CoronaViral, 30 – 2021. Les vœux de santé de Yasmina Kettal, infirmière en Seine-Saint-Denis

Comment concilier la recherche du bonheur et la lucidité, le refus de l’injustice? Voici les vérités bien assénées de Yasmina Kettal, infirmière française en Seine-Saint-Denis, présidente 2021 d’un jour chez Mediapart.

« Relever la tête » !

Par la rédaction de Mediapart   :

Chaque nouvel an, Mediapart propose à un·e citoyen·ne d’être notre président·e de la République d’un soir, afin de rappeler que celle-ci nous appartient à toutes et tous. Pour 2021, à l’issue d’une année marquée par la pandémie, nous avons demandé à Yasmina Kettal, infirmière en Seine-Saint-Denis, de porter la voix des soignants et des premiers de corvée.

 

Démasqué: Michel Onfray à popos de Greta Thunberg

Bonjour!

Michel Onfray se dit philosophe mais ne crée pas de concepts. Il est un lecteur de philosophie, parfois un vulgarisateur correct, il développe une vision personnelle et revendicative d’épicurisme libertaire au service de son ego. Boulimique de lecture et d’écriture, il a publié parmi une centaine de livres: L’Art de jouir, La Sculpture de soi, La Raison gourmande, Théorie du corps amoureux, L’Invention du plaisir, La Puissance d’exister, Le Souci des plaisirs : Construction d’une érotique solaire, … Une carte de visite où il se présente sobrement comme on le constate, et grand bien lui fasse. Vous avez déjà remarqué comment à la télé, quand il se veut un air sérieux, il a juste l’air méchant? Comme Manuel Valls quand il veut se montrer déterminé.

En juillet 2019, Onfray a commis un texte nauséabond contre Greta Thunberg, intitulé « Greta la science » (ici sur son blog, en PDF). Lire la suite

CoronaViral, 29 – François Gemenne voit dans les politiques anti-covid se dessiner la tyrannie du risque zéro

afitac.com

 

Bonjour!

François Gemenne a cosigné avec Olivier Servais, anthropologue à l’UCLouvain, une tribune intitulée « Crise de la Covid-19: la tyrannie du risque zéro », publiée par lesoir.be le 15 août 2020, dans une série mise en ligne gratuitement par le journal, mais que je donne néanmoins ici en PDF.
Cette tribune centrée sur le risque zéro laboure et prend pour titre un poncif d’ordinaire réservé aux gouvernants pour excuser les limites de leurs actions, placé le plus généralement sous la forme du truisme « Il n’y a pas de risque zéro », très répandu aussi dans le monde des affaires. C’est vraiment une formulation de communicants!, et il n’y a pas jusque là de quoi casser trois pattes à un canard.
Notre époque est envahie par la statistique. Les événements prévisibles ne sont plus certains: ils sont probables à 99,… %. Ainsi parle désormais la science, comme le GIEC n’a cessé de le faire en toutes rigueur et honnêteté, trop longtemps sans doute, jusqu’à ce que l’effroi dans ses rangs ait fait sortir les scientifiques de leur réserve probabiliste.
Grande nouvelle donc, « Il n’y a pas de risque zéro » : une phrase en principe plus taillée sur mesure pour Maggie De Block ou les bateleurs de la politique spectacle que pour des universitaires es qualités. Mais allez savoir. Lire la suite

Richard Desjardins: « Compter les morts », dans sa chanson « Le bon gars »

 

« Compter les morts »?
C’est dans la chanson « Le bon gars » de notre ami Richard Desjardins, que l’on peut écouter ici:                     

tout en lisant le texte, comme écrit ci-dessous sur https://laboiteauxparoles.com/titre/7452/le-bon-gars :

 

 

Le bon gars

Quand j’vas être un bon gars
Pas d’alcool, pas d’tabac
Moi rester tranquille
Moi payer mes bills
J’m’en vas apprendre l’anglais
Ma l’apprendre pour le vrai

Quand ma être un bon gars
Pas d’alcool, pas d’tabac
Moi mettre des bobettes
M’as lire la gazette
M’as checker les sports
Moi compter les morts

M’as passer mon check-up
M’en vas faire mon ketchup
On va voir c’qu’on va voir
M’as m’forcer en ciboire

Quand j’vas être un bon gars
Pas d’alcool, pas d’tabac
J’vas avoir l’esprit d’équipe
Impliqué, tout’ le kit
M’as cramper en masse
M’as m’tailler une place

Quand j’vas être un bon gars
M’as gravir les échelons
M’as comprendre mon patron
M’as faire semblant
Qu’y est intéressant

L’argent va rentrer
Pas trop trop mais steady
Ma photo laminée
«L’employé de l’année»

Quand j’vas être un bon gars
M’en vas les inviter
M’en vas faire un party
Des sushis, des trempettes
Amène-z-en, m’as m’en mettre
M’as m’en déboucher une
Une fois n’est pas coutume

Là tout le monde va s’mettre
Tout le monde va s’mettre à parler
BMW, CLSC, TP4, IBM
TPS, PME, PDG, IGA
OCQ, OLP
Pis moi sur mon bord
Moi tomber dans l’fort

À onze heures et quart
M’as les crisser dehors
M’as sauter dans mon char
Moi descendre à Val-d’Or

Bon ben là ça va faire
Moi descendre en enfer
M’as flamber ma paye
M’as aller vendre des bouteilles

M’as rouler mon journal
M’as câler l’orignal
Moi virer su’l’top
Pas de cadran, pas de capote
Moi trouver mon nom
Tatoué sur son front
A va dire: «Aaaaaaahhhhhhhh!
Enfin un bon gars!»

Après ça après ça j’vas être un bon gars
Pas d’alcool, pas d’tabac
Moi rester tranquille
Moi payer mes bills
M’en vas apprendre l’anglais
M’as l’apprendre pour le vrai
Sport, Smat and Blood
Y vont m’aimer en Hérode
Excellent citoyen
Pas parfait mais pas loin
M’as manger du poisson
M’en vas faire du ski d’fond
M’as m’acheter des records
De Michel Rivard
M’as faire semblant
Qu’c’est intéressant

Quand j ‘vas être un bon gars
Pas d’alcool, pas d’tabac

CoronaViral, 28 – La Belgique a foiré !

https://bx1.be/dossiers/coronavirus/deces-suite-au-coronavirus-en-region-bruxelloise-un-epidemiologiste-conteste-les-chiffres/

 

 

Bonjour!

Ceci est un billet rapide, où toute la coloration lyrique, titre compris, et les erreurs éventuelles, sont de Condroz belge.

Voici un entretien au Vif, et un à la Rtbf, de Philippe Laurent, médecin épidémiologiste, fondateur de MSF-Belgique et son premier directeur, directeur ensuite de la Croix Rouge Belgique, journaliste médical.

La Belgique a foiré ! « Désinvolture », méconnaissance du terrain, chiffres favorables et « rassuristes », par exemple cette fameuse moyenne sur 7 jours, alors que le propre de la réponse à cette maladie c’est d’anticiper, exclusive des experts académiques et non de terrain (ou dirais-je, de la médecine de catastrophe, de la médecine humanitaire). Le dépistage et le traçage sont complètement dépassés et inopérants aujourd’hui, à Bruxelles qui vient de distancer de loin Madrid dans les difficultés, et en Wallonie. Nous verrons si la Flandre suivra ou pas. Lire la suite

La cohérence et les tartuferies d’Emmanuel Macron selon Romaric Godin

La Guerre sociale en France – Aux sources économiques de la démocratie autoritaire (éd. La Découverte, 245 pages, 18 euros) est le dernier livre de Romaric Godin, journaliste actuellement chez Mediapart, lequel y consacre un large article (ici en PDF).

Romaric Godin étudie un peu finement la position de Macron, avec sa cohérence et sa « tartuferie », qui repose essentiellement sur des axiomes assumés comme non critiquables. C’est donc par la critique des axiomes, comme pour un paranoïaque et comme pour la « science » économique universitaire dite néo-classique, qu’on peut échapper à sa logique. Par exemple, le mantra macronien « progressisme » consiste à favoriser la possibilité de chacun …de se vendre au mieux sur le marché du travail.
Entre parenthèses, Macron a été co-rédacteur du rapport Attali, ce faiseur de rois campant complètement sur une même ligne du « tout ou rien ».

Macron se dit progressiste.
Quel est donc le progressisme de ce « réformateur » qui a donné le titre « Révolution » à son livre d’entrée en politique?
Voici ce qu’en dit Romaric :

Le progressisme se veut social parce qu’il entend donner à ceux qui ne les ont pas les moyens de venir sur le marché du travail, là où le capitalisme manchestérien ne se souciait pas de la capacité des hommes à se vendre. Il les prenait comme ils étaient, pour ce qu’ils étaient. Ici, le « progressisme » ne cesse de parler d’humain, parce qu’il entend donner à chacun cette capacité à se vendre. Il y a cette idée que l’on peut en permanence améliorer sa compétitivité individuelle et mieux réussir sur le marché. Le libéralisme d’antan laissait l’individu se débrouiller avec ce qu’il avait, le néolibéralisme veut améliorer la capacité marchande de chacun. La compétition n’en est pas moins féroce, et le résultat pas forcément différent.
Cette action se fait, d’abord, par une logique de workfare : l’État doit assurer à chacun des revenus minimum permettant de se présenter sur le marché du travail. Mais il ne peut le faire que si ces revenus sont effectivement utilisés pour aller sur le marché du travail. Autrement, il s’agirait d’une rente. Le soutien contre la pauvreté n’est donc pas un humanisme, c’est un soutien au marché qui est conditionné à la participation de l’individu a ce dernier. Deuxième moyen, la formation et l’éducation, qui doivent assurer la capacité marchande permanente de l’individu sur le marché du travail et permettre une adaptation de l’individu aux demandes du marché. Dernier moyen, la lutte contre les discriminations, qui n’est cependant pas une spécificité de ce « progressisme ». Là encore, il ne s’agit pas d’un quelconque humanisme mais d’une logique de marché : toute discrimination est une rente parce qu’elle favorise un acteur de marché plutôt qu’un autre sur des critères non économiques. Mais c’est souvent une tartuferie car les discriminations, raciales et sexuelles, s’enracinent aussi dans des déterminations économiques. L’illégalité formelle de la discrimination ne dit rien des différences sociales qui, souvent, aggravent les discriminations existantes. Si les personnes d’origine étrangère sont moins bien formées en raison des capacités économiques de départ de leur famille, elles seront toujours proportionnellement moins nombreuses à réussir. Surtout si les protections sociales sont affaiblies et renforcent encore les inégalités sociales de départ. Mais, comme la réussite n’est qu’individuelle, ces circonstances sont largement niées. La lutte contre les discriminations est donc un paravent de la libéralisation. On constate, du reste, que ce « progressisme » n’est largement que de façade, la politique migratoire d’Emmanuel Macron étant très peu ouverte et centrée sur les besoins du marché.
(…)
À noter : le progressisme ne discute pas, ou à la marge, le résultat de la loi du marché, puisqu’il estime que la redistribution est trop forte. Toutes les inégalités issues de la justice du marché sont acceptables. Le travail, produit du marché, est un « vecteur de mobilité sociale et d’émancipation » et ceux qui veulent vivre mieux doivent donc mieux répondre aux demandes du marché. C’est là une responsabilité individuelle. Grâce au marché, le progressisme remplace la redistribution par des droits.

Syndicalisme: la FGTB veut troquer des emplois wallons contre des morts au Yémen et ailleurs

Le fusil d’assaut FN-SCAR dans sa version H-TPR, de calibre 7.62, capable, dit la notice, de « blesser mortellement » à 700 mètres

 

Bonjour!

 

Mon titre est un peu violent. Mais d’une part il est exact, et d’autre part il faut bien secouer les consciences anesthésiées, sans quoi je serais en délit de non-assistance à personnes en danger. J’emprunte ce titre à une Lettre ouverte aux syndicats, de l’excellente Colupa, la Coalition Luxembourgeoise pour la Paix. (De la province belge du Luxembourg.)

Cela fait quelques jours que Condroz belge perd des neurones et se fait des cheveux blancs à lire les déclarations des syndicats, en particulier la FGTB, en défense des exportations d’armes wallonnes. Lire la suite

RIC et RAC

 

Bonjour!

Ci-dessus une vidéo de 3 minutes 49 par Dimitri Courant, doctorant en science politique à l’Université de Lausanne et de Paris 8. On y voit de pauvres, pauvres gens, dire de grosses bêtises pour faire peur aux gens pauvres. On y voit le pauvre Jean-Claude Carrière! Lire la suite

Entre Gérard Noiriel et Pascal Bruckner, le gouffre des positions de classe

Une histoire populaire de la France – De la guerre de Cent Ans à nos jours – Voir la présentation de l’éditeur

 

 

Gérard Noiriel est avec Frédéric Lordon un des rares intellectuels ayant refusé l’invitation de Macron à une soixantaine d’entre eux. Dominique Méda, qui espérait faire entendre sa voix, a dit sa profonde déception.

C’est un spectacle consternant de voir et entendre à cette réunion, pompeusement baptisée « Grand débat des idées », Pascal Bruckner révéler sa morgue indépassable. Comment une position de classe peut aveugler face à l’histoire et faire méconnaître absolument la souffrance sociale:

 

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