?
Avec quelle maladresse je vais ici tenter de m’exprimer…
La Russie est sans conteste une des grandes polarités de la variance humaine, vue du Condroz belge en tout cas.
Ce qui veut dire: vue de l’Europe (pas de l’UE, au secours!) Vue de la francophonie, à tout le moins.
Le monde n’existe pas sans la Russie.