La folie guerrière.
Je suis allé voir la notice Wikipedia des missiles M51 équipant les sous-marins nucléaires français:
Le M51 est un missile à trois étages, d’une hauteur de 12 mètres, d’une masse totale supérieure à 50 tonnes (54 maximum) qui a été conçu afin de pouvoir être lancé depuis un sous-marin en plongée. Éjecté par un système de chasse à poudre, le missile jaillit de l’eau puis allume son moteur à quelques dizaines de mètres de la surface.
Ses étages sont dotés de propulseurs équipés de tuyères à butées flexibles, développant 180 tonnes de poussée, ce qui lui permet d’atteindre la vitesse de Mach 15 (19 000 km/h).
Le 19 juin, la revue médicale The Lancet a publié avec quelque discrétion une contribution intitulée « Compter les morts à Gaza : difficile mais essentiel » (1), qui a néanmoins circulé dans de nombreux médias. Les trois auteurs sont Rasha Khatib et Salim Yusuf, qui déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêt, et Martin McKee, membre du comité de rédaction de l’Israel Journal of Health Policy Research et du comité consultatif international de l’institut national israélien dont relève cette revue.
Le seul organisme qui compte les morts gazaouites dans cette triste histoire est le ministère de la santé de Gaza. Comme le gouvernement américain, le gouvernement israélien conteste les chiffres, mais ses propres services de renseignement les considèrent comme fiables (2), de même que l’ONU, l’OMS et les ONG présentes sur le terrain ou à l’extérieur. Un article du The Lancet de janvier 2024 est intitulé « Pas de preuves d’exagération des chiffres de mortalité par le Ministère de la Santé de Gaza » (3).
Pourquoi est-il important de compter les morts?
L’histoire des conflits montre que cette difficile et macabre comptabilité est source de confusions et désaccords dans les plans, consécutifs à la guerre, d’indemnisation ou de réparations, ou devant les tribunaux. « Un suivi solide et vérifiable de la mortalité sera essentiel pour éclairer les décisions humanitaires et politiques et documenter leurs conséquences ultimes. » Les institutions internationales ont besoin de ces relèvements, les historiens et universitaires aussi, et des ONG y travaillent depuis des années sur différents « théâtres d’opération », comme airwars.org qui s’y attache avec une extrême précision, pour « faire pleinement reconnaître aux gouvernements et aux acteurs militaires leur responsabilité dans le bilan humain complet de leurs actions. »
Compter les morts de la guerre actuelle à Gaza
Le ministère de la santé à Gaza a dû, à mesure des destructions, ajouter des décès mentionnés par des sources fiables et recoupées, à ses chiffres d’abord relevés dans les hôpitaux. Sa statistique indique désormais le nombre de corps non identifiés parmi les personnes décédées, soit, au 10 mai 2024, 30 % du total de 35.091 décès documentés. Diverses officines ont tenu à considérer le nombre de morts non identifiés comme abusif, mais l’unanimité des observateurs sur place et à l’extérieur considère qu’il y a une sous-estimation du total, les décombres non déblayés concernant selon l’ONU 35 % des bâtiments de Gaza fin février, et aujourd’hui (fin juillet) 70 %.
On appelle indirectes les morts provoquées par un conflit, mais survenant après, liées aux maladies, aux blessures soignées tardivement, à la destruction des infrastructures de santé, aux manques d’abris, aux pénuries de nourriture et d’eau… Elles peuvent survenir dans les mois et les années qui suivent.
Or dans les conflits récents, les morts indirectes vont de 3 à 15 fois le nombre de morts directes selon le commissariat aux réfugiés des Nations-Unies à Genève.
En adoptant un « prudent » rapport de 4 morts indirectes par mort directe, un cessez-le-feu définitif au 19 juin se serait potentiellement soldé par un chiffre total de 186.000 basé sur les 37.396 recensés à cette date. (37.396 x 5)
En attendant, l’ancien militaire français Guillaume Ancel évalue le nombre de morts directes au 15 juillet, « en hypothèse basse », à 80.000… (4)
Amalek, comme on l’écrit aujourd’hui en Israël, désigne dans la Bible le chef des Amaléchites, décrits comme ennemis mortels des Juifs.
Le Créateur parle dans ce livre, que nombre d’Israéliens prennent pour un livre d’histoire (Shlomo Sand), et Il nous dit (c’est miraculeux, il daigne nous parler), dans Samuel, premier livre (1S 15, 2-3) :
Tu frapperas Amalec ; et vous devrez vouer à l’anathème tout ce qui lui appartient. Tu ne l’épargneras pas. Tu mettras tout à mort : l’homme comme la femme, l’enfant comme le nourrisson, le bœuf comme le mouton, le chameau comme l’âne.
Plutôt sympa et an-historique – c’est à dire éternel! N’est-il pas? Lire la suite
L’inquiétante dérive de la violence du maintien de l’ordre en France nous enseigne que manifester dans ce pays revient à se mettre en danger, et un historique même succinct montre que ces pratiques s’accompagnent d’une évolution de la doctrine elle-même. Lire la suite
A Palestinian woman hangs laundry at her house that was damaged during Israel-Gaza fighting, as ceasefire holds, in Gaza City August 8, 2022. REUTERS/Suhaib Salem
Bonjour!
Le 5 août vers 16 heures, une fois de plus, Israël se signale en lançant une offensive sur Gaza, sous la charmante appellation Aurore. Une trêve sous médiation égyptienne (du pays arabe qui collabore de longue date au blocus israélien de Gaza) a été adoptée le dimanche 7 août vers 23 heures 30 entre l’armée israélienne et sa cible, le Jihad islamique. Quelques combattants palestiniens ont été tués, 24 selon l’armée israélienne qui déclare aussi 51 décès palestiniens dont un nombre non précisé d’enfants, 15 selon le ministère gazaoui de la santé, lequel ajoute un nombre de 360 blessés.
Si l’indignation reste constante, la surprise n’est hélas pas au rendez-vous.
À l’instar du journal Le Monde qui parle d’une « absence d’une stratégie politique de long terme » du côté de « l’Etat hébreu », la lecture de la presse ou l’écoute des grands médias présentent en effet peu d’analyses convaincantes ou même simplement de début de commencement d’une explication de cet acharnement guerrier « à huis clos », toujours selon Le Monde, c’est-à-dire : toutes frontières fermées. Imaginons que la Russie aurait le pouvoir de bloquer toutes les frontières terrestres, maritimes et aériennes de l’Ukraine…
Or voici un constat présenté par l’UJFP, Union Juive Française pour la Paix, forcément plutôt bien informée: Lire la suite
Les 12 pays qui se refusent à interdire les armes robotisées autonomes. MAIS: France, Allemagne, Chine, Norvège (très en pointe!) et Russie, sans refuser explicitement cette déclaration, se cachent derrière leur petit doigt.
Bonjour !
Un robot militaire, drone ou autre, fonctionne potentiellement, en tout ou en partie, sans contrôle humain.
Un robot militaire fonctionne à l’intelligence artificielle.
L’éthique artificielle ? Elle n’est pas au programme.
Le développement de ces machines est massif dans le monde, et leur usage déjà fort répandu.
William Bourton, chef du service Forum du Soir, livre un entretien avec Edgar Morin, 101 ans en juillet prochain.
Extrait (c’est Condroz belge qui souligne):
Il me semble certain que les progrès des sciences et des techniques aient permis des calamités comme la guerre moderne, l’industrialisation de la mort à Auschwitz ; que la machine ait permis d’asservir non seulement les choses matérielles mais aussi les humains asservis aux machines et menant une vie de plus en plus machinalement chronométrée. Le progrès technique est ambivalent, il ne produit aucun progrès moral. De plus aucun progrès n’est irréversible, comme par exemple la démocratie. Quant à la Raison, Adorno et Horkheimer, de l’École post-marxiste de Francfort, ont dénoncé la raison instrumentale, utilisée pour asservir et détruire. Enfin il faut distinguer entre la vraie rationalité ouverte sur les contradictions qu’elle rencontre dans l’exploration du monde, comme en microphysique, et connaissant ses limites, et puis le rationalisme clos et arrogant qui est la dégradation de la rationalité. Je me considère comme rationnel, mais il y a aussi la poésie dans la vie, il y a aussi l’inexplicable qui dépasse les capacités de l’esprit humain.
D’après fnamerica.com(site étasunien de la FN Herstal)
Bonjour !
FN America est la filiale US de FN Herstal, qui fut nommée, de sa création en 1889 jusqu’en 1992, Fabrique Nationale d’Armes de Guerre.
(FN) Herstal, qui appartient aujourd’hui à 100 % à la Région Wallonne, est une marque connue par tous les combattants légaux ou illégaux du monde. Depuis peu, Herstal est pour cette raison estampillée sur la plupart de ses produits.
Pour rappel, les services, armées et polices US peuvent s’équiper en armes étrangères, mais celles-ci doivent être produites sur le sol US. Les statistiques de production FN Herstal devraient donc être majorées d’une bonne partie de la production FN America pour apprécier pleinement sa contribution.
Condroz belge a calculé en 2016 que les exportations d’armes wallonnes, filiales américaines exclues, représentent quatre fois le chiffre français par habitant et deux fois le chiffre étasunien. Lire la suite