Le titre capitalisme punitif est emprunté à un article de Mediapart signé Mickaël Correia. (1) Formidable et définitif, merci Mickaël.
…Condroz belge adopte ! Et rappelle que le langage appartient à tous. Emprunter une formule à autrui ne lui coûte rien, et enrichit le monde : …il faut « juste » reconnaître ces dettes-là, en permanence.
La non-pensée de droite, répandue jusque sous des étiquettes « gauche », se plaît à incriminer les écologistes de toutes tendances comme des empêcheurs de consommer en rond. Lire la suite
Il y a heureusement des Britanniques qui ne se pâment pas dans l’hystérie royaliste uniformément recueillie et nourrie par les grands médias. Des manifestants républicains ont par exemple été prestement et discrètement réduits au silence. Où en a-t-on entendu parler?
Mensonge
« La monarchie comme symbole de devoir ou de sacrifice est un mensonge » , voici ce qu’en substance vient de déclarer, et d’argumenter, Clive Lewis, un important député du parti travailliste s’exprimant avant la fin de la période de silence politique, fixée au lendemain des obsèques de la reine décédée, qu’a recommandée la direction de son groupe politique. Lire la suite
L’écrivain suisse Friedrich Dürrenmatt est aussi l’auteur de cette question merveilleuse: « Les dinosaures on vécu 150 millions d’années. Comment imaginez-vous une croissance équilibrée de 150 millions d’années? »
J’ai vu ce film qui fait parler de lui, Demain, un documentaire de Cyril Dion avec Mélanie Laurent.
Les critiques dans la presse saluent son optimisme et sa fraîcheur, et semblent s’interdire d’être réellement critiques. Comment dire du mal d’un tel élan de positivité quand les bonnes nouvelles sont si rares?
À l’oral, dans les conversations entre amis, le commentaire le plus répandu énonce que c’est un film dont on sort optimiste.
Autant le dire tout de suite, je suis sorti de la projection fort perplexe et même, franchement sceptique. Lire la suite
Jacques Généreux (1) a prononcé cette phrase résolue en octobre 2014. Il n’a pas attendu le drame grec pour réfléchir.
C’est un plan crédible de réforme démocratique de l’Union européenne et de la zone euro, engoncées dans des traités irréformables et corsetées par une règle de l’unanimité. L’idée en est de créer une crise majeure, qui obligera à débattre des impasses de l’UE et de la BCE.
Jacques Généreux ne veut pas abattre l’Europe des institutions, il veut la réformer. Lire la suite
Frédéric Lordon vient de s’exprimer dans son blog, pour la première fois depuis l’accord arraché à Alexis Tsipras.
En préambule, une première lecture me paraît cependant parfaitement à propos et, même, indispensable.
Matt O’Brien, dans son blog hébergé par le Washington Post, nous dit, sous le titre « The euro is a disaster even for the countries that do everything right » , comment deux pays gouvernés par des intégristes de l’Euroland, la Finlande et les Pays-Bas, ont réussi à se retrouver en 2014 avec un PIB inférieur de 5,1 et 0,3% à celui de 2007, avant l’effondrement financier de 2008.
Sur la même période, l’Islande (dont j’ai déjà parlé ici), qui a connu une dépréciation monétaire allant jusqu’à 60 pour-cent, des mesures d’austérité draconiennes, doubles des néerlandaises et de douze fois celles de la Finlande, se retrouve avec un PIB supérieur de 1,14 point à 2007. La raison de ces différences? Appartenir ou pas à la zone euro. L’article est en anglais (merci de me signaler une traduction française), court et clair: http://www.washingtonpost.com/blogs/wonkblog/wp/2015/07/17/the-euro-is-a-disaster-even-for-the-countries-that-do-everything-right/?tid=sm_tw
Venons-en maintenant à la prose annoncée: « La gauche et l’euro : liquider, reconstruire ».
Je fais un résumé par extraits qui me paraissent significatifs ou plaisants.
Les citations qui suivent sont dans l’ordre où elles apparaissent dans l’article. Si l’une ou l’autre fait problème pour le lecteur, ou l’intéresse particulièrement, il lui suffira d’aller au texte de Frédéric, où elle est déployée et mise en contexte. Idem pour la lectrice.
…Attachez-vous!
questionner le rapport de la société allemande à la chose monétaire n’est pas plus germanophobe que questionner le rapport de la société américaine aux armes à feu n’est américanophobe
On reconnaît l’indigence d’une pensée à son incapacité à traiter aucun problème autrement que dans des coordonnées morales.
formulations néo-éclairées d’une naïveté touchante : l’Allemagne est « le nouveau problème de l’Europe », écrit ainsi François Bonnet [Mediapart]. Le nouveau problème… C’est juste le problème constitutionnel de la monnaie unique, et il est consigné depuis 1991 dans le texte des traités.
Tous les pays vivent avec les obsessions de leur roman national, c’est bien leur droit, en tout cas à court et même moyen terme il n’y a rien à y faire.
il faut redire que l’Allemagne dans cette affaire n’a jamais poursuivi de projet positif de domination, et que ses comportements n’ont jamais été gouvernés que par la peur panique de souffrir, dans le partage communautaire, l’altération de principes qui lui sont plus chers que toutLire la suite