Le 8 mars est la journée, non pas de la femme, mais des droits de la femme. Nuance.
Et vaste sujet!
Ici mon grain de sel, ici mon penny comme disent les Britiches.
1. Intro
Le conseil d’administration réuni, un administrateur prend la parole:
– Le président aimerait que nous ayons une femme à la tête du groupe.
Première réponse:
– Ah bon? La femme de qui?
Il faut soutenir Mediapart, et la façon de le faire, c’est de s’y abonner. C’est un soutien, certes, mais – vous commencez à le subodorer -, c’est avant tout une formidable source d’information indépendante, sans publicité, et sans milliardaire ni groupe industriel parmi les actionnaires. Les infos pour l’abonnement sont ici: 9 euros par mois.
9 euros par mois, c’est le prix de 4 exemplaires-papier du Monde (à condition de ne pas l’acheter le week-end), de 4 ou 5 exemplaires de Libération ou du Figaro, selon qu’on les achète en France ou en Belgique. Ces trois journaux appartiennent à des milliardaires. L’Humanité aussi, journal du parti communiste français, a eu besoin d’un milliardaire pour éviter la faillite.
Quant à la presse quotidienne belge, désolé, je n’ai pas les détails. Il est assez évident que pas un titre belge ne sort du rang des « mainstream » (« eau tiède »), et qu’aucun n’est libre de la toute-puissance des annonceurs… est un fait avéré.
Comme le disait un proverbe ouvrier du début du XXème siècle: « N’achète pas le journal, tu ramènerais un patron à la maison » .
Les fleurs vénéneuses du socialisme de gouvernement à la française …continuent d’embaumer, et d’animer les amateurs de parfums plus délicats.
1.
Pour le philosophe italien Giorgio Agamben, l’état d’urgence n’est pas une protection de la démocratie, mais au contraire accompagne en général les dictatures.
Il a longuement étudié le nazisme et le fascisme italien, et vient de consacrer un livre à la Stasi, la police politique de l’Allemagne de l’Est.
Son article « De l’Etat de droit à l’Etat de sécurité », dans Le Monde, a fait du bruit, et je le joins en PDF.
Agamben dit que le peuple, prétendument seule source de légitimité jusqu’à présent, devient, dans la logique de ce qu’il faut reconnaître comme une progression vers l’État de sécurité, un sujet dépolitisé qui n’existe plus que dans les sondages et dans les rares consultations électorales. Au bout de ce chemin, le peuple ne peut plus être politique que dans une revendication identitaire du « nous » opposé à l’étranger et à l’ennemi.
Agamben ajoute que la mise entre parenthèses du pouvoir judiciaire tend à abandonner les voies de vérité et de preuve ordinaires au profit d’une incertitude du soupçon, qui pèse autant sur les citoyens (Qui est coupable et de quoi ?) que sur la menace elle-même, laquelle devient une source invérifiable du pouvoir des exécutifs.
Car dans cette configuration comme dans toute autre, les pouvoirs ont intérêt à cultiver le montage qui leur assure une place. Et ils ne s’en privent pas!
Vous aurez remarqué comme moi que François Hollande, discrédité par son absence totale d’alternance et allant à la bérézina et à la ‘pasokisation’ de son parti, se refaisait précocement une santé sondagière par des postures militaristes à l’étranger, qui lui vont comme un gant de crin à un pingouin. Aujourd’hui, il poursuit dans cette ligne en surfant sur la vague terroriste. C’est la seule possibilité de survivre politiquement que se sont trouvée les élites de ce parti.
L’avenir est radieux.
Bientôt, nous éviterons les voyages en France comme nous les avons évités en Espagne du temps de Franco. Certains de mes amis évitent déjà la Provence.
2.
Ces fleurs vénéneuses, le maire d’extrême-droite de Béziers, Robert Ménard, champion de l’enfumage et des faux semblants, est ravi de les respirer.
Voici ce qu’il a « tweeté » le 23 décembre:
3.
Manuel Valls déclare au JDD : « Une partie de la gauche s’égare au nom de grandes valeurs » .
Mais où va-t-il chercher ses certitudes? C’est hallucinant.
Hallucinant en première réaction, car éthiquement incompréhensible pour les naïfs et les braves gens, le Manuel de Matignon est, au vrai, conceptuellement très simple et simplet. C’est la logique des « pompeux cornichons » qui veulent le pouvoir. Lisez donc, si vous l’avez zappé, Agamben au point 1. Pour la cornichonnerie pompeuse, qui est un label belge offert à la terre entière, voyez votre moteur de recherches.
Bref, La Parisienne libérée chante « Enfin débarrassés du socialisme » . (Voir point 5.)
4.
Le Français Mourad Benchellali est décrit par la journaliste comme « militant anti-radicalisation ».
Cet ancien combattant en Afghanistan, ex-détenu à Guantanamo, vit aujourd’hui, pacifié et engagé, dans son quartier d’origine près de Lyon, Les Minguettes à Venissieux.
Il a été l’invité d’Alexandra Bensaid sur France-Inter, pour aborder la question de la constitutionnalisation de l’état d’urgence et la déchéance de la nationalité.
…Il me semble que si la république française n’est pas capable d’entendre ce genre de voix-là, elle s’autodétruira, comme le susurre, encore elle, La Parisienne libérée. (Ci-dessous.)
Pour le moment, je suppose, et j’espère, que Benchellali trouve une manière ou l’autre de vivre sur un budget de la jeunesse, de la culture ou de l’éducation populaire, ce qui est ou serait très bien. À préserver!
5.
La Parisienne libérée et ses vidéos, c’est tout un monde décalé et percutant de « Rythm and News » et de chansons politiques, depuis quelques années déjà.
Son JT a été initié et se poursuit avec le soutien de Mediapart. Ici son édition spéciale, « Etat d’urgence »:
Entre autres perles: « Le terrorisme ne détruira pas la république, car c’est la république qui s’auto-détruira », et « L’homme providentiel assigné à présidence » .
Chaque mot compte, avec La Parisienne libérée. Elle me rappelle Woody Guthrie qui écrivait sur ses guitares: This Machine Kills Fascists (« Cette machine tue des fascistes »)
Une phrase violente, certes, mais en paroles et en musique ! On a vu pire, comme violence.
6.
Pierre Rosanvallon :
Est-ce une immigration mal maîtrisée qui a contribué à déstabiliser le fragile pacte républicain ? En France, on continue à parler d’immigrés à propos de personnes qui sont intégrées depuis deux ou trois générations. On ne dirait pourtant jamais de Nicolas Sarkozy qu’il est immigré parce que son père est issu de la petite noblesse hongroise. Ni de Manuel Valls dont le père était un peintre catalan. (…) Car si l’Algérie n’est pas devenue française ce n’est pas simplement du fait de la révolte des Algériens, mais aussi parce que les autorités rêvaient et mentaient. Elles parlaient d’universalisme mais refusaient l’égalisation des niveaux de vie. Il y a donc eu une désoccidentalisation de ces populations à la mesure des déceptions et des échecs qui se sont répétés sur le terrain de l’intégration.
7.
** Mon observation se confirme, que le journal Le Monde, qui s’est notablement droitisé en matières économique et sociale ces dernières années, est monté au créneau d’une certaine veille démocrate dans notre affaire.
J’ai vu, en revanche, un titre de presse selon lequel Valls et Hollande feraient un malheur parmi les lecteurs du Figaro. Quelqu’un a-t-il des observations?
8.
On arrive à la fin. Désolé (c’est pas vrai) pour la longueur !
…Et bonne journée !
Guy
9. Post-scriptum de saison, pour le repos de l’esprit
J’aime les raisins glacés parce qu’ils n’ont pas de goût,
les hommes riches parce qu’ils n’ont pas de cœur
et les camélias parce qu’ils n’ont pas de parfum.
Marguerite Gautier, dans La Dame aux camélias, d’Alexandre Dumas fils
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Crédit bibliographique : Maxime alias Jean-Marie Lamy.
J’ai vu ça hier au marché de Noël de Liège, où ce sera donc visible et achetable jusqu’au 30/12 en fin de journée. ( http://www.jouetsboisnaturel.com/ )
Ça vaut le détour! L’artisan est présent, et il ressemble tout à fait à la vidéo.
Le mieux est d’acheter maintenant les cadeaux des quinze mois qui viennent, pour que Misha ait tout notre argent, au lieu que plus tard, suite à une commande par Internet, 10 % filent en frais de transport et en cadeau CO2 à notre thermomaître mondialisé.
C’est scié avec beaucoup de précision dans un seul bloc de hêtre, avec des traits en relief qui empêchent les pièces de glisser les unes sur les autres, et les combinaisons semblent infinies.
C’est dans le courrier des lecteurs du quotidien L’Avenir (vaste programme) du 26 décembre 2015, à la page 24 de la seule version dont la pagination n’est pas arbitraire, la version papier:
L’Occident est mort
Son culte fanatique de l’illusion matérielle l’a tué, lui et sa « civilisation », de toutes les hontes, abominations et horreurs, de toutes les stupidités et méchancetés, de toutes les régressions animales, de tous les vices sans frein.
L’âge d’or peut donc commencer. Il est en effet d’ores et déjà dans le coeur de ceux qui osent les humbles et silencieux exploits quotidiens du service désintéressé, qui en dépit des conditionnements écrasants et continus osent pratiquer en pensées, en paroles et en actes, toutes ces valeurs fondamentales plus fortes que tout, vérité, droiture, paix, amour, non-violence, qui osent ainsi s’affranchir du joug de l’ego et redonner toute la place à la grandeur de leur être réel, indestructible, au potentiel infini, qu’on l’appelle Dieu, Soi, Esprit, qu’importe.
Honneur et gloire comme jamais et très joyeux Noël à tous les courageux résistants de l’ombre ! La vraie liberté et la félicité sont au bout de leur guerre à toutes les guerres !
Nos sociétés, Californie en tête, versent dans l’ère « post-industrielle ». Cette réalité n’est vraie qu’à condition de séparer les uns des autres les territoires d’un monde que l’on déclare par ailleurs unifié dans la ‘mondialisation’.
Car la société post-industrielle n’existe pas sans l’industrie. Elle serait morte sans qu’ailleurs des usines ne fabriquent les objets matériels omniprésents, en particulier les plus récents. Lire la suite